• l’année dernière
Des trottoirs, du béton, une place, un arbre esseulé, dernier vestige d’une ville déshumanisé.
Des passants aux cœurs secs à l’entendement poétique incertains, une rangée de réverbères clament la lumière.
J’ai mal à mon obscurité, un drôle de mec titubant, fin de soirée éméchée, chacun soigne son âme à coup de paradis pharmaceutique.
Tiens prend !
Une rouge, verte regard la belle bleue !
Transcription
00:00 Des trottoirs, du béton, une place, un arbre esselé,
00:04 Derniers vestiges d'une ville déshumanisée,
00:08 Des passants au cœur sec à l'entendement poétique incertain,
00:13 Une rangée de réverbères clame la lumière,
00:17 J'ai mal à mon obscurité,
00:19 Un drôle de mec titubant, fin de soirée éméchée,
00:23 Chacun soigne son âme à coups de paradis pharmaceutiques,
00:28 Tiens, prends une rouge verte, regarde la belle bleue,
00:33 L'orage cogne, la pluie ruisselle le long du caniveau,
00:38 Et n'arrive pas à trouver son chemin, maison inondée,
00:42 Je hurle à la lune, une bagnole austère,
00:46 Un agent m'interpelle, veut savoir ce que c'est que cette éructation animale,
00:53 Je souris, il me plaque au sol, tapage nocturne,
00:57 Vous ne devez pas déranger le désordre établi,
01:01 Ce meilleur des mondes, haut building défiant les nuages,
01:05 Les dieux, puissance de ceux qui dévorent le sang de notre mère nourricière,
01:11 Le bruit sinistre d'une civilisation impudique,
01:15 Il paraît que l'être du futur sera augmenté,
01:19 De quoi au juste, un peu plus de bêtise sûrement,
01:24 Il n'aura plus envie des chemins crottés,
01:27 Plus besoin d'une nature qui lui rappelle sa condition première,
01:32 Les bulldozers aplanissent les champs, arrachent des lambeaux de terre,
01:37 Autoroutes pour skieurs en mal de sensation,
01:41 Aller toujours et plus vite vers je ne sais quoi,
01:45 Remonter le temps en sans doute, pour quoi faire au juste,
01:50 Il paraît que la perfectibilité de l'homme est infinie,
01:54 Sa connerie aussi me voilà devenue amère,
01:58 Lorsque je croise les renards, chevreuil et écureuil,
02:01 Leur regard me questionne,
02:03 Pourriez-vous s'il vous plaît nous laisser vivre paisiblement,
02:07 Pourriez-vous éteindre vos lumières à la nuit tombée,
02:11 J'aimerais leur parler du transhumanisme,
02:15 De notre future immortalité,
02:18 Mais c'est notre immoralité qui me vient à l'esprit,
02:22 Égoïsme, c'est promis demain nous ferons un effort,
02:26 Nous partagerons équitablement l'espace,
02:29 En 2080 à la Saint-Glinglin,
02:33 Vertige de l'impossible renoncement,
02:36 Black Friday, Noël, Saint-Valentin,
02:39 Que ferons-nous quand nous ne pourrons plus dévorer,
02:43 Des morceaux de bonheur au pouvoir d'achat incertain,
02:47 Que fera l'aume augmentée,
02:50 Quelle solution trouvera-t-il,
02:52 Quelle fuite en avant,
02:54 Nos rivières débordent,
02:56 Nos champs se transforment en lac,
02:59 Redeviendrons-nous poissons ?