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Pendant la Première Guerre mondiale, dans un camp en Allemagne. Un groupe de prisonniers français, dont l'aristocrate capitaine de Boëldieu, le contremaître Maréchal et le banquier d'origine juive Rosenthal, prépare son évasion. Ces hommes sont à la veille de leur première tentative lorsque la nouvelle de la reprise, par les Français, du fort de Douaumont, suscite une vague d'enthousiasme parmi les prisonniers et conduit le bouillant Maréchal au cachot. Tous sont finalement transférés dans la forteresse que commande le capitaine von Rauffenstein. Entre Rauffenstein et de Boëldieu, une solide estime s'établit, fondée sur l'appartenance à la même caste...
Transcription
00:00 La Grande Illusion, un aspect encore peu connu de la guerre.
00:05 C'est, d'après des récits authentiques, la vie des prisonniers de guerre en Allemagne.
00:09 - Le maître. - En quoi de neuf?
00:11 C'est une lettre de ma tante qui habite à Bordeaux.
00:13 Il paraît qu'il y a là-bas un bon fou.
00:15 Strengstensverbot. Il est sévèrement interdit de parler avec les sentinelles.
00:19 Strengstensverbot, madame.
00:28 La Grande Illusion, avec Jean Gabin.
00:32 Dita Parlot.
00:41 L'escafé est prêt.
00:45 Pierre Freynet.
00:47 D'un côté, des enfants qui jouent aux soldats,
00:51 et de l'autre, des soldats qui jouent comme des enfants.
00:53 Et Eric von Stroheim.
00:55 Bien.
00:57 Carré.
00:59 Avec vos discours à la gomme, il est faudu, mon pantalon.
01:07 D'Asté, Ipkin, Motto, Péclet et d'Alion.
01:11 Tiens, je m'en pousse une tellement je suis content.
01:14 Il a peut-être un petit navire.
01:16 La Grande Illusion est un film sur la guerre où vous ne verrez ni bataille ni espion.
01:20 Prisonniers de guerre, les officiers, autorisés à recevoir des livres de France,
01:25 sont parfois, par un curieux paradoxe, mieux nourris que leurs geôliers.
01:29 Poulet froid, pâté de foie gras au truffe du Bérigore ou maquereau mariné du capital cook.
01:33 Nous allons pouvoir vous remercier pour tout vos gentillesses.
01:37 Qu'est-ce qu'ils vont se taper les petits pères, là ?
01:41 Les distractions antérrapales qui leur sont permises laissent libre cours à leur imagination.
01:47 Y a pas que les robes qui sont courtes.
01:50 Elles ont les cheveux coupés aussi.
01:51 Les cheveux coupés ?
01:53 Il leur en doit se figurer qu'on couche avec un garçon.
01:55 Moi, c'était avec une brune.
01:57 Avec qui ?
01:58 Une amie de ma mère.
01:59 Une dame tout ce qui a de respectable, qui s'occupait de bonne sainte.
02:02 C'est pas de vaine, parce qu'en général, chez les gens bien, c'est plutôt là.
02:04 De ses rêves, de cette inaction, du désir de rejoindre les camarades du front,
02:19 naît l'idée d'évasion.
02:21 L'évasion devient une obsession, ou un sport.
02:24 T'es tout, pour m'évader.
02:26 Je déguise en tout.
02:28 Pinambour !
02:31 Et demain, c'est à qui le pire ?
02:38 À vous, mon capitaine, si vous le permettez.
02:41 Elle est solide, au moins.
02:47 Seule là, tu peux y aller, elle en supporterait dix comme toi et cinq comme moi.
02:51 En basse-clos, les individualités s'exaspèrent.
02:57 En dehors de toutes les conventions admises,
03:00 des affinités réunissent les hommes par-dessus les frontières.
03:03 Affinités populaires.
03:05 Vous parlez bien le français ?
03:06 Oui, j'ai travaillé chez Gnome, à Lyon.
03:08 Sans blague.
03:09 Moi aussi.
03:10 Affinités aristocratiques.
03:11 J'ai connu un voyeur à Berlin.
03:15 Un grand voyeur.
03:17 Ah oui ?
03:18 C'est mon cousin.
03:19 Il y a dix-huit mois qu'on est ensemble,
03:22 et on se dit encore vous.
03:24 Je dis vous à ma mère, et vous à ma femme.
03:27 Voyeur !
03:28 Vous comprenez que si vous ne vous obéissez pas à mon ordre,
03:35 je vais devoir tirer.
03:37 Voyeur !
03:38 Voyeur !
03:40 Je vous demande pardon.
03:43 En dépit des conventions aussi,
03:45 les affinités sentimentales apportent l'espoir.
03:48 Que faites-vous ici ?
03:49 Français.
03:50 Français, vous comprenez ?
03:53 Je ne suis pas un français.
03:54 Je n'ai pas peur.
03:55 Pendant dix-huit mois, je me suis fait engueuler,
03:57 je n'ai jamais rien compris,
03:58 mais son allemand à elle, je comprends tout.
04:00 Venez voir la réalité dans la...

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