En première ligne des tempêtes Ciaran et Domingos en Bretagne début novembre, les sapeurs-pompiers ont accueilli France Bleu Breizh Izel ce jeudi 16 novembre à la caserne de Châteauneuf-du-Faou. Au micro, le chef de centre Thomas le Loupp et de la commandante Virginie Jouan.
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00:00 on va dire j'étais dans le coeur de l'action puisque j'étais d'astreinte
00:02 cette semaine au moment de la tempête.
00:05 Alors justement au moment de la tempête il a fallu vous rendre comme beaucoup de gens
00:09 à aller bosser parce que à 5 heures du matin vous deviez prendre votre service ?
00:13 Oui tout à fait j'étais appelé dans la nuit pour rejoindre l'état-major pour faire des missions voilà et donc on a mobilisé
00:22 tous les personnels pour faire face à cette situation exceptionnelle.
00:26 Et donc la route entre Plougastel et Quimper a dû être assez compliquée ?
00:29 Tout à fait c'est deux nuits il y avait encore du vent, il pleuvait,
00:32 quelques naufragés de la route, pas de réseau et beaucoup d'arbres donc du salum
00:37 à 40 à l'heure sur la justement la nationale 165.
00:41 Thomas Leloup, vous comment vous avez vécu cette nuit de la tempête Kéran ?
00:45 Alors cette nuit je l'ai vécu ici avec le personnel.
00:48 Il nous avait été demandé par la direction d'avoir du personnel posté au centre de secours à un effectif minimum de quatre
00:56 pompiers et si nous étions huit à être là, les quatre qui étaient prévus initialement et puis
01:01 trois autres personnes plus moi qui habitons un petit peu en campagne
01:04 par anticipation et parce qu'on sait comment ça va se passer
01:07 on préfère venir dormir ici, se préparer plutôt que de faire comme Virginie
01:12 sur les petites routes de campagne devoir éviter les arbres pour répondre aux sollicitations.
01:16 Alors l'anticipation ça a évidemment été le mot d'ordre parce que les bulletins météo
01:20 confirmant l'arrivée de cette tempête vous aviez pu vous préparer en amont ?
01:24 Alors ici on s'est préparé à deux niveaux. Le premier niveau au niveau des sapeurs-pompiers avec différents
01:29 consignes, messages de commandement qui nous sont envoyés toutes les douze heures dans ces situations là.
01:34 Et un deuxième niveau avec les élus locaux
01:37 dans le cadre du plan communal de sauvegarde.
01:40 Avec monsieur le maire nous avons réalisé quelques réunions en amont
01:44 et nous avions décidé que si la situation était celle que nous avons connue
01:48 tout le monde ne sera pas tiré sur le centre de secours car c'est le seul bâtiment
01:52 public on va dire sur Châteauneuf qui possède un groupe électrogène et qui peut être connecté.
01:56 Alors on imagine le jeudi matin plus d'électricité, plus de téléphone, plus internet.
02:01 Alors comment ça s'est passé concrètement ici ?
02:03 Alors avec monsieur le maire qui a passé une grosse partie de la nuit avec nous,
02:06 on a fait quelques reconnaissances les trois heures du matin. On s'est rendu compte que ça allait être compliqué.
02:10 Notamment quand on a vu la ligne 20 000 volts qui alimente la commune était par terre et que forcément
02:16 le retour à l'électricité allait être un petit peu long. On a pris la décision très très vite dans la nuit
02:20 de poursuivre ces reconnaissances et de s'installer ici.
02:23 Donc on a sorti les véhicules, on a essayé de cloisonner un petit peu le bâtiment et de se préparer
02:29 à recevoir la population, recevoir les demandes et bien évidemment assurer nos missions de secours.
02:33 Bah oui parce qu'évidemment sans électricité, sans téléphone, les gens venaient directement ici à la caserne ?
02:38 Ah oui naturellement les gens sont venus là. C'est un bâtiment qui est reconnaissable, il est en plein centre-bourg.
02:42 Effectivement les gens du coin
02:45 savent qu'ils vont trouver certainement un interlocuteur pour exposer leurs difficultés.
02:49 Et puis la première intervention que nous avons réalisée c'est une infirmière libérale parce que c'est une profession qui est très très tôt sur les routes
02:55 comme les livreurs de journaux et qui a rencontré des difficultés et qui nous a demandé de prendre des gens en charge.
02:59 Virgile Jouan, comme ici à Château-Neuf, beaucoup beaucoup de pompiers du Finistère étaient mobilisés. En moyenne je crois
03:06 chaque jour c'est entre 300 et 400. Là quasiment trois fois plus, plus de 1100 personnes étaient disponibles chez les pompiers du Finistère.
03:14 Tout à fait, 1100 donc c'est trois fois plus que l'habituel
03:18 sachant qu'on a eu jusqu'à 400 sapeurs-pompiers du Finistère engagés simultanément sur des opérations de secours.
03:23 Plus on a bénéficié aussi de renforts extra-départementaux
03:27 donc
03:30 120 sapeurs-pompiers de la zone ouest mais également une trentaine de militaires des formations de la sécurité civile
03:37 avec des moyens lourds de travaux publics qui ont aidé les agents du conseil départemental et des routes à dégager les voies.
03:45 Alors évidemment
03:46 les dégâts auraient été, notamment humains, auraient été plus importants. On déplore évidemment le mort de la société
03:53 Enedis. Sinon trois blessés pour les pompiers, c'est un moindre mal ?
03:57 Alors tout à fait, le bilan exact
03:59 pendant la tempête c'est trois blessés légers dont un sapeur-pompier qui se rendait à la caserne.
04:04 Donc c'est faible au vu de l'événement exceptionnel
04:08 mais ça s'explique aussi par la prise de conscience et l'alerte
04:12 qui a été donnée d'une part par Météo France mais aussi par FR Alert, c'est à dire quand on reçoit un message dans la zone
04:18 dangereuse et là donc les gens ont suivi les consignes et c'était de nuit donc ça a bénéficié
04:24 à ce bilan plutôt faible au niveau de la tempête.
04:27 Rapidement, s'il y a vraiment un enseignement à retirer de cette tempête, ça serait lequel ?
04:32 Bah un enseignement c'est de se préparer, toujours se préparer
04:39 pendant la crise c'est la solidarité puisque c'est du local qui va se mettre en place pour aider les gens et puis
04:44 et puis c'est l'élan de solidarité que je retiendrai qui a eu sur le département fortement impacté et surtout le Finistère.
04:51 Virginie Jouan, merci beaucoup. Thomas Leloup également. La caserne pour l'instant est ici en centre-ville, elle doit déménager courant
04:57 2026, elle sera située où à Châteauneuf ?
04:59 Alors il y a un projet de reconstruction qui démarre, on en est aux premières réflexions sur les plans.
05:06 Un terrain a été acquis par la commune et donc va se situer un petit peu plus haut sur la commune, près d'un hypermarché.
05:11 Merci beaucoup Thomas Leloup, Virginie Jouan de nous accueillir ce matin sur France Bleu, Brésil Zelle et France 3 Bretagne.