Ukraine 0-0 Italie : Le débrief de l'After Foot après la qualification italienne

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L'Italie s'est fait peur mais s'est qualifiée pour l'Euro 2024 à l'issue du match nul de ce lundi soir sur le score de 0-0 face à l'Ukraine. Avec Johann Crochet, l'After Foot revient sur cette qualification poussive mais acquise par les joueurs de Spalletti.

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Transcript
00:00 C'était le match qu'on attendait en fait, Yo, on savait que l'Italie aurait peur jusqu'au bout en fin de compte.
00:04 C'est ce que je disais depuis vendredi, c'est que cette équipe elle a zéro marge de tranquillité, de sécurité, d'absence de stress.
00:11 Elle a des moments dans les matchs où ça clique pas et pendant un bon moment ça a été maîtrisé,
00:19 ils auraient logiquement dû ouvrir le score parce qu'ils ont eu les occasions.
00:22 Et en fait plus les minutes passaient, plus t'avais la trouille en fait qui arrivait.
00:26 Et c'était même plus une question juste de football, c'était juste la trouille et espérer que le chrono s'arrête le plus rapidement possible.
00:33 Le problème c'est peut-être justement de ne pas avoir ni les personnalités, ni la personnalité globalement, pour gérer.
00:41 Parce que si tu, là maintenant que t'es un petit peu retombé, à froid, si on se retourne sur ce qui s'est passé,
00:49 sur 90 minutes, l'Italie a les meilleures occasions, les meilleures situations
00:54 et au moment où ils sont encore en contrôle de ce qu'ils font, et dans le sport de haut niveau avoir le contrôle c'est ce qui est le plus important,
01:01 le temps qu'ils ont réussi à avoir du contrôle sur ce qu'ils faisaient, ils étaient supérieurs à cette équipe ukrainienne.
01:07 Mais le problème c'est de ne pas garder ce sens du contrôle parce que l'événement te rattrape.
01:14 La gestion du temps, la gestion de l'émotion.
01:17 Ils les ont rattrapés dès la 70ème.
01:19 Dès la 70ème, tu as senti que... Ouais, je sais pas exactement, mais on a bien senti qu'à un moment, le fil, tu tirais, il n'y avait plus rien.
01:30 Non, mais le truc c'est que, c'est pour ça que c'est pas une question de foot,
01:34 moi j'ai vu des passes de Georginio, des relances de Barrel, des trucs élémentaires, mais ratés de 10 mètres.
01:42 C'est-à-dire que les mecs n'avaient limite plus le contrôle de leurs pieds.
01:46 Ça tremblait dans tout le corps et ils étaient incapables, c'était une sorte de...
01:52 Oui, ils s'étaient tétanisés en fait.
01:54 Ils sortaient plus le ballon, ils n'arrivaient plus à faire deux passes d'affilé,
01:57 ils faisaient des passes horizontales, pleines axes, mais où il n'y avait que des Ukrainiens,
02:02 donc tu ne pouvais que perdre le ballon.
02:04 Il n'y avait plus aucune lucidité, il n'y avait plus aucune maîtrise,
02:07 parce que tu étais bouffé par l'émotion et par la peur de passer à côté.
02:12 Il aurait pu peut-être sauver la Patrice et Chiesa, parce qu'à chaque intervention,
02:17 il a apporté quelque chose, y compris à la fin.
02:19 Mais il aurait pu, il a failli, parce que c'est lui qui a créé les plus belles occasions,
02:23 c'est de lui que sont venues les belles opportunités.
02:26 Je parlais de personnalité, Johan, ton avis là-dessus ?
02:30 Est-ce que finalement, alors qu'on doute parfois de sa personnalité au PSG,
02:35 est-ce qu'en équipe d'Italie, ce soir, ce n'est pas le capitaine qui a eu le plus de personnalité ?
02:41 Donc Donnarumma ?
02:42 C'est une bonne question, je suis en train de réfléchir.
02:44 Je me demande quand même si ce n'est pas lui qui a dégagé par son attitude,
02:47 ses regards parfois peut-être un peu plus d'assurance.
02:49 Après, il y en a un qui ne panique pas trop, Daniel, je trouve,
02:51 et ça, c'est grâce à son expérience et tout le vécu qu'il a accumulé,
02:54 notamment avec l'internation dernière, c'est Acherby.
02:56 Acherby, ce n'est pas du genre à paniquer.
02:59 Il était assez serein, il recadrait.
03:02 Mais oui, non, mais je ne suis pas en désaccord avec toi sur Donnarumma.
03:06 Ils ne sont pas tous, tu vois, les joueurs ne sont pas tous du traumatisme macédonien.
03:11 Non, mais on ne fait que de leur en parler en fait.
03:13 Oui, voilà, c'est ça, le truc, c'est qu'ils ne sont pas tous de ça.
03:15 Maintenant, est-ce que libérés de ça, ils vont faire parler leur qualité ?
03:19 Parce que je reste convaincu qu'à matière à sortir un 11 en ce moment en Italie,
03:23 avec Spalletti qui peut faire quelque chose à l'Euro,
03:26 mais il va falloir se libérer de ça.
03:27 Si tu n'as pas de blessés, si tu peux réellement aligner Chiesa dans ta ligne d'attaque,
03:31 si tu peux avoir un milieu de terrain où Barrella, Giorginio revenant à un niveau de 2021,
03:37 tu as quand même 3, 4 joueurs un peu au-dessus, plus 6, 7 autres pour les entourer.
03:43 Tu as les blessés, Zacchagni, Pellegrini qui n'étaient pas là, Bastoni qui n'était pas là.
03:47 Donc tu as des joueurs aussi.
03:49 Il y a matière, mais il va falloir réellement retrouver du caractère,
03:51 parce qu'en 2021, l'Italie n'était certainement pas la meilleure équipe.
03:55 Mais le caractère qu'ont apporté certains joueurs dans cette équipe,
03:58 la personnalité évidemment de Chiellini, de Bonucci, le niveau de Giorginio sur cet Euro,
04:04 et la personnalité des gars, c'est ce qui fait la diff' dans les grandes compétitions.
04:07 Oui, mais ça, sincèrement, la personnalité, tu ne l'auras pas,
04:10 parce que ça ne va pas se développer en 6 mois d'ici l'Euro.
04:13 Et dans les absentes, on n'a pas vraiment Pellegrini, capitaine de la Roma,
04:16 mais tu ne peux pas dire que c'est un mec qui emmène tout le monde derrière lui.
04:20 Donc la personnalité, tu peux déjà faire une croix dessus, tout simplement.
04:24 Ce que tu n'auras pas à l'Euro, par contre,
04:26 c'est toute la trouille que tu as accumulée depuis le début des qualifs.
04:29 Parce que, tu le disais, il y en a plein qui n'étaient pas de ce traumatisme mars 2022.
04:35 Simplement, il n'y a pas que les joueurs qui ont été touchés par ça.
04:38 Évidemment que ça a été les premiers qui étaient sur le terrain contre la Macédoine du Nord,
04:42 qui ont sans doute eu l'impact le plus grand.
04:45 Mais tous les Italiens, mais au-delà même des footballeurs,
04:48 tout le monde l'a ingurgité, cette élimination-là.
04:50 Ce qui fait que tout le monde aujourd'hui, quand on voit le mot qualification,
04:53 tout le monde flippe.
04:55 Les joueurs ne peuvent pas être insensibles à ça,
04:57 parce que tout le monde leur en parle, leur famille en parle,
05:00 leurs potes en parlent, à la télé on en parle, dans les clubs on en parle.
05:03 Tout le monde en parle, en fait.
05:04 Donc même s'ils ne l'ont pas connu, c'est comme s'ils l'avaient vécu aussi.
05:07 C'est pour ça que des joueurs ont...
05:09 Ce soir, ils ont...
05:10 Oui, ils étaient tétanisés.
05:11 Ça vaut pour le match de ce soir, pour la fin des qualifs.
05:15 Oui, tu ne l'auras plus à l'Euro, je pense.
05:16 C'est pour ça que quelque part, et comme pour beaucoup d'équipes d'ailleurs,
05:19 pas toutes, mais moi, tu repars parfois à zéro, à ce niveau-là.
05:23 C'est-à-dire que tu es dans un autre contexte, tu es tenant du titre.
05:26 Tu vois, tu dois te dire, voilà, tout est jouable.
05:29 Et moi, j'insiste quand même sur un point,
05:32 parce qu'on a beaucoup parlé du reste,
05:34 mais le retour en forme et en grâce de Chiesa
05:38 va être quand même un truc qui, offensivement,
05:41 te donne toutes les possibilités que tu n'avais pas récemment.
05:44 Et donc, effectivement, entre le fait d'avoir passé ce cap de la qualif,
05:49 même si c'est dans la douleur,
05:51 et le fait de commencer un nouveau tournoi avec ce retour d'un gars
05:54 qui a mis du temps à revenir, mais qui est là.
05:56 Moi, je me dis que cette équipe-là, des qualités, un bon sélectionneur.
06:01 Mais il n'y a qu'un krach offensif aujourd'hui en Italie, c'est Chiesa.
06:04 C'est clair.
06:05 Je veux dire, la Nationale avec ou sans Chiesa,
06:08 ce n'est pas du tout la même chose.
06:09 Et d'ailleurs, les dix dernières minutes,
06:10 où tu n'as plus un seul joueur capable de gagner un contre un,
06:12 de prendre le ballon, d'accélérer, etc.,
06:14 tu le payes, parce qu'en fait, les joueurs,
06:17 ils ont tout de suite rendu le ballon à l'adversaire.
06:19 Donc, tu donnes cette impression d'extrême supériorité ukrainienne,
06:22 alors qu'en fait, elle a été aussi provoquée par toutes les pertes de balles italiennes.
06:26 Alors, un mot déjà sur les Ukrainiens,
06:27 parce que c'est absolument sans danger leur domination.
06:32 C'est-à-dire que même quand ils sont dans les dernières minutes,
06:34 à part effectivement ce centre-là,
06:36 ils ont beaucoup de mal à aller dans la surface.
06:39 Ça, c'est un point.
06:40 Et l'autre, c'est de dire que ce sélectionneur-là, lui aussi,
06:45 tu insuffles de la trouille à tes joueurs quand tu sors.
06:48 Quand tu fais entre équine et skamaka,
06:50 tu fais comprendre avec tueur Kieza,
06:51 tu fais aussi comprendre que tu vas mettre et de la tête pour skamaka,
06:54 et du physique, et du pivot, plus que de la créativité.
06:58 Donc, tout ça, ça influe aussi sur le fait de jouer plus bas,
07:02 reculer, et de ne plus jouer aucun ballon de manière offensive.
07:06 Je ne sais pas, parce que moi, je le trouve logique,
07:08 le changement de skamaka,
07:09 mais je n'aurais peut-être pas sorti Raspadori,
07:11 j'aurais sorti Zagnolo, qui est passé encore à côté totalement,
07:14 sans surprise.
07:16 Mais le changement de Kieza,
07:19 c'est qu'il estime qu'il n'a plus rien dans les jambes,
07:21 mais deux minutes avant, il fait encore une action décisive côté gauche.
07:23 C'est ça, c'est le seul qui, dans cette deuxième période,
07:26 où il ne se passait plus grand-chose.
07:27 Mais oui, c'est pas loin,
07:31 parce qu'il faut être clair, il faut être honnête.
07:36 Avant que je le revoie encore et encore,
07:38 mais moi, j'ai bien le sentiment qu'il y a penalty pour l'Ukraine.
07:41 Oui, oui.
07:42 Et donc, tu es à la 92e minute et c'est pas même.
07:45 C'est un coup de grâce.
07:47 Un coup de grâce, mais ce qui est curieux dans ce cas,
07:50 c'est l'absence d'appel à la VAR.
07:52 Parce que s'il y a le moindre doute, ça veut dire que là, il n'y a pas de doute.
07:54 Ils ont peut-être checké quand même.
07:55 Oui, ils ont checké, donc a priori,
07:57 pour eux, pas besoin de le montrer à l'arbitre.
08:00 [SILENCE]

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