• l’année dernière
-M- était de passage dans #LeDriveRTL2 ce jeudi 23 novembre. Le chanteur a parlé avec Eric Jean-Jean de la projection unique le 07 décembre à 20h dans +300 cinémas du film de son concert capté en juin dernier à l'Accor Arena de Paris au cours de sa tournée triomphale "En Réalité".

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Musique
Transcription
00:00 RTL2
00:02 C'est avec Mathieu Chédid qu'on se retrouve.
00:12 Ce que j'adore avec Mathieu, c'est que jamais c'est anodin avec toi.
00:16 Là par exemple, on avait installé ce qu'on installe pour tout le monde,
00:20 c'est-à-dire un petit coin live, etc.
00:22 Mais en fait, on s'est dit, maintenant avec Mathieu, il faut que tu aies ta guitare pendant qu'on parle.
00:26 Et donc là, tu es assis à la place où normalement on s'assoit pour parler, tu es avec ta guitare.
00:30 Comment ça va mon Mathieu d'amour ?
00:32 Ça va bien.
00:33 Pardon, je suis très familier avec cet homme.
00:34 C'est vrai qu'on t'aime beaucoup.
00:36 Bon alors, il y a tellement de choses à se dire.
00:39 Commençons par Révalité en retransmission au cinéma. C'est ouf ou pas ?
00:43 Oui, c'est incroyable parce que c'était vraiment par défaut.
00:45 Tu sais, je cherchais une manière de capturer ce moment et puis c'est vrai que je suis un peu nostalgique.
00:49 J'aime bien garder des moments comme ça.
00:51 Et c'est vrai que Bercy était le point culminant de tout ce travail.
00:54 Il y a eu 150 dates en tout et à chaque fois on avait l'impression...
00:57 1,2 millions de spectateurs pour cette tournée.
01:00 Alors j'ai vu la dernière date française, c'était à Moos, c'était un tout petit endroit, c'était génial, c'était pas très loin de chez toi.
01:05 Et après il y a eu Londres, tu ne m'as pas raconté Londres.
01:07 Il y a eu Londres, incroyable.
01:08 Mais incroyable parce que c'est effectivement un rêve.
01:11 C'est encore un rêve puisque Londres, je crois que c'est quand même la musique qui m'a le plus inspiré.
01:15 C'est la musique londonienne, la musique anglaise, le rock anglais, tu vois.
01:19 Plus que le rock américain encore, c'est quand même eux qui ont révolutionné la chose.
01:22 Et c'est vrai que d'être sur cette terre là, c'est quand même extraordinaire.
01:26 Bon évidemment il y a beaucoup de français, c'est les français de Londres qui viennent surtout me voir.
01:29 Mais c'est magnifique et puis c'était très émouvant de faire ces dernières notes comme ça.
01:34 Tout ce chemin de 150 dates d'un an et demi ou deux ans si on compte l'album et l'enregistrement, tu vois c'est deux ans de ta vie.
01:42 Et c'est toujours très émouvant de finir comme ça en beauté.
01:45 Tu sais où ça a commencé pour nous ici à RTL2, je ne parle pas pour toi, ça avait commencé bien avant.
01:50 Un jour on a reçu ça.
01:52 Dans ta radio, on a passé trois fois le disque dans l'émission, on était trop contents d'écouter cette nouvelle chanson de Mathieu.
02:00 On découvrait Gaylen Dorsey qui était la bassiste de David Bowie qui va t'accompagner pendant toute cette tournée.
02:05 Au début, rappelle-toi, elle devait t'accompagner à une dizaine de dates, pas plus.
02:09 Oui, je n'osais pas la solliciter autant.
02:12 J'étais très impressionné d'avoir cette femme artiste incroyable dans l'univers anglo-saxon.
02:20 David Bowie, on ne peut pas faire beaucoup plus iconique.
02:22 Et puis tous les autres, Alain Hickravitz, Thierfeuer, Fiers et d'autres.
02:25 Et puis son univers à elle m'impressionnait.
02:27 Cette femme est impressionnante, elle a un charisme fou.
02:29 Donc je n'aurais jamais osé la solliciter autant.
02:32 C'était très beau ce que tu as fait sur scène avec elle.
02:34 Il y a un moment où les gens viennent voir Mathieu Gélide et Mathieu disparaît, on ne te voit plus qu'en ombre.
02:39 C'est sur une chanson de Bowie.
02:41 Et toi, tu fais un musicien, je t'avais vu le faire pour Vanessa Paradis.
02:44 Je sais que tu es coutumier du fait de te mettre derrière pour laisser les autres prendre la lumière.
02:48 Mais là, tu l'as fait avec Gaylan, c'était très beau ce qui s'est passé.
02:51 Et d'ailleurs, ça on va le voir au cinéma, ce sera le 7 décembre prochain, révalité, en ré-réalité précisément.
02:57 Avec les invités de l'accord Arena, les copains Guillaume Canet, Vanessa, on en parlait.
03:01 Ta petite sœur Nash qui vient de sortir un album et qu'on adore.
03:04 Billy, ta fille, Zaho de Sagazan.
03:07 Encore une fois, Mathieu, elle n'est creux parce qu'avant même qu'on parle de Zaho de Sagazan, elle n'était pas très bonne.
03:11 On en parlait déjà pas mal, parce que c'est vrai que ça a été un phénomène assez rapide.
03:15 En fait, ce qui m'a fait l'inviter, c'est parce qu'elle aimait beaucoup La Bonne Etoile qu'elle chantait sur scène.
03:21 Et ça m'a touché, j'ai entendu sa version.
03:23 Et ça m'a vraiment parlé à droite au cœur.
03:28 Et j'ai rencontré cette jeune artiste vraiment inspirante.
03:31 Et puis, il y a aussi Joseph, ton frère.
03:34 Bref, c'est toute cette bande que vous allez retrouver le 7 décembre en révalité, retransmission au cinéma.
03:39 Et ça, c'est vraiment une très bonne nouvelle parce qu'il y a plus de 300 salles.
03:42 C'est le concert de l'Accor Arena.
03:44 Il y a la statue au Musée Grévin, c'est génial.
03:47 Ça aussi, ça fait partie des trucs qui se passent dans une tournée un peu dingue comme ça.
03:51 Oui, et puis c'est du surréalisme, il faut avoir un peu d'humour aussi.
03:54 Parce qu'on est souvent un peu raté au Musée Grévin, il faut le savoir.
03:56 Et alors ?
03:58 Non, c'est pas vrai.
03:59 Moi, j'ai vu que des photos.
04:00 Enfin, j'ai vu des photos de toi à côté de la statue, c'est bluffant quand même.
04:03 Et franchement, c'est une équipe exceptionnelle, une famille incroyable ces gens.
04:07 C'est aussi une transmission, puisque c'est très ancien le Musée Grévin.
04:10 Ils gardent vraiment les techniques de l'époque.
04:12 Ils font ça avec beaucoup d'amour.
04:14 Et j'ai été extrêmement touché par cette soirée.
04:16 Et ils ont plutôt vachement réussi, parce que c'était...
04:19 Je me reconnaissais, quoi.
04:21 C'était une réalité drôle.
04:22 Et puis, il faut de l'humour pour ça aussi.
04:25 C'est le côté tout...
04:26 C'est le côté dérisoire de ce métier aussi.
04:28 Et en même temps, enfantin, je sais pas, c'était...
04:31 Il suffit de regarder la photo derrière toi, de toi avec ta coiffe,
04:35 pour comprendre la dérision, le côté enfantin.
04:38 Cette guitare absolument incroyable.
04:39 D'ailleurs, t'as une autre guitare.
04:40 Tu l'as dans les mains, on va en profiter.
04:42 Qu'est-ce qu'on fait, Mathieu ?
04:44 Toi qui décide, t'es chez toi ici sur RTL2.
04:46 Qu'est-ce que tu nous ferais ?
04:48 Juste, vraiment, on peut se faire des petits bouts de chansons, des gros bouts de chansons.
04:52 On peut chanter, je sais pas, des chansons qu'on aime bien.
04:54 Ah tiens, un truc qu'on a jamais entendu sur RTL2.
04:57 Je vais te faire un morceau qui résume pas mal l'esprit de cette rivalité.
05:02 C'est le morceau qui débute le concert.
05:04 [Musique]
05:27 Rêve, mais surtout ne t'endors pas
05:31 Ferme les yeux comme moi et tu verras
05:35 Que dans les rêves, on peut vivre toutes les vies
05:40 Car c'est l'âme qui prend les commandes de l'esprit
05:45 [Musique]
06:09 Si la magie autour de moi, comme dans les contes d'autrefois
06:13 Vient me rechercher tout bas, auprès de la belle voix
06:18 Dormant dans les cheveux latils de ce petit garçon fragile
06:22 Que je suis encore parfois
06:25 Rêve, mais surtout ne t'endors pas
06:29 Ferme les yeux comme moi et tu verras
06:33 Que dans les rêves, on peut vivre toutes les vies
06:38 Car c'est l'âme qui prend les commandes de l'esprit
06:45 [Musique]
07:00 - Mais qu'est-ce que c'est joli cette histoire !
07:02 Et ça a commencé comme ça, et vous verrez le spectacle le 7 décembre en rivalité.
07:06 Retransmission au cinéma, 300 salles filmées à la Cora Arena en juin dernier.
07:13 La tournée 2022-2023, j'ai des chiffres de dingue !
07:15 C'est 13 concerts au Folies-Berger, ça j'ai vu.
07:18 3 concerts à la Cora Arena, 100 dates de concerts partout en francophonie.
07:21 Les festivals, 50 sur 2 ans, c'est absolument dingue.
07:25 150 shows qui ont eu lieu entre avril 2022, septembre 2023.
07:29 1,2 millions de spectateurs. C'est comment la descente Mathieu ?
07:33 - Je me suis dit qu'il fallait que je fasse une transition un peu radicale.
07:37 Je me suis rasé la tête.
07:39 - Je ne savais pas si tu allais le dire !
07:41 Mathieu a les cheveux très très courts, vous avez vu à l'image si vous nous regardez.
07:44 Mais vraiment, tu t'es rasé le crâne !
07:46 - Oui, j'étais chauve.
07:48 En fait, c'est une terreur pour moi d'être chauve.
07:50 Et donc c'était intéressant de le vivre vraiment.
07:52 De me raser la tête, c'était vraiment génial.
07:54 C'était une thérapie, un rite de passage.
07:56 Et j'aime bien, je suis très cyclique moi, je vis les choses comme ça, comme des périodes.
08:00 Justement, c'est la période violette qui bientôt s'arrête pour une nouvelle période.
08:04 Sûrement très colorée encore, mais j'aime bien ces choses-là.
08:08 Et j'avais envie de ça, une expérimentation.
08:11 Parce que ça me terrorise un peu.
08:13 Et donc d'être chauve, c'était assez dément.
08:15 Et ça m'a permis de me cacher un peu, aussi de redescendre.
08:18 Mais inévitablement de me retrouver dans mon studio à la campagne.
08:21 Et de commencer... ça m'a vachement inspiré.
08:25 - Attends, tu veux dire que tu as fait des nouvelles chansons ?
08:27 - Oui, oui, pas mal.
08:28 Mais sauf que je ne les ai pas faites.
08:29 - Mais sérieux, la dernière fois qu'on s'est parlé, c'était à Maud.
08:31 Elle dit "non, mais je vais un peu lever le pied là.
08:33 Ce que je vais faire, c'est que je vais faire des petits projets parallèles.
08:36 Je vais voir, mais je vais pas, je vais, je vais..."
08:39 Mais en fait, pas du tout.
08:40 - C'est une maladie, c'est vrai.
08:42 - Ça veut dire, on a quoi sous le pied, là ?
08:45 - Sous le pied, on a une envie de cri universel.
08:48 Je crois que c'est aussi, tu sais, en résonance avec tout ce qui se passe.
08:51 La vie rude qui nous entoure.
08:54 Et cette idée quand même que la poésie, la musique, malgré tout...
08:57 Et je le vois à travers souvent les gens les plus en difficulté.
09:00 C'est pas anecdotique, c'est pas si inutile que ça.
09:04 Le côté essentiel de ces choses-là font que c'est une façon de se rendre utile.
09:09 C'est de faire de la musique, de la vibration, de monter les vibrations.
09:12 Et là, d'avoir envie de me retourner vers quelque chose de plus universel.
09:17 - Ça veut dire que tu retournes en Afrique ?
09:20 - Je retourne un peu en Afrique avec les Maliens.
09:22 Et en même temps, c'est un album encore de rencontres.
09:26 Ça serait un peu une suite logique de L'Amo Mali.
09:29 - On se rappelle d'abord d'Amadou et Mariam, à cette rencontre absolument incroyable.
09:33 Et puis ensuite, il y a eu L'Amo Mali, Fatoumata Diawara, etc.
09:37 Qui étaient sur scène d'ailleurs avec nous.
09:38 C'était très beau pour le dernier concert français.
09:40 C'était beau, avec plein de femmes.
09:42 D'ailleurs, Zao était là aussi.
09:44 Et en fait, c'est quoi l'idée ?
09:47 C'est encore une fois d'inviter des gens ?
09:50 - Oui, l'idée c'est sortir de ce monde d'avant,
09:54 qui est le monde de la compétition, pour arriver au monde de la collectivité, de l'échange.
09:57 D'être vraiment le plus ensemble possible.
10:01 Essayer de fusionner nos savoirs, nos cultures, avec l'Afrique.
10:06 Qui est pour moi un retour à la racine de l'être.
10:09 Et en même temps, avec le monde.
10:11 C'est-à-dire d'arrêter de diviser, mais plutôt de rassembler.
10:15 C'est un peu basique.
10:16 Mais en même temps, il y a les mots et puis il y a les actes.
10:19 C'est vrai que c'est la chance qu'on a quand on fait des concerts.
10:21 C'est qu'on rassemble, qu'on vit des moments de communion, des moments d'amour collectif.
10:25 Qui ne sont pas si anodins que ça.
10:27 Et de se dire qu'il faut continuer dans cette bonne voie-là.
10:30 Et peut-être l'ouvrir un peu plus au monde qu'à la France,
10:33 ce qui est déjà exceptionnel.
10:35 Moi, ça me comble suffisamment.
10:37 Mais j'ai l'impression qu'avec mes amis,
10:39 que ce soit un Seu Jorge au Brésil,
10:41 ou un John Baptiste à la Nouvelle Orléans,
10:44 ou plein d'autres, c'est des musiciens avec qui je...
10:46 - Donc là déjà, tu es en train de nous dire le casting des gens avec qui tu vas bosser sur la Nouvelle Orléans.
10:49 - Ça pourrait éventuellement être eux, mais avec plein d'autres aussi.
10:52 C'est encore en construction.
10:54 Moi, j'ai fait ma part déjà.
10:56 Les chansons commencent à être très présentes.
10:58 Il y a déjà un album au niveau de la musique qui est très avancé.
11:01 - En fait, tu as une guitare entre les mains.
11:04 Et tout le monde t'imagine avec une guitare entre les mains.
11:06 Et quand tu fabriques de la musique, quand tu inventes de la musique,
11:08 comment ça se passe ? Tu joues des accords comme ça, tu les enchaînes ?
11:11 - Tiens, je vais t'inventer un morceau, s'il te plaît.
11:13 - Vas-y. - Non, je ne sais pas.
11:15 - Ok, ok, ok. C'est génial.
11:17 - Ce qui est bien, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de faire des grosses daubes aussi.
11:21 En fait, c'est ça qui est joli quand tu fais de la musique,
11:23 c'est qu'il y a un lâcher prise.
11:25 Il faut que ce soit… tu vois, je ne sais pas.
11:27 En général, ça peut être une suite d'accords.
11:29 C'est une suite d'accords qui peut m'inspirer.
11:31 Là, je fais exprès de partir dans le vide total.
11:34 - Vas-y.
11:35 - Tu vois, je fais même des trucs un peu éditionnants.
11:37 Je cherche vraiment le… En gros, je ne fais rien.
11:46 Donc, un peu l'inconnu total, tu vois.
11:48 Et tout d'un coup, il faut que je trouve un… Voilà.
11:50 Là, je trouve deux accords qui m'inspirent.
11:53 Et après, souvent, ça part en yaourt.
11:55 C'est-à-dire qu'il n'y a pas les mots qui viennent tout de suite.
11:57 Donc, tu as la mélodie, donc tu vois.
11:59 [Musique]
12:20 - Tu vois, là, par exemple…
12:21 - J'adore ça.
12:22 - Je fais exprès de faire un truc très chaotique
12:24 parce que je ne sais pas du tout où je vais.
12:25 Je ne suis pas très concentré.
12:26 - Tu te rends compte du privilège ?
12:27 Non, mais le privilège qu'on est en train de vivre, nous, là, avec RTL2.
12:30 - Non, mais c'est ça.
12:31 En gros, il faut partir vraiment dans l'inconnu.
12:33 Et tout d'un coup, une suite d'accords t'amènent à un truc qui t'émeut.
12:36 Une vibration, tout d'un coup.
12:37 Après, ce petit yaourt crée une mélodie qui t'amène à des mots.
12:42 Je pense à un moment…
12:43 Tu vois, tout d'un coup, imaginons que tu n'as pas de mots qui viennent.
12:46 Je me rappellerai toujours, sur le dernier album,
12:48 une chanson de ce jour-là où je n'avais pas les mots.
12:50 J'ai ouvert un livre de poésie de ma grand-mère.
12:53 Je l'ai ouvert par hasard.
12:54 Je l'ai posé sur le piano et j'ai écrit la chanson « Ce jour-là est né ».
12:58 Le texte s'appelait d'ailleurs pas « Ce jour-là ».
13:01 Ce n'était pas le titre du poème.
13:02 Mais le poème qui est devenu « Ce jour-là » est devenu le texte de la chanson immédiatement.
13:06 C'est-à-dire que tout d'un coup, les mots sont collés à la mélodie.
13:09 Donc, ce sont des rencontres.
13:10 C'est très cosmique.
13:11 C'est très instinctif.
13:13 - Mais c'est quoi ? C'est un truc que tu fais de manière solitaire ?
13:15 T'es obligé d'être tout seul ?
13:16 - Non, pas du tout.
13:17 Alors, moi, je suis de plus en plus dans le quotidien.
13:19 Ça m'arrive souvent de faire des chansons, notamment cette chanson-là.
13:22 Ce jour-là, il y avait les enfants qui jouaient à côté dans la cuisine.
13:25 Ça faisait beaucoup de bruit.
13:26 On était interrompus parce qu'il se passait un truc.
13:29 En fait, quand t'es dans la vie, c'est intéressant aussi parce que l'inspiration te tombe « dessus » un peu à tout moment.
13:36 Donc, c'est faux.
13:37 C'est ça la chance qu'on a avec les téléphones, dictaphone, tout ça.
13:40 C'est qu'on peut enregistrer la moindre idée.
13:41 - Et toi, c'est une mélodie qui te tombe ?
13:43 - Oui, c'est des mélodies, des machins, des moments.
13:45 C'est souvent une petite impulsion, tu vois.
13:48 Après, il n'y a pas de recette, heureusement.
13:52 - Par exemple, on prend « Celle que tu veux », une chanson connue.
13:56 Tu pourrais nous la faire, mais en expliquant comment elle peut arriver, cette chanson.
14:01 - Par exemple, ça, c'était Géloïe.
14:03 Tu sais, quand je faisais « Jeudi M », par exemple.
14:08 J'avais trouvé le…
14:10 Comment je faisais par là ?
14:12 Et là, ce qui est drôle, c'est que…
14:26 Donc, cette mélodie, qui sont en fait deux notes.
14:36 Ça pourrait être « sol la, sol la ».
14:38 C'est mon frère Joseph, qui avait 8 ans à l'époque,
14:41 et qui adorait participer avec moi quand je chantais, et quand je faisais des morceaux.
14:45 Et donc, en fait, il ne savait pas vraiment jouer du piano, mais il voulait participer.
14:48 Donc, moi, je faisais cette suite d'accords, comme ça.
14:51 Et lui, il s'est mis au piano, et il a fait…
14:54 Il a fait…
14:57 Il ne faisait peut-être pas exactement ce rythme, mais il faisait les deux notes.
15:06 Comme ça.
15:07 J'ai entendu ces deux notes, je trouvais ça hyper inspirant.
15:09 Et ça a inspiré le thème de la chanson.
15:11 C'est mon frère Joseph à 8 ans, en faisant une petite impro au piano.
15:14 Et après, j'ai demandé à ma grand-mère de m'écrire le texte.
15:16 Elle me l'a faxé à l'époque.
15:18 Je lui ai dit juste « M », c'est le thème de la chanson.
15:20 Et donc, c'était l'époque des fax.
15:22 Elle m'a faxé la chanson.
15:23 Mais vraiment, deux heures après…
15:24 - C'est pas celle-là que tu lui as demandé en direct à la radio ?
15:26 - C'est ça, c'est ça.
15:27 - J'y ai dit.
15:28 - Oui, oui, je connais l'histoire.
15:29 - Tu lui as demandé à ta grand-mère qui t'écoutait.
15:31 - C'est ça.
15:32 Je lui ai demandé de me faire une chanson.
15:33 Elle est rentrée chez elle, ça l'a vachement excité.
15:35 Elle est rentrée chez elle et a écrit en deux heures la chanson qu'elle m'a envoyée par fax.
15:39 Et ça arrive souvent.
15:41 Les mots de ma mélodie que j'avais déjà trouvée,
15:43 comme là, complètement, tu vois.
15:44 Je les ménage nomade.
15:48 Je le miroir moissonne.
15:53 Tantôt mobile, tantôt tranquille.
15:57 Je moissonne sans bousculade.
16:01 Je dis "aime" et je le sème sur ma planète.
16:09 Je dis "aime" comme un emblème.
16:13 La haine, je la jette.
16:18 Je dis "aime, aime".
16:22 - Ce qui est hyper drôle, c'est qu'il faut savoir qu'il y avait tous les mots de la chanson,
16:25 mais il manquait une strophe.
16:27 Et quand il y a le refrain, j'avais "je dis aime" et je le sème sur ma planète.
16:31 Ça, c'était super.
16:32 Je dis "aime" comme un emblème.
16:33 Il manquait ce trou-là, tu vois.
16:35 Donc, c'est moi qui ai rajouté "la haine, je la jette".
16:37 Et j'ai appris quelques années plus tard que ma grand-mère m'a...
16:41 Comment dire ?
16:42 A craché le morceau.
16:43 Elle m'a dit "Non, mais tu sais, en fait, quand t'as écrit 'la haine, je la jette',
16:46 c'était vraiment un peu faible comme rime par rapport à ma chanson".
16:50 Et en fait, quand je t'ai vue à l'époque, c'était à l'Elysée Montmartre.
16:54 J'ai vu tous les jeunes chanter "la haine, je la jette"
16:56 et j'ai compris que c'était un slogan assez animal, assez vibratoire,
17:00 qui en fait était hyper intéressant et j'ai trouvé ça hyper beau.
17:03 Elle ne devait pas vous le dire au début.
17:05 Oui, c'est ça. Au départ, elle ne trouvait pas terrible du tout,
17:07 ce que je peux comprendre, parce que c'était un peu basique par rapport au raffinement de son texte.
17:10 Et en même temps, quelque part, c'était ce qu'il fallait.
17:12 Et donc, c'était hyper joli.
17:14 C'est ça. On a eu cette chance incroyable.
17:17 Et quand je fais, tu vois, le...
17:20 "Pour le dehors, le dedans, pour l'après, pour l'avant, je t'y aime".
17:26 Là, "pour le dehors, le dedans, pour l'après, pour l'avant",
17:31 c'est fou comme... ça, c'est très, très ma grand-mère, ce genre de phrase.
17:34 Et c'est incroyable comme c'est...
17:36 comme ça résonne, comme c'est parlant, parce que c'est...
17:39 Le nombre de fois où j'ai eu des émotions très fortes
17:42 en disant "pour le dehors, le dedans, pour l'après, pour l'avant",
17:45 par rapport à des événements qu'on vit,
17:47 par rapport à des choses qui, vraiment, sont des ruptures dans nos vies,
17:50 par rapport à ce que vit aussi le public.
17:52 Je pense à des gens qui ont des handicaps tout d'un coup dans leur vie.
17:56 Enfin, je...
17:57 Et en fait, ça crée des émotions incroyables.
17:59 Et donc, ma grand-mère, en fait, me fait vivre des émotions
18:03 très régulières avec ses textes.
18:05 - Et là, aujourd'hui, elle est évidemment, hélas, plus des nôtres,
18:08 mais il reste sa poésie, il reste ses textes.
18:10 Est-ce qu'il est possible d'imaginer qu'il y ait de nouveau des chansons à toi ?
18:14 Alors là, tu nous parlais de celle qui était née,
18:16 qui était un texte de poésie à elle,
18:17 mais est-ce qu'il est possible que tu remettes des textes à elle en musique ?
18:20 - Oui, oui, parce que c'est vraiment quelque chose de très naturel chez moi.
18:23 Je me force à ne pas le faire, parce qu'en fait, en gros, je peux ouvrir...
18:26 Si on avait un texte de poésie de ma grand-mère, je le ferais en direct.
18:29 Justement, tu me prends n'importe...
18:31 Tu joues n'importe quelle page,
18:32 chaque poésie qu'elle écrit m'inspire terriblement.
18:34 - Non, t'es sérieux ? - Je te jure.
18:35 - Attends, j'ai mon iPad.
18:36 Attends, attends, attends, attends.
18:37 T'es sûr ? - Oui, on fait, on fait.
18:39 - Vous savez pourquoi ? J'adore Mathieu Chédid, parce que c'est un artiste complet.
18:43 André Chédid, poésie...
18:48 Attends, attends, attends.
18:49 Poésie, qu'est-ce qu'il y a ici ? Voilà.
18:52 Qu'est-ce qu'il y a comme poésie ?
18:53 - J'essaie de trouver la musique, déjà.
18:54 - J'en ai... Je m'écris.
18:56 Est-ce que... Regarde, je vous jure, il n'y a pas de trucage.
19:06 J'interprète une page de vie
19:11 J'en use comme une plaque de cuivre
19:17 Je la graine de plaisir
19:23 Je la grible d'années
19:27 Je la saisis en vertes raies de saison
19:32 Je la racle de nuit d'hiver
19:38 Je la ronge en crue d'amboise
19:44 Je m'y taille, espace libre
19:50 J'attaque en matière noire
19:56 Je progresse d'épreuve en épreuve
20:02 Je la creuse en veine morsure
20:08 Je la purine d'émotions
20:13 Je l'entame pour nier le temps
20:19 Je m'écris pour durer
20:26 Oui, je m'écris
20:32 Je m'écris
20:38 Oh moi, oh moi
20:49 Je m'écris pour durer
20:55 Je m'écris pour durer
21:01 Oui, je m'écris
21:05 Oui, je m'écris
21:10 Je m'écris pour durer
21:15 Oui, je m'écris
21:20 Je m'écris pour durer
21:25 Oui, je m'écris
21:30 Pour durer
21:36 Pour durer
21:42 Pour durer
21:48 Pour durer
21:54 Pour durer
22:00 Pour durer
22:06 Pour durer
22:12 Pour durer
22:18 Pour durer
22:24 Pour durer
22:30 Pour durer
22:36 Pour durer
22:42 Pour durer
22:48 Pour durer
22:54 Pour durer
23:00 Pour durer
23:06 Pour durer
23:12 Pour durer
23:18 Pour durer
23:24 Pour durer
23:30 Pour durer
23:38 Pour durer
23:44 Pour durer
23:50 Pour durer
23:56 Pour durer
24:02 Pour durer
24:08 Pour durer
24:14 Pour durer
24:20 Pour durer
24:26 Pour durer
24:32 Pour durer
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24:50 Pour durer
24:56 Pour durer
25:02 Pour durer
25:08 Pour durer
25:14 Pour durer
25:20 Pour durer
25:26 Pour durer
25:32 Pour durer
25:40 Pour durer
25:46 Pour durer
25:52 Pour durer
25:58 Pour durer
26:04 Pour durer
26:10 Pour durer
26:16 Pour durer
26:22 Pour durer
26:30 Pour durer
26:36 Pour durer
26:42 Pour durer
26:48 -Bonsoir, c'est Mathieu Occhelide sur Apple.
26:50 [SILENCE]

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