• l’année dernière
Elle va révolutionner les greffes d'organes et elle est Stéphanoise ! Chloé Devillard est docteur en biotechnologies et porte le projet Genesis qu'elle compte bien développer à Saint-Etienne.
Elle recherche des associés et des locaux pour cette idée qui pourrait bien changer la face de la santé dans les prochaines décennies : produire un organe vivant, sans avoir à attendre fébrilement pendant des années, parfois toute une vie, sur une liste d'attente.

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Transcription
00:00 Quasiment 8h moins le quart sur France Bleu Santé.
00:02 Tiens, on parle santé avec votre invitée David.
00:04 Oui, on voyage dans le futur ce matin avec ce qui sera peut-être une réalité pour la médecine de demain,
00:09 fabriquer des organes vivants à partir d'une imprimante 3D pour ensuite les greffer sur des patients.
00:14 On va tout vous expliquer avec celle qui porte ce projet, elle est stéphanoise.
00:18 On est très content de l'accueillir ce matin sur France Bleu.
00:20 Bonjour Chloé de Villars.
00:21 Bonjour, merci beaucoup de m'accueillir.
00:23 Avec plaisir.
00:24 Si vous nous écoutez ce matin et que vous avez vécu pour vous, pour vos proches,
00:28 une grève d'organe ou l'attente d'une grève, on attend vos appels.
00:31 Maintenant 0477 10010, ce sera intéressant de discuter avec vous et avec Chloé de Villars.
00:37 Genesis, c'est votre projet.
00:40 Chloé de Villars, c'est l'idée de créer un organe en imprimante 3D.
00:44 La subtilité, c'est qu'on va prélever des cellules du futur greffé pour fabriquer ce nouvel organe.
00:49 Quel est l'intérêt ?
00:50 C'est l'intérêt d'éliminer toute forme de rejet lorsqu'on va greffer un organe.
00:59 Dans le projet Genesis, on va directement récolter les cellules chez le patient via une biopsie.
01:09 C'est vraiment une petite opération minime.
01:11 Ensuite, les cellules du patient, on va les cultiver en laboratoire pour qu'elles se développent un peu.
01:19 Ensuite, on va pouvoir les utiliser directement pour reformer l'organe à greffer du patient.
01:25 Comme l'organe fabriqué sera fait à partir des cellules du patient, il n'y aura plus de problème de rejet.
01:33 Ce qui est une des causes principales pour les patients greffés d'une grève encore dans les 10 années post-grève.
01:43 Il y a quasiment encore 50% des opérés qui rejettent leur greffe au bout de 10 ans.
01:48 Ces cellules, on les mélange avec des biomatériaux naturels ?
01:53 Oui, tout à fait.
01:54 Nous, on a utilisé des biomatériaux naturels.
01:57 Ce qu'on appelle par biomatériaux naturels, c'est ce qu'on va retrouver dans le corps humain.
02:03 C'est très accepté par le corps humain.
02:05 C'est principalement du collagène.
02:07 Notre corps est fait principalement de collagène, donc ça va parfaitement bien avec.
02:12 On va mélanger les petites cellules du patient avec ces biomatériaux naturels.
02:17 Ensuite, on va, grâce à l'imprimante 3D, créer des couches, superposer couche par couche,
02:25 comme l'impression 3D de plastique, sauf que là, c'est des biomatériaux avec des cellules vivantes.
02:31 On va imprimer couche par couche des petites cellules mélangées aux biomatériaux.
02:37 Ça va nous former en 3D l'objet, comme un cœur par exemple, en 3 dimensions.
02:43 Vous vous donnez plusieurs années, peut-être même plusieurs dizaines d'années pour arriver à bout de ce projet ?
02:50 Oui. C'est vrai que c'est un projet assez conséquent.
02:54 C'est un projet qu'on appelle Deep Tech, c'est-à-dire qu'on a besoin de pas mal de fonds pour pouvoir le développer.
03:01 Il y a énormément de recherches et de développement à faire avant d'arriver à un produit sur le marché.
03:08 Donc là, pour la création d'un cœur 100% créé par nos soins en laboratoire,
03:16 on estime à une dizaine d'années avant de réussir à faire les premiers tests sur l'homme.
03:21 Et on vous écoute d'ailleurs sur ce projet de grève d'organe.
03:26 Vous êtes un donneur engagé, vous nous appelez 04-77-10-0010.
03:30 Vous avez bénéficié également d'une grève.
03:32 Venez nous raconter votre réaction à ce projet, votre expérience en nous appelant 04-77-10-0010.
03:38 Il y a eu beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux à ce projet qu'on a partagé depuis la fin de semaine dernière.
03:44 Gabrielle nous dit "c'est incroyable cette avancée en recherche sur les grèves".
03:47 "Bravo, c'est une véritable révolution".
03:49 Martine dit "c'est fantastique".
03:51 Michel dit "il faut vraiment aider ce fabuleux projet".
03:54 Et Emilienne nous dit "si c'est possible, c'est trop bien".
03:57 C'est vraiment possible ?
03:58 Oui.
03:59 C'est pas, j'allais dire, pardonnez-moi, un truc de savant fou ?
04:02 Non, non, c'est la principale réaction quand je parle de ce projet,
04:08 c'est vraiment comme de la science-fiction qui arrive un peu là en réalité.
04:13 Mais j'ai fait ma thèse là-dessus où je me suis spécialisée notamment dans la création de tissus vivants vascularisés.
04:21 Et c'est largement possible et j'y crois vraiment à 200%.
04:26 Là avec toutes les technologies qui sont en train de se développer,
04:30 tous les scientifiques qui commencent à chercher pas mal de solutions par rapport à ça,
04:36 on a une communauté vraiment qui s'agrandit de plus en plus.
04:39 De plus en plus de personnes veulent investir dans des projets comme ça.
04:42 Donc c'est vraiment, je suis très très optimiste sur le fait qu'on puisse y arriver un jour.
04:48 Et je vous propose d'écouter une autre réaction, celle de Christiane Nicolas.
04:51 Elle a fondé une association qui milite pour le don d'organes,
04:54 l'association Morgan du nom de son fils qui lui est décédé en septembre 1997.
05:00 Il était en attente d'une grève de cœur dont il avait besoin.
05:03 Une grève qui n'est jamais arrivée.
05:04 Écoutez sa réaction quand on lui a parlé de votre projet.
05:07 Ce serait un pas extraordinaire. Presque le pas sur la lune.
05:11 Tous les gens qui sont en attente de grève, tout de suite ça leur donnerait un beau mot de cœur en disant
05:16 "ben voilà, je suis pas obligé d'attendre que quelqu'un meurt".
05:18 Alors il y a tout l'aspect technique, financier, administratif de votre projet
05:22 mais il y a la révolution symbolique que ça induirait.
05:26 Vous en êtes consciente de cet engouement que ça crée ?
05:30 Alors au tout début c'est vrai que quand on développe ce projet en laboratoire
05:35 on n'a pas forcément tout cet aspect vraiment directement patient
05:39 mais là de plus en plus on commence à en parler, à en développer
05:44 donc c'est vrai que, en tout cas j'imagine et j'espère que ça va vraiment susciter de l'intérêt
05:51 et que des personnes vont pouvoir aider ce projet pour toutes les patients
05:57 en attente d'une grève qui devient vraiment de plus en plus...
06:01 enfin c'est une pénurie d'organes très croissante d'année en année
06:06 donc il faut vraiment trouver une solution
06:08 et je pense que la fabrication d'organes sur mesure peut être vraiment quelque chose de très formidable.
06:15 Et ça peut susciter des vocations, pourquoi pas ?
06:17 Parce que vous cherchez aujourd'hui des associés, des partenaires, c'est très important
06:21 et vous voulez le faire ici chez nous à Saint-Etienne ?
06:23 Oui tout à fait, donc là pour l'instant je suis toute seule sur ce projet Genesis
06:28 donc je cherche mes associés, mes co-fondateurs
06:31 donc d'autres personnes scientifiques, des chercheurs
06:35 qui porteraient toute la partie plus scientifique au laboratoire
06:40 et bien sûr après tous les associés pour un peu développer la marque
06:46 le produit, l'entreprise et aller directement vers les patients
06:51 demander vraiment si ça a un intérêt et un peu s'orienter
06:55 mais pour l'instant je cherche encore mes collaborateurs, mes associés
06:59 sur Saint-Etienne principalement
07:01 Donc ça c'est quelque chose...
07:03 Pour les Etats-Unis c'est plus facile on dit souvent aux Etats-Unis de mettre ça en place
07:05 C'est vrai, c'est plus facile parce qu'il y a beaucoup plus d'attrait peut-être pour ce genre de technologies
07:11 ils sont très avancés, très ouverts par rapport à ça
07:15 mais moi c'est vrai que ça me tient vraiment à coeur étant stéphanoise
07:18 de développer ça sur la région
07:20 donc voilà, là je tente vraiment au maximum pour le développer ici
07:26 Et ça nous tenait à coeur de mettre en valeur ce projet ce matin
07:29 on se rappellera, vous êtes venue sur France Bleu Saint-Etienne Noir
07:32 quand vous aurez le prix Nobel peut-être dans quelques années
07:35 on vous le dit avec le sourire en tous les cas
07:37 ça suscite une véritable attente
07:39 et on renvoie sur notre site internet
07:41 pour en savoir un petit peu plus sur votre projet
07:44 et puis lire, écouter les réactions des familles qui sont vraiment très enthousiastes
07:49 Merci d'avoir été avec nous ce matin Chloé
07:51 Merci à vous, bonne journée
07:53 Et interview, vous le savez, à retrouver sur francebleu.fr

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