• l’année dernière
Un rapport interne accablant, que nous dévoilons, révèle les pratiques abusives du patron de la CRS 4, qualifié « d’emploi fictif » depuis 13 ans. Une enquête pénale a été ouverte notamment pour « détournements de fonds publics ».

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Transcription
00:00 Il se faisait appeler "mon excellence".
00:01 Pendant 13 ans, Luc L, commandant de la CRS 4, vivait comme un roi.
00:05 Un rapport interne que le parisien a pu consulter explique comment il abuseait de sa position de chef
00:08 au point que son travail pendant ces 13 années soit qualifié d'emploi fictif.
00:12 Luc L a pris la direction de la CRS 4 en 2009.
00:14 Basé à Lannis-sur-Marne, au château de Pompone, il en était devenu le maître incontesté.
00:18 Pourtant, il n'était quasiment jamais sur place et avait même délégué le commandement de la compagnie
00:22 à son adjoint, le capitaine Sylvain LB.
00:24 Grand passionné de golf, il passait ses journées sur les greens ou alors à la piscine,
00:28 quasi jamais présent sur site, rarement en manœuvre, Luc L restait chez lui et se contentait de suivre
00:32 l'évolution de sa compagnie via des SMS envoyés par son adjoint.
00:35 Lorsque exceptionnellement il se déplaçait, il prenait un hôtel à part et dès qu'il le pouvait,
00:39 il prenait sa voiture pour entrer chez lui au frais de la police.
00:42 44 651 km du 1er janvier 2022 au 15 février 2023, soit 7 714 euros de carburant dépensé.
00:49 Mais Luc L ne s'arrêtait pas là puisqu'il s'octroyait aussi des primes auxquelles il n'avait pas le droit
00:52 et se faisait noter des heures supplémentaires fictives, 440 heures supplémentaires en 2021.
00:57 Alors pour se permettre de mener cette vie sans problème pendant 13 ans, Luc L a su s'entourer de fidèles
01:02 et il faisait régner un régime de terreur jusqu'à mener une employée administrative handicapée
01:06 à faire une tentative de suicide fin 2022.
01:08 Mais le commandant s'est permis de modifier le rapport interne pour limiter la responsabilité de la hiérarchie
01:12 et se protéger.
01:13 Et même au niveau du travail de CRS, Luc L était vu par ses troupes comme un officier qui a peur du maintien de l'arme.
01:17 Exemple en des attentats de 2015, c'est la CRS 4 qui était chargée de la traque des frères Kouachi
01:21 mais il n'avait pas jugé bon de faire passer la compagnie en configuration antiterroriste.
01:25 Pendant l'IGL Jaune aussi, il a refusé de participer à l'une des manœuvres.
01:28 Depuis un mois, Luc L est en arrêt maladie.
01:29 Son entourage parle d'un burn-out et assure qu'il est victime d'une vente d'état organisée par son adjoint
01:34 et d'un complot dans le but de toucher à travers lui la directrice des CRS, première femme à occuper ce poste.
01:39 Une enquête a été ouverte pour détournement de biens publics, recel de détournement de biens publics
01:43 et violation du secret professionnel.

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