Interview CEO Le Fourgon

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00:00 Bonjour Angélique Valèze, journaliste pour le magazine Capital.
00:03 Nous sommes sur l'événement BIG aujourd'hui de BPI France avec Charles Christory,
00:08 le cofondateur de l'entreprise Le Fourgon, qui est une start-up dédiée à la consigne de verre
00:15 et qui a eu hier soir la chance de recevoir le prix EY, Ernst & Young,
00:20 de la start-up de l'année pour le Nord de la France.
00:23 Alors j'imagine que la fierté qui est le thème du congrès aujourd'hui, ça vous parle.
00:27 Qu'est-ce que ça fait d'avoir ce prix hier soir et qu'est-ce que ça représente Le Fourgon aujourd'hui ?
00:32 Oui, on est très fiers de l'avoir reçu parce que concrètement, ça fait deux ans et demi qu'on existe
00:38 et on avait cette ambition de se dire, on peut apporter une façon plus durable de consommer à domicile
00:44 en évitant de subir ses déchets, d'avoir une poubelle qui se remplit plus vite qu'elle ne se vit,
00:49 ce qui était vraiment nos expériences à nous trois, à Maxime et Stéphane, qui sont aussi les cofondateurs.
00:54 Et donc après deux ans et demi, on a quasiment 40 000 familles aujourd'hui qui sont clientes
00:58 et on a commencé cette étape de la généralisation d'une consommation plus durable.
01:04 Et la deuxième grosse fierté, c'est nos équipes.
01:07 Parce que clairement, l'ambition qu'on a, on ne peut pas la faire à trois.
01:10 On est quasiment 300 personnes aujourd'hui et sans elles, on n'aurait pas su faire ça.
01:14 Et donc ce prix qu'on reçoit hier soir, il est génial parce que, évidemment, c'est nous qui le recevons,
01:18 mais parce qu'on est entre guillemets les cofondateurs, mais c'est les équipes qui le méritent.
01:23 Sans elles, sans chaque livraison bien effectuée, sans chaque bonne préparation,
01:27 l'offre dédiée qu'on a, ça ne marcherait pas.
01:29 Alors 300 personnes, 19 villes où vous êtes présents, vous livrez des bouteilles de bière, des boissons, du lait,
01:38 un peu comme le laitier à l'ancienne.
01:40 Qu'est ce que vous apportez de plus aux consommateurs qui passent, qui décident de passer au verre en consigne ?
01:47 On apporte un super service.
01:48 Le livreur de lait ou le brasseur de l'époque, ils faisaient ce service de livraison et de récupération.
01:53 Donc nous, on a repris ces codes là.
01:55 Donc déjà, il y a vraiment le service de ne pas aller s'embêter, faire ses courses dans un supermarché un samedi matin.
02:01 Il y a des gens encore qui font ça, je crois.
02:02 Bien sûr, et de plus en plus.
02:04 Mais pour porter des choses d'ourde.
02:06 Voilà.
02:07 Et donc, on apporte vraiment ce service déjà de praticité.
02:10 Et ce qu'on a vraiment changé par rapport à ce métier ancien, finalement, c'est la digitalisation du service.
02:16 En quelques clics, on peut commander sur l'application.
02:19 On se fait livrer le jour même.
02:21 On a une livraison gratuite dès 20 euros d'achat.
02:23 Très rapidement, on a quelqu'un de sympa qui arrive avec le sourire.
02:27 Et puis, si on n'est même pas chez soi, on peut laisser les caisses devant la maison.
02:31 Alors, c'est quand même de la galère parce que ça veut dire.
02:36 C'est quand même une galère.
02:37 La consigne, ça veut dire des caisses.
02:39 Ça veut dire garder les bouteilles, ne pas les perdre.
02:41 Est ce que vous avez un bon taux de retour ?
02:43 Et est ce qu'il n'y a que des gens ultra responsables qui achètent chez vous ?
02:47 Est ce qu'il faut avoir quand même ?
02:50 Quel est le profil de vos consommateurs ?
02:52 C'est vrai qu'il y a une idée reçue.
02:53 C'est galère.
02:54 Ça va me prendre de la place, etc.
02:56 Je dis en fait, non, pas du tout.
02:57 Est ce qu'en réalité, la caisse, elle remplace la poubelle.
03:02 Les bouteilles de nos clients étaient divisées par deux ou par trois.
03:05 Donc, il y a une vraie.
03:06 Il y a un vrai impact direct.
03:07 Après, c'est assez simple.
03:08 Finalement, on a un roulement qui se met en place.
03:09 On va combiner deux caisses de 12 bouteilles.
03:12 La semaine d'après, on va en consommer une.
03:15 On en rendra une. On en reprendra une autre.
03:16 Donc, il y a un roulement qui se met en place et il y a un vrai jeu.
03:19 Moi, je le vois avec mes enfants à titre personnel qui vont le matin
03:22 récupérer une bouteille de jus en mettre une.
03:24 Ils disent t'as vu papa, c'est bien.
03:26 On n'a pas fait de déchets.
03:27 Il y a une vraie conscience qui s'installe au fin des familles.
03:30 Et pour la première fois, ils disent sur le sujet du réchauffement climatique.
03:33 On est tous un peu démunis.
03:35 C'est à dire que ça nous dépasse.
03:37 Certains disent on a beau être français, c'est la Chine.
03:39 Attendez, on va demain recommencer par le foyer.
03:42 Et avec le fourgon, on permet de jouer ça là dessus.
03:44 Donc voilà. Et en fait, on a hyper simplifié.
03:46 Les gens qui testent nous disent mais j'aurais dû le faire depuis longtemps.
03:50 En fait, les gens y reviennent.
03:51 Est ce que quel est le taux de retour que vous avez?
03:54 Je n'ai pas répondu sur le tournoi. Le taux de retour de 97%.
03:57 Donc, les gens rapportent 97% des bouteilles qu'ils ont achetées chez vous.
04:02 Est ce que du coup, c'est un système réellement vertueux?
04:04 La consigne par rapport à une bouteille en plastique qu'on va jeter une fois
04:07 et qui ne part pas au recyclage?
04:12 Alors voilà, très peu recyclage.
04:14 C'est un peu le problème, c'est que même moi, j'ai été effaré.
04:17 Il y a deux ans et demi, quand on a lancé, on a commencé à s'intéresser
04:19 vraiment aux ACV, aux analyses du cycle de vie des produits et des contenants.
04:23 Et on s'est rendu compte qu'une bouteille,
04:26 le plastique en France, c'était 26% de réel recyclage.
04:30 Qu'une bouteille en plastique, quand on mettait une tonne de plastique
04:33 et qu'on voulait le recycler, on en perdait 30% de matière à chaque cycle.
04:36 Donc, en fait, il y a un modèle où sans arrêt,
04:38 on est obligé d'aller chercher de la matière neuve.
04:40 Le recyclage, finalement, est une toute petite chose
04:43 de la masse de plastique qui est consommée dans le monde.
04:45 Et donc, quand on compare aujourd'hui les choses de manière très, très, très claire,
04:50 on en sortira dans quelques jours notre ACV officiel qui a été réexpertisé globalement.
04:56 La conclusion de cette ACV?
04:57 La conclusion, c'est trois utilisations d'une bouteille réemployée en verre.
05:01 Et des trois utilisations, on est meilleur qu'une bouteille en plastique.
05:04 Malgré le nettoyage, malgré la circulation des camions,
05:08 malgré ceux qui ne rapportent pas.
05:10 Si, dès qu'on a rapporté trois fois, dès qu'elle a circulé,
05:14 voilà, dès qu'elle a eu trois cycles, trois nettoyages,
05:16 on est meilleur en empreinte carbone que le plastique.
05:18 Ça reste plus cher?
05:20 Non, ça ne l'est pas du tout, parce qu'aujourd'hui,
05:22 on a la plupart de nos prix sont alignés avec celui du supermarché.
05:24 Donc, on est consommé chez le fourgon, c'est pas consommé plus cher.
05:28 Par contre, il y a un petit truc, c'est qu'on doit juste rajouter 10 centimes
05:31 ou 20 centimes en plus qu'on récupère lorsqu'on rend les bouteilles et les caisses.
05:35 Donc, il y a ce qu'on appelle la circularité, une forme de caution,
05:38 ce qu'on a la consigne.
05:40 Et c'est ça qui nous permet vraiment d'avoir ce taux de retour,
05:42 parce qu'évidemment, si les bouteilles, on ne les récupère pas.
05:45 Le verre est plus lourd. Le rebroyer, ça coûte beaucoup d'énergie.
05:48 Donc, le nettoyage très peu et le transport, c'est évidemment une très,
05:52 très faible part de l'émission.
05:54 Est ce qu'on a le bon réseau aujourd'hui de nettoyage?
05:58 Est ce que vous avez des entreprises de nettoyage partout dans vos 19 villes
06:01 ou est ce que parfois le verre part plus loin, trop loin?
06:04 Est ce qu'on manque de ce maillage là?
06:07 Alors, ce qui est génial lorsqu'on a lancé le fourgon,
06:09 c'est qu'on n'était pas les seuls à se dire il faut qu'on change notre façon de consommer.
06:13 Et effectivement, il y a des entreprises de nettoyage dans le Nord de la France,
06:15 je pense à Ola Consigne ou Boutabou dans l'Ouest.
06:19 Je ne vais pas tous les citer, mais dans chaque région, on les a.
06:21 Et Boutabou, d'ailleurs, vient de gagner le prix de la start up aussi sur l'Ouest.
06:24 Donc, on aura une petite concurrence nationale dans quelques jours.
06:27 Ou un partenariat. Voilà un vrai partenariat. Mais on est très heureux.
06:30 Et donc, on a une vraie force, une vraie filière qui se met en place,
06:35 qui permet vraiment de dégager l'emploi. On est 300 personnes chez le fourgon.
06:39 Ces sociétés là, c'est des dizaines d'emplois aussi.
06:42 Donc, il y a des milliers d'emplois autour du réemploi.
06:44 Il y a une vraie souveraineté aujourd'hui qu'on a parce que les bouteilles,
06:48 on arrête d'acheter de la matière première qui vient d'ailleurs.
06:51 Finalement, la bouteille reste circulaire en France et c'est moins cher
06:54 parce qu'on en revient vraiment au prix derrière.
06:56 Le nettoyage coûte moins cher que la bouteille neuve.
06:58 Donc, pour tous les producteurs qui se posaient un peu la question
07:02 il y a deux ans et demi, aujourd'hui, ce n'est plus du tout un problème
07:04 parce que l'énergie est montée et ils se disent finalement,
07:06 je préfère nettoyer plutôt que de racheter une bouteille neuve.
07:09 Les marques vous accompagnent ?
07:10 Quelles sont les marques qu'on peut trouver sur le fourgon aujourd'hui ?
07:13 Énormément de producteurs locaux. 60% de nos ventes, c'est du local.
07:17 Le jus local, la bière locale. Donc, on a vraiment cet axe là.
07:22 Par contre, on a de plus en plus de grandes marques qui commencent à se dire,
07:24 il faut qu'on y aille. On peut les citer ?
07:26 Oui, alors il y a les marques historiques qui étaient toujours présentes
07:28 en café, hôtel, restaurant. Coca, Evian, San Pellegrino pour les marques très connues.
07:34 Et il y en a plein d'autres qui commencent.
07:36 On a des discussions avec Nestlé de manière très avancée, par exemple.
07:39 On espère d'ici la fin de l'année avoir les premiers produits Nestlé
07:43 qu'on connaît tous en supermarché sous leur groupe marque
07:45 et qui arriveront, j'espère, en produits réemployables qu'on pourra distribuer.
07:49 Est-ce que vous êtes rentable ?
07:51 Alors, c'est la grande question. Est-ce que ça gagne de l'argent ?
07:55 On est rentable sur notre premier site qu'on a lancé il y a deux ans et demi,
07:58 celui de Lille. On est Lillois à la base.
08:01 Et les autres sont un peu plus récents parce qu'on en a lancé 18 autres,
08:04 mais le deuxième n'a même pas deux ans.
08:06 Et donc, il faut environ deux à trois ans pour rentabiliser un site.
08:09 Et donc, les courbes nous montrent qu'on va y arriver.
08:12 Pour l'instant, on s'accroche et on se fait financer pour ça.
08:15 D'accord. Et donc, c'est rentable avec le temps.
08:18 Vous trouvez des familles et ça pèse quoi ?
08:20 C'est quoi l'ambition de ce marché ?
08:22 Vous êtes quelques concurrents. Je pense à La Tournée.
08:24 Vous êtes le fourgon. On voit quelques acteurs se développer.
08:27 Ça pèse quoi ce marché de la consigne aujourd'hui en France ?
08:30 Ça reste une micro niche ou ça peut devenir important ?
08:34 Si on réfléchit en parc de marché uniquement de la consigne,
08:38 ça reste très faible par rapport à la consommation en France.
08:40 Si on prend le secteur juste de la boisson en France, c'est 30 milliards.
08:44 Donc, comment ça accélère sur l'alimentaire ?
08:47 Je crois que l'alimentaire, c'est 100 milliards, 100 milliards avec la boisson.
08:49 Donc, on épinose dans tout ça.
08:52 Mais ce qu'on a fait en deux ans et demi avec très peu de moyens,
08:54 en vue des moyens de la grande distribution et des gens qui font le plastique,
08:58 il y a de quoi espérer que demain, on puisse faire un milliard de chiffre d'affaires.
09:02 Alors, ils ont 10 ans et je pense qu'on y arrivera.
09:05 10 milliards pour l'ensemble des acteurs de la consigne ?
09:07 Un milliard pour nous. C'est notre ambition.
09:09 Et j'espère que pour la consigne, nous, on a monté cette boîte
09:11 pour essayer d'offrir un avenir un peu plus beau,
09:14 un peu plus dans l'espoir, on va dire, que ce qu'on vit dans les médias aujourd'hui.
09:19 Le réchauffement climatique va tous nous toucher.
09:21 Et donc, si demain, la consigne est partout dans tous les supermarchés
09:25 et qu'on a pu être l'acteur qui a embarqué tout ça,
09:28 on a beaucoup de concurrents qui nous copient.
09:29 C'est génial parce qu'on les considère plus comme des confrères, d'ailleurs.
09:33 Et si ça revient partout, on aura gagné une petite victoire
09:36 et on pourra se concentrer sur autre chose.
09:37 Donc, dans 10 ans, 10 milliards pour le marché, un milliard pour vous.
09:40 Oui, j'espère 100 milliards, en fait, que 100% du marché dans 10 ans soit au réemploi.
09:44 C'est vraiment ce qu'on souhaite.
09:46 Et nous, on se défie sur le service, sur la qualité d'exposition.
09:50 Et je pense que notre marque, qui plaît beaucoup à nos clients.
09:53 Souhaitons-le alors. Merci beaucoup d'être venu, en tout cas.
09:56 Bonne journée. Merci beaucoup. Bonne journée.

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