Benjamin Pereney

  • l’année dernière
Benjamin Pereney, directeur général Aflokkat

Category

🗞
News
Transcript
00:00 - Pierre René, bonjour. Avec la création en Corse de cette école d'ingénieurs en robotique et intelligence artificielle,
00:08 vous répondez à une demande ou vous créez une offre ?
00:11 - Eh bien Roland, c'est un peu les deux, puisque le projet Mira a été initié par une démarche d'entrepreneur,
00:21 puisque ça fait des années qu'on travaille avec des entreprises du domaine du numérique et qui nous ont contacté assez naturellement
00:26 quand ils ont eu besoin d'aller plus loin dans la construction de programmes de haut niveau en informatique.
00:32 Et quand on travaille sur la création d'une école d'ingénieurs, on est obligé de se projeter à 10 ans.
00:38 Donc on a essayé avec eux d'avoir une démarche prospective sur les compétences dont ils auraient besoin à long terme.
00:43 Donc on a associé ensuite un deuxième cercle d'entreprises plus industrielles.
00:47 Et c'est comme ça qu'on a travaillé sur l'intelligence artificielle et la robotique.
00:52 On ne pensait pas qu'intelligence artificielle, puisqu'on a commencé à travailler sur ce sujet-là il y a maintenant 3 ans,
00:56 on ne pensait pas que l'intelligence artificielle aurait ce boom aussi rapide à ce moment-là.
01:01 Alors quelles sont les entreprises qui sont venues frapper à votre porte ?
01:06 Les premières entreprises sont des entreprises du domaine du numérique.
01:10 Ça a été Good Barber, la Citex, Agence Informatique et d'autres.
01:16 Puis ensuite, on a élargi le périmètre aux entreprises industrielles comme Corse Composite Aéronautique, PCM et d'autres.
01:23 Et puis on s'est dit que les entreprises de Corse, il fallait aussi aller chercher des entreprises internationales.
01:29 C'est comme ça qu'on a signé des partenariats avec ST Microelectronics et ST Lantis.
01:33 Cette école d'ingénieurs sera accessible tout de suite après le bac.
01:36 Elle a donc été accréditée en faveur de votre organisme de formation, une structure privée.
01:41 La question s'était d'ailleurs posée, je crois, à l'amorce du projet.
01:44 Est-ce que ce n'est pas le rôle de l'enseignement public supérieur d'assurer ce type de formation ?
01:49 Vous savez, Aflocat avant que d'être un établissement privé, c'est un établissement d'enseignement supérieur fondé par Descorses pour la Corse.
01:59 Et cette question de l'enseignement privé, finalement, elle ne se pose que chez nous,
02:05 puisque l'enseignement supérieur privé, il existe partout en France et il existe même partout dans le monde.
02:11 La question qui se pose de mon point de vue, c'est de savoir si cette formation, elle a un impact sur le territoire
02:18 ou si elle répond à un besoin du territoire.
02:20 Aflocat a été accrédité par la commission des titres d'ingénieurs,
02:24 qui dépend du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche,
02:27 donc on a une accréditation qui vient d'un ministère public, pour délivrer cette formation.
02:31 À titre d'exemple, je vais vous parler d'une école partenaire qui s'appelle Lestia,
02:36 qui est un établissement privé qui a été fondé il y a 30 ans au Pays basque
02:39 et qui aujourd'hui est à l'initiative d'une technopole qui abrite un peu plus de 100 entreprises,
02:45 dont une partie a été fondée par des anciens étudiants de Lestia.
02:49 Et aujourd'hui, personne ne se pose la question de savoir s'ils sont publics ou privés,
02:52 l'important c'est l'impact qu'ils ont eu sur leur territoire.
02:54 - Alors, c'est l'un de vos chevaux de bataille, vrai pour le territoire,
02:58 et vous souhaitez avec votre école d'ingénieurs Mira, c'est son nom,
03:02 endiguer la fuite de la matière grise corse.
03:04 Alors, pour situer, quel est le potentiel de candidat que vous souhaitez capter ?
03:08 - Alors, il y a plusieurs choses, vous avez raison Roland.
03:13 Effectivement, on a 35% des bacheliers qui quittent la Corse
03:16 pour aller poursuivre leurs études sur le continent.
03:18 C'est encore plus élevé puisqu'on monte à 50,5% des bacheliers
03:21 quand on se concentre sur les bacheliers qui ont une mention très bien.
03:25 Mais les objectifs de Mira, c'est bien sûr de proposer une formation alternative
03:30 à ces étudiants qui partent sur le continent, mais c'est aussi, on l'a déjà dit,
03:34 de contribuer au développement économique du territoire
03:36 par l'implantation de nouvelles entreprises sur le territoire,
03:38 de soutenir le développement de ces entreprises,
03:39 mais aussi de faire venir des talents sur le territoire
03:43 et d'attirer des jeunes venus d'ailleurs aussi.
03:46 À titre d'exemple, pour la première année, on voudrait accueillir 25 apprenants
03:52 et progressivement, on voudrait faire augmenter ce nombre de places disponibles
03:59 pour arriver à une soixantaine de places d'ici une dizaine d'années.
04:01 - Alors, vous l'avez dit, vous voulez ouvrir, on va dire, à l'extérieur,
04:05 cette école avec un rayonnement méditerranéen.
04:08 D'ailleurs, le M de Mira évoque cette dimension méditerranéenne que vous visez.
04:15 Alors, concrètement, il reste une petite minute.
04:19 Comment cette formation qui ouvrira ses portes en septembre 2024 va-t-elle s'articuler ?
04:24 - Alors, tout simplement, cette formation, on l'a dit, elle est post-bac,
04:31 donc elle est accessible directement après le bac, elle va durer cinq ans.
04:34 Les deux premières années se font sous format initial,
04:37 à partir de la troisième année, il y a la possibilité de le faire en alternance.
04:40 Mais surtout, ce qu'on va apprendre à ces jeunes élèves ingénieurs,
04:44 c'est à programmer des robots.
04:46 Aujourd'hui, des robots, la robotique, c'est pas "Irobot",
04:49 c'est des robots, il y en a partout.
04:51 Votre smartphone peut être apparenté à un robot,
04:55 votre frigo connecté qui vous donne votre liste de courses, c'est un robot.
04:59 Et aujourd'hui, la robotique, on pense souvent soit à la robotique industrielle,
05:02 soit à la robotique domestique, mais la robotique que nous, on vit,
05:04 c'est la robotique professionnelle, c'est-à-dire la robotique
05:06 qui s'adresse au PME, au TPE, et au grand groupe, mais de façon plus marginale.
05:12 Ce qu'on veut leur apprendre, c'est finalement, un robot d'usine,
05:14 il sait faire des choses, comment est-ce qu'on peut le reprogrammer
05:17 pour qu'il corresponde aux besoins de ces entreprises locales ?
05:20 Et quand on parle robot, on pense notamment à la filière aéronautique ?
05:24 Tout à fait, et CorsComposite est en train de travailler
05:30 sur la robotisation de leur parcours,
05:32 et ça a été un de nos soutiens très importants dans ce projet.
05:35 Merci Benjamin Peyreney d'être venu à nos studios ce matin.
05:38 Je le rappelle, vous êtes le directeur général de l'organisme de formation à Flocat,
05:42 qui vient de recevoir l'accréditation du ministère de l'Enseignement supérieur
05:47 pour la création à la rentrée prochaine,
05:49 d'une école d'ingénieurs en robotique et intelligence artificielle.
05:52 Bonne journée à vous.

Recommandée