Le Belge, c’est un magicien, il te rend les choses les plus joyeuses complètement déprimantes. Lisa ne déroge pas à la règle.
Retrouvez la chronique de Lisa Delmoitiez dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter
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AmusantTranscription
00:00 Mais il y en a une qui n'est pas d'accord, c'est Lisa Del Moitié !
00:02 Non, non, non, elle n'est pas d'accord !
00:04 Courage !
00:06 Nous, on s'en va !
00:08 Bonne chance Madame !
00:10 Parce que vous, Lisa Del Moitié, l'album symphonique, vous ne l'auriez pas fait comme ça ?
00:13 Si !
00:15 Non, non, je n'aurais pas fait comme ça.
00:17 Déjà, dans mon cas, j'ai l'impression de revisiter mes plus grands succès.
00:21 C'est peut-être un peu prématuré.
00:23 Visite-les déjà une première fois, Lisa, vous voyez ce que ça donne.
00:26 Et puis surtout, en matière d'hommage, je ne sais pas si vous le saviez Bernard,
00:29 mais il y a vraiment deux écoles.
00:31 Soit un artiste revisite son oeuvre lui-même, comme vous, soit il est comme moi.
00:35 Moi, je ne suis pas comme vous Bernard, je me compare plutôt à Jean-Jacques Goldman ou à Claude François.
00:39 Mais le jour venu, mon hommage, je veux que Matt Pokora s'en occupe.
00:43 Imaginez Matt Pokora qui reprend mes plus grands succès,
00:47 une version R'n'B de ma célèbre chronique intitulée "Les gars, on se branle trop".
00:51 Je vous la conseille Bernard.
00:53 Une version R'n'B, ce sera incroyable.
00:55 Et surtout, imaginez la Corée !
00:57 (rires)
00:59 - On imagine, oui.
01:01 Tout le monde à l'image.
01:03 - Ce que je veux dire, c'est que mes blagues ne méritent pas d'être reprises avec un orchestre symphonique.
01:07 De plus, pour mes blagues vraiment nulles, j'ai Nagui aux percussions.
01:10 Vous verrez, j'en ai glissé une ou deux.
01:12 Elle n'est jamais bien, ça va.
01:14 Mais vous Bernard, vous revenez avec "Métamorphose",
01:17 un album de version symphonique de vos morceaux les plus iconiques.
01:20 Et vous publiez aussi un ouvrage dans lequel vous revenez sur vos voyages,
01:23 intitulé "Écrire sur place".
01:25 Et voilà, ça nous fait un point commun Bernard.
01:27 Moi aussi, j'écris sur place.
01:29 - Ici, là, vous écrivez là.
01:31 - J'avais essayé d'écrire mes chroniques en conduisant,
01:33 mais je finissais toujours par écrire un constat d'accident.
01:35 Ce ne sont pas des chroniques très intéressantes.
01:37 (rires)
01:39 Alors, après, la cymbale serait bien tombée.
01:41 Mais, je me suis dit, il est trop tôt pour me rendre hommage,
01:44 comme dans votre album Bernard,
01:46 mais il n'est peut-être pas trop tôt pour vous parler de mes voyages.
01:48 - Ben oui, c'est possible.
01:50 - Je vous jure, il n'est pas trop tôt. Au moment où je vous parle, on est déjà à la moitié de la chronique.
01:52 - Voilà, mine de rien, le temps file quand on raconte n'importe quoi.
01:54 (rires)
01:55 Donc, dans votre livre Bernard, vous nous emmenez dans des contrées aussi exotiques que Haïti,
01:59 la Jamaïque ou encore Metz.
02:01 Vous y avez assisté à la fin de la scéderurgie,
02:04 et ça a nourri votre engagement dans la lutte ouvrière,
02:06 avec des chansons comme "Les mains d'or".
02:08 Moi, mon premier voyage, c'était exotique aussi,
02:10 c'était la mer du Nord.
02:12 J'ai assisté à la version belge de "Vacances à la plage",
02:14 et ça a nourri ma dépression.
02:16 (rires)
02:18 Deux "origin stories" différentes.
02:20 Le belge, c'est un magicien, il te rend les choses les plus joyeuses,
02:22 complètement déprimantes.
02:24 Tu mets "Coquillage et crustacés" dans son chapeau, il te ressort "Austin" de la Toussaint.
02:26 Tu lui mets le cinéma, Spielberg, les pop-corns, Sharon Stone qui fait du "manspreading",
02:30 il te ressort les "Frères Dardennes".
02:32 Tu lui mets l'humour, les clowns, Coluche, Jim Carrey,
02:34 il te sort "Lisa Desmoitiers" et Fanny Ruet.
02:36 C'est pas un pays, c'est une machine à rendre tout glauque.
02:38 (rires)
02:40 Je vous raconte même pas ce que le belge te ressort quand tu lui donnes des enfants.
02:42 Il gâche vraiment tout.
02:44 - S'il te plaît.
02:45 - Un autre voyage qui vous a marqué Bernard, c'est la Jamaïque.
02:47 On connaît votre amour du reggae.
02:49 Moi je suis jamais allée en Jamaïque, mais je suis allée dans les Caribes, j'ai visité Cuba.
02:53 Alors Bernard, c'est qui le plus communiste de nous deux ?
02:55 Le aucun, c'est le communisme, tout le monde a l'égalité.
02:58 (rires)
03:00 Très intriguant, Cuba, très très intriguant.
03:02 Les gens ont leur poule, leurs chevaux, ils courent pas comme nous.
03:06 Après faut pas idéaliser, mais le retour en terre capitaliste fut brutal pour moi.
03:10 J'ai pris un vol de nuit et le matin même j'étais de retour dans mon petit bureau.
03:13 J'ai chialé, puis j'ai démissionné.
03:15 Donc voilà, après j'ai un petit peu rejoint la lutte, finalement, comme vous camarades.
03:18 Après dire que tu rejoins la lutte ouvrière le jour où t'as plus de boulot,
03:21 c'est comme dire que t'es écolo le jour de ton rentrée de permis.
03:23 Ça manque un peu de conviction, c'est un peu opportuniste.
03:25 Mais ça m'a servi, Cuba, je vous le recommande.
03:28 Juste un conseil, évitez le cigare cubain à jeun.
03:31 Tu mixes ça à une semaine de haricots rouges et à mon colon européen.
03:35 Je parle de mes intestins, pas des vilaines habitudes de mes ancêtres.
03:38 (rires)
03:39 C'est le carnage.
03:40 Si vous avez l'occasion de visiter le mausolée de Che Guevara, Bernard, ça vaut la peine.
03:45 Enfin, il paraît, moi j'ai rien vu, j'ai passé la visite sur les chiottes.
03:48 Voilà, peut-être qu'on bouche le matin, mais toute l'après-midi c'est au bord des lèvres qu'il y a eu le cigare.
03:53 (rires)
03:54 Voilà, je crois que vous aurez compris pourquoi on ne va pas coller un orchestre symphonique derrière mes chroniques.
03:59 Tout au plus, vu cette dernière blague, un petit instrument avant.
04:02 (rires)
04:03 Merci, Isabel Moitier.
04:06 Elle se permet tout, y compris sur scène.
04:08 Absolument, ce sera la nouvelle scène à Paris le 21 novembre.
04:11 Et sachez qu'à Bruxelles, vous pouvez le sacher.
04:14 Un jeudi sur deux.
04:16 Au King's.
04:17 Très bien.