• il y a 2 ans
Webinaire du 20 juin 2023.
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00:01:52 Bonjour à toutes et tous.
00:01:55 Permettez-moi quelques mots d'introduction
00:01:58 avant de me rejoindre.
00:02:00 Donc, merci de vous être tous connectés.
00:02:03 Mon collègue Marc Callard et moi-même, Antoine Delaroche,
00:02:06 nous réjouissons de vous accueillir pour ce deuxième séminaire
00:02:09 commémoratif du bicentenaire de la lentille de Frenet.
00:02:12 Nous représentons chacun les deux entités organisatrices de ce webinaire.
00:02:15 Marc représente le Centre ministériel de valorisation des ressources humaines
00:02:18 CMVRH du ministère de la Transition écologique,
00:02:21 et je représente pour ma part la Direction générale des Affaires
00:02:24 maritimes, de la pêche et de l'aquaculture.
00:02:27 Ce webinaire-ci est donc le deuxième d'une série de cinq
00:02:30 que nous organiserons au cours de cet été jusqu'à l'instant du mois de septembre.
00:02:33 Le premier, comme certains et certaines d'entre vous s'en souviennent,
00:02:36 portait sur la vie d'Augustin Fresnel et l'aventure majeure
00:02:39 dans la science de l'optique que représentait son invention.
00:02:42 Trois autres webinaires auront donc lieu,
00:02:45 et vous pouvez vous y inscrire à tout moment sur le site Internet
00:02:49 du ministère de la Mer en tapant simplement
00:02:52 « bicentenaire de la lentille de Fresnel » sur votre promoteur de recherche.
00:02:55 Vous arrivez donc sur la page dont le lien figure ici,
00:02:58 et vous pourrez accéder au programme détaillé des webinaires
00:03:03 et au lien d'inscription.
00:03:05 Vous pouvez même vous inscrire aux conférences précédentes
00:03:09 puisque cette inscription vous permettra de revisionner
00:03:13 la rediffusion des conférences en question.
00:03:17 Donc pour vous récapituler rapidement le programme,
00:03:21 le webinaire du 25 juillet, c'est-à-dire le jour J du bicentenaire,
00:03:25 racontera l'histoire de l'éaboration de cette technologie
00:03:28 et réunira cinq intervenants répartis dans autant d'offres à travers le monde.
00:03:32 Celui du 22 août se portera sur la diversité des applications
00:03:36 de la lentille de Fresnel hors de la civilisation maritime,
00:03:38 des applications parfois très inattendues.
00:03:41 Et celle du 19 septembre sera consacrée à l'évolution du verre
00:03:44 qui compose ces lentilles.
00:03:46 N'hésitez pas bien sûr à parler de ce bicentenaire
00:03:48 et de ses conférences à votre entourage.
00:03:52 Alors pour aujourd'hui, ce n'est pas tout de concevoir une lentille
00:03:55 qui réoriente efficacement un faisceau lumineux.
00:03:57 Encore faut-il pouvoir générer en continu et sur une longue durée
00:04:01 le faisceau en question.
00:04:04 Et donc c'est cette partie de l'histoire qu'Yves-Marie Blanchard
00:04:08 va vous présenter aujourd'hui.
00:04:10 Il est responsable de simulation et optique au CEREMA,
00:04:13 Centre d'études et d'expertise sur les risques,
00:04:15 l'environnement, la mobilité et l'aménagement.
00:04:18 Mais il vous présentera tout cela en détail,
00:04:21 c'est pourquoi je lui laisse immédiatement la parole.
00:04:24 Yves-Marie, c'est à vous.
00:04:27 Merci Antoine.
00:04:28 Bonjour à tous.
00:04:29 Donc vous êtes quelques-uns, vous êtes connectés pour venir nous écouter.
00:04:33 Alors le thème qu'on m'a demandé d'exposer cette fois-ci,
00:04:38 c'est autour de la lumière des phares et donc l'évolution
00:04:43 des sources lumineuses au travers de l'histoire.
00:04:47 Moi au départ, juste pour dire, j'étais pas super calé sur tout ce qui était historique,
00:04:52 j'étais plutôt meilleur dans tout ce qui était signalisation lumineuse récente,
00:04:59 mais j'ai découvert plein de trucs et j'espère que dans ce que je vais vous partager,
00:05:03 vous découvrirez quelque chose aussi.
00:05:05 Donc on y va sur la lumière des phares.
00:05:09 Donc c'est ce que ça apparaît en grand là.
00:05:13 Donc c'est parti.
00:05:14 Donc là d'abord pour commencer, c'est une jolie photo du phare du Créac'h.
00:05:17 On voit la côte découpée de l'île d'Houessant avec un joli signal lumineux.
00:05:25 Alors est-ce que...
00:05:28 Désolé, c'est moi qui...
00:05:35 Mais normalement ça ne doit pas disparaître.
00:05:37 C'est bon, je te laisse parler.
00:05:39 Donc l'exposé va être découpé en plusieurs parties.
00:05:44 La première, comme dans toute exposé, on décrit qui on est, d'où est-ce que l'on vient
00:05:49 et pourquoi on est peut-être légitime d'en parler.
00:05:52 Après, on décrira l'histoire des sources lumineuses au travers du temps
00:05:58 et puis on essaiera de terminer sur les notes et l'avenir.
00:06:03 Alors qui est-ce qu'on est ?
00:06:05 Donc pour rendre un petit peu plus vivant l'exposé,
00:06:12 on propose de faire un premier quiz pour savoir qui connaît le CREMA.
00:06:15 Je connais, je ne connais pas encore.
00:06:17 Et je crois que Marc a un petit outil pour nous permettre de participer à ce sondage.
00:06:24 Voilà, donc vous regardez sur l'onglet sondage, à gauche de l'onglet questions,
00:06:29 dans lequel vous pourrez d'ailleurs poser vos questions également.
00:06:32 Normalement, vous devez avoir le...
00:06:37 Vous pouvez répondre à la question qui connaît le CREMA.
00:06:41 Je connais, je ne connais pas.
00:06:43 On ne prend pas vos noms, c'est anonyme et donc je vous laisse répondre.
00:06:48 Donc, je vais attendre que ça monte quand même.
00:06:53 Vous êtes déjà un certain nombre à avoir... une vingtaine à avoir répondu,
00:06:57 mais je pense qu'il y a encore une petite quinzaine qui peuvent encore répondre.
00:07:02 Est-ce que vous connaissez le CREMA et est-ce que vous ne le connaissez pas encore ?
00:07:08 Eh bien, sur une grande partie des votes pour l'instant, tu vois les résultats.
00:07:13 Yves-Marie, c'est sans appel.
00:07:16 Ah !
00:07:19 Voilà, c'est pratiquement une grosse partie qui a...
00:07:23 Vous pouvez continuer à voter, il n'y a pas de souci.
00:07:25 Donc, Yves-Marie, c'est actuellement plus de 96% qui connaît le CREMA.
00:07:31 Alors, moi, j'ai répondu aussi que je connaissais.
00:07:35 En réalité, c'est assez intéressant puisque le CREMA n'est pas connu par tout le monde.
00:07:40 Ici, en Finistère, qui est une terre des phares et balises,
00:07:44 où on a une équipe qui travaille essentiellement sur ces sujets,
00:07:48 c'est encore un établissement qui est méconnu, qu'il faut partager.
00:07:54 Donc, s'il y a déjà 96%, c'est déjà beaucoup.
00:07:58 Mais j'ai quand même vu qu'il y avait pas mal d'inscrits qui venaient du CREMA,
00:08:01 ou des phares et balises, donc ceux-ci expliquent peut-être cela.
00:08:05 Alors, qui on est ?
00:08:07 C'est une longue histoire qui débute il y a très très longtemps, en 1806,
00:08:11 avec la création du STPB.
00:08:14 Le STPB s'était créé un petit peu après la Révolution.
00:08:19 A l'époque, la France était très très en retard sur tout ce qui était signalisation maritime.
00:08:24 La France est quand même une terre de terriens, moins de marins,
00:08:31 et c'était sans doute dû à quelques mésaventures en haute mer.
00:08:36 Et donc, à ce moment-là, on n'était pas très bon en signalisation,
00:08:40 et on était très en retard.
00:08:41 Il y a eu quelques accidents, et il y a eu la volonté d'améliorer ça,
00:08:47 et donc de créer un établissement qui permettait de mieux baliser les côtes de France.
00:08:52 Et cet établissement, c'était le service technique central des phares et balises,
00:08:57 dont le premier directeur était Augustin Fresnel, un peu plus tard.
00:09:03 Donc, en fait, les phares et balises en France sont une organisation centralisée encore.
00:09:08 Donc, on a à la tête de l'administration le Bureau des phares en administration centrale,
00:09:16 dont le joli nom est SNC2.
00:09:19 C'est lui qui pilote la politique et qui alloue les crédits.
00:09:26 Ensuite, en dessous, tout autour du littoral, on a, pour mettre en œuvre cette politique,
00:09:32 pour entretenir les phares, ceux qui font vraiment le travail, ce sont les dirmes.
00:09:37 Donc, c'est les directions interrégionales de la mer.
00:09:40 Il y a quatre façades.
00:09:43 Il y a la dirme Med, qui est la Méditerranée et la Corse,
00:09:46 la dirme SA, qui est Sud-Atlantique,
00:09:49 la dirme Namo, qui est donc Manche Ouest, le début de la mer du Nord,
00:09:55 et puis la Manchese mer du Nord, qui termine par le Haut.
00:09:59 Donc, dedans, je n'ai pas rappelé, mais il y a également les Outre-mer aussi,
00:10:02 qui a des centres de balisage qui sont implantés, comme en Martinique ou à La Réunion, par exemple.
00:10:12 Donc, pour venir en appui technique à l'administration des phares et balises,
00:10:18 le CRMA a maintenu une équipe qui continue encore à travailler sur les phares,
00:10:25 mais à un échelon plus central.
00:10:27 Donc, c'est une équipe au CRMA.
00:10:30 Donc, nous, on fait partie de cette équipe-là.
00:10:33 On s'intéresse beaucoup aux phares et balises, aux bouées, à la navigation.
00:10:37 Et donc, on a beaucoup de compétences.
00:10:40 On est 12 depuis une semaine.
00:10:43 Il y a un agent qui nous a quittés pour jouir de sa retraite bien méritée.
00:10:49 Donc, les compétences, à la base déjà, ce qu'on commence par faire,
00:10:53 c'est regarder les cartes, où sont les dangers, comment faire pour les baliser,
00:10:58 pour rendre plus sûre la navigation.
00:11:00 Et ça, c'est une compétence assez rare qui est au ministère.
00:11:04 Et donc, on appelle ça l'ingénierie nautique.
00:11:07 À partir du moment où les dangers sont identifiés,
00:11:11 on va mettre tout autour les aides à la navigation qui vont bien
00:11:15 pour sécuriser la navigation maritime.
00:11:19 Donc, pour mettre ces aides à la navigation qui vont bien,
00:11:24 il y a plusieurs méthodes.
00:11:26 Soit on met des objets qui sont fixes, des phares, des tourelles ou des espars,
00:11:34 ou bien des objets qui sont flottants avec des bouées, leurs lignes de mouillage.
00:11:40 Donc, on a des compétences là-dedans, on a des compétences en génie civil,
00:11:44 en structure pour ces deux types de supports.
00:11:49 Bon, après, il faut faire un signal lumineux ou bien voir quelles dimensions
00:11:54 vont être ces établissements de signalisation.
00:11:59 Donc, il faut avoir des compétences optiques pour savoir quelle taille
00:12:02 il faut faire ou bien quelle puissance lumineuse il faut mettre derrière
00:12:06 pour éclairer les dangers.
00:12:08 Donc, c'est des compétences optiques.
00:12:10 Mais on a aussi des compétences en radio, en électronique pour faire fonctionner tout ça,
00:12:14 en énergie aussi parce qu'aucun signal ne fonctionne sans énergie.
00:12:20 Et tout ça, c'est au service des phares et balises.
00:12:23 Donc, comme je l'ai dit, on est 13 agents, enfin 12.
00:12:26 Et juste pour décrire un petit peu notre évolution, c'est qu'à l'origine,
00:12:30 on était le STPB, le Service Technique Central des Phares et Balises,
00:12:34 le petit croquis que vous voyez sur la droite,
00:12:37 qui est devenu après le STNMTE dans les années 1990,
00:12:43 qui a fusionné avec le STCPMVN pour donner le 7MF.
00:12:48 C'est génial, toutes ces acronymes-là, j'adore.
00:12:51 Et donc, après, le 7MF a fusionné avec toutes d'autres entités,
00:12:56 qui sont le CERTUI, le CETRA et les CETE pour donner le CRMA.
00:13:00 Et maintenant, le CRMA, c'est une grosse boîte d'ingénierie.
00:13:04 Marie, ton son est un peu haché.
00:13:07 Je ne sais pas ce qui se passe.
00:13:10 Si tu peux bien te positionner devant ton micro.
00:13:13 Je ne peux pas mieux faire.
00:13:15 C'est assez haché, je ne sais pas ce qui se passe.
00:13:18 Je vais essayer de changer de micro.
00:13:21 Je ne sais pas, c'est assez haché.
00:13:25 De temps en temps, c'est un petit peu haché.
00:13:29 Est-ce que ce micro-là, il est mieux ?
00:13:32 C'est plus aigu, mais continue, vas-y, essaye, tente, je te dirais.
00:13:37 Ce que je disais, si on voit toute l'évolution,
00:13:41 c'est qu'on est passé par plein d'acronymes avec plein de fusions
00:13:45 pour maintenant faire un gros bureau d'études
00:13:51 qui s'occupe de plein de choses.
00:13:54 Ça va des routes, transports, l'urbanisme, à l'aménagement.
00:13:58 Mais aussi, on garde une compétence, sécurité maritime.
00:14:06 On a nos collègues qui font un petit peu les crosses,
00:14:09 la surveillance de la navigation avec des radars tout au long des côtes.
00:14:13 Et on a également nous-mêmes qui nous intéressons à la signalisation maritime.
00:14:18 Quelques jolies photos sur la droite de tout ce qu'on fait.
00:14:22 Les bouées, on peut commencer en haut.
00:14:26 Ça, c'était une innovation du 7MF à l'époque.
00:14:29 C'était de faire une innovation mondiale,
00:14:31 c'était de faire des bouées avec des flotteurs plastiques.
00:14:34 C'est une innovation qui a très bien marché,
00:14:37 puisque maintenant, beaucoup de pays s'y mettent.
00:14:40 Il y a un intérêt, c'est que ça permet de réduire la flotte des baliseurs
00:14:45 qui permettent de manipuler des objets qui sont beaucoup plus légers
00:14:49 que les grosses bouées en acier qu'on avait avant.
00:14:52 Ensuite, ce qu'on peut voir là, l'espèce de poteau en rouge,
00:14:57 avec la marque de jour dans son haut, c'est ce qui s'appelle un espar.
00:15:04 Ensuite, on a les tourelles qui sont en rouge.
00:15:07 Cette tourelle-là, elle est quelque chose de particulier.
00:15:09 C'est une tourelle qui est du côté de l'Orient.
00:15:11 Elle est faite dans un matériau qui est très récent,
00:15:13 qui est une béton-fibré ultra-performance.
00:15:16 C'est juste pour dire qu'on est toujours à rechercher
00:15:18 des nouvelles techniques plus efficaces.
00:15:21 Ensuite, là, on voit le phare de l'ajument,
00:15:25 où il y a une vague qui s'éclate dessus,
00:15:28 pour aussi bien montrer que nos structures sont soumises
00:15:32 à des efforts qui sont importants et qu'ils sont maîtrisés
00:15:35 dans un environnement qui n'est pas toujours facile.
00:15:39 Mais on est aussi à la pointe des énergies renouvelables
00:15:43 avec les panneaux solaires, par exemple,
00:15:47 comme sur le phare des Poulains que vous voyez au milieu.
00:15:50 Les aérogénérateurs, nous, on dit aérogénérateurs,
00:15:53 on ne dit pas éoliennes parce qu'on aime bien se démarquer de temps en temps.
00:15:57 Ça, c'est des objets, des moyens de produire l'énergie
00:16:00 qu'on utilise dans les phares et balises depuis des dizaines d'années maintenant,
00:16:05 même si ça commence à percer dans le grand public.
00:16:08 C'est quelque chose qu'on faisait déjà il y a quelques temps
00:16:12 parce qu'on est souvent sur des sites qui sont isolés.
00:16:16 Et donc, on a besoin de produire l'énergie localement.
00:16:20 Donc, on a aussi les groupes électrogènes.
00:16:22 Marie, est-ce que tu peux changer de micro ?
00:16:24 Désolé de te recouper. L'autre micro d'avant était meilleur. Merci.
00:16:29 D'accord. OK.
00:16:33 Désolé.
00:16:34 Donc, pas de souci.
00:16:36 Donc, on a des groupes électrogènes pour produire l'énergie aussi
00:16:41 quand il faut beaucoup d'énergie, mais on essaye de les décarboner.
00:16:45 C'est un de nos projets.
00:16:46 Donc, tout ça, l'énergie, une fois qu'elle est produite,
00:16:48 elle est stockée dans des batteries.
00:16:50 Donc, comment est-ce qu'on dimensionne nos batteries ?
00:16:52 On sait aussi le faire.
00:16:55 Et puis, enfin, tout ça, si, sert à alimenter des équipements
00:16:59 comme des sources lumineuses.
00:17:01 C'est des ampoules qui sont mises au milieu des optiques de Fresnel.
00:17:08 Mais aussi, on a d'autres compétences aussi,
00:17:11 puisque comme vous voyez dans la petite vignette en bas à droite,
00:17:15 on s'intéresse également quand même au GPS,
00:17:18 qui est le signal de positionnement du moment.
00:17:23 Donc, on fait tout ça et on est 12.
00:17:26 Alors, le but de l'exposé, c'est de parler des phares,
00:17:31 de la lumière qui éclaire la mer,
00:17:34 donc la navigation qui, on a bien compris,
00:17:36 c'était le point d'entrée de toute notre activité,
00:17:40 des lampes et de l'éclairage, du signal lumineux.
00:17:44 Et puis surtout, ce qui est bien, c'est qu'on a à notre disposition
00:17:47 beaucoup de jolies photos.
00:17:49 Donc là, la photo, c'est le phare de la pointe Saint-Mathieu,
00:17:54 qui est pas très loin de chez nous, à l'ouest de Brest.
00:17:59 Alors, partie 2, casque infares,
00:18:04 et là, on a encore une petite pastille
00:18:09 pour animer un petit peu la présentation,
00:18:13 avec un QCM.
00:18:15 Donc, on a un QCM, et alors selon vous, casque infares,
00:18:20 est-ce que c'est une tour avec une source lumineuse,
00:18:23 un guide pour la navigation maritime,
00:18:26 un système de navigation maritime avec un puissant éclairage
00:18:30 placé au-dessus de la tour,
00:18:33 un dispositif d'éclairage installé à l'avant d'un véhicule
00:18:36 pour éclairer la route,
00:18:38 ou un dispositif appelé Headlight en anglais.
00:18:41 Vous avez le droit, vous pouvez répondre à tout si vous voulez,
00:18:45 ou partiellement, c'est un QCM.
00:18:48 Voilà, donc normalement, dans l'onglet de sondage,
00:18:52 vous devez apparaître, voir le sondage.
00:18:56 Tu le vois Yves-Barry ?
00:19:01 Tu le vois Yves-Marie, le sondage, à côté ?
00:19:03 Je vais aussi participer, donc sondage.
00:19:08 Tu le vois ou pas ?
00:19:10 Je l'ai, moi.
00:19:11 Tu as que tu l'as, c'est bon.
00:19:13 Je voulais savoir si tu l'avais.
00:19:15 Et hop, je soumets le vote.
00:19:19 Le déclarage, et quand on soumet, on a le résultat.
00:19:26 Donc, vous êtes un certain nombre à déjà avoir répondu.
00:19:35 Je vous laisse encore prendre le temps,
00:19:37 il y a beaucoup de propositions.
00:19:39 J'espère qu'il y a la possibilité, oui,
00:19:52 de répondre à plusieurs questions.
00:20:06 Est-ce que tout le monde a trouvé le sondage ?
00:20:09 À gauche de l'onglet questions,
00:20:12 vous soumettez le vote pour pouvoir d'ailleurs voir le résultat complet.
00:20:18 Une grande partie a déjà répondu.
00:20:21 Yves-Marie, si tu veux déjà voir les premiers résultats,
00:20:24 ce qui arrive en pôle position à 31%,
00:20:27 c'est le système de navigation maritime
00:20:29 constitué d'un puissant éclairage passé du haut d'une tour.
00:20:32 Ensuite, un guide de la navigation maritime,
00:20:36 avec une source lumineuse, 17, une tour, 14%,
00:20:40 un dispositif d'éclairage installé d'un véhicule pour éclarer la route,
00:20:44 et ensuite un dispositif appelé Headlight en anglais, 8%.
00:20:49 C'est la question que j'avais posée à ChatGPT,
00:20:55 et les réponses sont toutes issues de ChatGPT.
00:20:58 C'était juste pour dire qu'on en parle souvent entre nous.
00:21:02 Est-ce que ça peut nous aider à écrire des choses ?
00:21:06 Ça répond partiellement, selon ChatGPT,
00:21:10 c'est toutes les réponses qui apparaissent quand on demande "qu'est-ce qu'un phare ?"
00:21:14 En réalité, ça dépend de l'interlocuteur,
00:21:18 et ça dépend des gens à qui on pose la question,
00:21:21 au grand public, aux professionnels, ou bien à l'administration.
00:21:24 C'est un peu de ça qu'on peut parler, des 2 ou 3 diapos qui suivent.
00:21:29 Pour le grand public, un phare, c'est quoi ?
00:21:32 C'est un signal lumineux pour guider le marin dans la tempête,
00:21:36 avec un gardien de phare à l'intérieur.
00:21:39 D'ailleurs, là, c'est une jolie photo que je me rappelle avoir vue
00:21:42 avant de rentrer dans les phares et balises,
00:21:44 qui avait été prise par Jean Dichard.
00:21:46 On voit, il me semble que ça doit être le phare de Quéréon,
00:21:50 ou de La Jument, je ne sais plus, je pense que c'est Quéréon,
00:21:53 où on voit un gardien de phare à la porte,
00:21:55 avec une déferlante qui arrive juste derrière,
00:21:58 qui est assez impressionnante.
00:22:00 C'est une photo qui a marqué beaucoup de gens,
00:22:04 donc elle est sympa à voir.
00:22:06 Le grand public, c'est une photo d'illustration.
00:22:09 Mais pour le technicien, un phare, c'est plus que ça.
00:22:13 C'est pareil pour le grand public, mais c'est une aide au marin.
00:22:19 Donc le phare va aider le marin pour venir en toute sécurité
00:22:24 du large vers le port.
00:22:26 Alors, comment marche le système ?
00:22:28 Au départ, quand on vient du large pour aller vers le port,
00:22:32 on va rencontrer plusieurs types de phares différents.
00:22:35 D'abord, le phare d'atterrissage, qui va être le premier phare
00:22:40 qu'on va voir en arrivant sur les côtes.
00:22:42 Souvent, on ne le voit pas exactement tout de suite,
00:22:44 on voit le halo lumineux qui éclaire derrière l'horizon,
00:22:47 et on sait qu'on arrive.
00:22:49 Suivant sa couleur, suivant le nombre d'éclats,
00:22:52 on sait repérer quel est le phare et dans quelle région on se trouve.
00:22:57 Ensuite, on va approcher des côtes et on va les contourner.
00:23:01 Et donc, on va croiser plusieurs types d'aides à la navigation.
00:23:05 Ce sont les phares de jalonnement, qui vont jalonner la côte régulièrement
00:23:10 et qu'on va laisser sur notre tribord ou notre babord,
00:23:15 et on va donc les contourner les côtes comme cela.
00:23:20 Et ensuite, à partir du moment où on a déjà dépassé le dernier phare
00:23:26 qu'on connaît avant de rentrer au port, on va utiliser le chenal.
00:23:29 Et donc, on va utiliser les aides à la navigation de chenalage
00:23:33 avant d'arriver au feu d'entrée de port et de rentrer à l'abri.
00:23:39 Pour nous aider à mettre en place ces aides à la navigation,
00:23:44 on a des phares, des tourelles, des espars, des bouées.
00:23:48 Dans l'ordre, c'est ce qui s'affiche en haut de la diapo.
00:23:54 Et donc, tout ce système permet aux marins d'arriver à bon port
00:24:03 et on l'espère avec le plus de sécurité possible.
00:24:07 Pour l'administration, la définition est plus technique.
00:24:12 Donc, il faut qu'il y ait deux ou trois critères.
00:24:17 Pendant un moment, c'était deux critères sur quatre qui soient valides.
00:24:21 Donc, sur les quatre critères, on a le premier,
00:24:26 c'est qu'il faut qu'il fasse 20 mètres minimum au-dessus de l'eau.
00:24:31 Le deuxième critère, c'est que ce soit un phare d'atterrissage
00:24:34 ou jalonnement, tel que je l'ai décrit juste avant.
00:24:38 Le troisième critère, c'est que la portée lumineuse doit être supérieure à 20 mn.
00:24:44 Pour ceux qui sont le moins acculturés au mn,
00:24:51 20 mn, on peut le multiplier par deux, ça fait à peu près 40 km.
00:24:55 Sur le quatrième critère, c'est le fait qu'il soit gardienné ou non.
00:25:00 Il y a de moins en moins de phares gardiennés.
00:25:02 Pour l'administration, il n'y en a pratiquement plus.
00:25:05 Je sais que, par exemple, à Cordouan, il reste encore des gardiens du phare
00:25:11 qui appartiennent au Smidest, l'entité qui anime le phare de Cordouan.
00:25:21 Donc, si on respecte deux critères parmi ces quatre,
00:25:25 on peut estimer que l'administration estime qu'il s'agit d'un phare.
00:25:28 Pour le reste, ce sont des feux.
00:25:31 Juste pour dire, on n'a pas autant de phares en France.
00:25:35 Selon les définitions, on est à peu près à une centaine de phares sur toutes les côtes.
00:25:40 Un phare, à l'origine, c'est un point qui doit être haut.
00:25:47 Ça vient du fait que la Terre est ronde et qu'il faut voir le phare au-dessus de l'horizon.
00:25:54 Pour qu'il soit vu de loin, il faut qu'il soit haut sur l'eau.
00:26:00 On appelle la portée, plus il va être haut, plus on va le voir de loin.
00:26:05 Cette distance à partir de laquelle le marin peut le voir directement
00:26:10 s'appelle la portée géographique du phare.
00:26:13 C'est la première caractéristique du phare qu'on calcule.
00:26:20 Juste quelques vignettes pour illustrer les différents phares en France et dans le monde et leur hauteur.
00:26:29 Le phare du Créac'h est très puissant.
00:26:34 Il a une hauteur de 55 mètres, mais il est monté sur un promontoire.
00:26:43 Créac'h en breton, ça veut dire promontoire.
00:26:46 Sa base est à 27 mètres au-dessus de l'eau.
00:26:50 Il a une hauteur totale par rapport au zéro des mers de 27 + 55 = 83 mètres.
00:27:00 Sa portée géographique avec ce calcul est de 18 000 nautiques, à peu près 36 km.
00:27:12 C'est beaucoup, on peut le voir de très loin.
00:27:15 Le phare de l'Ile Vierge, c'est le phare le plus haut du monde en pierre taillée.
00:27:25 C'est le phare le plus haut d'Europe tout compris.
00:27:30 Sa hauteur est de 82 mètres et sa base est à 10 mètres au-dessus de l'eau.
00:27:36 Ce qui en fait une hauteur totale de 92 mètres.
00:27:39 Il est visible à 19 000 nautiques, donc 38 km.
00:27:44 C'est en vision directe.
00:27:46 Enfin, à ma connaissance, le phare le plus haut du monde, c'est le phare de Jeddah.
00:27:52 Dans le golfe Persique, il est fait en béton armé et sa hauteur est de 133 mètres.
00:27:58 Je ne vais pas recalculer la portée géographique, mais elle est plus loin que les deux précédents.
00:28:05 Un phare doit être vu de loin le jour et la nuit.
00:28:12 Pour être vu de loin la nuit, on met une lumière tout en haut.
00:28:19 Mais le phare doit être vu de loin par beau temps.
00:28:24 Pour se donner une idée, on peut parler de kilomètres pour les portées des feux et en bougie.
00:28:38 La nuit noire, par beau temps, une bougie se voit à 2 km.
00:28:51 On pourrait se dire que 2 bougies c'est 4 km, 3 bougies c'est 6 km.
00:28:59 Non, ce n'est pas linéaire.
00:29:02 Pour aller jusqu'à 10 km, il nous faudra 5 000 nautiques.
00:29:09 Il nous faudra 77 bougies et pas 5.
00:29:14 Pour aller à 20 km, il nous faudra 1300 bougies.
00:29:19 Cela commence à en faire beaucoup.
00:29:22 Plus on veut que la lumière soit vue de loin,
00:29:28 plus il nous faudra de bougies.
00:29:33 Ce n'est pas linéaire, c'est exponentiel.
00:29:36 On va avoir des millions de bougies.
00:29:39 Une précision.
00:29:44 Ce n'est pas que le phare porte très loin par très beau temps.
00:29:49 On veut que le phare soit vu dans de mauvaises conditions.
00:29:52 Par mauvais temps, comme au brouillard, au crash en Breton.
00:29:59 On va essayer de faire qu'il soit vu.
00:30:03 Pourtant, ce brouillard va masquer le signal lumineux.
00:30:09 Il y a aussi sur la mer des lumières concurrentes.
00:30:14 On va avoir de plus en plus d'éoliennes sur l'eau.
00:30:18 Elles vont concurrencer les signaux de nos ailes lumineuses.
00:30:23 Comment faire pour que nos ailes lumineuses soient mieux vues ?
00:30:28 Il y a aussi la pollution lumineuse dans les ports.
00:30:33 On voit que c'est beaucoup éclairé.
00:30:37 On éclaire souvent les ports pour éviter que les gens tombent à l'eau.
00:30:43 Tout cela vient masquer notre signal lumineux.
00:30:51 On va essayer de surdimensionner la lumière pour qu'elle soit vue des marins.
00:30:57 Pour ça, on a des méthodes de calcul qui marchent.
00:31:01 Pour donner un exemple, à Ouessant,
00:31:06 pour être vue à 3 km, il faut 110 000 bougies.
00:31:12 Ce qui représente énormément.
00:31:16 Avec les méthodes de nos anciens pour faire de la lumière,
00:31:22 avec des torches, des mèches,
00:31:27 on n'arrivait pas à atteindre ces puissances lumineuses.
00:31:32 Il faut de la puissance.
00:31:36 Avec une visibilité de 10 000 bougies,
00:31:42 on voit les phares qui se recoupent les uns les autres.
00:31:48 Cela représente la distance parcourue par la lumière.
00:31:54 Dès qu'on passe à 4000 bougies,
00:32:00 on voit que ces cercles se restreignent.
00:32:06 On a même des trous où le marin ne verrait pas le signal lumineux.
00:32:12 Pour le Finistère, c'est moins le cas.
00:32:18 On dimensionne les feux pour qu'ils soient vus par une visibilité de 2000 bougies.
00:32:24 On va donc surdimensionner le signal lumineux pour être vus.
00:32:30 Dans d'autres régions, la visibilité est meilleure,
00:32:36 mais il faut corriger le signal pour qu'il soit vu assez loin.
00:32:42 Un phare doit éclairer loin.
00:32:48 On peut faire un petit jeu pour faire un calcul.
00:32:54 On va essayer de voir à combien de bougies il faudrait pour être vu à 6000 bougies.
00:33:00 On va essayer de voir à combien de bougies il faudrait pour être vu à 6000 bougies.
00:33:06 On va essayer de voir à combien de bougies il faudrait pour être vu à 6000 bougies.
00:33:12 Pour aller jusqu'à 2 km, on a besoin d'une bougie.
00:33:18 Pour aller jusqu'à 4 km, il faut 5 bougies.
00:33:22 Pour aller jusqu'à 6 km, il faut 15 bougies.
00:33:26 Pour aller jusqu'à 8 km, il faut 36 bougies.
00:33:30 Pour aller jusqu'à 10 km, il faut 77 bougies.
00:33:34 Et à votre avis, combien faut-il pour arriver à 12 km ?
00:33:40 Donc l'onglet sondage, je pense que vous devez le voir apparaître.
00:33:44 On a répété la question, mais vous l'avez sous les yeux.
00:33:48 Donc est-ce que c'est 100, 150, 200, 400 bougies ?
00:33:52 Donc est-ce que c'est 100, 150, 200, 400 bougies ?
00:33:56 Donc on vous laisse répondre.
00:34:00 Donc on vous laisse répondre.
00:34:04 Une petite moitié a déjà répondu.
00:34:08 Donc on invite les autres à se lancer.
00:34:12 Même si vous ne savez pas, tentez.
00:34:16 Il n'y a qu'une réponse.
00:34:20 Oui, oui.
00:34:24 Donc c'est assez étalé.
00:34:36 200, 150 bougies viennent d'un pôle position.
00:34:40 82% cumulé et ensuite 400 bougies, 17%.
00:34:46 Une moitié a déjà répondu.
00:34:52 J'enchaîne du coup.
00:34:56 En réalité, 6 minutes pour nous, c'est une valeur qui est importante.
00:35:00 Parce que ce sont le minimum de tous nos feux d'entrée de port.
00:35:08 Donc les feux d'entrée de port, ce sont les feux rouge et vert
00:35:12 que vous voyez au bout des digues quand vous baladez dans les ports.
00:35:16 Donc c'est les feux qui marquent l'entrée du port de chaque côté.
00:35:20 C'est souvent rouge et vert.
00:35:24 Donc vert à tribord et rouge à bâbord.
00:35:28 En venant du large.
00:35:32 Pour se donner une idée, ça représente à peu près la valeur d'un clignotant de voiture.
00:35:36 Dans les voitures, le feu qui éclaire le plus, c'est le clignotant.
00:35:40 Parce qu'il doit combattre les phares de croisement.
00:35:46 Et donc c'est le plus important.
00:35:50 D'ailleurs, ça recoupe.
00:35:54 C'est important pour le navigateur de voir l'entrée du port.
00:36:00 C'est cette valeur là qu'il faut atteindre.
00:36:04 Et donc, comme je disais tout à l'heure, les puissances des phares pour porter loin,
00:36:10 ce n'est pas linéaire.
00:36:12 Mais à un moment donné, on va devoir doubler la puissance lumineuse
00:36:16 pour gagner un minutique.
00:36:20 Un minutique, c'est à peu près 2 km.
00:36:22 Nous, on parle beaucoup en mille.
00:36:24 Donc 6 minutiques, ça va être à peu près 150 candelas.
00:36:28 7 minutiques, ça va être 300.
00:36:32 8 000, ça va être 600, etc.
00:36:34 Et on va arriver très vite à des valeurs qui sont très importantes.
00:36:40 Alors, comment faire pour atteindre ces valeurs importantes ?
00:36:44 Il faut donc des milliers de bougies.
00:36:46 On ne peut pas.
00:36:48 Donc, quelles sont les solutions à notre disposition ?
00:36:54 Nos anciens ont pensé d'abord à la lampe à pétrole.
00:36:58 Il y a eu le charbon aussi.
00:37:00 Le gaz, l'électricité.
00:37:04 Mais bon, ça ne suffira pas parce que c'est vraiment des milliers de bougies.
00:37:08 C'est dur à atteindre.
00:37:10 Donc, c'est toute l'histoire de comment est-ce qu'on fait pour atteindre ces valeurs
00:37:14 qu'on va vous présenter maintenant.
00:37:18 Par exemple, le phare du Créage, toujours.
00:37:20 C'est le phare qui porte le plus loin en France à l'heure actuelle.
00:37:26 Donc, il éclaire à 30 000 nautiques, 60 km.
00:37:30 Donc, pour ça, il va falloir 10 millions de candelas.
00:37:34 Un candela, c'est une bougie à peu près.
00:37:36 Donc, c'est 10 millions de bougies qu'il va falloir pour éclairer très très loin.
00:37:40 C'est énorme.
00:37:42 Bon, par contre, on est quand même obligé d'avoir ces valeurs-là
00:37:46 parce que pour porter à 60 km, ça paraît beaucoup trop comme ça.
00:37:52 Mais en réalité, ça ne l'est pas parce que 60 km, c'est par beau temps.
00:37:56 Dès qu'il va commencer à faire un peu mauvais, on va arriver tout de suite à une portée
00:38:02 juste de 5 000 nautiques, ce qui est suffisant, ce qui est nécessaire aux marins pour le repérer.
00:38:08 Et donc, pour amener cette lumière là très loin sur là où c'est utile aux marins,
00:38:14 on a besoin d'arriver à envoyer cette énergie loin avec peu d'énergie
00:38:22 puisqu'on est souvent en site isolé et on n'a pas des millions de bougies à notre disposition.
00:38:26 Et donc, c'est ça le problème.
00:38:29 C'est le problème fondamental de l'éclairage des phares en France.
00:38:33 Et c'est un peu cette histoire-là qu'on va parler.
00:38:36 Donc, la partie centrale de l'exposé, c'est un peu d'histoire technique
00:38:42 au sujet de la lumière des phares et ballons.
00:38:46 Donc, on va remonter à très, très loin parce que quand on parle phare,
00:38:50 la plupart du temps, on se rappelle du phare d'Alexandrie qui est le plus célèbre,
00:38:55 qui est très, très ancien.
00:38:56 Et donc, en fait, j'ai découvert plein de choses sur le phare d'Alexandrie.
00:38:59 D'abord, il était encore debout jusqu'au XIIIe siècle.
00:39:03 J'ai découvert aussi qu'il semblerait que ce soit peut-être un hôtel.
00:39:07 Il y avait plusieurs étages avec 50 chambres.
00:39:10 Il avait 135 mètres de hauteur.
00:39:13 Donc, je ne sais plus par rapport au phare de Djedda tout à l'heure,
00:39:16 mais ça doit être à peu près l'équivalent.
00:39:18 Et il fait 60% de plus que notre plus grand phare en France,
00:39:24 qui est le phare de l'Île-Vierge.
00:39:26 Sa portée géographique, c'est la distance à laquelle il va être vu de jour,
00:39:35 c'est 46 kilomètres.
00:39:38 Et donc, c'est très important.
00:39:40 On le voyait de très, très loin.
00:39:42 Par contre, ce qu'on ne sait pas, c'est s'il y avait de la lumière,
00:39:45 mais s'il y en avait, elle n'était pas visible d'aussi loin que ça,
00:39:50 sans doute par très beau temps, à 10 kilomètres s'il y avait des torches.
00:39:55 10 kilomètres, c'est à peu près une centaine de bougies.
00:39:59 Donc, on a dit tout à l'heure, nos feux d'entrée de port,
00:40:04 nous, ils font 6000 nautiques, donc 12 kilomètres.
00:40:07 C'est à peu près la puissance de nos feux d'entrée de port d'aujourd'hui.
00:40:10 Jusqu'au 5e siècle, il y avait beaucoup de choses en Méditerranée,
00:40:17 ce qui se passait tout autour de la Marénaustrum, comme disaient les Romains.
00:40:22 Il y avait donc beaucoup de ports avec beaucoup d'échanges
00:40:26 et chaque port avait ses petits phares.
00:40:28 Il y avait beaucoup de phares qui étaient construits.
00:40:32 Et quelque chose d'assez remarquable, c'est que les phares représentaient
00:40:36 deux des sept merveilles du monde antique.
00:40:41 Donc, si vous ne connaissez plus, il y avait les jardins de Babylone, etc.
00:40:46 Et deux des sept merveilles, c'était des phares.
00:40:49 Avec là, une photo en bas à droite, c'est le colosse de Rhodes,
00:40:53 qui était lui-même un phare, qui aurait servi de modèle également,
00:40:57 d'inspiration pour la statue de la liberté.
00:41:02 Puis après, l'Empire romain, les phares qui étaient dans tous les petits ports
00:41:09 autour de la mer Méditerranée, il y a eu de moins en moins de moyens
00:41:16 de les retenir et donc il y a eu de moins en moins de phares
00:41:20 parce qu'il y avait sans doute moins de trafic.
00:41:23 Les phares sont un peu tombés dans l'oubli durant tout ce qui a suivi
00:41:29 le monde antique jusqu'au 14e siècle au Royaume-Uni.
00:41:34 Le Royaume-Uni, nous, on aime bien parler de Fresnel.
00:41:37 En France, on dit qu'on est la patrie des phares parce qu'on a eu Fresnel
00:41:44 qui a fait une jolie invention.
00:41:46 Mais au Royaume-Uni, eux, ils ont la plus ancienne organisation actuelle
00:41:53 des phares et balises.
00:41:54 Ils remontent à très loin avec une vieille histoire.
00:42:00 À cette époque-là, pourquoi est-ce qu'ils ont développé leurs phares ?
00:42:03 C'est parce que c'était une puissance qui était politique et commerçante.
00:42:08 Le commerce se faisait par la mer.
00:42:11 Donc, ils ont développé un réseau de phares avec surtout des droits de feu.
00:42:20 Nous, on avait, quand on franchissait un pont, on devait acquitter des droits.
00:42:26 Eux, c'est quand le bateau passait devant le phare,
00:42:30 ils devaient acquitter des droits de feu avec des seigneurs locaux
00:42:33 qui encaissaient l'argent.
00:42:35 Donc, il s'est développé tout un tas de phares tout autour des côtes du Royaume-Uni.
00:42:41 Et les sources lumineuses qu'ils avaient, qui étaient quand même relativement
00:42:45 assez puissantes, c'était à base de charbon.
00:42:48 En fait, ils utilisaient le charbon à cette époque.
00:42:52 Pour eux, c'était la combustible qui était facile à trouver
00:42:55 puisqu'il y avait les mines de charbon qui n'étaient pas très éloignées,
00:42:59 souvent au Pays-Bas.
00:43:01 Et donc, ils l'avaient pour pas cher et ils utilisaient ça pour faire les feux la nuit.
00:43:08 Donc, la portée n'était pas si mal parce qu'on pouvait doubler la portée lumineuse
00:43:15 jusqu'à 20 km par temps clair.
00:43:17 Donc, c'était l'équivalent de 1000 bougies.
00:43:20 C'était vraiment une bonne performance.
00:43:23 L'intensité était multipliée par 10 par rapport aux centaines de bougies
00:43:28 qu'on était capable de mettre en place jusqu'à présent.
00:43:31 Donc, pour toujours garder une analogie avec ce qu'on fait à l'heure actuelle,
00:43:35 c'est l'équivalent de nos feux d'entrée de port.
00:43:39 Donc, comme je disais tout à l'heure, c'est l'équivalent d'un clignotant de voiture
00:43:44 pour ceux qui ne sont pas acculturés au monde des phares et balises.
00:43:47 Donc là, en photo, il y a un vieux phare, le deuxième phare d'ailleurs de Dungeness
00:43:53 au Royaume-Uni en 1635 qui avait en haut de sa tour un foyer qui fonctionnait au charbon.
00:44:00 Et le charbon était mis dans une structure métallique, un brasero.
00:44:05 Et un des anciens phares qui date quand même de 1680, c'est un vieil objet.
00:44:12 Il est toujours visible dans les îles Scilly, le brasero du phare de Saint-Agnès.
00:44:19 Donc, on peut toujours aller le voir. Il a été descendu au pied du phare et il est visible.
00:44:24 C'est un brasero.
00:44:26 Ensuite, pas grand chose s'est passé jusqu'au 18e siècle en France.
00:44:35 A cette époque-là, on avait seulement 15 phares, alors qu'au Royaume-Uni, ils en avaient 50.
00:44:40 C'est pour dire, comme tout à l'heure, qu'on avait quand même un petit peu de retard.
00:44:43 Ces phares-là étaient surtout utilisés par la marine royale et puis la marine de commerce.
00:44:48 On a déjà des noms qui nous parlent, comme le phare du Stiff, de Fréhel, du Clanier,
00:44:54 le phare d'Elie, de La Hève, de Gadeville ou de Cordouan déjà.
00:44:58 Ce sont des phares qui nous parlent déjà et qui sont toujours d'actualité.
00:45:05 Alors, ces phares-là, on a commencé à vouloir les faire fonctionner au charbon.
00:45:10 Mais bien vite, on s'est aperçu que, contrairement au Royaume-Uni, ça nous coûtait très cher.
00:45:15 Parce qu'on avait moins de mines et c'était dur à exploiter.
00:45:20 Par exemple, sur Cordouan, il y a une première tour qui avait été allumée vers les années 1350.
00:45:30 Et ensuite, la tour Renaissance, la première tour qui commence à ressembler au phare de Cordouan,
00:45:36 a été financée par Henri IV.
00:45:39 Donc, fonctionnait à l'huile et au goudron de bois.
00:45:42 Ensuite, en 1727, ils ont commencé à vouloir faire comme les Anglais et le faire fonctionner au charbon.
00:45:48 Pour être mieux vu, le souci, comme vous allez le comprendre tout de suite,
00:45:53 c'est qu'ils consommaient jusqu'à 130 kg de charbon par jour.
00:46:00 Et il était vu à 20 km.
00:46:02 130 kg, c'est beaucoup parce qu'il faut les monter tout en haut de la tour.
00:46:08 On les a à l'approvisionner, le monter.
00:46:10 Il était allumé à l'air libre, il n'y avait pas de lanterne au-dessus, dans un bras zéro.
00:46:21 Et c'était assez difficile à exploiter.
00:46:24 Les gestionnaires de l'époque ont demandé au séréma de l'époque,
00:46:30 "Vous n'y pensez pas, c'est compliqué à exploiter, on n'y arrive pas, on n'a pas assez de personnel.
00:46:37 Donc il faudrait revenir à ce qui était fait avant."
00:46:41 Ils sont revenus au fonctionnement à l'huile, avec une lampe à huile,
00:46:48 qui se voyait moins bien, mais ils arrivaient à l'exploiter.
00:46:51 Comme quoi, on a toujours le problème de TP.
00:46:57 Alors que ce qui s'est passé à ce moment-là,
00:47:01 ça m'a tombé bien, parce que les techniques ont commencé à évoluer.
00:47:07 En 18e siècle, en France, il commençait à y avoir des innovations.
00:47:12 C'était le début de l'éclairage des villes.
00:47:14 On pense à Paris, qui était la ville lumière.
00:47:18 Avant, les villes étaient vraiment des coupes-gorges, parce que c'était sombre,
00:47:23 il y avait des bandits, c'était mal famé.
00:47:29 On a commencé à éclairer les villes, comme la ville de Paris.
00:47:34 Par exemple, en 1763, il y a eu un concours pour mieux éclairer la ville.
00:47:39 Le vainqueur de ce concours, c'était un monsieur qui s'appelle Tourty-Sangrain.
00:47:45 Son idée, c'était d'utiliser des réflecteurs avec des sources lumineuses à huile
00:47:50 pour rediriger le flux lumineux vers là où il y avait besoin.
00:47:55 Comme ça, on pouvait mieux éclairer la ville avec ce qu'on appelait à l'époque des réverbères.
00:48:04 Là, il y a une photo d'un réverbère qu'on trouvait dans les rues de Paris, tout en haut,
00:48:09 qui était le réverbère de bourgeois de Châteaublanc.
00:48:13 La date, c'est 1744.
00:48:16 Bien vite, les ingénieurs des phares se sont dit que ça pouvait être intéressant
00:48:22 de récupérer la technique pour l'utiliser dans nos phares,
00:48:26 parce qu'on avait besoin, avec peu d'énergie, de porter loin,
00:48:29 tout en utilisant de l'huile comme combustible et non pas du charbon.
00:48:34 Ils ont eu l'idée de l'adapter pour les phares en 1772,
00:48:40 avec des assemblages de jusqu'à 60 réverbères par phare.
00:48:47 Là, on voit par exemple sur la photo de droite un appareil à 9 réflecteurs du phare d'Elie en 1781,
00:48:54 donc juste un petit peu avant la Révolution.
00:48:57 Ça a eu un gros succès, parce qu'on commençait à maîtriser les coûts,
00:49:01 on arrivait à porter un peu plus loin, la disponibilité était plus importante.
00:49:06 Génial ! On arrivait à faire 30 bougies par réflecteur,
00:49:11 on arrivait mieux, mais toujours pas aussi bien que le charbon.
00:49:17 Mais il commençait à y avoir quelque chose pour améliorer les techniques.
00:49:26 À ce moment-là, les gens ont commencé à se dire
00:49:29 "Ok, on arrive à mieux rediriger le sida lumineux,
00:49:33 mais peut-être qu'il y a quelque chose à faire sur la production de lumière en elle-même".
00:49:38 À l'origine, c'était la production de lumière avant la redirection.
00:49:43 À l'époque, il n'y a pas que les réverbères,
00:49:46 il y a aussi les lampes d'intérieur dans les maisons qui changeaient.
00:49:51 Jusqu'à présent, c'était une mèche qu'on mettait dans un vin d'huile,
00:49:55 et l'huile montait par capillarité pour faire des lampes à l'huile telles qu'on connaît.
00:50:00 C'est à peu près la même puissance lumineuse qu'une bougie,
00:50:03 et en 1770, à la même époque que pour les réverbères,
00:50:10 un Suisse qui s'appelait Argan a eu l'idée d'améliorer le système avec plusieurs innovations.
00:50:19 D'abord, il a pensé qu'une mèche cylindrique était mieux qu'une mèche plate,
00:50:23 parce qu'en la faisant, l'air pouvait passer au centre et sur les côtés,
00:50:28 et donc améliorer ce qu'on appelle le comburant.
00:50:33 Il y avait un meilleur débit d'air,
00:50:36 ça a été amélioré jusqu'à la bougie multipliée par 5.
00:50:42 Il n'a pas fait que ça,
00:50:44 il a positionné l'huile un peu en haut dans le réservoir principal,
00:50:50 que vous voyez juste au-dessus de la lampe d'Argan,
00:50:53 et donc par le poids, l'huile est arrivée mieux jusqu'à la mèche.
00:51:02 Il n'y avait pas seulement la capillarité,
00:51:05 mais il y avait également l'huile qui arrivait un peu sous pression jusqu'à la mèche,
00:51:16 ce qui améliorait également l'arrivée du carburant.
00:51:20 Et puis également, ils ont rajouté une cheminée en verre
00:51:26 pour mieux canaliser le tirage,
00:51:29 et puis surtout stabiliser la flamme qui vacillait moins.
00:51:34 C'était une grosse innovation quand même,
00:51:37 puisque ça a permis de multiplier la puissance lumineuse par 5.
00:51:41 Pour se donner une idée, nous, quand on est passé des lampes à filaments,
00:51:46 comme on avait des lampes électriques à filaments jusqu'aux lampes au LED à l'heure actuelle,
00:51:51 on a également multiplié la puissance par 5 à énergie équivalente.
00:51:55 Donc on est à peu près sur les mêmes ratios.
00:51:59 Ensuite, comme c'était vraiment bien que ça améliorait,
00:52:05 le problème c'est l'ombre qui était due au réservoir qui était derrière.
00:52:08 Ils ont cherché à améliorer la puissance de la lampe d'Argan.
00:52:13 Au lieu d'avoir sous son poids propre l'huile qui arrivait jusqu'aux mèches,
00:52:21 ils ont eu l'idée d'y insérer des pompes avec un moteur à ressorts
00:52:26 pour propulser l'huile dans les mèches.
00:52:30 Ils ont réussi à mettre cette pompe en dessous,
00:52:34 ce qui a fait qu'il n'y avait plus d'ombre derrière portée.
00:52:37 C'était très pratique.
00:52:39 Cette lampe s'appelle la lampe Carcel.
00:52:41 Après la bougie qui était la première unité pour calculer la puissance lumineuse,
00:52:48 l'unité suivante qui a été mise en place c'était le Carcel.
00:52:53 Suite à cette invention-là justement de la lampe Carcel,
00:52:57 parce qu'elle permettait de contrôler assez finement la puissance lumineuse
00:53:01 et donc d'en faire un étalon.
00:53:03 À cette époque-là, on ne parlait plus en bougie mais en Carcel.
00:53:08 C'était vraiment une innovation, c'était pas mal,
00:53:12 mais c'était toujours plus faible que le Charbon.
00:53:16 Il fallait toujours essayer d'améliorer encore.
00:53:19 Il y a eu plusieurs types de pompes,
00:53:22 il y a eu mécanique, hydrostatique,
00:53:24 c'est de l'eau qui met de la pression sur l'huile,
00:53:28 pression d'air, il y a eu plusieurs systèmes
00:53:30 qui ont amélioré sans cesse la technique.
00:53:33 Produire la lumière, on arrivait mieux.
00:53:37 Mais on n'arrivait toujours pas à la puissance du Charbon à l'air libre.
00:53:43 Et là, Augustin Fresnel qui est arrivé.
00:53:48 À l'origine, Augustin Fresnel c'était un physicien,
00:53:52 il s'intéressait beaucoup à la nature ondulatoire de la lumière.
00:53:56 Mais pour financer ses études et peut-être pour manger,
00:54:03 son métier c'était ingénieur des ponts et chaussées.
00:54:06 Au début, il travaillait pour construire des routes.
00:54:10 Et bien vite, comme on a vu qu'il s'intéressait à la lumière,
00:54:14 ils se sont dit que ce serait intéressant de le faire travailler
00:54:18 dans le domaine des phares et balises.
00:54:20 Donc, au moins, une de ses qualités,
00:54:28 ça a été de mettre en application ses connaissances,
00:54:34 en application pratique.
00:54:36 Donc finalement, il a fait la courroie de distribution
00:54:39 entre la recherche et le développement.
00:54:41 Et donc, il s'est intéressé à comment mieux concentrer la lumière sur les phares.
00:54:50 Donc, le problème des réflecteurs, c'est que c'était pas très adapté
00:54:54 à la scénarisation maritime parce que c'était dur à faire
00:54:58 dans de grandes, grandes tailles.
00:55:00 Ça vieillissait mal, souvent, ce qui permettait de réfléchir la lumière,
00:55:05 la réflexion métallique.
00:55:09 Ça s'oxydait en mer, dans des atmosphères salines, marines.
00:55:15 Donc, ça vieillissait pas très, très bien.
00:55:17 Ça se pacifiait souvent avec la fumée des lampes à huile
00:55:21 qui étaient utilisées.
00:55:23 Et donc, ça a marché moyen.
00:55:26 Et donc, c'est là qu'est intervenu Fresnel.
00:55:29 Donc, ses idées, c'était d'utiliser des lentilles en verre.
00:55:34 Le problème principal de la lentille en verre,
00:55:37 ça ne concentre pas très bien, c'est comme les loupes.
00:55:40 Le problème principal, c'est que quand on veut les faire
00:55:42 en grande dimension, c'est compliqué.
00:55:45 Comme c'est grand à mouler, c'est difficile techniquement à réaliser.
00:55:55 Il y a des bulles qui se forment à l'intérieur du matériau
00:56:00 lors des refroidissements.
00:56:03 C'est lourd.
00:56:04 Et donc, comment est-ce qu'on fait pour le mettre en œuvre ?
00:56:08 Et lui, son idée, c'est de dire,
00:56:09 ouais, mais si on arrive avec une grosse lentille comme ça
00:56:13 à rediriger la lumière, peut-être qu'on peut l'affiner,
00:56:17 selon le schéma que l'on voit là au milieu,
00:56:22 en redécoupant cette grosse optique en plusieurs petits éléments
00:56:29 qui sont plus faciles à fabriquer, à transporter et à mettre en œuvre.
00:56:34 On pouvait aussi faire de très grandes tailles,
00:56:37 et c'était plus léger.
00:56:39 Donc, grâce à ça, on pouvait maintenant arriver à produire
00:56:44 de la lumière de manière plus facile avec la lampe carcel
00:56:48 et utiliser un dispositif de concentration de la lumière
00:56:53 qui commençait à être plus grand, plus efficace,
00:56:58 et donc avec des techniques maîtrisées.
00:57:03 Donc, c'est la mise au point de la première lentille
00:57:07 avec un artisan.
00:57:11 Il s'appuyait sur un écosystème d'entreprises autour de lui,
00:57:16 pour mettre au point sa lentille.
00:57:21 Et notamment, il a travaillé avec un dénommé Soleil
00:57:25 pour mettre au point la lentille de Fresnel.
00:57:29 Sa première, ça lui a mis trois ans à être mise au point.
00:57:34 Alors là aussi, ça fait écho avec ce qu'on dit dans la mise au point
00:57:38 de nos équipements techniques actuels.
00:57:42 Les lampes à l'aide qu'on utilise actuellement dans nos phares,
00:57:46 on a mis les dernières là, on a bien mis quatre ans avant d'arriver
00:57:50 à quelque chose.
00:57:52 Donc, trois ans, quatre ans, c'est des durées de mise au point
00:57:55 qui nous sont familières.
00:57:58 Cette taille de lentille qui a été installée,
00:58:03 donc la première à cordouan, faisait deux mètres de diamètre.
00:58:07 C'est également, c'est les tailles qu'on retrouve à l'heure actuelle,
00:58:10 les plus grandes tailles qu'on arrive à retrouver dans nos phares.
00:58:13 Donc, la première installation a été faite aux phares de cordouan.
00:58:17 Et surtout, ce qu'on voit dans la partie supérieure,
00:58:23 c'est pas du verre, c'est des miroirs qu'il a installés.
00:58:29 Ce qui est remarquable, c'est que cette lentille-là
00:58:33 est toujours visible, notamment au musée des phares et balises à Wesson.
00:58:37 Si jamais vous visitez Wesson, que vous aimez les lumières
00:58:41 et les phares et balises, je vous engage vraiment à y aller.
00:58:44 C'est un super musée. Enfin, moi j'adore.
00:58:47 C'est assez esthétique, je trouve ça super joli.
00:58:50 Allez-y.
00:58:52 Donc, alors, cette optique-là fonctionnait avec des lampes spéciales
00:58:57 qui étaient sur le modèle de la lampe d'Argan ou de Carcel,
00:59:02 avec plusieurs mèches cylindriques qui étaient imbriquées l'une dans l'autre.
00:59:05 Alors, ça a été un gros succès.
00:59:08 Visible à 40 km par temps clair, donc par rapport au charbon.
00:59:12 Donc auparavant, je sais pas si vous vous rappelez,
00:59:15 on n'arrivait toujours pas à égaler le charbon,
00:59:19 mais là, on a réussi à multiplier l'intensité lumineuse par 2
00:59:23 par rapport au charbon.
00:59:25 C'est pas non plus formidable, multiplier l'intensité lumineuse par 2,
00:59:28 ça veut dire juste gagner un minutique, si vous vous rappelez ce qu'on disait tout à l'heure,
00:59:32 donc 2 km, mais avec peu d'énergie,
00:59:36 on arrivait déjà à dépasser ce que faisait le charbon.
00:59:40 Donc, là, et en plus, le mieux, c'est que la consommation en combustible
00:59:45 était maîtrisée.
00:59:47 Alors, sur le modèle de Fresnel,
00:59:50 les techniques ont fait qu'il y a eu deux types de lentilles
00:59:55 qui ont été produites.
00:59:57 D'abord, les lentilles d'horizon.
00:59:59 Donc, les lentilles d'horizon, ce sont des lentilles qui ont une forme de tambour.
01:00:02 Donc, elles éclairent à tout moment sur tout l'horizon d'où leur nom,
01:00:07 à 360° tout autour du phare.
01:00:10 Donc, pour qu'elles soient repérées, il faut les faire clignoter, celles-ci,
01:00:16 mais à cette époque-là, on savait pas le faire.
01:00:19 Mais bon, elles existaient, donc elles fonctionnaient en mode fixe,
01:00:22 tout le temps allumées.
01:00:23 Et il y a l'autre type de feu de lentilles qu'on rencontre,
01:00:27 ce sont les lentilles à faisceau tournant.
01:00:29 Donc là, ce sont une lentille comme une loupe
01:00:33 qui est mise juste à proximité d'une lampe qui éclaire.
01:00:40 Et donc là, on va former un faisceau lumineux,
01:00:42 tel qu'on s'imagine le phare avec un faisceau lumineux
01:00:46 qui va balayer l'horizon.
01:00:48 Et donc là, ce qui n'est pas mal, c'est qu'on arrivait,
01:00:50 en le faisant tourner, à faire quelque chose qui clignotait
01:00:54 et qui attirait l'œil du marin.
01:00:56 Mais le problème, c'est qu'en le faisant tourner,
01:00:59 il y avait beaucoup de pannes,
01:01:01 parce que c'est un élément mécanique et souvent il y avait des pannes.
01:01:05 Donc c'était le souci de ces lampes-là.
01:01:10 Et comme elles étaient aussi assez lourdes,
01:01:12 au départ, on les faisait tourner, pas sur des roulements à billes,
01:01:16 mais sur des roues qu'on appelait des galets,
01:01:18 qui faisaient tourner la lentille pour que le faisceau lumineux balaye.
01:01:23 Et un peu après, pour améliorer le système,
01:01:28 Fresnel a eu encore cette idée-là,
01:01:31 c'est de faire reposer la lentille sur un bain de mercure.
01:01:36 Alors l'idée avait été évoquée par Fresnel,
01:01:39 mais ce n'est pas lui qui l'a mise en œuvre,
01:01:41 ça a été mis en œuvre un peu plus tard.
01:01:43 Donc voilà pour les deux types de lentilles qui sont utilisées
01:01:47 suite à ce que dit Fresnel.
01:01:49 Donc maintenant, on sait faire de la lumière,
01:01:51 on sait la projeter sur l'horizon assez loin pour que ce soit vu des marins.
01:01:55 Alors l'idée de l'administration française des phares et balises,
01:02:00 ça a été, comme on savait faire,
01:02:04 de mieux équiper toutes les côtes de France.
01:02:08 Et c'est le programme de 1825 d'équipement de toutes les côtes de France par les phares.
01:02:16 Donc à cette époque-là, en arrivant,
01:02:18 on n'avait pas beaucoup de phares autour des côtes de France.
01:02:22 Les Anglais avaient à l'époque 50,
01:02:24 nous on avait une vingtaine de phares au grand maximum.
01:02:28 Donc le but de la manœuvre, c'était d'arriver à rattraper notre retard.
01:02:33 Et à ce moment-là, avec cette technique-là,
01:02:35 avec ces lentilles de Fresnel,
01:02:37 avec des très grandes optiques qui faisaient jusqu'à 2 m de diamètre,
01:02:40 il a été décidé d'équiper 50 phares tout autour des côtes.
01:02:44 Donc on peut voir l'image là où les phares étaient implantés régulièrement,
01:02:51 une cinquantaine de phares.
01:02:53 D'ailleurs, une cinquantaine, c'est aussi le nombre...
01:02:56 On n'a pas seulement une ceinture lumineuse autour des côtes de France,
01:03:02 on a aussi une ceinture...
01:03:05 Comment on peut appeler ça ?
01:03:08 Une ceinture VHF à l'heure actuelle.
01:03:11 La France écoute ce qui se passe en mer
01:03:15 pour sécuriser la navigation
01:03:20 et écouter si jamais quelqu'un appelle les secours.
01:03:23 Et c'est également le cas, on a une cinquantaine de stations VHF
01:03:28 tout autour des côtes de France qui écoutent la mer.
01:03:30 On est tout le temps toujours sur un ratio d'une cinquantaine d'établissements
01:03:33 tout autour des côtes de France.
01:03:35 Donc cette ceinture lumineuse là autour des côtes faisait du jalonnement,
01:03:42 ce qui permettait aux marins de contourner avec plus de sécurité
01:03:46 toutes les côtes de France.
01:03:48 Et puis pour l'entrée des ports, il y avait besoin de phares d'atterrissage.
01:03:53 Donc ça a permis un meilleur positionnement, une innovation technique
01:03:57 et puis ça a permis à la France d'être la meilleure civilisation maritime au monde
01:04:01 devant les Anglais à ce moment-là.
01:04:04 C'était quand même quelque chose d'assez innovant
01:04:08 et quelques années après l'invention de la lentille par Fresnel,
01:04:13 ça a permis une diffusion mondiale des lentilles
01:04:18 et pratiquement à cette époque-là, 70% des phares qui étaient construits dans le monde
01:04:24 étaient équipés de lentilles qui étaient françaises.
01:04:27 Bon après donc maintenant que la concentration était améliorée,
01:04:34 on revient sur les sources lumineuses qu'il fallait également de plus en plus
01:04:38 toujours améliorer pour porter de plus en plus loin.
01:04:42 Donc en 1825, lors de la ceinture lumineuse,
01:04:48 ce qui était utilisé c'était des lampes de type carcel
01:04:53 avec une alimentation, comme combustible c'était de l'huile de colza,
01:04:58 donc une huile végétale qui était utilisée, facile à produire,
01:05:06 on en disposait facilement, mais les techniciens, les scientifiques
01:05:13 ont commencé à s'intéresser à comment rendre plus efficace ce combustible-là
01:05:19 et ils ont trouvé une nouvelle huile, au lieu d'être végétale,
01:05:22 elle était plutôt minérale et donc c'était extrait de l'huile de roche
01:05:27 qui était connue depuis l'antiquité.
01:05:29 Donc ils ont réussi à la distiller pour en produire une huile kérosène.
01:05:36 C'était moins cher que les huiles végétales, c'était plus lumineux également.
01:05:44 Alors un des aspects intéressants c'est que c'était plus lumineux
01:05:48 mais aussi c'était moins haut.
01:05:49 Donc la source lumineuse qui éclairait vraiment, elle était plus petite.
01:05:54 Et en faisant des plus petites tailles de sources, comme ça,
01:05:57 on arrive à avoir des plus petites divergences.
01:06:00 Alors là je vais expliquer ce que c'est que la divergence en phare et balise.
01:06:04 En phare et balise, la divergence c'est à peu près l'angle du cône lumineux du phare.
01:06:09 Donc plus elle va être petite, plus on va avoir un phare qui va concentrer la lumière
01:06:15 avec un cône de projection lumineux.
01:06:20 Et plus la taille de source lumineuse va être petite,
01:06:23 plus on va faire quelque chose de fin comme ça et d'étroit.
01:06:26 Et on va pouvoir mieux concentrer la lumière vers le large.
01:06:33 Donc c'est plus intéressant.
01:06:36 Donc les Etats-Unis ont mis au point le brûleur d'Idoti en 1868.
01:06:46 C'était pour le kérosène.
01:06:50 Ils ont réussi à rajouter une mèche concentrique supplémentaire.
01:06:53 De 5 on est passé à 6.
01:06:55 Et donc on est arrivé à aller un peu plus loin.
01:06:58 Et jusqu'en 1873, on a abandonné l'huile minérale.
01:07:07 En parallèle, jusqu'en 1873, on a utilisé les huiles minérales.
01:07:17 En parallèle, ce qui s'est passé c'est qu'il y a eu le développement du gaz qui est arrivé.
01:07:22 Donc après les huiles, on passe maintenant au gaz.
01:07:25 Le gaz a été découvert avec la distillation du charbon.
01:07:33 Donc Fresnel et Arago avaient déjà à leur époque pensé à utiliser le gaz pour produire de la lumière.
01:07:41 L'intérêt du gaz c'est que c'est plus lumineux.
01:07:44 C'est également plus fiable que les lampes carcelles.
01:07:50 Le problème c'est que c'est plus dangereux.
01:07:53 Mais un truc très intéressant c'est que c'est possible de le faire rythmer.
01:07:58 J'ai dit tout à l'heure que dans les lentilles d'horizon en forme de tambour,
01:08:04 les feux à cette époque-là, on n'arrivait pas à les faire clignoter.
01:08:08 Donc ils restaient fixes toute la nuit.
01:08:12 C'est embêtant parce que c'est plus compliqué à être repéré sur l'espace de navigation.
01:08:21 Un feu qui est rythmé est plus facilement repérable.
01:08:24 Grâce à l'arrivée du gaz et des techniques, on pourra le faire clignoter.
01:08:30 Avec le rythme qu'on va lui donner, un éclat tout seul, deux éclats groupés, trois éclats groupés,
01:08:37 on va arriver à repérer, à même identifier le phare, à lui donner un caractère.
01:08:43 Donc gaz vraiment très intéressant à développer même si c'est plus dangereux.
01:08:49 En 1880, c'est l'arrivée du gaz Pinch qui est produit à partir d'huile minérale.
01:08:59 Ça se généralise vraiment pour les bouées et dans quelques grands phares, mais pas partout.
01:09:07 Il y a une raison à ça, c'est que sur la photo que vous voyez, du phare de Chassiron en 1895,
01:09:17 l'usine de fabrication du gaz était au pied du phare.
01:09:22 Ce n'était pas quelque chose qu'on allait chercher au supermarché ou ailleurs.
01:09:30 C'était produit directement au pied du phare.
01:09:33 Il fallait des équipages de 3 à 4 personnes pour faire tourner l'usine.
01:09:38 Et donc après, le gaz était monté jusque dans la lanterne.
01:09:44 Pour les bouées, c'était plus intéressant de passer au gaz parce qu'on pouvait les stocker directement dans le corps des bouées.
01:09:56 Il n'y avait plus besoin d'aller recharger régulièrement en huile la bouée tous les jours.
01:10:01 Une autre innovation sur le gaz, c'est qu'en 1895, il y a l'innovation technique d'utiliser un manchon
01:10:10 pour permettre une meilleure combustion.
01:10:14 Le manchon, c'est quelque chose qui ressemble à une sorte de petite coiffe en tissu
01:10:19 qu'on vient mettre au-dessus du flux de gaz et qui vient assurer la combustion.
01:10:26 C'est la photo que vous voyez, le manchon Auer, sur la droite.
01:10:31 Et là, on a quelque chose qui est intéressant d'un point de vue optique,
01:10:34 c'est qu'on a une émission de lumière qui est constante sur tout le manchon
01:10:39 et dont la taille est maîtrisée, il n'y a pas une flamme qui vacille.
01:10:45 Donc, voilà pour le gaz.
01:10:49 Ensuite, comme je l'ai dit tout à l'heure, il commence à y avoir quelques soucis,
01:10:54 c'est que les phares commencent à y en avoir beaucoup et il faut les distinguer.
01:10:58 Pour distinguer un phare, on peut arriver à les distinguer sur le rythme du phare.
01:11:06 Est-ce que c'est un éclat, deux éclats, trois éclats qui sont groupés ?
01:11:12 La vitesse à laquelle se succèdent les éclats, est-ce que c'est un éclat
01:11:17 tous les quatre secondes, tous les dix secondes ?
01:11:20 Donc, on peut faire pour ça varier la rotation, mais ça ne suffisait pas
01:11:25 parce qu'on a vite été contraint par le nombre d'éclats et les vitesses
01:11:30 pour pouvoir caractériser les phares.
01:11:32 Donc, c'est pour ça qu'en 1834 et 1845, l'idée est venue d'utiliser des filtres
01:11:39 pour en faire des phares colorés.
01:11:42 En rouge d'abord en 1834 et en vert en 1845.
01:11:46 Alors là, je vais mettre un petit bémol, c'est que le vert est utilisé un peu
01:11:51 pour les phoas secteurs, mais pas pour les grands phares, parce que le vert
01:11:56 à très longue distance d'observation se confond souvent avec le blanc.
01:12:01 Donc, c'est plutôt pour les grandes distances, le rouge, et puis le vert
01:12:05 pour les plus petites distances, et puis pour ce qui s'appelle chez nous,
01:12:08 enfin ce qui s'appelle les phoas secteurs, ils sont obligés d'utiliser le vert,
01:12:14 le rouge et le blanc.
01:12:16 Donc, en 1859, ils équipent encore Cordouan avec des secteurs rouges et verts,
01:12:26 et blancs.
01:12:27 Alors, en signalisation, quand on est dans le blanc, généralement, c'est que ça va bien.
01:12:32 Si on est dans le rouge ou dans le vert, si on en est dans le rouge,
01:12:35 c'est qu'on est souvent sur les écueils.
01:12:38 Donc, il faut revenir dans le blanc le plus possible.
01:12:40 Alors, le problème d'utiliser des filtres, c'est que les intensités sont plus faibles,
01:12:45 mais les intensités sont plus faibles.
01:12:49 Donc, il faut augmenter un petit peu la puissance lumineuse
01:12:52 pour que ce soit vu de là où ça doit l'être.
01:12:57 Pour pouvoir rythmer la source lumineuse,
01:13:02 dans les lentilles qui sont des lentilles d'horizon à tambour,
01:13:07 comme on ne sait toujours pas, à ce moment-là, faire rythmer le gaz,
01:13:15 faire clignoter, ils utilisent un écran qui tourne,
01:13:18 qu'ils vont mettre devant la source lumineuse.
01:13:20 Donc, c'est là, sur la photo, c'est ce que vous voyez en noir là,
01:13:23 devant la source lumineuse, elle va tourner,
01:13:26 et comme ça fait des écrans qui sont tournants,
01:13:29 on va pouvoir générer des arrières d'abord d'éclairage,
01:13:35 puis d'obscurité, puis d'éclairage, puis d'obscurité.
01:13:38 Donc, on arrive comme ça à donner, avec différents rythmes,
01:13:44 différentes couleurs, on arrive à donner son caractère au phare,
01:13:47 et donc en faire un objet d'aide à la navigation unique,
01:13:53 qui sera reconnu par les marins,
01:13:56 et donc on commence à avoir quelque chose,
01:13:58 vraiment pour faire du positionnement, d'intéressant.
01:14:02 Alors après le gaz vient le pétrole.
01:14:06 Le pétrole, c'est au début du 19e siècle,
01:14:09 donc on commence à imaginer utiliser le pétrole
01:14:15 pour faire de la combustion.
01:14:17 Donc, l'idée c'est de venir mélanger le pétrole
01:14:21 avec l'air comprimé, alors avec différentes techniques.
01:14:25 Il faut mettre de l'air sous pression,
01:14:28 par l'intermédiaire et le pétrole également,
01:14:33 et par l'intermédiaire d'une buse,
01:14:35 ça vient vaporiser le pétrole sur le manchon,
01:14:38 qu'on a vu tout à l'heure.
01:14:40 Donc, le pétrole est plus intéressant que le gaz,
01:14:43 parce que d'abord il est stable,
01:14:46 quand on peut le transporter, il est stable,
01:14:49 il est manipulable, on peut le stocker,
01:14:51 le mettre dans des réservoirs,
01:14:53 et il n'y a plus besoin d'usine au pied des phares,
01:14:56 donc économie de TP.
01:14:58 Un autre truc intéressant,
01:15:01 c'est la durée de vie du manchon,
01:15:06 c'est 800 heures, donc on a le temps.
01:15:10 La taille de source lumineuse,
01:15:14 elle est plus stable également,
01:15:16 avec plus de luminance encore,
01:15:18 donc on peut aller encore plus loin.
01:15:20 Et on a encore une divergence,
01:15:22 donc un angle du faisceau lumineux encore plus étroit.
01:15:25 Donc vraiment,
01:15:27 un carburant plus intéressant que le gaz,
01:15:33 pour toutes ces raisons,
01:15:35 et c'est un développement très rapide
01:15:38 de l'utilisation du pétrole dans les phares.
01:15:40 Le souci qu'il y a,
01:15:42 c'est qu'il faut entretenir régulièrement les buses
01:15:45 qui viennent vaporiser le pétrole,
01:15:48 avec un entretien régulier tous les 3 heures.
01:15:51 Juste une photo, là en bas à droite,
01:15:54 c'est une photo qui a été prise, je pense,
01:15:57 j'ai l'extrait d'un livre de Jean-Christophe Fichaud,
01:16:01 mais je pense que les photos doivent être disponibles
01:16:09 auprès de la subdivision de Brest,
01:16:11 d'un gardien de phare qui a lumé,
01:16:14 et donc la photo a été prise il n'y a pas si longtemps que ça,
01:16:17 elle a été prise à Armen,
01:16:19 non à la Vieille plutôt,
01:16:21 non c'est Armen,
01:16:23 et juste pour dire que cet éclairage-là,
01:16:28 cette façon d'éclairer a duré assez longtemps,
01:16:32 puisque la technique a été utilisée à la Vieille
01:16:36 jusqu'en 1990, avant son automatisation.
01:16:39 Ça remonte vraiment à l'utilisation du pétrole
01:16:42 à Aieux jusqu'à assez tard,
01:16:45 et l'automatisation à l'électricité,
01:16:49 c'est complètement terminé en 1990.
01:16:53 Les Anglais ont mesuré quelle était la portée de ce type de phare,
01:17:04 jusqu'à où ça allait avec le pétrole,
01:17:07 et donc dans les plus grandes optiques,
01:17:11 celles qui font 2 mètres de diamètre,
01:17:14 avec ce type de brûleur et avec le pétrole,
01:17:18 ils ont réussi à déterminer que l'intensité dans l'axe,
01:17:23 du faisceau lumineux,
01:17:25 allait jusqu'à 110 000 candelas ou 110 000 bougies,
01:17:29 de manière équivalente.
01:17:31 Et si on fait une comparaison avec nos sources lumineuses actuelles,
01:17:36 c'est équivalent à nos plus petites sources lumineuses,
01:17:39 qui sont 35 watts aux halogénures métalliques,
01:17:42 et donc pour ça c'était intéressant.
01:17:45 Je te propose de t'arrêter Yves-Marie,
01:17:48 juste pour prendre 3 questions, ça ne te dérange pas ?
01:17:51 On passe à l'électricité, au démarrage du XXe siècle.
01:17:54 Tu as 3 questions,
01:17:58 une de Yves, qui va apparaître malement,
01:18:02 qui est une question qui a été posée il y a un certain temps,
01:18:05 mais la source lumineuse du charbon était toujours un bras zéro,
01:18:09 ou on installait déjà des mèches ?
01:18:12 Non, en effet Yves, c'était toujours dans un bras zéro à l'époque,
01:18:17 on ne l'utilisait pas en France, parce qu'on n'avait pas de mine de charbon,
01:18:22 mais en Angleterre ils l'utilisaient beaucoup,
01:18:24 ils avaient quelques bras zéros,
01:18:26 qui étaient des structures en acier,
01:18:30 tel qu'on peut les imaginer.
01:18:34 D'accord, merci.
01:18:39 Donc si Yves a sa réponse, n'hésitez pas.
01:18:42 Je vais donc poser la question maintenant de Xavier.
01:18:48 Sur la lentille de Fresnel, la partie catadioptrique est arrivée rapidement après pour compléter la partie dioptrique ?
01:18:57 Alors, là je ne pourrais pas vraiment répondre,
01:19:01 mais c'est arrivé assez vite quand même,
01:19:03 parce que ce n'est pas la même façon de rediriger la lumière,
01:19:06 la partie catadioptrique qui était au-dessus,
01:19:09 donc au départ Fresnel a mis des miroirs,
01:19:11 et ensuite, parce que c'est pour rediriger la lumière,
01:19:16 on sait bien la rediriger jusqu'à 45 degrés à peu près,
01:19:19 et quand c'est un petit peu plus haut,
01:19:21 on n'y arrive pas, sauf à utiliser l'équivalent d'un miroir,
01:19:27 où donc la partie catadioptrique c'est du vert,
01:19:29 mais avec une réflexion à l'intérieur qui est totale.
01:19:32 Et c'est venu, oui, je pense assez rapidement après,
01:19:34 mais je ne pourrais pas la dater.
01:19:36 Merci beaucoup.
01:19:39 Et la dernière pour l'instant de Yolaine,
01:19:42 le vert est-il français ?
01:19:45 Qui le fabrique ? Saint-Gobain ?
01:19:47 Oui, je suis cru comprendre que c'était Saint-Gobain
01:19:50 qui fabriquait les verts à l'époque déjà,
01:19:52 et je crois d'ailleurs que je ne sais pas s'il n'y a pas une intervention de Saint-Gobain
01:19:56 dans le séminaire pour en parler,
01:19:58 ou au moins, c'est l'occasion d'en faire de la pub,
01:20:01 il y a un séminaire, une manifestation frénèle
01:20:06 qui va se dérouler au mois de novembre, si je ne m'abuse,
01:20:08 à Cordouan, et je ne sais pas s'ils ne vont pas venir
01:20:12 pour parler des verts de Saint-Gobain
01:20:14 et donc des lentilles qu'ils fabriquaient avec à ce moment-là.
01:20:19 Oui, Yves confirme que le séminaire de septembre
01:20:22 est bien consacré aux verts.
01:20:25 Voilà.
01:20:26 Merci pour vos questions.
01:20:27 Continuez, je te laisse la parole.
01:20:30 Donc, tu vas passer la fin du 19e avec l'électricité
01:20:33 et au 20e, bien sûr.
01:20:35 N'hésitez pas à continuer à poser vos questions.
01:20:38 Donc, on arrive au 19e à l'électricité.
01:20:42 C'est quand même une grosse histoire technique.
01:20:44 Il y a eu plein de rebondissements.
01:20:46 C'est un vrai scénario.
01:20:48 Et là, maintenant, on arrive à l'électricité,
01:20:49 des choses qu'on connaît un petit peu plus dans nos phares à l'heure actuelle.
01:20:53 Et donc, l'arrivée de l'électricité s'est faite au début
01:20:56 par des espèces de grosses machines
01:20:58 et puis on est allé vers plus de miniaturisation.
01:21:00 Donc, les premiers essais, c'est 1858 avec les Anglais.
01:21:06 Donc, ils s'étaient fait doubler sur le reste.
01:21:09 Donc, ils reviennent en force dans le domaine de l'innovation technique
01:21:12 des phares et balises et l'innovation technique en règle générale
01:21:15 avec les machines électromagnétiques à vapeur.
01:21:20 Donc là, on voit une photo tout en haut à droite.
01:21:23 Il y avait des machines à vapeur qui faisaient tourner
01:21:28 une génératrice électromagnétique.
01:21:31 Et donc, ensuite, les Français s'intéressent aussi à la technique
01:21:37 avec Léonce Renaud, qui est un personnage qui est connu
01:21:40 dans l'histoire des phares et balises
01:21:42 et qui a souhaité s'intéresser de près aux essais sur l'électricité
01:21:50 en utilisant une génératrice électromagnétique
01:21:53 et une lampe à arc serein.
01:21:55 Alors, c'est quoi la lampe à arc serein ?
01:21:57 C'était une lampe avec deux électrodes qui étaient mises l'une juste
01:22:02 à proximité de l'autre et des charbons.
01:22:05 Et donc, avec le courant qui passait, il y avait un petit arc électrique
01:22:09 qui se mettait entre les deux électrodes et qui produisait la lumière.
01:22:13 Le problème, c'est que ça s'usait un petit peu.
01:22:17 Donc, il fallait maintenir un écart constant.
01:22:19 C'est tout un mécanisme.
01:22:20 C'est l'objet des roues dentées qu'on voit sur le dessous
01:22:23 pour maintenir cette distance-là fixe, pour pouvoir avoir le meilleur arc possible
01:22:30 et qu'il soit contrôlé.
01:22:32 Donc, en 1863, on équipe le phare de La Hève.
01:22:37 Alors, la puissance est très légèrement supérieure à celle des lampes à huile
01:22:43 qui étaient encore utilisées.
01:22:45 Après, on va miniaturiser avec l'arrivée de la Dynamo en 1865.
01:22:50 Elle va être plus légère, elle va être moins chère et elle va être utilisée
01:22:55 pour électrifier un certain nombre de phares qui sont tout autour des côtes françaises.
01:23:01 Après, la ceinture lumineuse de 1825, on va mettre la mise en place
01:23:07 de la ceinture lumineuse d'Allard qui était un autre grand technicien
01:23:12 des phares et balises.
01:23:14 Peut-être un ancêtre à toi, Marc, d'ailleurs, je ne sais pas.
01:23:18 Et puis, on a lentement équipé les phares tout autour.
01:23:28 Le problème, c'est que c'était très coûteux parce qu'il fallait mettre en place
01:23:31 toutes ces génératrices-là et il fallait également changer l'optique
01:23:34 parce que l'émission lumineuse était devenue tellement fine qu'il fallait adapter
01:23:39 les optiques qui étaient autour pour avoir le meilleur signal lumineux possible.
01:23:44 Donc, ça nécessitait aussi une maintenance importante.
01:23:47 Donc, ça a été très lent à équiper les phares.
01:23:50 Donc, Marc, je vois que tu es en ligne.
01:23:52 C'était ton ancêtre Allard ?
01:23:56 Finalement, je crois que tu as peut-être un peu raison.
01:23:59 Il faut que j'enquête, mais je sais qu'il y avait un ancêtre qui avait travaillé
01:24:01 sur les lumières, notamment dans les villes.
01:24:04 Donc, je vais creuser quand même. Je vais creuser. Merci, Yves-Marie.
01:24:09 Donc, avec l'arrivée de l'électricité, on arrive au 20e siècle,
01:24:12 qui est plus proche d'une autre, avec des choses qu'on connaît
01:24:15 puisque ce genre de lampe-là, grosse lampe avec des filaments au milieu,
01:24:22 j'en avais en arrivant au 7MF à l'époque dans l'atelier qui était à côté de mon bureau.
01:24:35 Il y en avait des comme ça encore.
01:24:37 Elles ne servaient pas, c'était juste pour la décoration, mais je les ai vues.
01:24:40 Maintenant, elles sont parties au musée des phares à Wessan,
01:24:45 à la collection du musée des phares et balises.
01:24:48 Ce sont des choses qu'on arrive à voir et je suis sûr qu'on en retrouve
01:24:52 dans beaucoup de subdivisions également.
01:24:55 Donc, l'électricité, ce qui se passe, c'est qu'il y a beaucoup de phares
01:25:00 qui sont raccordés au réseau électrique terrestre.
01:25:04 Donc, on a pu électriser déjà un certain nombre de phares.
01:25:07 Dans les phares en mer, on a commencé à utiliser des groupes électrogènes.
01:25:11 Donc, le système de production d'énergie était devenu de plus en plus,
01:25:15 de moins en moins cher et contrôlé.
01:25:17 Et donc, on a commencé en 1907, il y a eu l'invention des lampes à filaments
01:25:23 et des ampoules spiralées Philips.
01:25:26 Donc, le filament fait une spirale et éclaire mieux et c'est mieux contrôlé.
01:25:30 Et donc, tout ça fait qu'on a un développement important de l'électricité
01:25:35 dans les phares, donc une nouvelle façon de produire l'énergie et d'éclairer.
01:25:44 Mais parallèlement à ça, on garde quand même en place quelques phares,
01:25:49 surtout dans les phares isolés.
01:25:53 On garde encore un petit peu en place le gaz.
01:25:59 Et donc, pour rythmer, comme tout à l'heure on disait,
01:26:02 on commence à s'intéresser à l'automatisation et aux économies d'énergie.
01:26:07 À cette époque-là, le phare était allumé jour et nuit.
01:26:10 Donc, comment est-ce qu'on peut faire pour économiser d'énergie ?
01:26:13 La première façon de faire, c'est qu'on éclaire déjà plus que la nuit.
01:26:18 Alors, pour faire ça, certains techniciens, physiciens, inventeurs,
01:26:22 ont imaginé la valve solaire bilame.
01:26:26 Donc là, il y a une photo.
01:26:28 En fait, comment ça marchait ?
01:26:30 Il y avait une lame qui était maintenue dans l'obscurité
01:26:34 et une autre qui était dans l'éclairage de jour.
01:26:42 Et quand elle était soumise au soleil,
01:26:45 la lame au soleil se détendait et permettait de fermer,
01:26:51 avec un contact entre les deux, l'arrivée de gaz.
01:26:55 Et puis la nuit, avec le différentiel de température,
01:27:01 elle se détendait et à ce moment-là, ça laissait le gaz passer.
01:27:06 Donc au moins, on a pu déjà économiser la moitié du temps
01:27:10 puisque les phares n'éclairaient plus que la nuit.
01:27:13 Et puis en 1910, il y a eu l'idée de venir rythmer les phares,
01:27:17 de rythmer le gaz, le phare,
01:27:20 donc faire clignoter les sources lumineuses,
01:27:24 avec ce qu'on appelle les éclipseurs.
01:27:29 Donc là, il y a une photo d'un appareil Leopold qui était en 1950,
01:27:34 avec différents automatismes, des cams, des systèmes d'horlogerie,
01:27:43 on arrivait à faire rythmer le phare,
01:27:45 et donc ça permettait encore d'économiser de l'énergie
01:27:48 et d'automatiser également une partie de l'allumage du phare.
01:27:54 Et les plus petits feux électriques ont été automatisés.
01:27:59 Donc tout ça a été mis en place progressivement,
01:28:03 sur les bouées, les grands phares, au gaz, avec manchons et gardiennées.
01:28:10 Et ce qui nous emmène à notre dernière partie, notre époque.
01:28:17 Moi quand je suis arrivé, j'ai retrouvé toutes les photos qu'on voit là,
01:28:22 j'ai retrouvé tous ces matériels là dans les ateliers,
01:28:27 autour des équipes ici au CEREMA.
01:28:30 Donc ce qu'on a utilisé, on a des nouvelles techniques, des nouveaux matériaux.
01:28:35 Donc sur les lampes, on est arrivé à ce qu'on appelle les lampes HLD,
01:28:39 pour halogène longue durée, c'était une petite révolution à l'époque,
01:28:43 elles duraient beaucoup plus longtemps.
01:28:45 Pratiquement une lampe comme ça, ça durait 6 mois sans être remplacée.
01:28:49 C'était un gros avantage pour l'administration des phares et balises,
01:28:53 il y avait moins besoin de se déplacer pour aller les changer.
01:28:56 On a utilisé aussi des lampes HM, qui s'appellent les lampes aux halogènes neurométalliques.
01:29:01 Alors ces lampes là, ce sont des lampes qu'on utilise encore dans les stades de foot.
01:29:06 Elles ont la particularité d'être très efficaces et de durer 2 ans,
01:29:11 donc elles consomment très peu d'énergie et elles produisent beaucoup de lumière.
01:29:15 Leur inconvénient, c'est qu'on ne peut pas les faire clignoter,
01:29:19 donc on les utilise dans nos phares où les lentilles tournent autour.
01:29:25 L'autre, les lampes HLD, on peut les utiliser dans les phares qui clignotent.
01:29:30 On a commencé à faire des optiques en plastique, en PMMA, qui étaient teintées ou non.
01:29:39 Là on voit ce qu'on appelle un Fanal GRL110 en PMMA.
01:29:43 L'intérêt, c'est que ça ne coûtait pas cher,
01:29:46 les performances optiques étaient très intéressantes.
01:29:50 L'inconvénient, c'est que le plastique transparent,
01:29:53 comme ça, ça vieillit mal quand c'est exposé à la lumière du soleil, ça s'opacifie.
01:29:59 C'est un petit peu comme les phares de voiture qu'on voit là,
01:30:02 où ça devient un petit peu opaque.
01:30:06 Donc il faut les changer régulièrement.
01:30:09 Et puis on a commencé à faire des lentilles, on appelle ça en verre moulé,
01:30:14 en fait c'est des lentilles pressées dans des moules,
01:30:18 qui sont pas très chères à produire, qui étaient pas très chères à produire,
01:30:22 et qui ont permis une standardisation, on en a mis dans beaucoup d'endroits.
01:30:27 Donc ça a pas trop cher.
01:30:31 Ça c'était les années 1970.
01:30:33 Dans les années 1980, on a les apports, c'est surtout sur la production d'énergie.
01:30:39 Donc les panneaux solaires, ça date de 1980,
01:30:44 bien avant l'arrivée dans le grand public, j'ai envie de dire,
01:30:48 des panneaux solaires qu'on voit maintenant sur les toitures des maisons.
01:30:51 Les aérogénérateurs, donc les éoliennes, c'était avant 1967,
01:30:56 donc ça remonte vraiment à très très loin.
01:30:58 Donc là on voit qu'on mettait ça sur des structures, sur certains phares.
01:31:02 On voit sur le phare des Triagos, par exemple,
01:31:05 un aérogénérateur qui a été monté sur une structure
01:31:10 que les techniciens des phares appellent un lème,
01:31:13 en référence à l'arrivée au lème qui est arrivé sur la Lune dans ces années-là.
01:31:24 Donc les sources lumineuses ont commencé à évoluer,
01:31:30 comme je le disais tout à l'heure, avec des sources à filaments Philips
01:31:34 qui avaient une durée de vie augmentée par rapport aux précédentes,
01:31:38 aux sources lumineuses, aux halogénéres métalliques.
01:31:41 Et on a utilisé aussi dans certains phares des sources au xénon
01:31:44 qui étaient très performants, mais qui avaient l'inconvénient
01:31:48 d'être dangereux d'utilisation, donc qui ont été abandonnés.
01:31:53 Il y a peut-être 5-6 ans qu'il n'y a plus de sources au xénon dans les phares.
01:31:58 Et maintenant surtout, l'arrivée, quand je suis arrivé,
01:32:02 donc je crois que Xavier Kerguedanon écoute aussi ce webinaire,
01:32:06 c'est lui qui a commencé à introduire ça ici dans les phares EBLIS français,
01:32:12 c'est l'arrivée des LED, des DEL, des DEL en français.
01:32:15 Donc, non, DEL, Diodes électroluminescentes.
01:32:20 Le premier prototype, c'est en 1983, c'était un ingénieur des phares EBLIS
01:32:27 qui avait commencé à avoir l'idée d'utiliser les DEL pour en faire un phanal.
01:32:34 Il s'appelait Henri Dernier, mais c'était une innovation,
01:32:40 c'était intéressant, mais ça ne s'est pas développé.
01:32:44 Il a fallu attendre pratiquement 10 ans après que les diodes arrivent,
01:32:51 et donc avec les phano, des phano qui étaient autonomes,
01:32:55 donc les diodes avaient pour intérêt de consommer beaucoup moins encore,
01:33:00 d'avoir une durée de vie, au lieu d'avoir 6 mois de durée de vie,
01:33:03 d'avoir une durée de vie de 10 ans pratiquement,
01:33:06 et ça permettait de faire des tout petits phano qui consomment peu,
01:33:13 qui étaient robustes pour une durée de vie de 10 ans.
01:33:16 Donc là, on voit, par exemple, il y avait des petits phano comme le Carmana,
01:33:21 qu'on appelle des phano autonomes, tout est intégré dedans.
01:33:24 Il y a les panneaux solaires pour récupérer l'énergie,
01:33:27 à l'intérieur, il y a une batterie pour la stocker,
01:33:30 il y a l'électronique pour gérer les LED, l'allumage, l'extinction, le rythme,
01:33:37 et pour gérer également l'alimentation, le stockage de l'énergie dans la batterie.
01:33:44 Tout ça, c'est fait en usine, standardisé, c'est mécanisé,
01:33:50 et donc c'est très intéressant parce qu'avec une télécommande,
01:33:53 on programme le feu, on met trois boulons et ça fonctionne.
01:33:57 Donc pour le technicien des phares et balises, c'est beaucoup plus pratique à utiliser
01:34:03 plutôt que de régler tout un ensemble plus complexe.
01:34:06 Mais le problème de ces petits feux-là, c'est que ça ne va pas très loin.
01:34:10 Le facteur limitant, c'est que les panneaux solaires sont trop petits
01:34:14 pour emmagasiner toute l'énergie nécessaire pour tenir une nuit.
01:34:17 Donc on les utilise uniquement pour les petits feux qui portent à 2-4 mN,
01:34:25 donc à 4 km ou 8 km.
01:34:28 À côté de ça, au-dessus de 2-4 mN, c'est en train de se généraliser un peu partout
01:34:36 entre 2 mN et 10 mN, entre 8 km et 20 km.
01:34:45 On utilise ce qu'on appelle des panneaux compacts.
01:34:50 C'est le Sabic 155 que vous voyez là, qui a été généralisé en 2005,
01:34:56 enfin qui a commencé à être mis en place en 2005.
01:34:59 Donc là, il faut rajouter des panneaux solaires et des batteries pour qu'ils fonctionnent.
01:35:03 Donc il y a des petites compétences à avoir pour le câblage, la mise en place.
01:35:11 On arrive à avoir des plus grands panneaux solaires pour les faire fonctionner.
01:35:18 C'est intéressant pour aller jusqu'à 10 mN.
01:35:23 C'est intéressant parce que l'ensemble du fanal est lui aussi fabriqué en usine.
01:35:28 Et puis au-delà, ce qui est techniquement et économiquement intéressant à faire,
01:35:33 c'est venir remplacer la source lumineuse, l'ampoule qui produit la lumière au centre de la lentille.
01:35:41 C'est sur une idée originale du 7MF à l'époque, en 2009,
01:35:46 c'était de développer des petites sources lumineuses.
01:35:49 Il y a un technicien dans le laboratoire qui a eu l'idée d'utiliser des LEDs
01:35:54 comme petites sources lumineuses.
01:35:56 Il s'est dit "Ah, mais cette LED-là, elle ressemble finalement à un filament,
01:36:00 peut-être qu'on pourrait l'utiliser ?"
01:36:03 Donc, les techniciens ont mis au point la source lumineuse qui s'appelle Monodel Bidel,
01:36:08 qui venait remplacer toutes les petites lampes à filament dans les phares.
01:36:13 Et ça a eu un gros succès parce que, comme pour les DEL,
01:36:19 la consommation a été divisée par 3, la durée de vie a été multipliée par 20,
01:36:25 de passant de 6 mois à 10 ans, et ça a permis de faire pas mal de choses intéressantes.
01:36:34 Là-dessus, la direction des affaires maritimes a demandé au 7MF de prolonger cette mise au point
01:36:41 vers le remplacement des sources à filament plus grandes.
01:36:46 Et donc, ça a mis 4 ans et on a réussi à mettre au point ce qu'on a appelé la DEL V1
01:36:52 et la DEL V2 en 2014 pour les feux moyens et les plus gros feux.
01:36:57 Donc, ça nous a permis d'arrêter, pendant la plupart des grands feux,
01:37:04 l'utilisation de sources à filament qui étaient un peu moins robustes,
01:37:11 qui avaient le filament qui pouvait céder de temps en temps,
01:37:16 et de fiabiliser les installations avec moins de consommation électrique.
01:37:21 C'est une solution économique parce qu'elle coûte pas super cher,
01:37:26 c'est dur à mettre au point, mais elle coûte pas très très cher,
01:37:30 et ça permet, par rapport à des fanos industriels qui auraient les mêmes portées,
01:37:36 ça permet à peu cher d'avoir des fanos qui fonctionnent avec des sources d'émission modernes,
01:37:48 donc des diodes très fiables.
01:37:51 Un autre intérêt, c'est de conserver le patrimoine également,
01:37:56 et sur les grands feux, avec ces jolis prismes en verre taillé et ces montures en bronze,
01:38:07 c'est quand même plus sympa de les garder en haut de nos phares.
01:38:11 Donc, c'est économique, mais c'est aussi, en termes de conservation du patrimoine,
01:38:15 c'est aussi très intéressant.
01:38:17 Donc ça c'est pour les portées qui sont les plus grandes,
01:38:20 donc on conseille, c'est une meilleure solution,
01:38:23 pour les portées supérieures à 10 mn, c'est de conserver les anciennes optiques,
01:38:28 et de venir changer juste l'ampoule, la lampe au milieu.
01:38:33 Alors, c'est la situation actuelle,
01:38:38 et la question c'est, quelles sources lumineuses aurons-nous à l'avenir ?
01:38:43 On voit que toute cette histoire est très complexe,
01:38:46 avec plein de rebondissements dans tous les sens.
01:38:48 Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour encore améliorer le système ?
01:38:53 Moi, je n'ai pas trop d'idées, il y en a quelques-unes,
01:38:56 mais j'en parlerai dans la diapo suivante.
01:38:58 Si vous avez des idées, ce qu'on vous propose,
01:39:01 c'est d'organiser un concours d'idées via le tchat,
01:39:04 et puis on en fera une restitution peut-être après.
01:39:07 Qu'est-ce que tu en penses Marc ?
01:39:09 Oui, on vous laisse répondre dans le tchat,
01:39:14 quelles sont vos idées pour la technologie d'avenir.
01:39:17 Tu peux les regarder, Yves-Marie ?
01:39:20 La réalité augmentée ?
01:39:23 Ah, la réalité augmentée, on peut en parler.
01:39:26 Oui, la réalité augmentée, ce serait d'avoir des jumelles,
01:39:32 par exemple, quand on vise un phare,
01:39:35 on verrait les informations du phare qui s'affichent,
01:39:39 ou bien on peut même aller au-delà,
01:39:42 en visant une montagne, un port,
01:39:46 qui nous disent de quel port il s'agit.
01:39:49 C'est possible, on avait fait des expérimentations là-dessus,
01:39:52 ici au 7MEF, maintenant on a des téléphones portables
01:39:57 qui connaissent leur position,
01:40:00 qui ont des moyens de s'orienter.
01:40:02 À partir du moment où on sait où on est avec le GPS
01:40:05 et on vise un objet, peut-être que le téléphone portable
01:40:08 peut nous dire de quel objet il s'agit.
01:40:11 On avait essayé, mais les capteurs ne sont pas assez précis
01:40:14 pour y arriver, mais oui, c'est une possibilité
01:40:17 sur laquelle on réfléchit de temps en temps.
01:40:20 Solange propose le laser, et pour l'énergie,
01:40:23 quelles solutions d'avenir ?
01:40:26 Merci Solange, parce que c'est en effet quelque chose
01:40:30 à laquelle on pense, c'est le laser.
01:40:35 Pourquoi ? Parce que nous on essaie de concentrer la lumière
01:40:38 pour aller très loin, alors on ne veut pas un laser.
01:40:41 On ne veut pas un laser parce que le laser c'est un trait droit,
01:40:44 comme cela, et si le marin est en dessous, il ne le voit pas,
01:40:47 s'il est au-dessus, il ne le voit pas non plus,
01:40:50 et nous ce qu'on veut c'est qu'il soit vu,
01:40:53 donc on ne veut pas avoir un trait comme cela.
01:40:56 Par contre, avec le laser, on pourrait peut-être ouvrir
01:40:59 plus facilement la lumière, que le concentrer.
01:41:02 Le problème des lasers, c'est que la durée de vie
01:41:05 n'est pas encore très bonne, elle est de 1 ou 2 ans,
01:41:08 au lieu de 10 ans pour les LEDs,
01:41:11 et deuxième chose embêtante, c'est que l'aspect polarisé
01:41:14 de la lumière laser fait que les rendements optiques
01:41:17 sont vraiment moins bons que les LEDs.
01:41:20 C'est une idée, on continue à regarder régulièrement
01:41:23 les lasers pour voir s'ils sont plus fiables,
01:41:26 si on peut les utiliser.
01:41:29 Un autre intérêt, ce serait de miniaturiser
01:41:32 les faneaux d'aide à la navigation,
01:41:35 puisque on pourrait les mettre dans nos optiques
01:41:38 qui font 2 mètres de diamètre,
01:41:41 là peut-être qu'on pourrait les réduire
01:41:44 à l'équivalent d'une petite boîte
01:41:47 dans laquelle on mettrait les lasers.
01:41:50 Donc la miniaturisation est aussi possible,
01:41:53 on pourrait les mettre sur un bas
01:41:56 à côté du phare par exemple.
01:41:59 D'accord, et puis il y a David également
01:42:02 qui proposait les feux LED tournants.
01:42:05 Oui, à l'heure actuelle,
01:42:08 il y a certains fabricants
01:42:11 qui proposent des feux à LED tournants,
01:42:14 c'est intéressant parce que la LED tourne,
01:42:17 donc au lieu d'avoir la lentille
01:42:20 qui tourne autour de la LED
01:42:23 où on va devoir faire une fabrication spéciale
01:42:26 de source lumineuse,
01:42:29 on va avoir la LED avec une lentille devant
01:42:32 et l'ensemble va tourner en même temps.
01:42:35 C'est possible, les fabricants le font même,
01:42:38 un des soucis, je ne sais pas si c'est un souci,
01:42:41 c'est qu'il faut permettre
01:42:44 le contact électrique de tourner également.
01:42:47 Donc il y a un composant électrique
01:42:50 qui s'appelle le collecteur tournant
01:42:53 qui a lui aussi ses faiblesses.
01:42:56 L'autre inconvénient de ces systèmes-là,
01:42:59 c'est qu'on ne conserve pas
01:43:02 l'aspect patrimonial de la lentille
01:43:05 et c'est aussi des systèmes
01:43:08 qui coûtent encore très cher
01:43:11 et qui sont fabriqués sur mesure.
01:43:14 Donc pour éviter cette rupture,
01:43:17 on a une obligation d'avoir des feux
01:43:20 qui fonctionnent pratiquement tout le temps.
01:43:23 Donc si jamais il y en a un qui tombe en panne,
01:43:26 il faut être en mesure de le remplacer
01:43:29 quasiment immédiatement ou le jour,
01:43:32 en tout cas dans le week-end,
01:43:35 ou dans les deux jours.
01:43:38 Et donc à ce moment-là,
01:43:41 il faut être en mesure de le changer rapidement.
01:43:44 Or comme à l'origine,
01:43:47 ce sont des équipements qui coûtent très cher,
01:43:50 ça coûte donc deux fois plus cher
01:43:53 de mettre en place ce type d'aide à la navigation.
01:43:56 - Et Yves parle de freinelles
01:43:59 avec une lentille de freinelle
01:44:02 directement sur la source lumineuse.
01:44:05 - Oui, oui.
01:44:08 Pourquoi est-ce qu'on a des lentilles de freinelle
01:44:11 qui font jusqu'à 2 mètres de diamètre
01:44:14 et qui sont très grandes ?
01:44:17 C'est que plus on va avoir une lentille
01:44:20 qui va être grande,
01:44:23 plus on va pouvoir concentrer le signal lumineux
01:44:26 et avoir un faisceau lumineux étroit.
01:44:29 Et donc on va économiser aussi de l'énergie électrique.
01:44:32 Donc pour pouvoir bien la concentrer,
01:44:35 on va avoir besoin de très grandes lentilles.
01:44:38 Et pour ça, directement sur la source lumineuse,
01:44:41 on perdrait un petit peu en énergie.
01:44:44 Mieux vaut les éloigner un peu.
01:44:47 - Voilà.
01:44:50 Alors encore deux derrières
01:44:53 et puis on passera aux questions
01:44:56 pour qu'on soit dans le créneau des deux heures.
01:44:59 Solange parle pour les grandes portées,
01:45:02 il parle de LED à balayage électronique intégré.
01:45:05 - Ah oui, c'est intéressant.
01:45:08 Je ne connais pas, mais oui,
01:45:11 ça pourrait sans doute être intéressant
01:45:14 parce que pour faire des signaux
01:45:17 qui balayent l'horizon ou qui tournent,
01:45:20 oui, oui, ça pourrait être intéressant.
01:45:23 C'est à regarder.
01:45:26 Pour les 18 mN avec les LED,
01:45:29 ça dépend de la taille de la lentille,
01:45:32 mais on a des lentilles, des couples
01:45:35 source lumineuse à DEL optique tournante
01:45:38 qui vont déjà à 20 mN.
01:45:41 Il y a par exemple le phare de Carmorvant
01:45:44 à côté de Brest qui est une optique tournante
01:45:47 et qui est équipée d'une source lumineuse
01:45:50 à diode électroluminescente.
01:45:53 Mais à l'heure actuelle, ce qui est intéressant,
01:45:56 c'est de mettre les sources lumineuses
01:45:59 aux halogénieurs métalliques pour mettre
01:46:02 dans les feux à optique tournante.
01:46:05 - Merci à vous tous.
01:46:08 Je te laisse poursuivre Yves-Marie
01:46:11 pour terminer dans deux minutes.
01:46:14 Et puis il y a quelques questions
01:46:17 qui nous restent également.
01:46:20 - La dernière diapo, c'est peut-être
01:46:23 un des sujets intéressants.
01:46:26 Ce qu'on peut parler, c'est ce qu'on va faire
01:46:29 en 2024 sur les sources lumineuses
01:46:32 et la production de lumière.
01:46:35 Pour les DEL, je peux dire
01:46:38 qu'on progresse encore.
01:46:41 Elles sont de plus en plus lumineuses,
01:46:44 elles ont des rendements énergétiques
01:46:47 encore meilleurs qu'avant.
01:46:50 En 2024, on projette de remplacer
01:46:53 nos sources lumineuses dans les phares.
01:46:56 Vous vous rappelez ce qu'on avait appelé
01:46:59 les mono DEL/BIDEL, les DEL V1, les DEL V2.
01:47:02 On va les remplacer par un nouveau type
01:47:05 de sources lumineuses qu'on a appelé
01:47:08 pour l'instant les polaris.
01:47:11 Je vais juste faire un petit schéma
01:47:14 pour montrer les technologies.
01:47:17 On a déjà fait un remplacement
01:47:20 des sources lumineuses dans les phares.
01:47:23 Pour ça, on travaille avec une société spagnole
01:47:26 qui s'appelle MSM pour la mettre au point.
01:47:29 On sait qu'on va y arriver parce que
01:47:32 dans nos laboratoires, on a déjà testé la solution.
01:47:35 On a fait ce qu'on appelle une preuve de concept
01:47:38 avant d'échanger avec la société MSM
01:47:41 pour la mise au point.
01:47:44 On sait que pour 2024,
01:47:47 on aura des nouvelles sources lumineuses
01:47:50 qui pourront remplacer les anciennes
01:47:53 pour être mises dans les phares.
01:47:56 Cela organisera la pérennité de tous ces grands systèmes.
01:47:59 Pour 2024 aussi,
01:48:02 un petit clin d'œil à Agisement,
01:48:05 qui est une société française qui travaille
01:48:08 dans le domaine des phares et valises.
01:48:11 Ils ont fait une production de phares lumineux.
01:48:14 En 2024, ils vont accélérer.
01:48:17 Ils proposent à la vente,
01:48:20 alors que ce n'était plus le cas depuis quelques années,
01:48:23 un retour de fabrication de feux industriels.
01:48:26 Je vous ai mis des jolis feux.
01:48:29 Ils sont jolis parce que ça fait un peu noir.
01:48:32 Ils vont le proposer à la vente.
01:48:35 C'est le retour de la fabrication
01:48:38 des feux industriels en France.
01:48:41 On est sur des marchés de niches.
01:48:44 Il y a très peu de fabriquants dans le monde
01:48:47 qui proposent des phares de signalisation maritime.
01:48:50 En plus, ils se regroupent.
01:48:53 On arrive dans un système
01:48:56 où il n'y a plus beaucoup de fabricants.
01:48:59 Il n'y en a plus que deux.
01:49:02 Avec l'arrivée d'un nouvel intervenant français,
01:49:05 il y en aura trois.
01:49:08 Ça va être de nature
01:49:11 à mieux organiser la concurrence.
01:49:14 C'est pour 2024.
01:49:17 Le petit coquille au-dessus,
01:49:20 c'est pour montrer.
01:49:23 On a à peu près 3000 aides à la navigation lumineuse en France.
01:49:26 Sur ces 3000 aides à la navigation lumineuse,
01:49:29 on a à peu près 1000
01:49:32 qui sont en dessous de 4000 nautiques de portée.
01:49:35 Ils sont à l'heure actuelle
01:49:38 tous équipés de fanaux autonomes.
01:49:41 Un tiers des aides à la navigation
01:49:44 sont équipées de fanaux autonomes.
01:49:47 Au-dessus, entre 3000 et 10 000 nautiques,
01:49:50 on voit qu'il y a à peu près 1000 feux
01:49:53 qui sont entre 4000 et 10 000 nautiques.
01:49:56 C'est un peu plus de 10 000 nautiques
01:49:59 entre 8 et 20 km.
01:50:02 On est passé dans la façon moderne
01:50:05 d'équiper les feux avec des fanaux à commande contrôle.
01:50:08 Tout ce qui est au-dessus de 10 000 nautiques,
01:50:11 c'est en gris, ce sont les fanaux traditionnels.
01:50:14 Il y a un tiers de fanaux
01:50:17 dans la répartition des fanaux en France.
01:50:20 C'est la façon qu'à la fin,
01:50:23 on va pouvoir utiliser les fanaux
01:50:26 et c'est la façon qu'à l'heure actuelle,
01:50:29 la France équipe ses fares et balises
01:50:32 de manière efficace.
01:50:35 C'est pour 2024.
01:50:38 À long terme,
01:50:41 sur les composants qui émettent de la lumière,
01:50:44 on améliore encore les diodes électroluminescents.
01:50:47 C'est à court terme.
01:50:50 On peut aussi jouer sur les matériaux.
01:50:53 On était en discussion
01:50:56 avec la société MSM
01:50:59 pour produire des nouvelles sources lumineuses.
01:51:02 Un des nouveaux matériaux
01:51:05 qui nous ont proposé
01:51:08 pour fabriquer les optiques autour des sources lumineuses,
01:51:11 c'est d'utiliser du silicone.
01:51:14 C'est un matériau souple
01:51:17 qui est utilisé dans les lentilles de contact.
01:51:20 Le but est de bien vieillir
01:51:23 et de ne pas s'opacifier.
01:51:26 Ce serait un nouveau matériau pour les lentilles.
01:51:29 Les techniques s'améliorent.
01:51:32 À long terme,
01:51:35 comme proposé Solange,
01:51:38 pourquoi ne pas utiliser le laser ?
01:51:41 Je n'ai mis sans doute pas,
01:51:44 mais je pense que personne n'est fermé.
01:51:47 C'est une application intéressante
01:51:50 et avec un besoin notique avéré.
01:51:53 Peut-être que ça peut être une solution.
01:51:56 Je pose souvent une question de provocation.
01:51:59 À long terme,
01:52:02 est-ce que l'innovation pourrait être l'arrêt des phares ?
01:52:05 Souvent,
01:52:08 les questions que nous posent
01:52:11 sont les GPS,
01:52:14 la technologie du moment.
01:52:17 Est-ce que c'est pratique à utiliser ?
01:52:20 Les jeunes n'utilisent plus que ça
01:52:23 sur leurs smartphones
01:52:26 et sur les cartographies électroniques des navires.
01:52:29 Est-ce que ça permettrait d'arrêter
01:52:32 l'éclairage des côtes de France ?
01:52:35 C'est un super équipement.
01:52:38 Le GPS a sans doute révolutionné la navigation
01:52:41 et la sécurité maritime.
01:52:44 C'est très précis et très fiable.
01:52:47 Mais il y a quelques faiblesses.
01:52:50 Il y a des pays qui n'ont pas de GPS
01:52:53 parce que leurs voisins s'amusent à les brouiller.
01:52:56 Il peut y avoir des éruptions solaires.
01:52:59 Certains navires pourraient manquer d'électricité.
01:53:02 Mais ce qui est sûr,
01:53:05 c'est qu'on a toujours besoin
01:53:08 d'un repère physique pour naviguer.
01:53:11 Quelque chose à viser ou sur l'eau
01:53:14 pour se repérer, ça rassure.
01:53:17 Mais c'est aussi essentiel
01:53:20 pour le bon sens marin.
01:53:23 Dans ce cadre,
01:53:26 le phare, on ne va pas les arrêter.
01:53:29 C'est quelque chose qui est toujours porté
01:53:32 au niveau international.
01:53:35 L'OMI, c'est l'Organisation maritime internationale.
01:53:38 L'AISM, c'est l'Association internationale
01:53:41 de signalisation maritime.
01:53:44 Et c'est aussi les groupes utilisateurs
01:53:47 qui demandent de garder des phares
01:53:50 et de les éclairer.
01:53:53 Pour l'instant, ce n'est pas à l'ordre du jour
01:53:56 de les éteindre.
01:53:59 Il faut aussi rajouter que l'éclairage
01:54:02 est de plus en plus fiable.
01:54:05 Ça plaide aussi dans l'idée
01:54:08 de garder ce signal lumineux.
01:54:11 J'ai deux diapos et je termine.
01:54:14 Il y a quelques littératures
01:54:17 avec plein de liens.
01:54:20 On vous l'enverra.
01:54:23 Et puis, une dernière phrase.
01:54:26 On était dans une conférence
01:54:29 à Rio de Janeiro il y a un mois
01:54:32 sur un séminaire patrimoine de l'AISM.
01:54:35 L'ensemble des pays qui étaient réunis
01:54:38 ont eu un gros succès.
01:54:41 Il n'y a jamais eu autant de monde
01:54:44 à ce séminaire que cette année 2023
01:54:47 où l'ensemble des pays prennent conscience
01:54:50 qu'il faut conserver le patrimoine
01:54:53 de signalisation maritime.
01:54:56 C'était la conclusion de ce séminaire.
01:54:59 Avant quelques questions, peut-être Marc ?
01:55:02 Merci.
01:55:05 Il y a eu pas mal de GPS.
01:55:08 La question GPS a plus ou moins été vue.
01:55:11 Mais je te le précise également
01:55:14 que sur les GPS, il y avait Solange
01:55:17 qui précisait que si on fonctionnait
01:55:20 uniquement avec le GPS,
01:55:23 il y aurait quand même besoin
01:55:26 de pouvoir recaler son positionnement.
01:55:29 Les terriens refusent aussi l'arrêt des phares.
01:55:32 Je reviens aux questions.
01:55:35 Il y en a 6 ou 7.
01:55:38 La première question est de David.
01:55:41 La lumière tournante va-t-elle plus loin
01:55:44 que la lumière fixe ?
01:55:47 Oui, c'est vrai.
01:55:50 Pour la lumière tournante,
01:55:53 on va mettre une ampoule au milieu
01:55:56 et on va mettre devant une optique
01:55:59 comme une lentille type loupe
01:56:02 qui va venir faire un faisceau lumineux
01:56:05 qui va venir concentrer horizontalement
01:56:08 et verticalement.
01:56:11 En concentrant dans ces deux dimensions,
01:56:14 on va venir faire un faisceau étroit
01:56:17 qui va porter plus loin.
01:56:20 Pour ce qui n'est pas tournant,
01:56:23 ce sont des optiques d'horizon.
01:56:26 On vient juste concentrer verticalement
01:56:29 l'énergie lumineuse
01:56:32 et pas horizontalement.
01:56:35 On va donc perdre toute cette concentration horizontale.
01:56:38 La différence entre les deux
01:56:41 c'est qu'à taille équivalente,
01:56:44 on peut multiplier par 4 à 5
01:56:47 l'intensité lumineuse du phare.
01:56:50 Merci.
01:56:56 Je pense que je n'ai pas posé cette question,
01:56:59 mais les dispositifs catadioptriques
01:57:02 sont-ils toujours utilisés sur les lentilles actuelles ?
01:57:05 C'est une bonne question.
01:57:08 De moins en moins, avec les LEDs,
01:57:11 on arrive à rediriger une partie de l'LED lumineuse.
01:57:14 Jusqu'à avant,
01:57:17 notre ampoule qu'on avait à la maison
01:57:20 allait éclairer sur tout l'espace.
01:57:23 Au plafond, par terre, sur les côtés.
01:57:26 Maintenant, avec les LEDs,
01:57:29 le flux lumineux est beaucoup plus dirigé.
01:57:32 On arrive à plus le diriger sur les côtés.
01:57:35 La partie dioptrique,
01:57:38 la partie centrale de la lentille,
01:57:41 on arrive à rediriger ce flux lumineux
01:57:44 pour éclairer uniquement la partie dioptrique.
01:57:47 Cela dit,
01:57:50 certains constructeurs commencent à mettre en place
01:57:53 des sources lumineuses à LED
01:57:56 qui éclairent un peu plus haut que cette partie centrale
01:57:59 et qui éclairent les anneaux catadioptriques un peu.
01:58:02 Elles sont moins utilisées,
01:58:05 mais elles pourraient l'être de nouveau.
01:58:08 - Merci Yves-Marie.
01:58:11 Yves, toutes les HLD ont-elles été remplacées par des DEL ?
01:58:14 - La majorité,
01:58:17 la quasi-totalité.
01:58:20 Ce que je peux dire là-dessus,
01:58:23 c'est que la première génération de 2014,
01:58:26 la source lumineuse la plus importante,
01:58:29 était destinée à ce type de LED.
01:58:32 Elle était utilisée dans des objets techniques
01:58:35 qui s'appellent des feux à secteur.
01:58:38 Il y avait une cinquantaine de phares
01:58:41 qui devaient accueillir cette lampe.
01:58:44 Il se trouve que le dispositif technique
01:58:47 qui était autour de cette source lumineuse
01:58:50 a eu la particularité
01:58:53 qu'elle ne fonctionnait pas forcément très bien
01:58:56 dans ces objets techniques.
01:58:59 Dans ce cas,
01:59:02 il peut arriver que certains phares
01:59:05 soient encore équipés de sources lumineuses à filament.
01:59:08 Ce qu'on espère,
01:59:11 et qu'on est quasiment sûr d'y arriver,
01:59:14 c'est de pouvoir dès 2024
01:59:17 les remplacer par les nouvelles sources lumineuses
01:59:20 qui sont en cours de conception.
01:59:23 Il y a peut-être une soixantaine de phares
01:59:26 qui sont encore équipés de sources à filament.
01:59:29 L'année prochaine,
01:59:32 ces soixante derniers phares
01:59:35 seront équipés par une nouvelle source lumineuse à diodes.
01:59:38 Merci.
01:59:41 Xavier, les besoins en termes d'informations lumineuses
01:59:44 sont-ils utiles par rapport au passé ?
01:59:47 Je ne saurais pas répondre à ça.
01:59:50 J'imagine que c'est
01:59:53 le fait d'arriver
01:59:56 dans chaque zone de navigation
01:59:59 et de les éclater à dire
02:00:02 "Telphar, c'est celui-là, je le repère bien sur la carte,
02:00:05 il a bien cette signature, cette caractérisation".
02:00:08 Est-ce qu'ils évoluent ?
02:00:11 Sans doute moins avec le GPS.
02:00:14 Certains arrivent à moins utiliser les aides à la navigation physique.
02:00:17 Peut-être que ça évolue, oui.
02:00:20 Mais je n'ai pas de réponse à apporter à ça.
02:00:23 Très bien.
02:00:26 Jean-Paul, ne faut-il pas craindre
02:00:29 que le GPS ne remplace les phares dans l'avenir ?
02:00:32 On l'a un peu évoqué tout à l'heure sur les GPS.
02:00:35 J'estime qu'on en a répondu en partie.
02:00:38 Et Nathalie ?
02:00:41 Il y a autre chose qu'il faut dire.
02:00:44 Sur les GPS ?
02:00:47 Oui, vas-y.
02:00:50 Une dernière question qui pourrait peut-être terminer
02:00:53 et puis on est pile-poil 16h.
02:00:56 La question de Nathalie donne à la fois une idée.
02:00:59 Aujourd'hui, c'est le marin qui cherche la source lumineuse
02:01:02 lui indiquant une route.
02:01:05 Elle est fixe, paramétrée et sans interaction avec le marin.
02:01:08 Demain, peut-on envisager l'inverse ?
02:01:11 C'est-à-dire là où les sources lumineuses
02:01:14 accompagnent le marin, détection et le guide.
02:01:17 C'est notre question finale.
02:01:20 Il y a des expériences au niveau international
02:01:23 sur comment faire pour que des feux soient disponibles à la demande.
02:01:26 Avec un dispositif type SMS.
02:01:29 On envoie un SMS
02:01:32 ou bien le navire est repéré
02:01:35 en approche des côtes
02:01:38 via des systèmes d'écoute
02:01:41 ou des systèmes AIS.
02:01:44 Tous les grands navires sont équipés d'un système AIS.
02:01:47 Ils donnent leur position GPS à tout moment.
02:01:50 Ils le distribuent autour d'eux.
02:01:53 Ça peut être capté par un réseau de capteurs.
02:01:56 Il est possible théoriquement
02:01:59 de faire que le feu ne s'allume que quand
02:02:02 le navire croise la route.
02:02:05 C'est un peu comme un système de GPS.
02:02:08 Il ne s'allume que quand le navire croise à proximité.
02:02:11 Les feux à la demande sont dans le nord de l'Europe.
02:02:14 Ils s'intéressent beaucoup à ça.
02:02:17 En Norvège, dans ces pays-là.
02:02:20 C'est des endroits où c'est assez dur de naviguer
02:02:23 puisqu'ils ont beaucoup de passées droites.
02:02:26 Ils s'intéressent à l'idée
02:02:29 de déclencher les phares en partant de brume.
02:02:32 On n'arrive pas à percer totalement le brume
02:02:35 mais un peu quand même.
02:02:38 Donc oui, c'est une possibilité.
02:02:41 Il y a des pays qui y pensent.
02:02:44 De mon point de vue,
02:02:47 comme on le disait tout à l'heure,
02:02:50 le phare ne sert pas tout le temps qu'aux marins.
02:02:53 Il sert aussi aux terriens
02:02:56 parce que le terrien qui se balade en bord de mer
02:02:59 aime bien voir son phare qui éclaire.
02:03:02 Pour ce patrimoine-là,
02:03:05 peut-être qu'il convient de le maintenir à lui.
02:03:08 Mais je ne sais pas.
02:03:11 C'est une idée comme ça.
02:03:14 Très bien.
02:03:17 Merci.
02:03:20 Tu étais dans le timing.
02:03:23 On a fait 16 heures.
02:03:26 Je pensais que ça a été très intéressant et passionnant.
02:03:29 Merci Antoine de remonter.
02:03:32 C'est pour juste la conclusion.
02:03:35 Sachant qu'on arrive à la fin
02:03:38 de l'intervention d'Yves-Marie.
02:03:41 Je remercie la déjà en pas d'avoir proposé
02:03:44 ce webinaire très intéressant.
02:03:47 Notamment le bureau des phares et balises.
02:03:50 Antoine, Yves-Marie, une petite remarque ?
02:03:53 Chapeau, en deux heures, on ne te voit plus.
02:03:56 Tu es arrivé.
02:03:59 Tu peux venir nous joindre.
02:04:02 Merci à Yves-Marie.
02:04:05 Je crois que voilà qu'il revient.
02:04:08 Antoine, ton dernier mot également ?
02:04:11 Merci Yves-Marie.
02:04:14 Merci à tous pour votre participation.
02:04:17 N'hésitez pas à vous inscrire
02:04:20 également au webinaire suivant
02:04:23 les mêmes précédents et à en parler autour de vous.
02:04:26 Voilà.
02:04:29 J'ai vraiment découvert pas mal de choses.
02:04:32 J'espère que j'ai réussi à vous faire transmettre.
02:04:35 Ce que j'ai appris, c'était vraiment très intéressant.
02:04:38 A bientôt à tout le monde.
02:04:41 Merci Yves-Marie.
02:04:44 Merci à vous.
02:04:47 Merci à vous.
02:04:50 Merci à vous.
02:04:53 Merci Yves-Marie.
02:04:56 Au revoir à tous.
02:04:59 A bientôt en mail pour un petit sondage
02:05:02 et pour le diaporama d'Yves-Marie en cadeau.
02:05:05 Merci.
02:05:08 Tu as des petits messages sur la droite.
02:05:11 Yves-Marie, tu as eu le temps de regarder les chats ?
02:05:14 Non.
02:05:17 Ça marche.
02:05:20 Merci à vous.
02:05:23 Merci.
02:05:26 Bonne soirée.
02:05:29 Je vais terminer.
02:05:32 Je vous laisse quelques réactions
02:05:35 et je vais arrêter le webinaire.
02:05:38 Voilà.
02:05:41 Allez.
02:05:44 Merci.
02:05:47 Merci beaucoup pour cette présentation.
02:05:50 Bravo.
02:05:53 Ça a largué les amarres.
02:05:56 Oui, ça a largué les amarres.

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