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00:00 Bonjour et bienvenue, j'espère que vous allez bien de mon côté. Je suis encore en train de rattraper
00:15 ces deux semaines où je n'ai absolument pas suivi les marchés, notamment où j'ai raté pas mal
00:19 d'annonces de résultats. Donc je suis les annonces de résultats pour savoir dans quoi investir,
00:24 mais je regarde aussi la macroéconomie. Et ce que je fais pour la macroéconomie,
00:27 vous savez je suis très prudent pour utiliser la macro pour l'investissement, mais comme à mon
00:31 habitude, plutôt que d'écouter les banquiers centraux etc. qui selon moi ne sont pas une bonne
00:38 source d'informations, en tout cas pas une source fiable, ce que je fais c'est que pour l'inflation
00:41 j'écoute ceux qui sont le plus proche du terrain et ceux qui sont le plus proche du terrain ce sont
00:45 les entreprises et notamment les entreprises de la grande distribution. Donc c'est ce que j'ai fait,
00:49 j'ai écouté les résultats ou les annonces de chiffre d'affaires de Carrefour, de Walmart,
00:54 de Home Depot pour voir un petit peu où on en était du côté de l'inflation. J'ai commencé par
00:58 l'Europe en écoutant Carrefour qui a présenté son chiffre d'affaires, alors ça fait un petit
01:03 moment maintenant, c'était fin octobre. Effectivement dans leur présentation,
01:06 ils parlent pas mal d'inflation, ils parlent surtout de désinflation et voilà ils nous
01:11 expliquent avec présentation à l'appui à quel point la désinflation est bien lancée,
01:15 notamment sur l'alimentaire. Ensuite quand je suis passé à l'annonce des résultats de Walmart,
01:20 qui est beaucoup plus récente, c'était la semaine dernière, Walmart parle aussi beaucoup
01:23 de désinflation dans son annonce de résultats et prévoit que la désinflation va continuer pour 2024.
01:29 Et les dirigeants, c'est ça qui m'a intéressé, parlent aussi de la baisse de la pression sur
01:33 les salaires. Et pourquoi c'est important que ce soit Walmart qui parle de la baisse de pression
01:37 sur les salaires ? C'est parce qu'ils sont bien placés pour savoir de quoi ils parlent,
01:41 ils ont 2,3 millions d'employés. Non seulement c'est le premier employeur privé américain,
01:46 mais c'est le premier employeur privé du monde. Alors pourquoi est-ce que je rajoute le privé ?
01:50 Ça c'est pour l'anecdote, parce qu'il y a trois employeurs publics devant Walmart. Il y a le
01:55 ministère de la Défense indien qui emploie 2,9 millions de personnes, il y a le ministère de
01:59 la Défense américaine avec 2,9 millions de personnes et il y a aussi l'armée chinoise
02:04 avec 2,5 millions de personnes. Et les suivants c'est Walmart, donc comme je le disais,
02:09 2,3 millions d'employés et Amazon 1,6 million d'employés. Alors retour à Walmart, pourquoi
02:16 c'est important que Walmart parle des salaires et dise que la pression baisse ? Tout simplement
02:21 parce que l'une des craintes sur l'inflation début 2023, mais il y en a même qui continuent à en
02:25 parler aujourd'hui, c'est qu'on tombe dans une boucle prix-salaires. Qu'est-ce qu'une boucle
02:31 prix-salaires ? C'est tout simple, on a de l'inflation donc les prix montent. Comme les
02:34 prix montent, les salariés demandent de plus au salaire, les salaires montent, donc ça va
02:38 renchérir le coût des entreprises qui montent leurs prix, etc. Donc on a une boucle comme ça
02:43 qui va maintenir l'inflation, voire même la faire augmenter. Certains pensent que c'est encore
02:48 possible, mais personnellement en écoutant Walmart et d'autres, le risque me paraît bien
02:53 derrière, surtout qu'en France on est quand même très loin d'avoir vu une contagion entre la hausse
02:59 des prix et les salaires. Et finalement, j'ai regardé la conférence d'Omnipo, le numéro 1
03:05 mondial du bricolage, c'est le roi Merlin bodybuildé américain, et même discours,
03:10 ils disent que la principale observation qu'ils font c'est que le pire de l'inflation est derrière
03:14 nous. Mais très intéressant, il y a un mot qui est apparu dans les annonces de résultats,
03:18 et c'est le mot "déflation". A ne pas confondre bien sûr avec le mot "désinflation". La désinflation,
03:23 c'est quand la hausse des prix ralentit. C'est quand on a une inflation qui passe de 7% à 3%,
03:28 ça c'est de la désinflation, c'est ce qui se passe en ce moment. La déflation, c'est le niveau
03:33 d'après, c'est quand les prix baissent. Et ça, on n'en avait pas parlé depuis trois ou quatre ans,
03:39 depuis le Covid on ne parle plus de déflation. Et le mot déflation est apparu sept fois dans
03:44 la conf de Carrefour, neuf fois chez Walmart et dix fois chez Omnipo. Et si on regarde un peu
03:50 comment se décompose l'inflation américaine, donc les 3,2% en glissant sur 12 mois qui ont été
03:56 annoncés récemment, on s'aperçoit que la plupart des composants baissent fortement, normal, tout
04:01 comme l'inflation au global, mais l'un des composants reste élevé, et ce composant c'est
04:06 le logement. Donc l'inflation ralentit aussi sur le logement, mais elle a commencé à ralentir plus
04:11 tard que le reste. Et on avoue toujours une inflation de 6,7% sur 12 mois glissant sur le
04:16 logement américain. Et si on enlève le logement, et c'est ça qui est intéressant parce que le
04:19 logement va probablement continuer à souffrir et donc à baisser vu le niveau des taux d'intérêt,
04:24 l'inflation hors logement n'est pas si haute. En fait, hors logement, l'indice des prix à la
04:28 consommation américaine serait de 1,5%. 1,5% ! C'est vraiment pas énorme. On comprend pourquoi
04:34 la Fed commence à faire attention pour ne pas frapper trop fort et entraîner les États-Unis
04:38 vers la déflation. Parce que la déflation c'est pas bon. Alors c'est sûr que vu rapidement,
04:43 sans aucune analyse, on peut se dire "la déflation c'est pas mal, on a une baisse des prix, donc les
04:48 consommateurs vont voir une augmentation de leur pouvoir d'achat, donc parfait, qui dit meilleure
04:52 consommation dit meilleure économie". Et en plus, comme ça fait maintenant un an et demi, deux ans,
04:57 qu'on voit que le monde entier a peur de l'inflation, les banquiers sont en trop, les
05:00 investisseurs etc. On se dit "si les gens ont peur de l'inflation, alors l'inverse, donc la déflation
05:05 est forcément bonne pour l'économie". Mais en fait, ça se passe pas comme ça. Parce que la déflation
05:09 est pire que l'inflation. Les revenus des entreprises vont baisser puisqu'elles vont
05:14 vendre leurs produits moins chers. Mais la déflation, donc cette baisse des prix, ça revient
05:20 à augmenter les taux d'intérêt réels qui sont, je le rappelle, les taux d'intérêt nominaux moins
05:24 l'inflation. Donc si on a un taux d'intérêt de 4% et que les prix baissent de 1%, ça revient à avoir
05:29 un taux réel de 5%, en quelque cas de plus. Donc ça revient à avoir une hausse des taux, finalement,
05:34 quand on a des taux qui vont rester, admettons que les banques centrales les laissent au même niveau
05:39 et qu'on a des taux qui se mettent à baisser. Donc cette hausse des taux va faire baisser
05:42 l'investissement, les entreprises vont baisser leur coût de production, c'est normal puisque
05:46 leur prix de vente baisse. Et donc vouloir baisser les coûts de production, ça veut dire quoi ? Ça
05:50 veut dire licencier ou au minimum moins recruter. Et cette baisse de revenus, elle va provoquer une
05:56 baisse de la consommation, mais même parce qu'on sait que les consommateurs, notamment les Américains,
06:01 ils ont une envie de consommer qui est énorme. Donc même si les personnes veulent encore consommer,
06:07 ce qui amène la déflation, c'est qu'on va reporter nos achats ou nos investissements. C'est très
06:11 logique si vous voulez acheter quelque chose qui vaut aujourd'hui 600 euros, mais qui va valoir
06:15 550 euros dans six mois et 500 euros dans un an, vous allez probablement repousser votre achat. Et
06:21 donc cette baisse de la consommation, elle va provoquer une suroffre de biens et de services,
06:26 donc une augmentation des stocks des entreprises, si vous voulez, et donc à nouveau une baisse des
06:30 prix. C'est ce qu'on appelle la spirale déflationniste. Alors oui, je sais, on sort d'une
06:33 période de forte inflation. Donc on a tous en tête, on vit encore dans un monde inflationniste.
06:39 Et donc quand je vous parle de déflation, on a l'impression que c'est de la science-fiction. Et
06:43 vous avez raison, parce qu'on n'est pas encore dans un monde déflationniste, même si on le voit,
06:48 quand on va du côté des entreprises, c'est un mot qui ressort de plus en plus souvent. Mais ce que
06:52 j'ai retenu, surtout de mes petites études sur l'inflation, c'est qu'il y a un décalage énorme
06:57 entre les discours, notamment discours des banquiers centraux, des journalistes, des
07:01 commentaires financiers, etc. Commentateurs financiers que vous devez écouter probablement,
07:05 comme moi. Donc il y a un discours encore qui est très axé sur l'inflation, est-ce qu'on a
07:09 réussi à la battre ou non, etc. Et puis les chiffres, les chiffres à la fois des entreprises
07:14 qui ont bien compris que la désinflation était très largement enclenchée, voire même qu'on allait
07:19 potentiellement vers de la déflation, et puis les chiffres de l'inflation américaine que je
07:24 vous ai expliqué, 1,5%, quand on enlève le logement, c'est vraiment pas très élevé. Et quand on parle
07:29 à chaque fois d'inflation de banquiers centraux, etc., il y a une chose dont je me méfie, c'est la
07:34 latence de réaction des banquiers centraux, qui fait que comme ils n'anticipent jamais,
07:40 comme ils se font tout le temps surprendre, à chaque fois ils donnent des coups de volant trop
07:44 fort. Vous savez une politique monétaire c'est un paquebot, en fait on donne un coup de barre,
07:48 mais ça met énormément de temps pour commencer à dévier, et ensuite si on a fait trop fort,
07:52 c'est le temps qu'on réagit, on va aller trop à gauche, enfin gauche ou droite, ou d'abord tribord,
07:58 et donc on se retrouve à tout le temps faire des zigzags, parce qu'il y a un manque d'anticipation
08:00 et des coups de barre trop violents. Ce qui a été constaté, je pense qu'on a eu un coup de hausse
08:08 des taux un peu trop rapide, un peu trop violente, des deux côtés d'ailleurs de toutes les banques
08:13 centrales, en fait si vous voulez, et que j'espère qu'ils vont réaliser assez vite que l'inflation
08:17 commence à être derrière, et qu'il ne faut pas non plus laisser des taux trop élevés, parce qu'on
08:22 va se retrouver avec des taux d'intérêt réels qui vont commencer à être très élevés, qui vont
08:26 commencer à bloquer l'économie, et voir pire tomber dans une spirale déflationniste dont je
08:31 vous parlais. Donc voilà, je vais attendre les résultats du quatrième trimestre, on a le temps
08:36 maintenant, donc dans trois mois, pour voir un petit peu ce que donnent ces chiffres inflationnistes.
08:40 Et je vous conseille de faire pareil, je vous conseille d'écouter les banquiers centraux,
08:44 si ça vous intéresse, c'est très bien, mais aussi de regarder ce qui se passe sur le terrain,
08:47 parce que souvent les entreprises sont bien plus impliquées, et elles ne sont pas là pour raconter,
08:52 elles n'ont pas d'intérêt politique, elles regardent concrètement leurs chiffres d'affaires
08:57 et l'impact des prix. Donc voilà, pour moi c'est une source beaucoup plus fiable que les
09:00 banquiers centraux. Dites-moi d'ailleurs si vous pensez que la déflation c'est un scénario qui est
09:05 potentiellement possible pour, alors peut-être pas 2024, 2024 ou 2025, ou est-ce que ça paraît
09:11 totalement de la science-fiction ? En tout cas c'est quelque chose que je vais suivre dans le
09:15 futur, même si vous en doutez, ça ne va pas changer ma manière d'investir. En fait si,
09:19 ça change un petit peu dans le sens où si on a trois scénarios, donc on aurait un scénario de
09:23 "attention l'inflation, elle va repartir, c'est dangereux, etc. avec des hausses de taux", donc
09:27 scénario négatif. Ensuite un scénario de ce qu'on a vu un petit peu aujourd'hui, c'est-à-dire la
09:32 désinflation est bien engagée, les banquiers centraux vont être obligés de réagir, de baisser
09:36 les taux, etc. Donc scénario positif pour les marchés. Ou bien un scénario ensuite si le coup
09:41 de volant a été donné trop fort, côté plutôt déflationniste. Et donc là, à nouveau peut-être
09:46 négatif, je suis plutôt sur les deux derniers scénarios que sur le premier, de ce que je
09:51 constate. En tout cas l'inflation a l'air vraiment bien derrière nous. Voilà, dites-moi ce que vous
09:54 pensez en commentaire. Merci encore pour tout votre soutien. Et puis rappel, parce que cette
09:59 vidéo va être publiée je pense le jour du Black Friday ou le lendemain. Pensez, si vous êtes
10:04 intéressé par un abonnement Zone Bourse, à profiter des 40% de réduction parce que ça va vite se
10:09 terminer. Le lien est sous la vidéo ou sous le podcast. Merci encore et à bientôt !

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