L'actrice de la mini-série de France 2 s'est efforcée de garder son calme sur le plateau de France 5 ce lundi 13 novembre 2023.
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00:00 En juillet 2022, Dino Scala a été condamné par la Cour d'Assise du Nord à 20 ans de réclusion criminelle
00:05 pour 54 viols, tentatives de viol et agressions sexuelles commises entre 1988 et 2018.
00:10 Alice Giraud, le moment du procès a pu être un moment réparateur pour certaines victimes,
00:15 mais pas pour d'autres.
00:16 Et on a même senti de la colère, on l'a entendu,
00:18 chez des femmes qui ont par exemple dit que ça ne représente finalement que 4 mois de prison par victime.
00:23 C'est 54 affaires et c'est 20 ans de prison.
00:25 Oui, c'est une des victimes qui a fait ce calcul, 20 ans de prison, c'est la peine maximale pour un viol aggravé en France.
00:32 Et que l'on ait commis 2 viols ou 56, en fait, c'est le même tarif pénal.
00:37 La sérialité n'est pas prise en compte du tout.
00:39 Non, non, c'est indifférent au nombre de victimes.
00:43 Alors forcément, pour elles, c'est très compliqué.
00:45 Et puis, en même temps, le procès, la justice, c'est imparfait.
00:51 La justice est passée et moi, je crois quand même que j'ai eu le sentiment,
00:56 c'est un sentiment extérieur d'observatrice, que ces femmes, elles étaient sorties du palais de justice
01:01 pas exactement de la même manière qu'elles y étaient rentrées.
01:03 Et on les avait écoutées pour celles qui voulaient parler.
01:08 Et puis, une décision de justice a été rendue, elles ont été reconnues comme victimes.
01:13 Donc, il y a quand même quelque chose qui s'est passé, mais effectivement, c'est imparfait.
01:15 Le chemin à parcourir, il est énorme.
01:17 - Mais vous pensez encore qu'un violeur peut continuer à violer et que ça sera le même tarif
01:21 et que ça a du mal encore à évoluer, à changer ?
01:23 - Evidemment.
01:24 Je veux dire, là, on est en 2023, ça n'a pas changé.
01:26 Je veux dire que c'est quand même fou de se dire, enfin, moi, je trouve, en tant que femme,
01:29 c'est quand même fou de se dire que vous commettiez, non pas que...
01:32 Enfin, un viol, de toute façon, est un crime d'une gravité extrême,
01:34 mais quand un ou 54, c'est pareil.
01:38 Enfin, je veux dire, avec la prédation dont il était capable,
01:40 avec le mode opératoire dont il était capable, c'est ubuesque.
01:45 Ça veut dire que ça n'est pas du tout pris en compte, ce parcours sur la longévité,
01:48 cette prédation permanente sur des majeurs, sur des mineurs.
01:52 Enfin, c'est ubuesque.
01:54 Bien sûr que ça n'avance pas assez vite, mais là, ça va me mettre en colère.
01:57 - Alors là, sur ce point-là, les avocats généraux au procès avaient demandé,
02:00 avaient fait un appel aux législateurs et au gouvernement
02:03 pour qu'on essaie de repenser la loi.
02:05 Pourquoi elle est mal pensée, cette loi ?
02:06 Parce que les lois sur le viol sont assez mal pensées,
02:09 parce qu'elles ont été pensées pendant très longtemps comme des faits pas très graves
02:12 et je pense aussi... - Et pensées par des hommes.
02:14 - Voilà, pensées par des hommes.
02:16 Et si vous prenez l'homicide, on a 50 nuances d'homicide,
02:19 involontaire, avec préméditation, sans préméditation, etc.
02:23 Le viol, c'est viol ou pas viol.
02:25 C'est une pensée juridique qui est assez brute.