Les éditos d'Alba Ventura du 24 novembre 2023
Regardez Un point, c'est tout ! du 24 novembre 2023 avec Alba Ventura.
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00:02 RTL Matin
00:06 Bonjour Alba.
00:08 Bonjour à tous.
00:09 Sa victoire a surpris tout le monde, y compris lui-même le populiste Gerd Wilders,
00:13 et donc arrivé en tête des élections législatives aux Pays-Bas.
00:16 Parviendra-t-il à former une coalition pour gouverner ?
00:18 C'est évidemment la grande question pour les néerlandais. En attendant Alba, quelle leçon peut-on tirer de cette élection ?
00:23 Il y a une première leçon, c'est que c'est un signal d'alarme à quelques mois des européennes.
00:27 On voit bien qu'un peu partout en Europe, même quand ils ne prennent pas le pouvoir,
00:31 les partis nationalistes, xénophobes, anti-système, anti-européens progressent.
00:36 On l'a vu en Italie avec Giorgia Meloni qui a réussi à devenir la chef du gouvernement.
00:40 On l'a vu encore plus récemment le mois dernier en Slovaquie,
00:43 dirigée par un populiste avec une coalition comprenant des membres de l'extrême droite.
00:48 En Suède, en Finlande aussi, l'extrême droite est au gouvernement.
00:52 En Hongrie, un peu partout, alors que l'inquiétude migratoire se fait sentir dans les enquêtes d'opinion.
00:57 Et bien dans de nombreux pays, ces formations politiques gagnent du terrain.
01:01 Et on l'a vu en Allemagne avec l'AFD, on l'a vu en Grèce.
01:04 Dans la moitié des pays européens, ils représentent la deuxième force politique.
01:09 Et je vous rappelle que chez nous, aux dernières européennes en 2019, c'est le Rassemblement National qui est arrivé en tête.
01:15 Et les sondages le donnent largement gagnant pour les élections de juin prochain.
01:18 Alors du coup, ça mène une question. On a vu Marine Le Pen se féliciter de la victoire de Gerd Wilders.
01:22 Ça la sert vraiment ?
01:24 Alors, elle pense que ça la sert.
01:26 Ce qui ne manque pas de celle, c'est que Wilders, c'est l'inverse de ce qu'a fait Marine Le Pen.
01:30 C'est-à-dire, Marine Le Pen a tout fait pour dédiaboliser son parti.
01:33 Wilders a joué à fond la carte de l'outrance.
01:36 Et en réalité, il n'est pas tout à fait un modèle pour elle.
01:39 Sur l'Europe, ils ne disent pas la même chose, sur le plan économique non plus.
01:43 Mais en fait, peu importe pour Marine Le Pen, parce que sur la scène européenne, ils sont alliés.
01:47 Et c'est une façon pour elle de renforcer sa position.
01:50 Pour ce qui est de la France, et c'est la deuxième leçon qu'on peut tirer du scrutin des Pays-Bas,
01:54 c'est que oui, il y a une percée de la droite radicale extrême, mais parfois, ça ne suffit pas.
01:58 On peut être le parti qui rassemble le plus de voix et ne pas forcément arriver au pouvoir.
02:03 Wilders a 37 députés sur 150. C'est beaucoup. Il a doublé son score.
02:09 Mais il ne pèse pas plus que le Rassemblement National à l'Assemblée.
02:12 Et pourtant, il est arrivé en tête dans un système proportionnel.
02:16 Bon. Quelle conclusion tirez-vous de tout ça ?
02:18 Si l'extrême droite veut arriver au pouvoir, il faut qu'elle s'allie.
02:22 Dans le cas de Marine Le Pen, il faudrait qu'elle soit rejointe par Éric Zemmour, par Nicolas Dupont-Aignan,
02:27 mais surtout par la droite LR. Ce sont eux ou une partie d'entre eux qui ferait la différence.
02:32 Il y a en Europe des exemples d'alliances qui ont porté des populistes au pouvoir.
02:35 Encore une fois, Giorgia Melloni en Italie. Elle a fait alliance avec les amis de Salvini et ceux de Berlusconi.
02:40 C'est-à-dire que vous pouvez être un parti qui arrive en force dans le jeu politique,
02:43 mais si vous ne trouvez pas d'alliés conséquents, vous ne pouvez pas vous hisser au pouvoir.
02:48 Souvenez-vous, il y a très très longtemps, le Parti communiste a été un parti important.
02:53 Il a fait jusqu'à 20-25% sans jamais arriver au pouvoir, sauf lorsqu'il s'est allié avec le PS.
02:59 Marine Le Pen s'est avancée vers les Français avec un visage différent,
03:03 mais elle n'a toujours pas de stratégie d'alliance.
03:06 Merci beaucoup.
03:07 [SILENCE]