L'invité de 7h45
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00:00 - Et notre invité ce matin, c'est Karim Benbryne, c'est le premier secrétaire du parti socialiste en Loire-Atlantique.
00:07 - Bonjour à vous Karim Benbryne, merci d'être dans le studio de France Bleu Loire Océan.
00:11 - Bonjour.
00:11 - 2000 personnes à Nantes devant la préfecture, plus de 100 000 à Paris pour marcher contre l'antisémitisme.
00:16 Hier au moment où on a recensé en France plus de 1000 actes antisémites depuis l'attaque terroriste du Hamas contre Israël il y a un mois,
00:23 cette marche, ces marches étaient nécessaires ?
00:26 - Oui je pense que ces marches à Paris et puis en région étaient absolument nécessaires.
00:31 Vous l'avez dit depuis quelques semaines on rencontre une montée des actes antisémites dans notre pays.
00:37 Il n'est pas acceptable que des gens soient discriminés, soient menacés en fonction de leur religion, en fonction de leur origine.
00:44 Donc il était important que les républicains se mobilisent pour affirmer leur ferme détermination à combattre la haine,
00:50 combattre l'antisémitisme et puis manifester notre volonté d'assurer à tous les concitoyens la possibilité de vivre en sécurité dans notre pays.
00:59 - Vous dites les républicains se mobilisent, le Rassemblement National c'est un parti républicain ?
01:04 - Le Rassemblement National est un parti clairement antisémite.
01:09 Aujourd'hui encore sur les bancs de l'Assemblée Nationale on a des députés issus du Rassemblement National
01:15 qui tenaient des librairies révisionnistes, négationnistes.
01:21 Marine Le Pen est allée à Vienne participer à des balles du 3ème Reich,
01:25 c'est-à-dire rencontre des gens qui sont nostalgiques de l'Allemagne nazie.
01:30 - Mais ils ont manifesté hier et ils se sont associés à cette manifestation à Paris, pas à Nantes mais à Paris.
01:35 - Et donc je vous réponds, pour moi clairement le Rassemblement National est un parti antisémite.
01:40 C'est un parti qui ne partage pas l'ensemble des valeurs de la République.
01:44 - Mais vous avez quand même manifesté aux partis socialistes à côté d'eux à Paris.
01:48 À côté ou en tout cas sous la même bannière.
01:50 - Alors pas sous la même bannière justement, il y avait un cordon, une séparation physique
01:55 entre le cortège des partis de gauche constitué du parti socialiste, du parti communiste, des écologistes
02:00 qui avait clairement signifié que le Rassemblement National n'était pas le bienvenu.
02:10 Pour autant, dans notre République, aujourd'hui, est-ce qu'il faut refuser de mener des combats
02:15 sous prétexte que des partis d'extrême droite viennent parasiter ces combats ?
02:19 J'emploie bien le terme de "parasiter", pour moi c'est un parasitage.
02:23 On l'a vu à Nantes, finalement, il n'y avait pas de représentants de l'extrême droite.
02:29 Je pense qu'on a bien fait justement d'affirmer notre engagement dans ce combat-ci.
02:33 - Est-ce que ça veut dire que vous ne comprenez pas la distance avec laquelle vos alliés de la France insoumise,
02:38 vos alliés depuis les dernières législatives au sein de l'ANUPS,
02:41 cette distance qu'ils ont pris eux, distance qu'ils prennent aussi d'ailleurs sur un autre sujet,
02:47 en refusant de qualifier de terroristes le Hamas ?
02:51 Jean-Luc Mélenchon disait qu'aller à cette manifestation hier,
02:54 c'était afficher un soutien inconditionnel à Benyamin Netanyahou.
02:58 - Alors on a plusieurs points de divergence avec Jean-Luc Mélenchon, vous l'avez cité.
03:04 Au Parti Socialiste, on considère que la libération des otages du Hamas en Israël est un impératif.
03:10 On considère aussi que les bombardements sur les populations civiles à Gaza doivent cesser.
03:16 Et donc l'objet de la manifestation d'hier, c'était pas un objet de politique internationale,
03:23 c'était un objet de politique interne.
03:25 Est-ce qu'on affirme que dans notre pays, il est possible d'être ciblé en fonction de son origine ou de sa religion ?
03:32 Nous, le message qu'on veut faire passer, c'est non.
03:34 Mais ça ne nous empêche pas de nous mobiliser, et on l'a déjà fait,
03:37 pour la population palestinienne, lorsque c'est nécessaire.
03:41 - Quand on entend les institutions juives de France, le CRIF notamment,
03:44 nous dire qu'Israël a le droit de se défendre parce qu'Israël a été attaqué,
03:47 quitte à avoir des "dommages" collatéraux avec les grands guillemets qu'on fait,
03:52 c'est-à-dire des populations civiles, vous vous dites non, vous faites comme les Nations Unies,
03:55 comme Emmanuel Macron, vous dites stop, les civils palestiniens ont assez trinqué de ce drame.
04:00 - Nous, on considère que le président de la République, que l'Union Européenne,
04:03 doit faire une initiative forte sous les trois mots d'ordre suivants.
04:07 Le premier, c'est la libération des otages.
04:09 Le second, c'est l'arrêt des bombardements, le cessez-le-feu,
04:13 pour résorber la situation humanitaire à Gaza.
04:17 Et ces deux points-là, ce sont des points d'urgence.
04:20 Et puis, une fois qu'on aura réglé ces points-là, il faudra reprendre la menée d'un procifice de paix
04:25 en reconnaissance de deux États qui vivent côte à côte et qui ont chacun le droit de vivre dans la sécurité.
04:31 Ce processus de paix, il est au point mort depuis l'assassinat d'Itzhak Rabin,
04:35 après les accords d'Oslo, et bien il est urgent désormais de le relancer.
04:39 - On est le 13 novembre aujourd'hui, il y a huit ans, l'islamisme radical frappait notre pays
04:44 au Bataclan sur des terrasses de bar à Paris.
04:46 Quelques mois à peine après Charlie Hebdo, après Montrouge,
04:49 après l'hyper-Kasher, où c'était évidemment un symbole juif qui était visé,
04:54 huit ans après, rien n'a changé, vous pensez ? L'islamisme continue de prospérer ?
04:58 - Très clairement, la menace qui pèse sur notre pays n'est pas la même que celle en 2015
05:07 au moment des attentats de Charlie Hebdo.
05:10 - À Arras, il y a 15 jours, 3 semaines, il y a eu un...
05:12 - Au Bataclan ! Pour autant, oui, la menace islamiste, les actes terroristes perdurent dans notre pays,
05:19 et bien l'objet de la mobilisation d'hier, c'est d'alerter l'ensemble des classes politiques,
05:24 l'ensemble des citoyens, sur la mobilisation qu'on doit tous avoir pour mener ce combat.
05:28 Alors je ne dis pas que la marche d'hier, elle est suffisante pour régler le problème.
05:31 Bien évidemment non, mais l'objet c'était de donner un signal d'alerte, une sensibilisation,
05:35 pour dire, il faut continuer et il faut rester unis.
05:38 Il ne faut pas qu'on laisse les extrémistes gagner, il ne faut pas qu'on laisse les extrémistes d'extrême droite,
05:42 les extrémistes d'extrême droite islamistes gagner et nuire à l'unité de notre République.
05:47 C'était le message qu'on a voulu faire passer hier.
05:49 - Hier à Paris et à Nantes, où vous étiez quelques 2000 personnes devant la préfecture.
05:52 Karim Benbrahi, merci beaucoup, Premier secrétaire du Parti Socialiste en Loire-Atlantique,
05:55 d'être venu en direct ce matin sur France Bleu, Loire-Océan et France 3.
05:58 - Merci à vous pour votre invitation.