Jib, l'entreprise qui développe des solutions technologiques pour les personnes souffrant de handicaps lourds
Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie
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00:00 L'Europe 1, la France bouge.
00:02 La pépite.
00:03 Vous êtes une pépite, il y a le talent, il y a la pépite.
00:06 Voilà, c'est ça.
00:07 Thomas, vous avez fondé Jib en 2018, vous avez 31 ans, l'entreprise a déjà 5 ans,
00:15 vous avez fondé hyper jeune.
00:16 Ouais, après un an d'avoir travaillé.
00:19 Vous avez toujours été passionné par la technologie, vous avez fait le SCP,
00:22 et les objets connectés.
00:24 Vous avez démarré votre carrière en Asie, d'où vous est venue l'idée de trouver des solutions
00:29 pour les personnes en situation de handicap.
00:30 Vous auriez pu faire autre chose ?
00:31 Alors, j'aurais pu faire autre chose, j'aurais pu partir dans la finance,
00:34 parce que ma formation pouvait un peu m'orienter là-dessus.
00:37 Mais déjà, la technologie me passionnait, effectivement, vous l'avez dit,
00:40 je travaillais en Corée du Sud, et en fait, je travaillais dans un univers
00:43 qui était technologie grand public, et même plus spécifiquement, les technophiles.
00:48 En fait, c'est un peu la technologie gadget, et donc je ne me retrouvais pas du tout là-dedans.
00:52 Je voulais une technologie qui avait beaucoup plus de sens,
00:55 et j'ai eu la chance dans mes missions de pouvoir échanger avec des personnes en situation de handicap,
00:59 et en fait, voir que cette technologie avait un impact réel sur leur quotidien,
01:03 sur des actions qui étaient impossibles pour eux de réaliser sans l'aide d'un aidant,
01:07 et la nécessité du coup de mettre la technologie au service de leur quotidien.
01:12 Ça donne JIB, J-I-B, vous allez pitcher, une minute, on vous écoute.
01:16 Donc chez JIB, on croit très fort au fait que la technologie est un vecteur d'inclusion,
01:22 et donc du coup, on a développé plusieurs solutions qui viennent répondre aux problématiques
01:26 des personnes qui ont un handicap moteur lourd.
01:29 Donc c'est des personnes qui ont des tétraplégies, qui ont des myopathies,
01:32 des maladies de charcot, des polyhandicaps, et donc du coup, des personnes qui,
01:36 de par leur handicap, ont un certain nombre de problématiques dans leur quotidien,
01:40 qui ne sont pas en capacité de pouvoir contrôler les choses autour d'elles,
01:43 de sortir de leur logement, de pouvoir prendre l'ascenseur,
01:47 de pouvoir également utiliser un ordinateur pour, soit, l'éducation,
01:51 et pouvoir communiquer à l'école, mais également rester dans l'emploi.
01:56 En fait, c'est vraiment toutes ces technologies qu'on développe
01:59 pour rendre plus autonome les personnes en situation de handicap
02:02 et favoriser l'inclusion en France, et j'espère plus loin.
02:05 Merci pour votre pitch Thomas Greul, ça vous inspire ?
02:08 Oui, c'est extraordinaire, en plus un jeune qui était à l'étranger,
02:11 qui revient en France et qui est au service de nos concitoyens,
02:14 avec sa start-up extraordinaire, merci jeune homme.
02:17 Moi justement, on a tendance à dire les jeunes partent à l'étranger,
02:20 et maintenant on les utilise.
02:21 Ils reviennent avec de très belles idées.
02:23 Et c'est 100% made in France la technologie.
02:25 C'est ça, on a développé des solutions.
02:27 La cocorico, je le dis, la cocorico.
02:29 Donc ça signifie que la personne qui est handicapée,
02:31 elle n'a plus besoin, par exemple, de sa sœur pour éteindre les lumières,
02:35 elle est plus dépendante de qui que ce soit,
02:38 même pour sortir de son logement, pour son quotidien, tout simplement.
02:41 C'est aussi une dignité retrouvée.
02:43 C'est une dignité, c'est exactement le sujet, c'est vraiment la dignité.
02:46 On équipe par exemple des personnes qui ont des maladies de Charcot,
02:48 c'est une maladie qui arrive souvent entre 40 et 60 ans.
02:52 Et derrière, il y a un vrai sujet de dignité
02:55 pour pouvoir continuer à communiquer avec ses proches.
02:57 Comment ça fonctionne ? Comment ça marche ?
03:01 Pour ce système-là, c'est en fait via une caméra,
03:04 on dit caméra oculaire, qui va venir lire le mouvement de l'iris.
03:07 En fait, on va utiliser cette caméra comme une souris
03:10 qui va déplacer le cursor sur l'écran.
03:12 On va faire des adaptations logicielles derrière
03:15 pour pouvoir interagir avec l'ordinateur et communiquer à travers ça.
03:18 On va pouvoir soit taper du texte, pour une personne qui peut écrire du texte,
03:22 et pour des jeunes enfants qui ont des troubles de l'apprentissage du langage,
03:25 ça va être plutôt des pictogrammes.
03:27 Mais la finalité est la même, on va pouvoir communiquer
03:30 avec les gens autour de soi et s'intégrer.
03:33 Moi, je trouve ça formidable.
03:35 Ça pourrait s'adapter aux personnes en situation de handicap,
03:37 mais aussi pour les personnes très âgées, pour le grand âge, c'est possible aussi ?
03:41 C'est plus compliqué, parce qu'on a un frein dans la réalité
03:45 de l'usage de l'outil technologique.
03:49 Pour autant, notre public va aller jusqu'à 70 ans,
03:53 voire plus parfois.
03:55 Donc effectivement, il y a des jeunes seniors qui vont être aussi équipés.
03:59 Vous avez tout fait en plus, vous avez tout commencé avec des fonds personnels.
04:03 Vous êtes allé voir les copains, la famille,
04:06 mais aussi la BPI, la Blanque Publique, qui vous a accompagnés.
04:09 C'est ça, on est allé chercher vraiment un peu partout au fur et à mesure
04:12 pour pouvoir structurer l'entreprise, financer notre R&D,
04:16 puisque forcément, c'est beaucoup de développement.
04:19 Et progressivement, on va pouvoir aussi agrandir l'équipe.
04:23 On est aujourd'hui une dizaine.
04:25 Vous cherchez à recruter ?
04:27 On cherche à recruter, mais pour ça, il va falloir qu'on aille chercher des fonds supplémentaires.
04:31 Vidéo aussi, je veux dire. J'en profite, nous aussi.
04:34 Vous aussi, mais oui, c'est le moment de lancer la construction.
04:37 Vous cherchez combien, Thomas ?
04:39 On va chercher plusieurs millions, c'est plutôt l'année prochaine,
04:42 avec une ambition de développer à la fois des solutions pour d'autres publics,
04:45 notamment le handicap mental, parce qu'il y a énormément de besoins de technologies
04:48 dans le monde du handicap mental,
04:50 et également développer nos solutions actuelles pour le handicap moteur en Europe.
04:55 Et justement, pour répondre aux besoins, les personnes handicapées vous contactent en ligne ?
04:59 C'est ça, tout à fait.
05:00 Et elles vous disent, voilà ce que je...
05:02 Elles vous parlent de leurs besoins, de la spécificité de leur handicap.
05:05 Et toutes les équipes se déplacent.
05:07 C'est du vrai sur-mesure, c'est extraordinaire.
05:10 Et du coup, on vient trouver la solution qui est adaptée à la fois aux besoins de la personne,
05:15 donc contrôler son environnement, communiquer,
05:17 et en même temps, la réalité de son handicap et comment on peut l'adapter.
05:21 Là aussi, bien sûr, Madame la ministre.
05:23 J'ai envie de poser une question aux jeunes hommes,
05:25 à savoir quelle relation vous avez avec le monde des entreprises,
05:29 parce qu'effectivement, il y a aussi des besoins dans les entreprises
05:33 pour adapter les postes, et donc, vraiment, votre recherche,
05:37 votre innovation peut être au service aussi du monde économique.
05:42 Donc, je voulais savoir où vous en êtes par rapport à...
05:44 Ça peut être des clients, l'entreprise peut devenir client.
05:46 Alors, ça l'a déjà été.
05:47 Il y a quelques grandes entreprises qui ont équipé leurs salariés
05:50 pour les maintenir dans l'emploi, dans cette idée d'utiliser avec les yeux l'ordinateur.
05:54 Oui, par exemple, quand il y a une maladie dégénérative, là, on peut utiliser.
05:57 C'est ça. C'est extraordinaire.
05:59 Et nous, au Village, on a le jeu Tobii.
06:01 On en parlait tout à l'heure en off, qui est exactement la même chose,
06:06 c'est-à-dire la détection oculaire qui permet à des enfants tétraplégiques
06:10 qui ne pourraient pas jouer avec leur corps, de jouer avec leurs yeux.
06:13 Fadila Katabi, tout ce qu'on est en train d'entendre, là, ce soir,
06:16 on les rend de plus en plus autonomes.
06:19 On n'impose plus des modes de vie aux personnes handicapées.
06:22 On va vers ça.
06:23 C'est ça. C'est l'autonomie, c'est aussi la dignité.
06:26 Donc, il faut tout faire, effectivement,
06:28 pour faire en sorte que les personnes soient indépendantes, autonomes,
06:32 qu'elles puissent aller faire leurs courses seules,
06:35 qu'elles puissent accéder à l'école, à l'emploi, au transport également.
06:41 Il y a beaucoup de travail à faire à ce niveau-là,
06:43 mais c'est ce vers quoi il nous faut aller absolument.
06:46 Et ça favorise cette fameuse autodétermination.
06:49 Autodétermination.
06:50 Et en même temps, quand on améliore le quotidien des personnes en situation de handicap,
06:53 on améliore également le quotidien de nos seniors.
06:56 et des aidants et des seniors.