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Les coulisses de l'info : le rédacteur en chef Vincent Hulin répond aux questions des auditeurs.

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00:00 Ce matin, Théo Cobell, vous laissez votre siège.
00:02 Oui, exceptionnellement, ce n'est pas moi qui vais faire l'interview aujourd'hui,
00:06 mais vous, auditeurs et téléspectateurs de France Bleu et de France 3.
00:10 Journée spéciale, portes ouvertes sur l'information ce mercredi.
00:14 Exercice de transparence sur comment on travaille, comment on fabrique aussi l'information.
00:18 Et pour répondre à toutes vos questions,
00:21 Vincent Hulin, le rédacteur en chef de France Bleu Poitou, est avec nous en studio.
00:24 Bonjour Vincent Hulin.
00:25 Bonjour à tous.
00:26 Comment faites-vous l'information ? Comment vérifions-nous nos sources ?
00:30 Est-ce qu'il y a des sujets tabous ou pas ?
00:33 Posez toutes vos questions dès maintenant 05 49 60 20 21.
00:37 Et pour questionner au mieux notre rédacteur en chef,
00:39 nous sommes ce matin avec deux auditeurs qui sont avec nous en studio.
00:42 Bonjour Bernadette et bonjour Claude.
00:44 Bonjour.
00:45 Alors pour être tout à fait transparent, je précise que vous avez été choisi
00:47 parce que vous avez répondu en premier à un appel qu'on a lancé cette semaine sur les réseaux sociaux.
00:52 On commence avec vous Claude.
00:53 Je crois que vous avez une question concernant comment on fabrique l'information sur France Bleu Poitou.
00:58 Oui c'est ça.
00:59 Comment vous arrivent les informations et comment vous les repérez ?
01:04 Qui les donne en fait ?
01:05 Vincent Hulin, votre réponse ?
01:06 Alors déjà juste pour commencer, je ne suis pas au courant des questions qui vont me mettre posé.
01:09 Pour être vraiment tout à fait transparent, c'est une bonne question.
01:12 En fait, les informations, souvent c'est vous les auditeurs qui nous les donnez.
01:15 Et ça c'est une vraie richesse, une vraie chance.
01:17 Il suffit qu'il y ait quelqu'un sur la route qui voit un accident,
01:21 qui voit un fait divers, souvent ça commence comme ça.
01:23 Et vous êtes tellement bon qu'en général, quand on appelle les pompiers pour vérifier l'information
01:27 avant de pouvoir la donner, des fois ils nous disent qu'on n'est pas au courant, on vient juste de l'apprendre.
01:31 Donc ça c'est la première source d'information, c'est vous les auditeurs.
01:33 Après on a aussi les uns les autres de la famille, des amis,
01:37 des gens qui travaillent dans les entreprises, dans les collectivités.
01:39 Donc on a souvent des sources qui nous remontent.
01:41 Et puis après il y a toutes les invitations.
01:42 On en reçoit des dizaines et des dizaines de la part d'associations,
01:46 de la part de collectivités, d'hommes et de femmes politiques.
01:49 Et après nous on fait ce qu'on appelle le matin la conférence de rédaction.
01:52 On décide tous ensemble de façon collégiale.
01:54 Bon à un moment peut-être que le rédacteur en chef il dit "bon allez, on fait ça et j'assume".
01:57 Mais voilà, donc on décide et on décide quoi finalement ?
01:59 C'est qu'est-ce qui est concernant pour vous les auditeurs ?
02:01 Qu'est-ce qui va vous intéresser ?
02:03 Qu'est-ce qui va vous informer ?
02:04 Et comment on peut vous accompagner au mieux ?
02:06 Alors c'est les informations, mais c'est aussi la météo, c'est aussi les idées de sortie, etc.
02:10 Est-ce que j'ai répondu à votre question, Clément ?
02:11 Ah très bien ! Et comment on la vérifie cette information ?
02:14 Alors justement, je prenais l'exemple par exemple d'un fait divers.
02:17 Un accident, ça arrive de temps en temps où les auditeurs appellent en disant
02:21 "tiens j'ai vu une voiture dans le fossé où il y a deux voitures,
02:23 où il y a un carambolage sur l'autoroute, où il se passe ceci, cela".
02:25 Donc nous qu'est-ce qu'on fait ?
02:26 On va vers la source d'information qui est la plus fiable.
02:28 C'est-à-dire souvent ce sont quand même les pompiers, ce sont les gendarmes, ce sont les policiers.
02:32 Et une fois qu'on arrive à avoir notre information,
02:35 qu'on a besoin de vérifier un peu plus, c'est aussi les maires des communes.
02:37 Alors à force, France Bleu Poitou depuis plus de 20 ans,
02:39 on a déjà nos sources d'informations et nos contacts.
02:43 Et puis voilà, tant que cette information n'est pas vérifiée, on ne la donne pas.
02:46 Parce qu'imaginez si on annonce un accident sur l'autoroute et que l'autoroute est fermée,
02:49 alors que ce n'est pas vrai, on ne peut pas se permettre de donner une fausse information.
02:52 Bernadette, je crois que vous avez des questions par rapport au métier de journaliste.
02:55 Oui, qu'est-ce qui vous a motivé à devenir journaliste ?
02:59 Alors moi je suis très curieux à la base et j'aime les rencontres, j'aime les gens.
03:02 Et ça fait plus de 20 ans que je fais ce métier et j'adore aller sur le terrain,
03:06 rencontrer, raconter des histoires, donner la parole à ceux qu'on n'entend pas habituellement
03:11 et être en capacité. Je suis un peu un témoin privilégié de ça,
03:14 c'est-à-dire que j'ai eu l'occasion durant toute ma carrière et tous mes collègues aussi
03:17 d'aller rencontrer des gens qu'on n'est pas censé rencontrer tous les jours,
03:19 d'aller dans des lieux où on n'est pas censé aller tous les jours.
03:21 Et ça c'est une vraie chance, une vraie richesse.
03:23 Et puis l'information c'est finalement un robinet qui est ouvert en permanence
03:26 et en fait une actualité en chasse une autre.
03:28 Et le matin quand on arrive, on est souvent surpris de ce qui nous attend dans la journée.
03:32 Ce qu'on décide le matin en conférence de rédaction à 9h15, 10h,
03:35 si ça se trouve ça va être balayé parce qu'une journée il va se passer autre chose.
03:38 Comme des intempéries mais peut-être qu'on aura l'occasion d'y revenir.
03:41 - Et quel niveau d'études il faut pour devenir journaliste ?
03:44 Et quelle durée de formation ?
03:46 - Alors il y a plusieurs formations, il y a celles qui sont reconnues par,
03:49 enfin des écoles qui sont reconnues par Radio France.
03:51 Il y en a une douzaine en France, en général c'est Bac +2,
03:54 parfois Bac +3. Il y en a qui font des études universitaires avant.
03:57 Moi j'ai fait un petit peu de droit avant de me rendre compte
03:59 que j'étais pas du tout fait pour le droit en fait pour tout vous dire.
04:01 Mais comme on est entre nous, après avoir triplé brillamment ma deuxième année de droit,
04:04 je me suis dit il faut que je fasse autre chose et donc j'ai fait une école de journalisme.
04:07 - Alors, Claude, je crois que vous avez des questions un petit peu sur notre hygiène de vie,
04:10 en tout cas comment on fait pour en rendre sourire le matin, c'est ça ?
04:13 - C'est ça oui, parce que je suis étonné de vous voir toujours en forme,
04:16 donc souriant, agréable. Comment faites-vous ?
04:20 Quelle est la recette ? - C'est une question pour eux, alors je vais répondre un peu pour eux.
04:23 En fait c'est des vrais grands professionnels parce que parfois dans nos vies privées,
04:26 parfois dans l'actualité qui est parfois morose,
04:28 et peut-être qu'on aura l'occasion d'y revenir aussi,
04:31 "shouldn't go on" comme on dit, c'est-à-dire qu'il faut tenir l'antenne,
04:35 il faut apporter du sourire, il faut vous accompagner,
04:37 je sais que c'est ce que vous appréciez notamment au matinal,
04:39 d'avoir des gens souriants et c'est vrai qu'on travaille sérieusement sans se prendre au sérieux,
04:43 et donc voilà, c'est le métier donc il faut y aller.
04:46 Et c'est quand même, enfin ça va, on ne pousse pas des wagonnets au fond de la mine non plus.
04:49 - Bernard, je trouve que vous avez des questions aussi sur comment on prépare aussi la matinale.
04:54 - Oui, comment on prépare une émission, à quelle heure vous arrivez le matin,
04:58 et quelle hygiène de vie vous avez à côté de tout ça, parce que c'est quand même prenant.
05:02 - Alors je vais répondre aussi un petit peu, Théo peut-être répondre non ?
05:04 - Orélie je pense que...
05:06 - Pour comment on prépare une émission,
05:08 alors côté animation et journaliste c'est là que ça différencie,
05:13 parce que moi je peux commencer à préparer un petit peu la veille,
05:17 et je prépare beaucoup le matin pour être vraiment à la fraîche,
05:20 quand je suis à l'heure, j'arrive à 4h30,
05:23 quand je suis un peu en retard j'arrive vers 5h,
05:28 et vous Théo, vous préparez tout le matin aussi ?
05:32 - Alors oui, du coup moi j'arrive vers 4h20 à peu près,
05:34 ma collègue Manon arrive une heure plus tôt,
05:36 en fait nous on arrive le matin, on a déjà les sujets qui ont été faits la veille par nos collègues,
05:40 ils nous ont laissé les informations pour que nous on puisse écrire les journaux,
05:43 pour les sujets nationaux, Paris nous envoie un mail,
05:45 France Bleu Nation nous envoie un mail avec les principaux sujets nationaux de la journée,
05:49 et nous on fait le tri entre tout ça, et on organise nos journaux.
05:52 - Et pour préparer une émission aussi,
05:55 c'est après un travail d'équipe avec tous les chroniqueurs,
05:58 tous les animateurs, tous les journalistes,
06:00 c'est vraiment un travail d'équipe, tout le monde participe,
06:02 même si on n'est que trois, avec le Technicien 4,
06:05 autour de la table le matin il y a toute une équipe derrière.
06:08 D'ailleurs ce matin on vous donne la parole,
06:09 vous n'hésitez surtout pas, auditeurs, téléspectateurs de France Bleu, France 3,
06:13 posez toutes vos questions, n'hésitez pas,
06:15 comment on travaille, quelles sont les coulisses de votre radio,
06:18 comment on met en forme l'information, 05 49 60 20.
06:21 - Et question également de Jeanne Poitvin, notre rédacteur en chef,
06:24 question de Jean, il a 20 ans, il est étudiant à l'université de Poitiers.
06:28 - Si jamais par exemple un sujet traite d'eau-science,
06:31 ça doit être très difficile, vous êtes coincé d'être clair,
06:33 comment est-ce que vous arrivez à vous assurer
06:35 que ce que vous dites niveau science est crédible ?
06:37 - Alors Vincent Hulain, comment vous...
06:39 - Niveau science, moi je suis une grosse bille,
06:40 donc dans ces cas-là je ne donne pas mon avis,
06:42 surtout c'est qu'on va aller voir les gens qui savent, qui ont le savoir.
06:45 Alors après la difficulté, pour vous dire un petit peu les choses,
06:47 parfois c'est que, notamment les scientifiques
06:49 ou les gens qui sont très pointus dans leur domaine,
06:51 il faut qu'ils puissent être en capacité de rendre ça
06:53 vraiment très grand public, sans employer des acronymes en permanence, etc.
06:57 Mais après c'est eux qui savent, c'est à eux qu'on tend le micro,
07:00 et lors d'une interview, si à un moment on se rend compte
07:02 que c'est trop pointu, c'est pas assez précis pour nos auditeurs
07:04 ou pas assez grand public, on se permet de dire,
07:06 racontez-nous plus précisément, concrètement,
07:09 c'est-à-dire pour qu'à la fin on ait quelque chose
07:11 qui soit audible par nos auditeurs.
07:12 - Alors à la maison vous avez entendu en studio Claude et Bernadette,
07:14 il y a aussi Clotilde qui est avec nous, c'est notre stagiaire de 3ème.
07:17 Bonjour Clotilde, toi aussi tu as des questions à notre directeur en chef.
07:20 - Oui, je voulais vous demander, comment savez-vous
07:22 quel est votre type d'audience, ce sont des personnes jeunes
07:24 ou des personnes plus âgées ?
07:26 - Alors on est sondé comme toutes les radios de France et de Navarre,
07:29 dernièrement par Médiamétrie, et donc on arrive à savoir
07:32 grâce à des questionnaires, puisque peut-être que ça arrivait
07:35 à Claude et Bernadette, de temps en temps on est appelé
07:37 pour faire un sondage, pour répondre à un sondage,
07:40 et on nous demande qu'est-ce qu'on écoute comme radio,
07:42 à quel moment de la journée, etc., quelle est notre catégorie
07:44 socio-professionnelle, quel est notre âge, et ce qui fait que
07:47 c'est comme ça que ça fonctionne, et on arrive à voir
07:50 quelles sont nos parts d'audience, nos parts d'auditeurs,
07:53 et à peu près les tranches d'âge de nos auditeurs,
07:55 et les moments de la journée, de la matinée, je crois de mémoire
07:57 autour de 7h du journal de 7h ou 7h30, c'était le pic un petit peu
08:00 d'audience sur France Le Poitou.
08:03 - D'accord, et est-ce que cette audience change ou évolue au cours du temps ?
08:06 - Alors malheureusement oui, parce que, quand je dis malheureusement,
08:09 c'est sur le média radio, le média radio a tendance à perdre des auditeurs,
08:12 c'est pas que France Le Poitou, c'est toutes les radios confondues,
08:15 même les grandes radios du service public comme Radio France,
08:18 ou des chaînes comme RTL, pour ne pas les citer, et du coup,
08:21 c'est à nous de nous réinventer, alors ça passe par des reportages
08:24 qu'on fait de plus en plus sur le web, qu'on fait sur internet,
08:27 on fait aussi des vidéos, on nous écoute de plus en plus en podcast,
08:30 donc il faut qu'on se mette un petit peu au diapason des attentes,
08:33 tu pourrais avoir l'âge de ma fille, moi mes enfants ils sont ados,
08:35 ils n'écoutent pas la radio comme ça en direct, donc c'est à nous de nous réinventer,
08:38 et c'est comme ça qu'on fait aussi de la matinale filmée
08:41 depuis octobre avec nos amis de France 3.
08:43 Merci beaucoup Clotilde pour tes questions, merci aussi beaucoup à Claude et Bernadette
08:46 qui ont fait l'effort de venir, et avec beaucoup de réussite,
08:49 de me remplacer aujourd'hui, et de prêter à cet exercice,
08:52 merci beaucoup à notre rédacteur en chef, Jean-Cyr.
08:54 Moi j'ai eu l'impression de passer un entretien d'embauche, ça s'est bien passé.
08:57 Clairement je pense que les trois sont prêts à me remplacer dès demain.
09:00 Entretiens que vous pourrez voir, bien évidemment, sur notre page Facebook
09:03 et sur francebleu.fr. Bonne journée.
09:06 Bernadette, Clotilde, vous êtes là demain à 7h50 ?
09:09 C'est faux !

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