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Court métrageTranscription
00:00 Je pense que "Mostly Michelle" est mon préféré.
00:02 Je n'ai jamais vu quelque chose comme ça.
00:04 Je suis venu ici comme Américain pour filmer ici.
00:10 J'ai été stressé depuis le début.
00:12 En tant que producteur,
00:15 quelqu'un m'écoute maintenant un peu plus.
00:17 Mais je voulais que ce soit aussi un show de France.
00:21 Ce n'est pas un show américain qui a été acheté et sorti en France.
00:26 Ça a l'air d'appartenir à la France.
00:30 C'est une de mes scènes préférées.
00:35 Je ne suis pas même dans la scène.
00:37 J'adore regarder une ville sophistiquée comme Paris
00:42 qui réalise pour la première fois ce qui se passe,
00:45 qui s'écrase, qui brûle,
00:49 et qui se dit "Qu'est-ce qui se passe ?"
00:52 Je veux mettre ça ensemble.
00:54 C'est une de mes moments préférés
00:56 dans une série apocalyptique.
00:58 Je regarde ça s'arrêter.
01:00 Elle est vraiment intéressante à travailler avec.
01:02 Elle est tellement intelligente.
01:05 Elle est très intuitive.
01:06 Elle prend son temps.
01:07 Elle signifie ce qu'elle dit.
01:08 Il n'y a pas de "phone" avec elle
01:10 comme actrice ou comme personne.
01:13 Mais voir ça se produire dans la rue de Paris
01:16 était une très cool séquence de scènes.
01:20 J'ai été fascinée avec les vitres qui se cassent,
01:23 les personnes qui crient.
01:25 Je pense que c'est l'une de mes scènes préférées à voir.
01:28 Effectivement, le métro, c'est magnifique.
01:30 De toute la création de Walking Dead,
01:33 on n'avait pas vu juste avant ou quand ça commence.
01:36 En tout cas, je ne m'en souviens pas,
01:38 à part au tout début de la série d'origine.
01:40 Ça apporte quelque chose.
01:41 On a envie de savoir ce qui s'est passé,
01:43 comment c'est arrivé,
01:45 qu'est-ce qui a pu avoir lieu
01:47 pour qu'on se retrouve avec des zombies un peu partout dans le pays.
01:50 Les rues de Paris sont super pour filmer.
01:53 Ce qui est fou, c'est qu'on va dans cette belle zone
01:56 et on va la détruire.
01:57 Parce qu'il y a un apocalypse.
01:59 On va juste le déchirer.
02:01 Les gens vont sortir de leur appartement
02:03 et se demander ce qui se passe.
02:06 Les zombies vont dire "bonjour, bonjour".
02:09 C'est surrealiste.
02:11 C'est la ville dans laquelle on habite,
02:13 où on est nés, qu'on connaît par cœur.
02:14 Et la voir, c'est hyper réaliste et hyper perturbant.
02:18 Même quand on tournait dans Paris,
02:20 c'était génial de pouvoir être dans un quartier
02:22 dans lequel on passe tous les jours et de le voir détruit.
02:24 On se sent proche de cette histoire.
02:26 C'est plus facile de s'identifier, en tout cas en tant que spectateur.
02:29 On a filmé dans les catacombes.
02:31 C'était difficile, parce qu'il faut toujours aller là-bas.
02:34 Et regarder la crew ramener les lumières,
02:36 ça me sentait un peu mal.
02:38 On a remonté les catacombes pour filmer.
02:40 Parce que tu ne peux pas te battre là-dedans.
02:42 Donc on a fait un nouveau étage et on a fait d'autres scènes.
02:45 C'était cool.
02:47 - Le demi-monde aussi. - Oui, le demi-monde.
02:48 Qui est quand même le nightclub underground.
02:51 Qui a un petit côté barra jazz pendant la Résistance.
02:54 Et donc là, c'était tellement décadent.
02:57 Et rock'n'roll avec tous ces personnages hauts en couleur.
03:01 Ces scènes qu'on a tournées là-bas,
03:03 avec tous les figurants, c'était aussi hallucinant.
03:05 Il y avait une ambiance dingue.
03:07 Avec les danseuses, les travestis, les circassiens.
03:10 Et tout ça, c'était vraiment super.
03:12 Et puis c'est sympa de pouvoir voir que,
03:13 même si c'est l'Apocalypse, qu'il y a des zombies partout,
03:15 nous les Français, on sait s'amuser.
03:17 Je trouve ça super d'exprimer ça parce que,
03:20 peut-être que dans la réalité, ça se passerait comme ça.
03:22 - C'est possible. - Oui, absolument.
03:23 Ça se passait comme ça pendant la guerre.
03:25 Les gens, ils faisaient la bambouche.
03:27 C'est quoi cet endroit ?
03:28 Ça s'appelle une boîte de nuit.
03:31 Mont Saint-Michel.
03:37 Probablement mon endroit préféré.
03:38 Je n'avais jamais vu quelque chose comme ça.
03:40 Petite île comme ça, au milieu de rien.
03:42 Et cet énorme mont, vraiment,
03:44 on se croyait à la fois dans Harry Potter et...
03:46 Et en plus, on a l'air de la mer.
03:48 Ouais.
03:49 Non, c'était trop bien de tourner ça.
03:52 Notre équipe se réunit à des hôtels à l'extérieur de Mont Saint-Michel.
03:56 Et je dormais à Mont Saint-Michel chaque nuit.
03:58 Mais j'étais l'unique.
04:00 Parce que je me disais, comment je ne vais pas dormir ici ?
04:02 C'est fou.
04:03 C'est quelque chose que je ne vais jamais faire de nouveau.
04:05 J'avais les grandes omelettes et le restaurant en bas.
04:08 Tu peux sentir l'histoire de ce lieu.
04:10 Le vent qui souffle dans la salle, les oiseaux.
04:13 Tu sais les histoires et l'histoire de ce lieu.
04:17 Tu peux le sentir.
04:18 J'ai adoré voir le mont comme ça.
04:20 On sent toute l'histoire de ce monument.
04:23 C'est magnifique.
04:23 Et en plus, moi, ça me rappelle,
04:26 quand j'étais gamin,
04:27 j'y suis allé, j'étais au collège.
04:29 Et depuis, je n'y suis pas retourné.
04:31 Donc, le fait d'y revenir, dans ce cadre-là,
04:34 avec une équipe de tournage,
04:35 de redécouvrir les marches du Mont Saint-Michel,
04:37 pour moi, c'était tellement immense à l'époque.
04:40 Mais ça l'est toujours, d'ailleurs.
04:42 Et c'était un décor fantastique.
04:44 C'était vraiment un lieu magique.
04:46 Puis d'avoir des zombies qui traînaient sur la plage, etc.
04:50 Au début, c'est vraiment impressionnant.
04:52 Mais après, on s'y habitue parce que, tu sais,
04:53 ils enlèvent leur masque et tu leur dis bonjour.
04:56 Et après, ils le remettent parce qu'on tourne.
04:58 C'est magique de pouvoir les voir comme ça, en vrai.
05:00 Quand on les a vus tout le temps filmer,
05:03 de voir les zombies comme ça, leur peau, leurs yeux.
05:07 C'est incroyable.
05:08 Et les acteurs qui jouent ces zombies
05:10 sont pour la plupart exceptionnels.
05:12 Il y a beaucoup de danseurs.
05:13 Oui, des circassiens, des danseurs
05:15 qui font un travail de corps hallucinant.
05:17 On peut les regarder vraiment comme un feu de cheminée.
05:20 C'est impressionnant, vraiment.
05:21 C'est hypnotisant, leur beauté est hypnotisante.
05:24 C'est vrai que parfois, on a juste envie de se poser
05:26 et juste d'observer ce qui se passe.
05:28 Parce que c'est un spectacle, en vrai.
05:29 Ce qui se passe autour de nous.
05:31 On observe.
05:32 OK, maintenant, j'en fais partie.
05:34 C'est bon, je me lève.
05:35 Je vais jouer.
05:36 Je vais rentrer dans l'histoire.
05:38 C'est hyper impressionnant, t'as raison.
05:40 Tous les zombies qu'on voit pour la première fois,
05:42 et même les faux corps,
05:43 les faux visages coupablement détruits.
05:45 Bon, à la cantine, c'est un peu effrayant.
05:47 Les voir manger.
05:50 Les voir manger, à une santé, c'est un peu effrayant.
05:52 Mais bon, au Sudan, c'est fun.
05:53 On a vraiment essayé de ne pas être des touristes américains.
06:03 On a toujours voulu que ce soit un spectacle français.
06:06 Il y a une scène drôle où Clémence m'emmène
06:09 rencontrer ce gars qui est en train de se cacher
06:13 dans un appartement d'opéra.
06:14 Il a ce lien où il dit,
06:16 "Oh, tu parles anglais. Où est Brian ?
06:18 Brian est dans la cuisine."
06:20 - Où est Brian ?
06:21 - Il est dans la cuisine.
06:23 - Wow.
06:24 Et je suis comme, "Qu'est-ce qu'il parle ?
06:26 Où est Brian ?"
06:28 Ils m'ont dit plus tard que c'était dans les livres de textes
06:32 pour apprendre l'anglais.
06:33 Je n'avais pas idée de ce que c'était.
06:35 Je me disais, "Il est fou. Il ne sait pas ce qu'il dit."
06:39 Puis, ils m'ont dit plus tard, mais je n'avais aucune idée.
06:40 Mais il y a des petites choses dans ça
06:42 que les Français vont avoir et que je n'ai pas.
06:45 - Il voulait être le plus authentique possible.
06:47 Je pense que c'était hyper important pour David.
06:50 C'était hyper important.
06:51 Il a toujours beaucoup aimé la France.
06:53 Je sais qu'il nous a raconté qu'il apprenait le français
06:56 quand il était jeune et qu'il adorait sa culture.
06:58 Et qu'ils habitaient là.
06:59 C'était primordial dans l'écriture du scénario.
07:02 Et c'est vrai qu'ils ont réussi à faire un truc
07:04 assez authentique et bien fait.
07:07 Et parfois, c'est ce qu'on disait tout à l'heure.
07:09 Dans les prénoms, par contre, le choix des prénoms,
07:10 c'était la grosse blague à chaque fois
07:12 parce que c'est très cliché pour le coup.
07:15 Mais pour le reste, ce n'était pas trop américanisé.
07:18 Et au fur et à mesure, parfois,
07:19 quand on a tourné plein de scènes,
07:21 on sentait que ça ne marchait pas,
07:22 par exemple, dans la façon de dire des choses
07:24 ou dans les expressions.
07:25 On apportait notre propre idée et souvent, il l'acceptait.
07:28 Il était justement demandeur de ce genre de...
07:31 - Il était hyper ouvert.
07:33 - Une grosse production comme celle-ci,
07:34 on pourrait s'attendre à ce qu'ils savent exactement ce qu'ils veulent.
07:37 Tout est contrôlé.
07:39 Ce que tu vas faire, la façon dont tu vas le faire,
07:41 c'est vrai, ce qui te dirige tout à fait.
07:43 En fait, pas du tout.
07:44 C'est-à-dire qu'ils ont choisi leurs acteurs
07:46 et ils leur font confiance.
07:47 Donc, on est ultra libre.
07:49 Moi, je me sens très, très libre.
07:50 On propose des choses corporellement, des mouvements,
07:53 parfois des ajustements dans le dialogue.
07:56 Ils sont très à l'écoute.
07:57 En fait, ils sont tellement bons
07:59 que du coup, ils se permettent de prendre des risques de...
08:02 Ok, laisser un peu couler les choses.
08:04 Et ça, je trouve ça magnifique de se sentir libre comme ça.
08:06 C'est exceptionnel.
08:08 - C'est vrai, la création est à l'unisson.
08:09 - Je voulais avoir une poésie
08:12 que nous avons commencée avec sur le défilé, en Amérique.
08:15 Et puis, ça devient un gros juggernaut
08:18 d'un super-défilé.
08:19 Et ça devient un business.
08:21 On était toujours...
08:22 Le dimanche, on a battu le football.
08:24 Les chiffres sont devenus la chose.
08:27 Et je voulais quelque chose qui respirait.
08:31 La lumière racontait une histoire,
08:32 la caméra racontait une histoire,
08:34 la musique racontait une histoire.
08:36 Et la France, avec une longue histoire d'art
08:39 et de poésie et de bon écrit,
08:44 c'est une sorte de partie de la façon dont on vit ici.
08:48 Et ça s'est transformé en un défilé.
08:50 Quand on prend...
08:51 Je me souviens que c'était le troisième ou le quatrième jour de filming.
08:55 Et en Amérique, on fait "Bang, bang, bang, bang".
08:58 Il y a quatre caméras à la fois.
08:59 Et c'est comme...
09:00 Et on perd tous ces trucs
09:03 parce qu'il faut nourrir l'animal.
09:06 Et on se réunit, on fait un défilé.
09:10 Et la caméra s'arrête,
09:11 ils roulent une cigarette et ils parlent.
09:13 Et je me dis, "Qu'est-ce qu'on attend ?"
09:16 Et quelqu'un d'autre m'écoutait dans le département de caméra,
09:19 ils se disaient quelque chose.
09:22 Ils parlaient de la histoire qu'on raconte
09:25 avec ce mouvement de caméra.
09:26 Et je me disais, "Reste là, prends ton temps."
09:30 Il y a une vraie créativité ici
09:34 quand il s'agit de la histoire.
09:35 Et le sens derrière,
09:37 même les choses les plus simples,
09:39 qui paraissent simples à l'époque, mais ne l'ont pas.
09:42 C'est une partie de la histoire
09:44 que j'ai trouvé vraiment rafraîchissante ici.
09:47 Ce sera difficile de faire autrement que ça
09:50 parce que je suis devenu si fier de ça.
09:52 Sous-titrage Société Radio-Canada
09:55 [SILENCE]