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00:00 - Heureux pas matin ! - Vous devriez écrire un livre Vincent.
00:04 - Oui, ça va être très bien.
00:05 C'est pour les gens qui ne savent pas écrire, pour ceux qui ne savent pas lire.
00:08 - Nicolas Caro, le livre du jour justement ce matin.
00:12 Vous nous parlez d'un livre en quête un peu particulier.
00:15 - Un grand livre signé Caroline de Bodina, chef de la Marion.
00:18 L'auteur est romancière et journaliste et c'est donc un récit, mais écrit avec style
00:21 et les techniques du roman.
00:22 Et alors le sujet ? Il y a un indice dans le titre, Demain dès l'aube.
00:26 - Victor Hugo, le poème.
00:27 - Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai, vois-tu, je sais
00:31 que tu m'attends.
00:32 J'irai par la forêt, j'irai par la montagne, je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
00:36 Et à la fin du poème, on comprend, il se rend sur une tombe, déposer des fleurs,
00:40 celles de sa fille Léopoldine, morte noyée quelques années plus tôt.
00:43 Caroline de Bodina a passé près d'un an en immersion dans le secteur des pompes funèbres
00:47 et elle s'est tuée à la tâche.
00:48 Elle a fait tous les métiers de la mort, surtout elle a voulu montrer ce et ce dont
00:52 on ne parle jamais.
00:53 - C'est un livre reportage ?
00:55 - En un sens, mais complètement subjectif et avec le style et la drôlerie de Caroline
00:58 de Bodina.
00:59 Humour noir, évidemment très utile en ces circonstances, ça commence comme ça.
01:03 J'ai toujours préféré les enterrements au mariage, les éclaboussures du bonheur
01:06 me rasent, les trémolos du « oui, il me laisse de marbre », je ne sais jamais comment
01:10 me saper autrement qu'en veuve italienne, ce que je ne suis pas.
01:13 Et voilà comment elle nous embarque.
01:15 On la suit pour aller chercher les défunts, assister aux soins des thanatopracteurs, border
01:19 les capitons de mise en bière, comme elle l'écrit, s'asseoir à l'arrière des
01:22 corbières, ouvrir des sépultures, sceller des pierres tombales, suivre cette humanité
01:27 qui rebute le commun des mortels.
01:29 Le premier jour, elle ne fait pas la maligne du tout.
01:31 Heureusement, elle s'est incrustée chez Pascal Caton, le chef d'une entreprise du
01:35 côté d'Orléans.
01:36 C'est lui qui se charge de toutes les mauvaises nouvelles depuis des années dans sa famille.
01:39 Un type rassurant, elle ne l'a jamais vu avec une tête d'enterrement, dit-elle.
01:43 Il se trouve qu'il aime beaucoup son métier, mais il raconte quand même que dans un dîner,
01:47 quand il dit ce qu'il fait, les visages se ferment et la moitié des convives ne lui
01:51 serrent pas la main en partant.
01:53 Et les employés entendent tout le temps « je ne sais pas comment vous faites, moi je ne
01:56 pourrais pas ». Il faut bien que quelqu'un le fasse.
01:58 Pascal veut que Caroline y aille doucement, par étapes, qu'elle ne se retrouve pas
02:02 avec un traumatisme.
02:03 Ça n'a rien d'anodin.
02:04 Et effectivement, il y a des moments terribles où elle reste sans voix, les jambes en coton.
02:10 Et nous aussi, c'est les montagneurismes, mais aussi des instants d'humanité pure
02:14 et donc, étrangement, des moments très drôles aussi.
02:17 Mais ça, c'est grâce à l'humour et au gaffe parfois de Caroline de Bodina qui signe
02:20 en fait une sorte d'hymne à la vie.
02:23 Son livre, donc, « Demain dès l'aube » chez Flammarion.
02:27 Les sorties ciné de la semaine, Lauré Cholléva, on commence avec un film ovniesque.
02:32 Eh oui, on va rester dans la thématique puisque ça s'appelle « Vincent doit mourir ».
02:36 C'est un film de genre de Stéphane Castan avec Karim Leclou.
02:39 Le pitch, il est assez génial.
02:41 Imaginez que du jour au lendemain, tous les gens qui croisent votre regard sont pris d'une
02:45 soudaine envie de vous tuer.
02:46 C'est ce qui va arriver à Vincent, un garçon sans histoire qui va se retrouver agressé
02:50 dans sa vie quotidienne.
02:51 Et je peux vous assurer d'ailleurs qu'il va s'en prendre plein la figure jusqu'à
02:53 se faire frapper par des enfants ou même devoir combattre dans une fosse sceptique.
02:57 Ça fait combien de temps pour toi que des gens veulent te tuer ?
03:01 Putain, mais t'es qui ?
03:03 Faut qu'on se casse !
03:07 Ça n'a pas l'air très drôle comme film, non ?
03:09 Non, alors bizarrement oui, quand même.
03:11 Ça surfe avec du burlesque.
03:13 Il y a plusieurs genres, du thriller paranoïaque, du film de zombies à la Carpenter et même
03:17 de la comédie romantique car quand même dans ce chaos ambiant, il y a quand même
03:21 Vincent qui va trouver l'amour puisque l'amour, il va triomphe.
03:25 Il y a quelqu'un qui ne veut pas le tuer.
03:27 Laurie, un autre film qui vous a beaucoup touché cette semaine.
03:31 Un film européen, le petit blond de la casse basse d'Alexandre Arcadi, le réalisateur
03:34 de l'Union sacrée ou encore du Grand Pardon, qui livre un film très personnel, inspiré
03:39 de son propre roman dans lequel il revient sur la naissance de sa passion pour le cinéma
03:42 en pleine guerre pour l'indépendance de l'Algérie.
03:45 * Extrait *
04:09 La musique de Jeux Interdits.
04:10 Le film nous plonge aux 7 rues du Lézard, dans un immeuble où règne un joyeux bazar.
04:15 On retrouve Antoine qui vit là avec sa famille, sa maman juive d'Algérie, un papa hongrois,
04:19 ses 4 frères dans un petit 40 mètres carrés, une famille unie qui cohabite dans le respect,
04:23 la solidarité avec tous ses voisins.
04:25 C'est un film sur la nostalgie d'un enfant qui a vu son monde disparaître et un film
04:29 qui prône le vivre ensemble.
04:31 On en a bien besoin.
04:32 Le petit blond de la casse basse, le film d'Alexandre Arcadi et Vincent doit mourir.
04:37 Vos recommandations de la semaine.
04:38 Merci beaucoup Laurie Chollet.