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Jeanne Mas sera au Casino de Paris en février prochain pour fêter 40 ans de chansons ! L'occasion de reprendre ses anciens titres devenus incontournables mais aussi ceux de son dernier album « Phosphore #2 ».

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Transcription
00:00 - Absolument Lucie, avec un immense plaisir. Bonjour Jeanne Masse.
00:02 - Bonjour.
00:03 - Joyeux anniversaire.
00:04 - Merci, pourquoi ?
00:05 - Parce que, je vais vous dire pourquoi.
00:07 Parce que vous serez où les 15, 16 et 17 février prochains Jeanne ?
00:11 - Exact.
00:11 - Vous serez au Casino de Paris pour fêter, alors j'ai vérifié, vos 40 ans de carrière.
00:16 - 40 ans de chansons je dirais.
00:17 - 40 ans de chansons, le premier tube c'était 84 toute première fois, on est d'accord ?
00:21 - Exact.
00:21 - Alors vous allez Jeanne, évidemment chanter des chansons de votre nouvel album,
00:25 dont on va parler dans quelques instants, mais aussi vos tubes incontournables des années 80.
00:29 Je vous propose un truc Jeanne, on va voir quelques extraits de l'époque avec ces tubes
00:33 qui n'ont pas pris une rythme qu'on adore et vous me direz en toute sincérité,
00:36 le rapport que vous entretenez avec ces chansons.
00:39 J'ai l'impression que c'est "Je t'aime moi non plus".
00:40 Alors le medley et on en parle juste après.
00:42 Regardez Jeanne Masse.
00:43 [Musique]
01:06 [Musique]
01:24 Jeanne, alors les yeux dans les yeux, j'ai l'impression que c'est "Je t'aime moi non plus" avec ces chansons.
01:29 - Non c'est que du "Je t'aime".
01:30 - C'est vrai ?
01:30 - Ah non, le "moi non plus" il n'y a pas.
01:32 - Parce que vous aviez dit, Jeanne, je suis un peu là, vous êtes casée dans le glorieux passé des années 80.
01:37 C'est-à-dire qu'il vous embête c'est qu'on vous cantonne, qu'on vous laisse.
01:39 - Oui voilà, mais ça n'a rien à voir avec mes chansons.
01:41 Moi j'adore ces chansons-là, elles me permettent encore aujourd'hui d'exister.
01:44 Mais c'est vrai que lorsque je reviens sur le devant de la scène
01:48 ou que je reviens pour défendre aussi bien un nouvel album qu'un livre,
01:52 on me ramène toujours au passé, ce qui est un petit peu déstabilisant
01:56 parce que j'ai l'impression qu'aujourd'hui je n'existe pas.
01:58 Que je n'existe que clouée dans ce passé des années 80.
02:02 Et voilà, mais c'est ça qui me désole souvent.
02:06 Mais sans ça, mes chansons, non, je les aime.
02:08 - Bon, on va évidemment parler de cet album, ce nouvel album, dans quelques instants.
02:11 On va quand même rappeler que vous avez reçu deux victoires de la musique
02:15 au cours des années 80, révélation de l'année, meilleure interprète féminine de l'année.
02:19 Vous avez été la première artiste française à avoir rempli Bercy,
02:23 artiste féminine française à avoir rempli Bercy.
02:26 Et pourtant, vous dites, Jeanne, que derrière le succès, tout n'était pas si beau.
02:30 C'est quoi ? C'est une déferlante ? Ça a été dur à gérer ?
02:33 - Derrière le succès, déjà, il y a une grande solitude.
02:37 Il faut dire ce qu'il y a parce qu'en fait, vous êtes totalement exposé
02:41 et qu'à l'arrière, vous n'avez pas vraiment d'existence.
02:44 Ce qui n'est pas un problème parce que finalement, j'attendais ça depuis très longtemps.
02:47 Mais c'est vrai qu'il y a le contre-coup.
02:51 Il y a la fatigue, il y a les critiques, il y a la peur aussi
02:55 que tout s'arrête.
02:57 - Le succès fait peur, la notoriété, la popularité, c'est écrasant ?
03:01 - C'est écrasant ? Non, je ne peux pas dire que ce soit écrasant
03:04 parce que c'était trop beau et il fallait que je le vive.
03:08 Non, mais c'est vrai qu'en fait, ce qui est douloureux,
03:12 c'est quand il n'y a plus tout ce succès-là,
03:15 où d'un seul coup, on sent comme une espèce d'étrange vide.
03:19 - Ça, c'est les années 90 ? - Voilà.
03:21 - C'est quoi, c'est du vide ?
03:23 - C'est un espèce de vide, mais qui moi, a été compensé
03:26 par la naissance de mes enfants.
03:28 Donc, je suis passée d'un statut à l'autre et donc, je n'ai pas souffert.
03:33 Mais c'est vrai qu'après, c'est compliqué de revenir.
03:37 - Quelques souvenirs, Jeanne, s'il vous plaît, évoqués par des photos.
03:41 Si je vous montre Alicante et Rome, ça vous évoque quoi, ces deux villes ?
03:45 - Alors, Alicante, pas grand-chose, même si j'y suis née.
03:47 - Ça, vous êtes née en Espagne, à Alicante ?
03:49 - Oui, voilà, je suis née en Espagne, à Alicante.
03:51 Par contre, Rome, c'est une partie de mon adolescence, de ma jeunesse.
03:55 - Vous avez décidé d'aller habiter à Rome, vous étiez post-adolescente, c'est ça ?
04:00 - Oui, voilà, j'avais 17 ans.
04:02 - Et vous en a gardé un souvenir merveilleux de Rome ?
04:05 - Oui, tout à fait, ça a été vraiment une ville qui m'a tellement aidée,
04:08 qui m'a tellement apportée des gens fabuleux, que pour moi, Rome reste
04:12 cette partie essentielle de ma vie et je suis encore sensible
04:15 aux chansons italiennes et tout ça, qui me font pleurer.
04:18 - J'ai découvert, en préparant votre venue, que vous aviez failli décrocher
04:22 un rôle incroyable au cinéma, mais était meurtrière.
04:25 - Exact, j'étais à Rome.
04:27 - Voilà, rôle endossé par Isabelle Adjani, mais vous étiez pressentie.
04:30 - Exact, j'avais fait les essais avec Jean Becker et par la suite,
04:36 évidemment, je n'ai pas été retenue, ce qui est normal,
04:39 puisque face à Adjani, c'est... voilà.
04:41 - En tout cas, vous aviez déjà été pressentie, c'était quand même
04:44 super glorieux et super intéressant.
04:47 Vous étiez, Jeanne, très amie avec cet artiste-là, Daniel Balavoine.
04:52 Cette chanson, c'est vrai que vous... qu'est-ce que vous lui avez dit
04:57 quand vous l'avez entendue, vous chantez cette chanson, Daniel Balavoine ?
05:00 - On était en studio, on travaillait sur mes chansons et il s'est assis au piano
05:06 et il m'a fait écouter, donc, tous les cris, les SOS, et je lui ai dit
05:11 "C'est magnifique, je la veux pour moi", il m'a dit "Non".
05:14 - Donc vous lui avez dit, en gros, "Donne-la-moi, donne cette chanson,
05:16 vous avez senti le potentiel de cette chanson".
05:18 - Oui, je la veux dans mon album, il m'a dit "Non".
05:20 - Il l'a gardée pour lui. - Pardon ?
05:22 - Il l'a gardée pour lui. - Il l'a gardée pour lui, il l'a très bien fait.
05:24 Le meilleur interprète de cette chanson, c'est toujours Daniel.
05:26 - Et vous aimiez sa sensibilité, son talent, Daniel Balavoine ?
05:29 - J'aimais tout en lui, son aura, c'est vrai, sa sensibilité, son tempérament,
05:35 cette force qu'il avait, c'était quelqu'un d'exceptionnel et d'extraordinaire.
05:40 - Cet album, nouvel album, s'intitule "Phosphore",
05:44 on l'entendait, évidemment, en début de cet entretien,
05:47 donc ce medley des années 80, que vous allez chanter au Casino de Paris,
05:50 mais vous allez aussi chanter des chansons issues de ce nouvel album.
05:54 Vous signez "Parole et musique", Jeanne, vraiment,
05:56 et je voulais vous féliciter parce que, c'est vrai que vous le dites,
05:58 c'est vrai qu'on a tendance tous à vous cantonner,
06:01 à avoir du mal à vous imaginer en dehors de ces tubes énormes,
06:05 parce qu'ils ont été formidables, ces tubes,
06:07 mais là, vous avez du tube potentiel, chère Jeanne.
06:10 - Merci. - Je vous le dis humblement,
06:11 par exemple, il y a la chanson "Phosphore", écoutez quelques notes de "Phosphore".
06:15 - Album, Jeanne, très électronique. - Très électronique.
06:27 - Vous avez eu envie comme ça, vous vous êtes dit "j'ai envie de ça en ce moment".
06:30 - Oui, je me suis dit "de toute façon, tu n'as rien à perdre,
06:33 donc vas-y, fonce et fais exactement ce que tu as envie de faire,
06:37 dans la folie que ça peut même représenter,
06:39 d'où "Enephosphore", qui est quand même assez psychédélique,
06:42 et d'autres chansons dans une grande sensibilité,
06:45 comme "Les Fleurs", comme aussi "Dernière Sangue",
06:48 et voilà, donc en fait, j'ai lancé, les fans ont réagi,
06:54 et m'ont dit "on aime ce titre".
06:58 - Le "Vla, Dernière Sangue", là aussi c'est du tube, écoutez.
07:01 - Assiste, n'oublie pas que tu existes, alors insiste.
07:11 - L'inspiration vous vient comment Jeanne ?
07:14 - Je ne saurais pas l'expliquer, je pense que je suis possédée à un moment,
07:18 et je me mets à écrire, c'est Boudini, que je ne peux pas m'arrêter,
07:22 j'ai passé des nuits, des jours, des après-midi, enfermée dans mon studio,
07:26 à tout créer. - Américain ?
07:28 - Oui, aux Etats-Unis. - Parce qu'on rappelle que vous vivez toujours aux Etats-Unis.
07:31 - Oui, tout à fait. Et en fait, ça vient à moi,
07:36 et je rentre comme en trance, sur une autre dimension,
07:40 et c'est là que sont nées les chansons, et en fait, j'avais aussi cette envie de danser.
07:45 Je trouve que la danse, on a tellement besoin de danser,
07:49 et cet album, on donne envie de danser. - Ah ça, je vous confirme.

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