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00:00 Je trouve ça beaucoup plus difficile de faire des blagues sur l'écologie, sur l'état de notre société
00:04 et sur le mur dans lequel on est en train de foncer que sur ma vie sexuelle par exemple.
00:08 Alors les médias m'appellent souvent l'humoriste écoféministe.
00:12 Greta Thunberg c'est une femme qui a choisi de dédier sa vie à la lutte militante et écologique
00:17 et quand elle va au sommet mondiaux pour dire franchement c'est pas ouf ouf de continuer à produire et à polluer comme ça
00:23 par rapport au fait que ça condamne l'humanité à la mort,
00:27 on lui dit que ce qu'elle dit est inaudible, qu'elle est agressive, qu'elle fait peur aux gens
00:31 et que quand même elle pourrait se maquiller avant de passer à la télé.
00:35 Oui on tue des baleines pour fabriquer du rouge à lèvres mais elle pourrait en mettre un peu histoire qu'on passe un bon moment quoi.
00:40 Pour moi c'est très difficile d'être écolo sans être féministe parce que l'écologie c'est une remise en question
00:46 de notre système patriarcal et capitaliste et donc forcément on s'interroge sur la place des humains dans ce monde
00:53 et donc la place des femmes.
00:54 Quand j'essaie d'écrire sur les questions écologiques c'est de comprendre les enjeux.
00:58 Donc si je fais des blagues sur la fonte des glaciers, il faut que je comprenne pourquoi ils fondent,
01:03 qu'est-ce qu'on pourrait faire pour qu'ils ne fondent plus, qu'est-ce que ça veut vraiment dire dans l'impact humain etc.
01:08 Et c'est vrai que souvent ces questions écolo, de moins en moins malheureusement,
01:13 elles sont assez abstraites, elles ont l'air loin de nous etc.
01:16 Donc c'est un challenge en tant qu'humoriste de comprendre les enjeux pour ensuite pouvoir faire des blagues dessus.
01:21 J'ai essayé de concilier mon métier d'humoriste sur les réseaux sociaux et sur scène avec mes engagements écologiques
01:32 mais c'est sûr que c'est compliqué.
01:33 La chose que j'ai essayé de faire c'est de retourner sur scène.
01:35 Alors oui avec les tournées etc. il y a beaucoup de déplacements,
01:38 mais déjà ces déplacements je les fais en train.
01:40 Mais en tout cas le fait de jouer sur scène et d'avoir des gens qui me donnent de l'argent presque en main propre on va dire,
01:46 je trouve ça plus sain que d'être sur les réseaux sociaux et de faire des placements de produits.
01:51 En essayant de faire un métier où il y a moins d'intermédiaires entre la personne qui vient rigoler et moi.
01:56 Alors pour mes voyages j'essaye de prendre le train le plus possible.
02:00 Donc ça fait 4 ans maintenant que je n'ai pas pris l'avion alors que je suis tentée tout le temps.
02:05 Moi en plus on me propose des voyages à l'autre bout du monde gratos.
02:08 Et je suis là "non merci je n'irai pas avec mes meilleurs amis à Bali pendant deux semaines".
02:12 C'est très dur.
02:13 J'essaye de valoriser le train, le fait que ça va de centre-ville à centre-ville.
02:16 Donc la dernière fois je suis allée toute seule à Barcelone par exemple.
02:19 Et c'était super parce que j'ai rencontré un beau gosse dans le train, on est allé boire un verre sur la place de la gare.
02:24 Je ne me définis pas du tout comme éco-anxieuse parce que moi j'adore traîner avec les écolos.
02:28 Il y a les scientifiques qui alertent, il y a les journalistes qui commencent à être formés,
02:32 qui commencent à mieux parler de ce qui se passe et des enjeux à venir écologiques.
02:37 Les gouvernements ne peuvent plus ignorer les luttes.
02:40 Il y a des luttes qui fleurissent un peu partout.
02:43 Donc j'ai l'impression qu'il y a une espèce de vibration populaire
02:47 qui va s'élever contre la destruction de notre nature.
02:50 On n'a pas parlé du nucléaire parce que j'ai pas envie de me faire insister sur les réseaux sociaux.
02:59 Tu m'as laissé tout seul
03:01 *musique*