• il y a 2 ans
Dans ce premier épisode de La Bonne Voix, nous recevons Valentin Brouckaert, jeune acteur qui fait ses débuts dans le monde du cinéma. Il nous dévoile les coulisses des tournages, ce qu'on ne dit pas ailleurs et la réalité du métier de comédien.

N'hésitez pas à réagir en commentaires, vos avis nous aident à avancer ! Bon visionnage à toutes et à tous.

00:00 Introduction
00:55 Bande démo
01:10 Cours florent
04:05 Pierre Niney
04:35 Théâtre VS cinéma
06:37 L’importance de l’école
07:20 Le Cid
07:51 L’exercice du drap
09:38 Figuration, silhouette, rôle
10:34 La faute à Rousseau
16:40 Les préjugés du métier d’acteur
20:08 Coeur noir sur Amazon Prime
24:37 OPJ sur France 3
32:52 Les coulisses des tournages
33:40 Sentinelle sur OCS
37:49 Petits secrets en famille sur TF1
39:04 Conseils pour devenir acteur
39:58 La bande démo
42:00 L’équilibre vie-travail
43:12 La réalité des tournages
44:22 Le salaire des débutants
45:27 Envisager l’échec
46:34 Jean Dujardin
47:58 Vincent Cassel sur Astérix
49:14 La chance
52:44 Le film Français de référence
54:15 Le film international de référence
54:37 Alerte mytho
55:48 L’IA dans le cinéma
59:11 Exercice d’acting
1:01:43 Outro

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😹
Amusant
Transcription
00:00:00 Je t'assure que s'il faut que j'attende 30 ans, je vais attendre 30 ans.
00:00:02 Un mec comme Pierre Ninet, il explosait de talent ce garçon.
00:00:05 Nos profs nous disaient qu'il dormait, il s'enfermait dans les cours Florent pour réviser.
00:00:08 Quand tu fais des exercices comme ça, c'est bête, mais en fait ça t'apprend à moins stresser après.
00:00:12 Je suis sur un des rôles principaux d'une série Amazon Prime.
00:00:14 Waouh, ça peut le faire.
00:00:15 Putain, mais c'est pas possible.
00:00:16 Il y a Brad Pitt dans un bar à Paris, tu vois, il faut que j'aille le voir.
00:00:19 Ça a été peut-être le plus beau jour, le plus bel instant de ma vie.
00:00:21 J'en revenais tellement pas, je me suis dit "Waouh, c'est ça les débuts".
00:00:34 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur le premier épisode de La Bonne Voix, le podcast de Speech.
00:00:38 Aujourd'hui, on est en présence de Valentin Broukaert qui a une fiche hallucinée et qui va nous expliquer pourquoi.
00:00:44 Bonjour, je m'appelle Valentin Broukaert.
00:00:47 Merci Speech de me faire venir.
00:00:49 Oui, j'ai une page hallucinée parce que je suis un jeune acteur et je vais vous expliquer les coulisses du métier.
00:00:54 Pour que les gens puissent bien comprendre la situation, toi et moi, on s'est rencontrés au Cours Florent à Paris.
00:01:12 C'est ça.
00:01:13 Et toi, tu as continué dans cette voie.
00:01:15 Je pense qu'on va commencer par parler de ça.
00:01:18 Toi, qu'est-ce que tu gardes des Cours Florent ?
00:01:20 Alors évidemment, au début, tu vois, j'avais cette petite graine qui était dans ma tête, me dire "Putain, j'aimerais bien être acteur, tu vois, en vrai, c'est stylé, c'est trop marrant".
00:01:29 Alors, comment on fait ?
00:01:32 Je n'en savais rien.
00:01:34 Donc, je suis allé me renseigner sur Internet et puis sur Internet, ils te disent de faire une école, tu vois, une école de théâtre.
00:01:40 Puis en haut de la liste, tu as les Cours Florent.
00:01:41 Voilà, c'est l'école la plus connue, elle parle à beaucoup de monde.
00:01:44 Et j'ai décidé de faire le stage d'entrée, c'est un stage d'une semaine.
00:01:49 Tu as fond de texte, voilà, tu as plein de choses à faire.
00:01:51 C'est vraiment que du théâtre, par contre, c'est spécialisé, tu vois, parce que tu as un an.
00:01:55 La première année aux Cours Florent, c'est théâtre, c'est le tronc commun.
00:01:57 Oui, c'est ça.
00:01:58 Donc, j'ai été pris, tu fais ton année de théâtre.
00:02:02 Tu n'es pas obligé de continuer après sur la suite.
00:02:04 Mais donc, j'ai validé ma première année.
00:02:08 Tu peux après choisir si tu veux faire de la comédie musicale, si tu veux refaire théâtre ou faire du cinéma.
00:02:13 Moi, je me suis dit, tiens, on va tenter le cinéma.
00:02:16 On va voir un petit peu comment ça se passe sur un plateau.
00:02:19 On t'apprend les rudiments, tu vois.
00:02:20 C'est ce que tu voulais faire en plus, le cinéma.
00:02:22 Oui, franchement, après la scène, j'ai découvert la scène, si tu veux.
00:02:25 Et c'est vrai que c'est incroyable le sentiment que tu as quand tu as fini de jouer
00:02:28 et que tu as tous ces gens devant toi qui t'apportent de l'amour, qui applaudissent et tout.
00:02:32 C'est un sentiment que tu n'as pas.
00:02:33 Je travaille dans une fromagerie aussi à côté.
00:02:36 Moi, quand je vends mon bout de fromage, on ne m'applaudit pas souvent.
00:02:40 On pourrait pourtant.
00:02:41 On pourrait pourtant.
00:02:41 Parce que c'est un très beau métier.
00:02:43 Tu le fais bien.
00:02:44 Eh oui, mais ça ne marche pas.
00:02:46 Donc, il fallait retrouver ce petit truc de...
00:02:49 Le contact.
00:02:50 Ah putain, le contact, c'est extraordinaire.
00:02:52 Donc ça, si tu veux, je me suis dit, ça m'a conforté dans l'idée.
00:02:55 Je me suis dit, ah oui, OK, pour avoir ce sentiment-là, il faut que je continue là-dedans.
00:02:58 Donc, pour le théâtre, le truc, c'est que c'est en fonction de ton professeur.
00:03:03 Honnêtement.
00:03:04 Oui, c'est ça, parce qu'on nous pose souvent la question de dire,
00:03:07 mais est-ce que les cours Florent, c'est bien ?
00:03:10 Et en vrai, je suis d'accord avec toi.
00:03:11 Ça dépend, vu qu'on a le même prof toute l'année.
00:03:14 Si tu as un bon prof, c'est parfait.
00:03:17 Tu l'apprécies.
00:03:18 C'est incroyable.
00:03:18 Si tu as cette connexion avec ton prof, c'est génial.
00:03:21 Tu vis une année de fou.
00:03:23 Si tu as un professeur qui ne te convient pas, ça va être une catastrophe, je pense.
00:03:26 Et avec le recul, parce que toi, du coup, tu as fait trois ans au cours Florent.
00:03:28 Tu as fait le cursus complet.
00:03:30 Donc, tu as eu trois profs différents, en gros.
00:03:34 Le prof qu'on a eu, qui s'appelait Marc Voisin.
00:03:37 Et alors, je ne sais pas si on a un avis différent sur la question.
00:03:40 Je ne pense pas. Mais pour que les gens puissent resituer.
00:03:44 Donc, lui, il est comédien parce qu'il joue sur scène aussi.
00:03:46 Il est prof au cours Florent depuis un petit moment déjà.
00:03:49 Oui, très longtemps.
00:03:50 Il en a vu passer parce qu'à l'époque, je sais qu'il était dans la même classe
00:03:53 que Gad Elmaleh quand Gad Elmaleh a fait les cours Florent.
00:03:56 Et il a vu passer pas mal d'élèves, dont des mecs comme Pierre Ninet, par exemple.
00:03:59 Pierre Ninet, qui était apparemment d'ailleurs un très bon élève.
00:04:02 Et puis, ce qu'il nous a dit.
00:04:03 Tu te souviens de ce qu'il nous a dit ?
00:04:05 Un jour, il s'était énervé.
00:04:06 Il avait dit...
00:04:08 Il avait dit quoi ? Qu'il n'y avait que Pierre Ninet qui savait tout faire à cet âge là ?
00:04:11 À 16 ans, oui.
00:04:12 Alors que pour que les gens puissent resituer.
00:04:16 Tu l'as vu, le film Whiplash ?
00:04:18 Oui, je l'ai vu.
00:04:19 La musique.
00:04:20 Oui, c'est ça.
00:04:21 C'était le même mec.
00:04:22 Celui qui joue le journaliste dans les premiers Spider-Man.
00:04:25 Et en fait, c'était exactement le même type de personnage.
00:04:28 Je ne sais pas si tu te souviens vraiment de comment les cours se déroulaient.
00:04:31 Il arrivait au début, il était tout calme.
00:04:33 Les cours duraient trois heures.
00:04:34 Et à la fin, il était sur le plateau en train d'hurler
00:04:37 parce qu'on n'arrivait pas à faire les choses.
00:04:38 En fait, on n'arrivait tellement pas à faire les choses
00:04:40 qu'à un moment, nous, ils nous prenaient, ils nous mettaient à part.
00:04:41 Ils jouaient tout seuls.
00:04:42 Voilà, mais il y avait de la tension.
00:04:44 Qu'est-ce qu'elle dit ?
00:04:44 Et là, il faut que tu écoutes.
00:04:45 Si tu es en train de dire "je vais faire des trucs",
00:04:47 d'accord, c'est ce que tu allais faire là.
00:04:48 Alors que si tu écoutes, ce soir-là, ce soir-là quoi ?
00:04:51 Ce soir-là.
00:04:52 Non, ce n'est pas quel soir.
00:04:53 Non mais bravo.
00:04:54 Je ne veux pas marcher.
00:04:55 Voilà, tu as besoin de pousser, c'est ça ?
00:04:57 Non, je marche toujours.
00:04:58 Je me suis toujours relu.
00:04:58 Mais c'était incroyable.
00:05:00 Parce que c'est un immense acteur et d'ailleurs, il y a un truc qui lui donne raison
00:05:04 et qui lui donneront toujours raison, c'est que son fils,
00:05:06 Benjamin Voisin, a eu un César.
00:05:09 Oui, c'est vrai que c'est son fils.
00:05:11 Je ne suis pas très étonné en fin de compte.
00:05:13 C'est le même que le père.
00:05:14 Le père est doté de talent, mais c'est un extraterrestre.
00:05:17 Mais lui, il m'a fait aimer le théâtre.
00:05:20 Et là, je me suis dit "oui, d'accord, pour atteindre ce niveau-là,
00:05:22 il va falloir bosser si tu veux".
00:05:24 On est en plein dedans quoi.
00:05:25 On est en plein dedans.
00:05:26 Après, même si j'ai choisi le côté plus cinéma,
00:05:28 je pense que j'aurais toujours envie de faire du théâtre, grâce à Marc.
00:05:34 Tu ne refuserais pas une opportunité si jamais tu as une pièce qui te plaît,
00:05:38 avec un rôle qui te plaît, tu ne refuserais pas d'aller au théâtre.
00:05:41 Parce qu'il y en a qui refusent.
00:05:42 Il y en a qui ne veulent pas.
00:05:43 Il y en a qui ne veulent que les caméras, que le cinéma.
00:05:44 Après, c'est compliqué aussi.
00:05:45 Au théâtre, il faut bosser sans avoir de résultat au début.
00:05:49 C'est ça en fait.
00:05:50 Et puis, on va se dire les choses aussi.
00:05:52 C'est beaucoup plus, en tout cas dans la tête des gens,
00:05:55 c'est beaucoup plus glorieux d'avoir une carrière au cinéma
00:05:58 plutôt qu'une carrière au théâtre.
00:06:00 Il y a...
00:06:00 - C'est malheureusement en fait.
00:06:02 - Est-ce que tu te souviens de Judith Magre ?
00:06:04 - Judith Magre, ouais, exact.
00:06:05 Incroyable.
00:06:06 Incroyable.
00:06:07 On l'avait vue, elle avait quoi ?
00:06:08 Elle avait 92 ans déjà ?
00:06:10 - Je ne sais même pas si ça se trouve.
00:06:12 Depuis, malheureusement, elle est décédée.
00:06:13 Je ne sais pas, parce que c'était quand même il y a quelques années.
00:06:15 Mais ouais, c'est ça, je crois qu'elle avait 92 ans.
00:06:17 Tu te souviens de ce qu'elle nous a dit ?
00:06:18 - "Ne faites pas du théâtre, ça ne vous rapportera pas."
00:06:21 Et elle, elle avait fait, je crois, 75 ans de théâtre.
00:06:24 - Et voilà, elle était...
00:06:27 C'est une immense actrice, si tu veux, mais...
00:06:28 - Personne ne la connaît.
00:06:29 - Personne, si on dit Judith Magre,
00:06:30 je pense que ça va parler à certains, tu vois.
00:06:32 Mais pourtant, c'est une immense comédienne.
00:06:35 Une immense comédienne.
00:06:36 - Selon toi, en quoi c'est important de faire une école pour commencer ?
00:06:40 - Tu n'es pas obligé de faire une école.
00:06:42 Ça, c'est vrai.
00:06:44 Sauf que ce qui est bien, c'est de construire un groupe d'amis
00:06:49 avec lequel tu as la même passion.
00:06:51 Tu avances avec ce groupe, et puis socialement, c'est vachement mieux.
00:06:55 Tu es un peu un extraterrestre de base.
00:06:58 Faire acteur et en vivre, ce n'est quand même pas facile.
00:07:00 Au moins, tu es avec des gens qui y croient, tu vois.
00:07:02 Donc là, c'est vachement important.
00:07:04 Après, tu verras, au fil du temps, il y en a qui continuent,
00:07:06 il y en a qui arrêtent.
00:07:08 Et oui, parce que ça ne vient pas comme ça.
00:07:10 Mais ce n'est pas grave.
00:07:12 Le projet, il arrive, tant mieux.
00:07:14 S'il n'arrive pas, si tu loupes ton casting, ce n'est pas grave.
00:07:17 Et ça, il faut l'apprendre.
00:07:20 Toi, tu as fait le cursus complet.
00:07:22 Qu'est-ce que tu en retires avec le recul ?
00:07:24 Tout autre que moi,
00:07:31 au seul bruit de ton nom pourraient trembler des froids.
00:07:34 Les palmes dont je vois ta tête aussi couverte
00:07:36 semblent porter écrit le destin de ta perte.
00:07:38 Mais j'attaque en téméraire un bras toujours vainqueur,
00:07:40 et j'aurai trop de force ayant assez de cœur.
00:07:43 À qui vache son père, il n'est rien d'impossible.
00:07:45 Ton bras est un vaincu, mais il n'est pas invincible.
00:07:48 Si tu as un exercice qui t'a marqué au cours Florent,
00:07:54 que tu faisais pendant les entraînements, c'est lequel ?
00:07:56 Il y en a un en particulier qui est extraordinaire.
00:07:59 Et très spécial.
00:08:00 Mais ça te permet un peu de te confronter à toi-même.
00:08:05 On était plein, si tu veux, dans la classe.
00:08:07 Enfin plein, on était une quinzaine, tu vois.
00:08:08 Et en fait, on devait amener un drap.
00:08:10 Pour ceux qui voulaient,
00:08:11 le but, c'était de trouver un monologue,
00:08:14 d'apprendre un monologue,
00:08:16 et de se mettre nu sous ce drap.
00:08:20 Ouais, ok.
00:08:20 T'es nu.
00:08:22 Et de faire ton monologue devant des gens,
00:08:25 ou peu importe, tu peux être juste dans ton coin,
00:08:27 tu fais ce que tu veux, le mieux c'est de le faire devant les gens.
00:08:29 Et en fait, t'as ce sentiment d'être vraiment à poil.
00:08:33 Parce que tu l'es, mais personne ne te voit.
00:08:35 Personne ne te voit, mais t'es vraiment nu.
00:08:36 T'es nu sous ton drap.
00:08:38 Là, tu prends conscience de toi, tu vois.
00:08:40 Tu prends conscience de t'exister vraiment.
00:08:42 Et quand tu fais des exercices comme ça, c'est bête,
00:08:44 mais en fait, ça t'apprend à moins stresser après.
00:08:47 Parce que ça débloque des trucs.
00:08:50 Parce que la prochaine fois que tu vas faire une prise de parole devant des gens ou quoi,
00:08:53 bon, tu es habillé déjà.
00:08:55 C'est déjà ça de bêtis, quoi.
00:08:58 Tu débloques des trucs.
00:08:59 Donc, ouais, ça, c'est un exercice de ouf.
00:09:00 Le drap tout nu, tu fais ton monologue devant des gens.
00:09:03 Le sentiment, il est bizarre, il est spécial.
00:09:05 T'as l'impression qu'ils te voient nu, tu vois.
00:09:07 C'est très intéressant.
00:09:09 Donc, t'as commencé par les cours flouants.
00:09:11 Là, aujourd'hui, vu que c'était il y a 5 ans que t'as commencé,
00:09:16 5 ans, 6 ans, 5 ans, 2017, 2018, donc 5 ans.
00:09:20 Ouais, c'est ça, mais je me considérais pas.
00:09:21 Si tu veux, c'est quand j'ai fini ma formation de 3 ans,
00:09:24 où déjà j'ai appris le plus de choses,
00:09:25 je me suis dit, OK, on va peut-être pouvoir commencer un peu à aller un peu sur le terrain, tu vois.
00:09:29 J'avais fait de la figuration dans pas mal de films
00:09:34 et j'avais vu comment ça se passait.
00:09:35 C'est là où je me suis dit, OK, on va peut-être pouvoir un peu augmenter.
00:09:37 Si tu veux, t'as de la figuration, t'es pas reconnaissable à l'écran, la figuration.
00:09:41 T'es le mec qui passe derrière, t'es le mec en vélo, loin, voilà, t'es flouté.
00:09:45 C'est quoi la différence entre figuration et silhouette ?
00:09:47 La silhouette, tu es reconnaissable, donc tu n'es pas flouté.
00:09:52 Tu vas être ou en arrière-plan, ou être utile.
00:09:54 Par exemple, tu vas avoir une brigade de police, t'as le chef qui parle,
00:09:59 t'es à côté de lui, tu es face cam, on te voit, on te reconnaît.
00:10:02 Après, tu as silhouette parlante, tu vas être le boulanger.
00:10:05 On va te demander une baguette de pain, tu vas dire un euro s'il vous plaît.
00:10:09 C'est trois, quatre mots, c'est ça.
00:10:11 Silhouette parlante et après, tu as le rôle.
00:10:15 Le rôle, le rôle, le rôle.
00:10:18 Et là, t'as du texte, petit rôle bien sûr, après, t'as le rôle principal, secondaire.
00:10:23 Et donc, c'était figuration au début, après, ça a été silhouette.
00:10:27 Ça a été génial parce que quand j'ai commencé à vraiment...
00:10:31 J'ai l'impression d'être vraiment dans le milieu, c'était quand j'ai fait de la silhouette.
00:10:34 J'étais dans une série qui s'appelle La Faute à Rousseau, qui était sur France 2,
00:10:37 qui n'est pas très vieille en final.
00:10:38 Et je faisais partie des élèves de la classe.
00:10:40 Et là, ça a été presque un mois de tournage.
00:10:43 C'était incroyable parce que tu participais vraiment aux scènes.
00:10:47 Tu pouvais intervenir, tu pouvais parler, tu avais des choses à faire.
00:10:50 Tu n'étais pas juste dans ton coin à faire...
00:10:54 Tu participais à la scène.
00:10:56 Tu n'étais pas une plante verte, un arrière-plan.
00:10:58 Et si tu veux, j'aimais tellement participer, enfin, on participait tous.
00:11:02 Et que la réalisatrice s'est vue me voir.
00:11:06 Et elle m'a dit "Valentin, est-ce que tu veux du texte ?
00:11:09 Parce que je vois que tu as envie et que tu as de l'énergie et tout."
00:11:12 Le meilleur cadeau. Je ne sais même pas quoi dire.
00:11:16 "Ah oui, oui, oui, oui, oui, oui, je veux du texte, je veux du texte."
00:11:20 Et elle m'a dit "Ah, il n'y a pas de souci, je réfléchirai."
00:11:23 Je lui ai dit "Merci beaucoup."
00:11:25 Mec, je te jure, j'en revenais tellement pas.
00:11:27 Je me suis dit "C'est ça les débuts ? C'est ça ?"
00:11:31 - "Ouais, ça y est, je commence." - "C'est bon, ça vient, petit à petit."
00:11:34 Je suis rentré chez moi, je me rappelle, on m'a déposé chez moi le soir.
00:11:38 J'avais un sentiment, ce sentiment de bonheur, mais qui ne me lâchait pas.
00:11:42 J'ai vécu, je te jure, une soirée incroyable.
00:11:46 Et puis je le disais à tout le monde.
00:11:48 Naïf !
00:11:50 - Des rushs. - Naïf !
00:11:52 Je le disais à tout le monde "Maman, oui..."
00:11:55 Et puis plus je le racontais, plus je le racontais bien.
00:11:57 "Oui, on va me donner un rôle."
00:12:00 "Regarde bien la photo à Rousseau."
00:12:02 "Ça va cartonner."
00:12:04 - OK, alors, la suite arrive. - Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:12:07 La suite arrive.
00:12:09 Un jour de tournage plus tard, on rient.
00:12:11 Tu ne veux pas déranger une réalisatrice, enfin un réalisateur, tu ne vas pas le voir comme ça.
00:12:15 - Surchargé de taf. - Ça court partout, il y a du monde autour de...
00:12:18 Enfin, tu ne lui parles pas.
00:12:19 Si tu n'as pas quelque chose d'important à lui dire, tu ne lui parles pas.
00:12:21 - Ça s'appelle le respect, en fait. - Oui, oui.
00:12:22 Tu vois, il y a une série, un film, ça coûte tellement d'argent.
00:12:26 Lui, si tu veux, il a de l'argent sur ses épaules, donc ne le déconcentre pas.
00:12:30 Et donc, j'attends un jour, deux jours, trois jours, une semaine,
00:12:32 puis je me dis, on arrive sur la fin du tournage, quand même.
00:12:36 Mais j'ai toujours pas eu de texte.
00:12:38 Alors, je prends mon courage à deux mains, je vois elle court partout.
00:12:42 Adeline Barrault, plus.
00:12:44 Mais une femme incroyable, géniale.
00:12:46 Un amour, vraiment.
00:12:47 Déjà, si elle m'a demandé ça, c'est...
00:12:49 - C'est ma proposée, déjà, c'est extraordinaire. - Non mais bien sûr.
00:12:51 Et donc, je vais la voir.
00:12:52 Comme ça, elle faisait des allers-retours partout, j'ai l'impression...
00:12:54 "Excuse-moi, Adeline, tu m'avais dit que peut-être tu me donnerais du texte,
00:12:59 donc je reviens vers toi pour savoir si c'était encore possible."
00:13:03 Et là, j'ai vu dans ses yeux,
00:13:06 et là, j'ai vu dans ses yeux qu'elle avait complètement oublié.
00:13:10 Elle me fixe comme ça.
00:13:13 "Oui, oui, oui, oui, le texte, eh ben...
00:13:18 Je vais essayer de te trouver un truc."
00:13:19 Elle repart.
00:13:20 Et je me dis, "Waouh, putain, elle a oublié."
00:13:23 Et là, tout s'effondre.
00:13:25 Mais tout s'effondre, évidemment.
00:13:26 T'es matrixé dans un truc où t'arrêtes pas d'y penser.
00:13:29 Puis peut-être que je vais avoir mes premières phrases à la télé, tu vois.
00:13:34 J'ai vu qu'elle avait oublié, et elle revient vers moi une heure après,
00:13:36 elle me dit, "J'ai ta scène."
00:13:39 "Ah, j'ai ta scène, tu vas venir là."
00:13:41 Donc, on était dehors, devant un théâtre.
00:13:44 Et si tu veux, la faute à Rousseau, voilà, c'est des élèves, c'est un professeur.
00:13:47 Et voilà, il arrive des péripéties dans la classe,
00:13:49 et des histoires sur chaque...
00:13:50 Il y a des élèves qui sont les personnages principaux.
00:13:52 Il arrive des histoires sur chaque élève.
00:13:55 Enfin bon, bref.
00:13:56 Moi, je devais être un élève qui arrivait devant le théâtre
00:13:59 et qui demandait à mon prof combien de temps allait durer la pièce
00:14:01 parce que j'avais pas trop le temps.
00:14:02 Bref, c'était un peu de l'impro, mais c'était une belle scène.
00:14:05 Tu vois, j'avais les caméramans qui me suivaient tout le long.
00:14:08 J'arrivais devant le prof, et on entamait la discussion.
00:14:11 En impro, on a fait quatre simples prises
00:14:14 pour avoir un truc sympa, un peu humour et tout.
00:14:17 J'avais pas trop le temps, tu vois.
00:14:21 J'ai trouvé ça génial, et quatre mois après, lors de la diffusion,
00:14:26 le moment est entendu arriver !
00:14:27 - Eh oui ! - Le moment !
00:14:28 Toute la famille est là pour regarder les...
00:14:30 - T'as réuni tout le monde ? - Évidemment, j'ai réuni tout le monde
00:14:33 pour assister à mes premières phrases à la télévision.
00:14:35 Quand même, c'est quand même quelque chose.
00:14:38 Et quand arrive la fin de l'épisode...
00:14:44 - Le générique ? - Le générique...
00:14:48 - Ouais. - Et ben, ils ont coupé toute la scène.
00:14:49 Ils ont coupé toute la journée de tournage, même.
00:14:51 Donc voilà, et ça, ça a été dur.
00:14:53 Ça a été très, très dur.
00:14:54 Et ça, c'est des choses qui arrivent très souvent.
00:14:56 Tout le temps. Mais je le savais pas !
00:14:58 Moi, je me suis dit, on m'a filmé, je vais être dans la série,
00:15:01 tu vois, genre, point barre.
00:15:03 Mais non. Mais en fait, il y a tellement de scènes qui sont coupées,
00:15:06 mais tellement, t'as...
00:15:07 Sur un épisode d'une heure, t'as six heures de rush.
00:15:10 - Eh oui, bien sûr. - Ils doivent tout couper.
00:15:12 Est-ce que tu penses que, du coup, avec le recul,
00:15:14 tu penses qu'elle t'a donné cette scène pour te faire plaisir
00:15:16 parce qu'elle s'en voulait une heure avant de pas t'avoir...
00:15:18 Ou tu penses qu'elle a quand même voulu faire quelque chose
00:15:20 parce que ça a demandé quand même que les techniciens soient en place.
00:15:23 Chaque minute, chaque heure coûte de l'argent à la prod.
00:15:26 Est-ce que tu penses vraiment qu'elle a voulu faire ça pour se racheter ?
00:15:30 - Si elle l'a fait, elle est professionnelle, - Ouais.
00:15:33 c'est que ça pouvait avoir une importance, si tu veux.
00:15:36 - Oui, ben bien sûr. - Évidemment.
00:15:37 Évidemment.
00:15:38 Mais il y a le côté aussi où, moi, j'ai vu dans ses yeux où...
00:15:41 - Oui, elle avait oublié. - Elle s'en voulait.
00:15:43 Mais après, je pense qu'elle m'a dit,
00:15:45 "Valentin, c'est bien ce que t'as fait."
00:15:48 Elle était pas obligée de me le dire.
00:15:49 Elle aurait pu me dire... Elle aurait pu rien dire, en fait.
00:15:52 Elle m'a regardé, elle est venue me voir,
00:15:53 elle m'a dit, "Franchement, c'est bien.
00:15:54 Franchement, c'est très bien."
00:15:55 Donc, bon, j'ai eu ce petit compliment-là, tu vois.
00:15:58 Mais j'ai appris plus tard, en parlant avec des gens du métier,
00:16:02 ils m'ont dit, "T'as été coupé."
00:16:03 "Oui."
00:16:04 "J'ai fait quoi, c'est tout ?"
00:16:06 "Oui, mais c'est normal."
00:16:07 "Ah bon."
00:16:09 - Et d'accord, moi, je l'accepte. - Parce que...
00:16:11 ça arrive à des jeunes comédiens,
00:16:13 mais ça arrive aussi aux plus grands.
00:16:15 Oui, ça arrive aux plus grands, en fait.
00:16:17 Mais moi, je savais pas, ça.
00:16:18 Ça a été la première expérience
00:16:22 où j'ai pris un petit coup de massue.
00:16:24 - Mais il y en a plein d'autres. - Ascenseur...
00:16:26 - Ascenseur émotionnel de fou. - Ouais.
00:16:28 Mais en vrai, il y a...
00:16:30 Parce qu'on parle quand même souvent
00:16:32 du métier d'acteur, toi et moi, de ton quotidien, etc.
00:16:35 Et en fait, ta vie, c'est un ascenseur émotionnel, constamment.
00:16:38 - Constamment. - Je comprends ça à tout moment.
00:16:40 Parce qu'il y a ce truc,
00:16:42 pour que les gens aussi puissent se rendre compte
00:16:43 dans quel état d'esprit tu es et tu étais,
00:16:47 quand on a commencé les cours Florent,
00:16:49 est-ce que tu peux nous en dire plus sur l'état d'esprit
00:16:51 dans lequel t'étais, toi,
00:16:53 quand t'es arrivé à Paris, théâtre, etc.
00:16:56 Et que tu t'es dit "Ok, je veux devenir acteur."
00:16:59 Dans quel état d'esprit tu viens et tu commences ?
00:17:02 Très naïf.
00:17:04 Mais tellement naïf et bête, parce que, honnêtement...
00:17:08 Mais je pense qu'en vrai, il y a beaucoup de gens qui doivent penser ça,
00:17:10 principalement parce que sinon ça ne fait pas rêver.
00:17:12 Moi, je me suis dit, je fais ma formation,
00:17:15 dans trois ans, j'essaie de taper un rôle dans une série,
00:17:18 faire de la pub,
00:17:20 ça va tomber, ça va marcher.
00:17:22 Après, c'est bien d'être positif, ça va le faire en avant.
00:17:25 Mais non.
00:17:27 Mais c'est long, mais c'est tellement long.
00:17:28 Mais moi, je ne savais pas.
00:17:29 Quand on me disait "Ouais, Lucky Knee, il a eu un trou de 11 ans."
00:17:32 Je dis "Mais de quoi 11 ans ? Moi, je n'attendrai pas 11 ans."
00:17:35 "Je t'assure que si."
00:17:37 "Je t'assure que s'il faut que j'attende 30 ans, je vais attendre 30 ans."
00:17:39 Et puis des exemples.
00:17:41 En fait, je ne sais même pas s'il y a un exemple
00:17:44 d'un mec qui a vraiment,
00:17:46 ou d'une fille, qui a percé du jour au lendemain.
00:17:48 Il y a toujours des exemples.
00:17:49 - Oui, mais c'est des contre-exemples. - Il y en a deux.
00:17:51 Mais le problème, c'est qu'on passe toujours à travers ces gens-là.
00:17:54 Mais ce n'est pas possible.
00:17:55 Un mec comme Pierre Ninet, il explosait de talent, ce garçon.
00:17:58 Il nous disait que...
00:17:59 Putain, nos profs nous disaient qu'il dormait,
00:18:01 il s'enfermait dans les cours Florent pour réviser.
00:18:05 C'est que oui, il était matrixé, mais tellement matrixé
00:18:07 qu'à un moment donné, ça paye.
00:18:08 - Passionné. - Passionné.
00:18:10 Et du talent aussi à la base, parce que...
00:18:12 Et le mec était fort.
00:18:13 Il en faut quand même, tu vois.
00:18:15 Il avait tout, ce mec.
00:18:18 Et voilà, il en est là aujourd'hui.
00:18:20 Oui, lui, il avait une vingtaine d'années, évidemment.
00:18:22 C'est Saint-Laurent vraiment qui l'a propulsé.
00:18:25 Il avait quel âge ?
00:18:26 Je ne sais pas quel âge il avait,
00:18:28 mais il est quand même jeune parce qu'il doit avoir moins de 35 ans.
00:18:32 Il y a plein de mecs, en fait,
00:18:34 où tu te dis qu'ils apparaissent comme ça du jour au lendemain,
00:18:36 et tu te dis que c'est pas vrai.
00:18:38 Et il y a plein de mecs qui sont là,
00:18:39 qui sont là pour le faire,
00:18:40 qui sont là pour le faire,
00:18:41 qui sont là pour le faire,
00:18:42 qui sont là pour le faire.
00:18:43 Et il y a plein de mecs qui sont là pour le faire.
00:18:44 Et il y a plein de mecs qui sont là pour le faire.
00:18:45 Et il y a plein de mecs qui sont là pour le faire.
00:18:46 Et il y a plein de mecs qui sont là pour le faire.
00:18:47 Et il y a plein de mecs qui sont là pour le faire.
00:18:48 Et il y a plein de mecs qui sont là pour le faire.
00:18:49 Et il y a plein de mecs qui sont là pour le faire.
00:18:50 Et il y a plein de mecs qui sont là pour le faire.
00:18:51 Et il y a plein de mecs qui sont là pour le faire.
00:18:52 Et il y a plein de mecs qui sont là pour le faire.
00:19:17 Et il y a plein de mecs qui sont là pour le faire.
00:19:46 une audition. Cette X personne, ça fait comme un tournoi. Après, ils te rappellent. C'est
00:19:52 ce qu'on appelle un call back. Si tu as été bon, tu corresponds tout simplement
00:19:58 au profil, ils te rappellent pour te refaire passer un casting jusqu'à ce que vous ne
00:20:00 soyez plus que deux ou trois ou quatre, mais peu importe. Ça peut être très long.
00:20:05 Je vais te donner un exemple. Quand j'ai les coups d'adrénaline, j'ai fait un casting
00:20:13 pour Amazon Prime. La série s'appelle « Cœur noir ». Là, elle a fait un carton.
00:20:21 Ça marche trop bien. J'ai été casté pour un des rôles principaux. J'ai fait
00:20:28 six ou sept mois de casting. Tu sais combien vous étiez à la base à
00:20:33 peu près ? Je vais dire une bêtise. Au début, tu es
00:20:37 beaucoup. Mais je pense que ça dépend de plein de choses. Je pense qu'il y a des
00:20:41 castings où tu peux être 200 parce que ça dépend de la prod, ça dépend de ce qu'ils
00:20:45 veulent. Il y en a où tu peux juste être 20. De toute façon, tu n'es jamais 5.
00:20:49 Mais déjà, on est d'accord que le fait de passer le casting, c'est déjà presque
00:20:53 une victoire. Presque.
00:20:54 En fait, c'est ça que les gens connaissent. Les gens ne connaissent pas ça. Mais le fait
00:20:57 qu'on t'appelle pour te dire « Valentin, tu as un casting tel jour », c'est une
00:21:03 victoire. C'est extraordinaire. Ça veut dire que peut-être ta bande des mots, elle
00:21:09 n'a plus aussi. Tu es susceptible d'avoir le rôle déjà parce qu'ils ont analysé.
00:21:12 On t'appelle, on ne sait pas à quoi tu ressembles. Donc déjà, là, tu es heureux.
00:21:17 Mais la suite, elle est plus compliquée. Tu passes l'audition.
00:21:21 J'ai eu de la chance. Honnêtement, il y a eu plein d'histoires sur les auditions.
00:21:25 J'ai eu de la chance de toujours tomber avec des gens extraordinaires, mais tout le
00:21:28 monde sympa. Très bienveillant.
00:21:30 Bienveillant et tout. Après, peut-être l'énergie que tu dégages, je ne sais pas. Mais vraiment
00:21:35 toujours des gens super. Et après, tu attends. Des fois, ils ne te répondent jamais, ils
00:21:42 ne te rappellent pas. C'est comme ça dans le métier. Des fois, tu vas attendre longtemps.
00:21:47 Donc, 7 mois à peu près de casting parce que c'est long. J'en faisais un tous les
00:21:52 mois et demi sur OSTiS ou 7 mois.
00:22:04 Je passe mon dernier casting. Et si tu veux, je n'ai pas été bon. Je n'ai pas été
00:22:12 bon. Le texte, ça ne m'allait pas si tu veux. Je n'étais pas fluide. Ce n'était
00:22:17 pas moi. Je ne me sentais pas vrai quand je racontais.
00:22:19 Et le réalisateur, il me le disait. Il me disait « Valentin, je ne te sens pas. Je
00:22:23 sens que tu peux le faire, mais tu n'es pas dedans ». Il m'avait demandé de revenir.
00:22:26 Et je ne me sentais pas encore dedans et tout. Mais la directrice de casting qui était là
00:22:32 m'a dit « Valentin, ça peut le faire. Tu peux être pris. Vous n'êtes plus que
00:22:36 deux. Ça peut marcher. Donc, attends. On verra la réponse qu'il va donner. »
00:22:39 Et je me dis « je suis sur un des rôles principaux d'une série Amazon Prime. Ça
00:22:44 peut le faire. » Et puis le stress.
00:22:46 Comment tu te sens quand tu arrives à ce niveau-là ? Parce que là, vous étiez plus
00:22:49 que combien ?
00:22:50 Super mal. On était deux. Non, on était deux.
00:22:53 Tu es sur le sprint final.
00:22:55 Tu es malade. Je me rendais malade. Le problème, c'est qu'étant donné que je suis un très
00:23:01 jeune acteur, jeune dans le sens où…
00:23:03 En termes d'expérience.
00:23:04 Voilà, en termes d'expérience. Les réalisateurs, ils n'ont pas envie de prendre n'importe
00:23:09 qui. Il y a tellement de budget qu'ils ne peuvent pas faire confiance à n'importe
00:23:13 qui. Il faut vraiment qu'ils soient sûrs d'eux. S'ils doutent, si tu leur laisses
00:23:19 un petit doute…
00:23:20 Il n'y a pas de doute.
00:23:21 Ils ne vont pas te prendre. Moi, ça m'en est malade. Je n'étais pas bien parce que
00:23:24 déjà, j'ai deux castings par an. Tu as deux castings par an, il faut que tu l'aies.
00:23:33 Et une boule au ventre de fou furieux, un stress de malade. Après, il faut arriver
00:23:38 à le faire partir. Tu peux le faire, mais des fois, tu as des petits pics.
00:23:43 Bref, je sors. Je me dis de toute façon, j'ai fait ce que j'ai pu. Ce n'est pas
00:23:49 grave. Evidemment que tu te répètes les scènes après. Tu refais ton casting tout
00:23:53 seul tellement tu es matrixé, t'es névrosé. Ça te hante.
00:23:56 Et j'envoie un message à mon agent un mois après. On me dit « on en est où ? Qu'est-ce
00:24:03 qui se passe ? » Et mon agent me répond « le tournage a déjà commencé. »
00:24:08 On ne t'avait pas prévenu qu'on avait pris quelqu'un d'autre. Là, c'est dur.
00:24:14 Il est là l'ascenseur émotionnel parce que réussir un casting, passer l'étape
00:24:18 d'après, ensuite être dans l'attente, c'est constamment ça.
00:24:23 C'est incroyable. Mais ça fait… là, j'ai pleuré. C'est long. Tous les castings,
00:24:31 c'est long. Il y en a beaucoup comme ça. Mais parmi tout ça, la plus belle chose pour
00:24:41 moi que j'ai fait, franchement, c'est le plus beau des projets, ça a été sur
00:24:45 OPJ, sur France 3. Parce que j'ai pu tourner à La Réunion. C'est une série policière
00:24:50 qui est à La Réunion. Et je suis le meurtrier des deux derniers épisodes de la saison.
00:24:55 T'as spoilé tout le monde. Je pense que personne ne va regarder.
00:25:00 Et là, t'as eu combien de jours de tournage ? Comment ça s'est passé ?
00:25:07 J'ai eu 5 jours de tournage. J'ai de la famille qui habite à La Réunion. J'allais
00:25:13 aider pour un emménagement. Pendant que j'ai aidé, je me suis dit « est-ce
00:25:17 qu'il y a des castings qui traînent sur l'île ? » Et j'ai vu une annonce.
00:25:23 Au début, ils appellent ça une self tape. Tu te filmes toi-même, tu fais une présentation,
00:25:29 tu as du texte, tu fais la scène, c'est un monologue, tu envoies. Et puis après,
00:25:32 si c'est intéressant, là, tu passes l'audition. Ça, c'est encore avant l'audition.
00:25:36 Tu as la self tape, tu as l'audition, tu as le call back. Tu peux en avoir plusieurs
00:25:40 call back. Et là, j'envoie tout ça, c'est ok, je passe l'audition, c'est ok.
00:25:50 Je restais un moment sur l'île jusqu'au jour où je dois repartir. Et en fait, ils
00:25:56 me demandent si j'habite. Mais j'avais projet à la base d'y habiter. J'ai dit
00:26:01 oui, parce que je n'ai pas menti. Sauf qu'à un moment, je ne savais pas si j'allais
00:26:05 avoir le rôle ou quoi, donc je suis reparti. Ils m'appellent un vendredi après-midi.
00:26:08 « Oui Valentin, tu as été retenu pour le rôle. On veut te revoir, faire un dernier
00:26:12 casting pour être bien sûr et tout. Est-ce que tu peux être là lundi matin au lieu
00:26:17 de rendez-vous ? » « Oui, pas de souci. »
00:26:20 Mais sauf que là, tu étais où ? J'étais à Clermont.
00:26:23 Donc, Clermont-Ferrand, la réunion. De ma poche.
00:26:27 Combien d'heures de vol ? 11 heures. Mais en plus, j'ai fait le Clermont-Paris.
00:26:32 Donc, en plus, tu as ça à compter. En fait, de ma poche, je voulais tellement jouer. J'avais
00:26:38 tellement envie d'avoir ce rôle que j'ai osé.
00:26:41 Donc, en fait, ça t'a presque coûté de l'argent puisque le billet, il est cher
00:26:46 pour la réunion. Oui, ça m'a coûté de l'argent.
00:26:49 Mais tu vois, est-ce que ce n'est pas le prix à payer pour pouvoir jouer ?
00:26:53 Je ne sais pas ça. Si jamais le réal voit cet extrait, moi en tout cas, si je me masse
00:26:59 à pas, je trouve ça incroyable parce que ce qui compte, c'est la vraie détermination,
00:27:03 la vraie passion. Je trouve ça incroyable. Il y en a combien qui l'auraient fait ?
00:27:06 Ou il se dit c'est incroyable, ou il se dit on est tombé sur un…
00:27:10 Un quoi ? Un fou ? Un passionné, un vrai passionné. Mais non, mais c'est vrai.
00:27:15 Mais tu vois, si c'était à refaire, j'ai tellement adoré que oui, je le referais.
00:27:20 Il y a une suite. Et donc, le tournage se passe extrêmement bien. C'est super.
00:27:25 Il me rappelle. Ils m'ont bien aimé mon profil. Et il y a une dame qui joue le légiste
00:27:38 de OPJ qui est décédée. Mais qui est vraiment décédée.
00:27:41 Dans la vraie vie. Voilà. Elle est décédée malheureusement dans
00:27:43 la vraie vie. Et si tu veux, il me rappelle pour me proposer
00:27:49 le rôle du légiste, qui est un des rôles principaux. Peu importe si j'avais déjà
00:27:53 joué dans la série. Il voulait essayer. C'était tellement incroyable que j'ai
00:27:59 dit oui, carrément. Donc, j'y suis retourné.
00:28:03 À La Réunion encore ? Oui. Et j'y suis retourné. J'ai passé les
00:28:09 castings. Pareil, ça a duré peut-être 3 ou 4 mois sans réponse.
00:28:16 Et en fait, je vais t'expliquer. J'ai fait une self tape parce que je ne pouvais
00:28:20 pas aller à La Réunion au début. Mais pour le coup, j'ai vraiment dit que j'étais
00:28:25 sur Paris, ce qui était vrai parce que j'étais bloqué.
00:28:27 Donc, j'ai fait une self tape. Je leur ai envoyé. Ils m'ont dit « oui, c'est
00:28:31 très bien. La production a envie de te voir, mais en réel. Donc, tu es obligé de venir
00:28:35 à La Réunion. » Et donc, j'ai dit « c'est pas grave, je viens. Go. Je viens
00:28:39 à La Réunion. » Donc, deuxième fois.
00:28:41 Voilà. Mais là, je me dis que la production a vu mon essai.
00:28:44 Pour un rôle principal. Pour un rôle principal. Le rôle du légiste
00:28:47 d'une série France 3. Il y a 5 saisons. Ça, c'est bon. Il y a 2 ou 3 mois de tournage
00:28:54 par an. Là, ça te lance. Là, tu es acteur. Donc, je me dis qu'il
00:28:59 faut le faire. Peu importe. Je ferai les allers-retours qu'il faut. Il faut le faire.
00:29:04 Je fais ma première audition. On me recontacte. « Valentin, tu es sélectionné pour le
00:29:08 prochain call back. Vous n'êtes plus que temps. »
00:29:11 Et là, j'étais encore sur place. Je suis resté au cas où. Donc, j'ai dit « parfait,
00:29:16 je suis là ». Je refais une audition. Après, là pour le coup, j'attends que ça se tasse.
00:29:25 Je rentre à Paris. Et je reçois un message. « Valentin, vous n'êtes plus que deux
00:29:31 sur le rôle du légiste. La production attend les textes, les nouveaux textes. Et en fonction
00:29:37 des nouveaux textes, tu repasses un casting pour les partager les deux. »
00:29:40 Et oui, parce que là, c'était le vrai texte. Quand tu fais un casting, tu joues
00:29:43 sur des anciens textes. C'est rare que tu joues sur les nouveaux textes. Et donc, j'ai
00:29:48 dit « trop bien, trop bien ». J'avais la rage. Dès que je vais recevoir les textes,
00:29:53 je vais les apprendre comme un fou. Je vais monter, je vais faire mon casting. Ça va
00:29:56 être extraordinaire. Alors, je reçois les textes. Deux mois après,
00:30:05 c'est long. Deux mois après, je reçois les textes.
00:30:07 Et puis, tu as le temps de penser à 10 000 trucs.
00:30:11 Et puis, tu y penses tous les jours. Tu attends deux mois et tous les jours, tu te dis « quand
00:30:14 est-ce que je vais recevoir les textes ? » Et tu es sur tes mails et tu actualises comme
00:30:16 ça. « Quand est-ce que je vais recevoir ? »
00:30:18 Mais oui, mais c'est ton avenir qui est là, mon gars. C'est ton avenir. Je suis là,
00:30:23 je me dis « putain, si ça se trouve, c'est ça qui va me faire progresser, qui va me
00:30:29 faire évoluer. Je ne sais pas comment. »
00:30:31 Donc, je reçois enfin mon texte, je l'ouvre et je commence à le lire. Je lis, je lis.
00:30:41 Et il y a un problème. Il y a un problème parce que ça ne parle pas du tout de l'égiste.
00:30:45 J'envoie un message. J'appelle le directeur de casting, ça ne répond pas. J'envoie
00:30:54 un message et je lui demande. J'ai bien reçu les textes, mais j'ai l'impression
00:31:00 que le rôle proposé n'a rien à voir avec le rôle du légiste. Et ça ne me répond
00:31:04 pas de toute la soirée. Le lendemain matin, j'ai pensé toute la nuit, je n'étais
00:31:08 pas bien du tout. À 6 heures, j'ouvre les yeux, je regarde mon portable et c'est
00:31:13 marqué « c'est normal, le rôle du légiste a déjà été attribué ».
00:31:16 Et du coup, pourquoi ils t'ont envoyé du texte ? C'était quoi ?
00:31:20 Pour un rôle secondaire, pour un jour de tournage, deux jours de tournage.
00:31:26 C'est ça, c'est qu'en fait, eux, ils ont leur process, ils ont leur organisation
00:31:29 et en fait, ça implique tellement de monde, je pense.
00:31:31 Mais tous se font. Je passe à être casté pour un rôle principal.
00:31:40 Récurrent. Récurrent, c'est ça le terme, c'est important.
00:31:43 Récurrent d'une série française à une journée de tournage. Et je suis retourné
00:31:52 à La Réunion. Quand même. Je suis retourné juste pour leur dire que
00:31:57 ce n'est pas bien ce qu'ils ont fait. C'est vrai, j'y suis allé, j'ai eu le
00:32:00 directeur de casting. Je me suis très bien entendu avec lui, évidemment, parce que lui
00:32:04 ne connaissait pas la situation. Parce qu'il y avait quelqu'un qui s'était déjà occupé
00:32:08 de moi, c'était une directrice de casting, qui a délégué son travail à un directeur
00:32:14 de casting. Donc, je vais voir le réalisateur que j'adore, c'est une personne extraordinaire,
00:32:18 qui est en soi bigrat. Il n'était même pas au courant, mais il était trop sympa.
00:32:23 Il ne comprenait pas non plus. Il y a tellement de monde, qu'ils ne sont même pas tous au
00:32:29 courant réellement de ce qui se passe. Mais tu ne peux pas l'en vouloir.
00:32:32 J'ai quand même fait mon casting par respect aussi parce qu'ils m'ont quand même proposé
00:32:37 du texte. C'est beau. Et après, suite à ça, j'ai attendu. Ils m'ont rappelé,
00:32:44 sauf que moi, après, j'étais sur un projet de pub. Et donc, je n'ai pas fait ma journée
00:32:47 de tournage. Tout est compliqué.
00:32:51 Et est-ce que si on parle vraiment du tournage en soi, comment ça se passe un tournage ? Parce
00:32:57 que tu as vu quand même des grosses productions. Même les productions de France 3, ça reste
00:33:00 des grosses prods. Mais bien sûr. Mais même sur de la figuration
00:33:03 de gros films, tu vois comment ça se passe. Mais en fait, ce qui est terrible, je pense
00:33:08 que c'est les échelons. Tu vas être figurant, tu vas arriver, tu vas être dans un coin
00:33:15 là. Tout le monde est très gentil. Moi, comme je le dis, j'ai toujours eu beaucoup
00:33:19 de chance. Mais tu n'es pas important. Tu l'es moins.
00:33:23 Quand tu es silhouette, on commence à venir vers toi, à te maquiller, un peu parler avec
00:33:30 toi. Quand tu es rôle, oui. Mais après, c'est bien de se rendre compte. Là, les gens viennent
00:33:38 toujours parler. Tout est bien. C'est quoi la plus grosse prod que tu as
00:33:43 fait ? J'ai fait 3 jours de tournage dans les Sentinelles.
00:33:46 Et là, coup de chance. Grosse production. Et en fait, on me propose un rôle. C'est
00:33:53 un directeur de casting qui m'a proposé le rôle. Non, c'est un directeur de casting
00:34:00 à la base qui m'a proposé une silhouette. De toute façon, il faut tout accepter.
00:34:04 Et puis au final, il me rappelle, il me dit oui, ça s'est transformé en rôle.
00:34:09 Donc, coup de chance. Trop bien. Ça arrive aussi.
00:34:11 Franchement, je ne pensais même pas que ça arrivait.
00:34:13 Donc, j'ai eu mon texte. J'ai eu 5-6 phrases. Je n'ai pas eu grand-chose. C'était oui,
00:34:18 mon colonel, la connexion est établie. J'étais un soldat au Mali dans une espèce de tente
00:34:27 au milieu du désert. Je m'occupais des réseaux Internet.
00:34:32 J'étais à Paris dans un studio. Ils nous mettaient un peu de vaseline, ils nous salissaient
00:34:38 par tous les mains, on était maquillé à fond, on était bronzé, on était plein de
00:34:42 sueur. Ça, c'est incroyable.
00:34:43 Tu es dans un studio fermé. Et comment ils arrivent à simuler le soleil ?
00:34:47 Il y avait des projecteurs. Ils étaient malades.
00:34:50 Tout est sur fond vert, sur fond bleu ?
00:34:51 Non, même pas. C'était vraiment vrai décor. Le vrai sable, c'était les vraies lumières.
00:34:57 C'était vraiment dans un gros hangar. Là, ça faisait vraiment style Hollywood. Donc,
00:34:59 là, tu rêves. Tu te fais maquiller juste en haut. Tu peux presque voir le studio pendant
00:35:06 que tu te fais maquiller. C'était à Paris, ça ?
00:35:09 Oui. Là, c'est incroyable. Comme quand tu rentres chez toi le soir, tu n'as pas envie
00:35:14 de rentrer. Quand c'est terminé, c'est terminé. Personne
00:35:18 ne te rappelle. C'est fini. Tu as vécu la journée de fou dans la peau d'un acteur,
00:35:22 d'un vrai, et après, tout s'arrête. Là, comme on disait tout à l'heure, la censure
00:35:26 émotionnelle. Tu as envie de revivre ça constamment.
00:35:28 Constamment. Ça devient comme une drogue, cette adrénaline. Si tu veux, en plus, ce
00:35:33 qui se passait sur cette scène, c'était un plan assez long. Il y avait 5 minutes,
00:35:37 sans coupure. Tout le monde avait à son bout de texte. C'était un peu comme une réunion.
00:35:42 Et à la fin, je devais dire « C'est bon, mon colonel, la connexion est établie ».
00:35:47 Tu ne peux pas t'imaginer à quel point cette phrase, elle était dure.
00:35:51 Parce que toi, en plus, tu arrives à la fin du plan séquence.
00:35:54 À la fin. C'est-à-dire que si tout le monde est
00:35:55 bon et que toi, tu te foires, il faut tout recommencer.
00:35:57 Mais surtout que ça, c'était au final, c'était vraiment mon premier vrai rôle.
00:36:00 Ça, c'était avant OPJ. C'était mon premier vrai rôle. Donc là, je me suis dit « La
00:36:05 pression ». Et donc, première scène, action. Ça fait la scène, 5 minutes, ça fait le
00:36:10 texte. C'est mon moment. C'est bon, mon colonel, la connexion est établie.
00:36:17 Ok, on la refait. Je me suis dit « Non ! ». Mais je me suis tellement mis la pression, évidemment.
00:36:22 Après, tu la refais. Heureusement, ce n'est pas du théâtre. Là, pour le coup, tu peux
00:36:27 recommencer. Mais je me suis dit « Oh le nul ! ».
00:36:30 Parce que tu as la pression du truc. Et en plus, sur une scène en plan séquence comme
00:36:32 ça. Oui. Plus tu as de texte, c'est bête à
00:36:37 dire. Mais je te promets que plus tu as de texte, plus c'est simple.
00:36:40 Eh oui, ben oui. Mais bien sûr.
00:36:42 Parce que quand tu as peu de mots, tu te focalises dessus et tu ne sais plus comment les dire.
00:36:47 Exactement. Tu te focalises, tu les répètes tellement que tu es complètement largué.
00:36:51 Et tu as tellement de façons de les dire. Tu vois, quand tu vas dire un texte, tu vas
00:36:56 ressentir quelque chose. En fait, tu as une ligne directrice que tu peux suivre facilement.
00:37:00 Et quand c'est des phrases militaires à dire, tu es perdu.
00:37:04 Mais bon, après, ça s'est bien passé. Oui, tu l'as fait.
00:37:07 L'équipe était géniale. Et puis, ça a été ma première vraie expérience en tant
00:37:13 que rôle. Quatre apparitions incroyables de trois secondes.
00:37:16 Tu as pu les mettre dans ta bande démo ? Même pas.
00:37:20 Pourquoi ? Trop court ?
00:37:24 En vrai, est-ce que... Là, pareil, quand tu fais une bande démo, tu dis "est-ce qu'on
00:37:27 peut te juger, là ? Est-ce qu'on peut juger mon jeu ?"
00:37:30 Oui, c'est bien. J'ai fait trois jours dans une super série.
00:37:33 Mais je ne dis rien. Je ne dis rien du tout, tu vois.
00:37:38 On me voit passer. Super, oui mon capitaine.
00:37:41 Oui, ben oui. J'ai préféré mettre surtout OPJ et des
00:37:45 choses un peu différentes. Tu vois, j'ai des moments tristes, où j'ai un peu plus
00:37:48 la forme. J'ai fait Petit Secret en famille.
00:37:51 Et oui. Et oui.
00:37:53 Parce que ça, c'est beaucoup critiqué. Oui.
00:37:56 Tu vois, parce que forcément, ça va très vite.
00:37:59 Ils ne font pas trop attention au jeu, tu vois.
00:38:01 Mais j'ai quand même accepté de le faire et ça va, j'étais content du résultat.
00:38:04 Après, il y a un truc, moi je trouve, qu'il faut dire, c'est sur ce type de séries-là.
00:38:09 Parce qu'il y a beaucoup de séries comme ça, mais même les séries comme Plus Belle
00:38:12 la Vie, etc., où on dit que c'est extrêmement mal joué.
00:38:15 Mais je trouve que le texte y est pour beaucoup.
00:38:19 En vrai, le texte y est pour beaucoup.
00:38:21 Si tu as un texte qui est nul, il faut que tu le changes.
00:38:23 Il faut que tu te l'appropries. Il faut que tu lises ton texte et que tu dises
00:38:26 "attends, moi comment je le dirais là ?" Et puis tu changes tout.
00:38:29 Après, si ça se trouve, il y a des productions, elles n'acceptent pas, tu vois.
00:38:32 Bien sûr. Il faut demander.
00:38:33 Et c'est très compliqué, ça. Après, il ne faut pas dénaturer le sens.
00:38:36 Mais c'est qu'en fait, je pense, ils produisent vite.
00:38:38 Donc je pense qu'ils écrivent vite aussi. Ah ben ça écrit très très vite.
00:38:41 Ça écrit vite. Et puis...
00:38:42 Forcément, ce n'est pas forcément des grands écrivains qui sont derrière
00:38:47 ou des grands scénaristes. Mais par contre, ça marche.
00:38:49 Donc ça veut dire qu'il y a quand même Plus Belle la Vie,
00:38:51 c'était quand même une série extrêmement populaire.
00:38:53 C'est extraordinaire. Donc ça marche.
00:38:55 Tous les jeunes acteurs aimeraient jouer dans Plus Belle la Vie.
00:38:59 Mais dans tout, en fait. On est preneurs. On veut jouer.
00:39:04 En fait, comment on fait si là, tout de suite, quelqu'un nous regarde
00:39:07 et se dit "moi aussi, j'ai envie d'être acteur.
00:39:09 Moi aussi, j'ai envie de faire des tournages". Comment on fait ?
00:39:12 Sans forcément avoir fait les cours flouants d'ailleurs. C'est possible.
00:39:14 Bien sûr. En fait, tu fais ce que tu veux.
00:39:16 Le plus compliqué, comme on disait tout à l'heure, c'est la première victoire.
00:39:21 C'est de décrocher déjà l'audition.
00:39:24 Comment on fait ça ?
00:39:25 D'y aller. Pas de la réussir. Déjà, comment on fait ça ?
00:39:28 En fait, c'est super compliqué. C'est tout.
00:39:33 Parce que déjà, si tu n'as pas d'agent,
00:39:36 si tu n'es pas référencé dans une agence de comédiens,
00:39:39 c'est très compliqué d'avoir des castings.
00:39:41 Tu as des sites, tu as sur Facebook.
00:39:45 Mais le mieux, c'est d'avoir une agence.
00:39:49 Quand tu as une agence…
00:39:50 C'est plus crédible aussi.
00:39:51 Tu es plus crédible, tu es répertorié.
00:39:54 Donc là, on peut venir te chercher.
00:39:56 Sauf que si tu veux rentrer dans une agence, il te faut une bande démo.
00:40:02 Ta bande démo, c'est ultra important dans le métier, c'est ton CV.
00:40:07 Ce n'est pas compliqué.
00:40:08 C'est toutes les meilleures scènes que tu as pu tourner.
00:40:10 Mais même amateur, tu vois, ça ne t'en fous dans ta chambre.
00:40:13 Le mieux, c'est d'avoir un pote qui fait tes répliques.
00:40:15 Au début, tu n'as pas trop le choix de toute façon.
00:40:18 Tu n'as pas un studio aménagé chez toi.
00:40:21 Donc, tu prends plein de courtes vidéos de toi, tu les assembles.
00:40:26 Ça dure à peu près pas plus de 5 minutes.
00:40:29 Dès que tu as ça, tu peux déjà commencer à démarcher.
00:40:32 Mais si tu ne fais pas ça, ça va être très compliqué.
00:40:36 Après, il faut avoir des connaissances.
00:40:38 Je ne connaissais personne dans le milieu.
00:40:41 Tu démarches quoi ? Tu démarches des agents ou des agences ?
00:40:43 Tu fais ce que tu veux.
00:40:45 Ou tu peux directement aller voir des directeurs de casting,
00:40:47 mais c'est peut-être mieux de passer par le biais des agences.
00:40:49 Je pense que j'ai envoyé un mail à tous les directeurs de casting plusieurs fois.
00:40:54 Tandis que si tu en as quelques-uns, ils disent merci, on regardera votre profil.
00:40:59 Peu importe, c'est cool.
00:41:01 Après, ils ne te répondent pas.
00:41:03 C'est pareil, je pense que la première fois, je l'avais envoyé à 400 agents.
00:41:08 La première fois, on ne m'a jamais répondu.
00:41:10 Après, tu en as un qui te répond.
00:41:12 Après, tu fais des rendez-vous.
00:41:15 Tu te familiarises avec la personne.
00:41:19 Il faut que tu te sentes bien avec elle.
00:41:21 Après, tu vas rester avec elle, tu vas être en contact permanent.
00:41:24 Il faut que la relation soit sympa, il faut qu'elle soit bonne.
00:41:29 Pour ma part, étant donné que je suis très jeune dans le milieu,
00:41:33 je vais avoir deux, trois appels par an.
00:41:36 C'est pour ça que je te dis que je suis très stressé quand j'ai un casting.
00:41:39 Parce que tu te mets la pression, parce que tu te dis que tu n'as pas beaucoup de chance.
00:41:41 Si j'en ai un par semaine, forcément, au bout d'un moment, tu prends l'habitude.
00:41:44 Et puis, ça roule.
00:41:45 Tu te dis qu'il y en a un qui va tomber, deux, trois par an.
00:41:47 C'est intéressant. Tu te dis qu'il faut que tu bosses, qu'il faut que tu ailles bien,
00:41:52 qu'il ne faut pas que tu sois enrhumé, qu'il ne faut pas que tu sois malade,
00:41:54 qu'il faut que tu sois en forme, qu'il faut que tu aies la patate,
00:41:55 qu'il faut que tu aies dormi la veille parce que tout se joue là.
00:41:57 Donc, raison de plus pour avoir la pression.
00:41:59 En tout cas, ma vision des choses, on n'a pas la même.
00:42:02 Tension.
00:42:04 On n'a pas la même vision des choses.
00:42:06 Mais je pense qu'il faut avoir son métier, un métier en tout cas un équilibre.
00:42:09 Stable.
00:42:10 Stable dans la vraie vie.
00:42:12 Et peut-être le côté passion.
00:42:15 Il faut avoir un métier pour avoir un équilibre et le côté passion.
00:42:21 L'acting de l'autre.
00:42:23 Ou alors le top, mais c'est pour les plus courageux.
00:42:27 Moi, j'adore ces gens-là.
00:42:28 Ceux qui arrivent à vivre du théâtre ou de la scène.
00:42:31 Tu vois, de rester quand même dans le milieu et d'à côté de continuer à passer des castings, etc.
00:42:36 Je fais de la silhouette.
00:42:37 J'en fais une sur Clermont-Ferrand dans deux semaines, trois jours,
00:42:41 avec Carole Richard, qui est une superbe actrice, qui était dans Clem,
00:42:46 et qui m'a mis sur le projet.
00:42:48 Ok, je m'entends très bien avec Carole.
00:42:50 Merci, Carole.
00:42:52 Et je vais essayer de gratter du texte quand même.
00:42:54 Ouais.
00:42:55 Je vais essayer de dire, oui, s'il vous plaît.
00:42:58 En général, ça ne marche pas, mais bon.
00:43:00 Mais si je parle fort, il faut essayer.
00:43:01 Je vais essayer de demander.
00:43:02 Tu vois, en vrai, je fais ce que je peux, mais je me dis,
00:43:05 essayer de dire ce que je ne peux pas dire, une petite phrase ou quoi.
00:43:07 Après, c'est ça quand tu es en tournage, tu vois.
00:43:09 C'est trop chiant.
00:43:11 Est-ce que c'est vrai que pendant les journées de tournage,
00:43:13 on attend beaucoup ?
00:43:15 C'est un métier où tu attends.
00:43:18 Tu attends, tu arrives, mais déjà, tu as le PAT.
00:43:25 Tu as marqué le PAT sur ta feuille de service, c'est prêt à tourner.
00:43:28 C'est marqué à 10 heures, par exemple,
00:43:30 mais tu dois être à 6 heures sur le tournage, quoi.
00:43:33 Parce que tu as le HMC, on appelle ça le habillage, maquillage, coiffure.
00:43:37 En fait, le temps qu'il prépare tout le monde, qu'il maquille tout le monde,
00:43:41 que les techniciens se mettent en place, souvent, il déborde un petit peu.
00:43:45 Mais il y a tellement de gens à gérer.
00:43:47 Tout le monde doit arriver pile poil à l'heure.
00:43:49 Il y a une organisation de fous furieux.
00:43:52 Et toi, si tu veux, si tu as peut-être une scène dans la journée,
00:43:55 peut-être que tu vas tourner à 18 heures,
00:43:59 souvent, ils vont te demander de venir le matin.
00:44:00 Donc là, par contre, tu es obligé de l'attendre.
00:44:02 Il faut que tout le monde soit prêt à tourner parce qu'imaginons
00:44:04 qu'il y a un problème ou quoi, qu'il y a une scène qui ne peut pas tourner
00:44:06 pour x ou y. Imagine le temps.
00:44:08 - Il faut que tu sois dispo. - Il faut être dispo.
00:44:10 Donc là, voilà. Tu attends, quand tu es acteur, tu attends beaucoup.
00:44:13 - Mais ça fait partie du métier.
00:44:14 - Mais tu es tellement content de faire ta scène, après que tu as oublié l'attente.
00:44:17 Tu es trop heureux, tu vois. - Oui, c'est ça.
00:44:19 - Et puis après, voilà, tu es content aussi.
00:44:22 Il faut en parler, mais tu es tellement bien payé.
00:44:25 - Justement, combien ça gagne une journée pour un débutant ?
00:44:29 Parce qu'on peut dire que tu débutes dans le métier.
00:44:31 Combien tu gagnes en tant que débutant sur une journée de tournage ?
00:44:33 - Comme ça, au moins, bas de l'échelle, les salaires, ça va être...
00:44:39 C'est des fourchettes en général.
00:44:41 Ça va être 75 euros sur de la figuration, à peu près 130, 150 euros pour de la silhouette
00:44:47 et 300 euros pour le rôle.
00:44:49 - Ça, c'est les tarifs minimum ?
00:44:51 - Tarif syndical. Donc 300 euros, c'est des cachets de 12 heures.
00:44:55 - OK, d'accord. - Donc c'est 300 euros sur 12 heures.
00:44:57 Admettons que tu as une scène à 8 heures du matin qui dure une demi-heure.
00:45:00 À 9 heures, tu as terminé ta journée, tu prends 300 balles.
00:45:03 - Oui, parce qu'en fait, c'est fixe.
00:45:05 À partir du moment où ils te convoquent pour une journée,
00:45:07 considère que c'est une journée de 12 heures qui est payée 300 euros.
00:45:09 Donc, c'est au minimum ça. - Voilà, c'est ça.
00:45:11 - Et si tu as 10 jours, c'est 3 000 euros du coup.
00:45:13 Pas mal. - Pour les chanceux qui ont 10 jours, oui.
00:45:16 C'est pour ça qu'il faut faire de la pub.
00:45:18 Tu vois, les pubs, en vrai, la journée, c'est à peu près 900 euros.
00:45:23 - Est-ce que tu envisages, parce que là, ça fait quand même pas mal d'années que tu fais ça,
00:45:27 tu fais beaucoup de casting, ascenseur émotionnel,
00:45:30 est-ce que tu envisages le fait de ne pas réussir ?
00:45:33 - Bien sûr.
00:45:35 Oui, parce qu'au final, il faut dire la vérité, la réussite, c'est quoi ?
00:45:39 C'est juste déjà en vivre.
00:45:41 Enfin, pour moi, en tout cas, c'est ça la réussite.
00:45:43 C'est de se dire, sur une année, j'ai vécu que de ça.
00:45:47 Et c'est super.
00:45:49 J'ai joué et j'ai vécu de mes rôles.
00:45:52 Voilà, la réussite, elle est là pour moi.
00:45:54 C'est pas grave.
00:45:56 Moi, je m'en fous.
00:45:58 Je tente ma chance.
00:46:00 J'essaie, je suis passionné.
00:46:02 Je vais continuer de passer des castings.
00:46:04 Je vais continuer de faire des projets, petits ou grands.
00:46:07 Grand, c'est plus sympa, mais c'est pas grave si c'est petit.
00:46:10 Il faut le faire quand même.
00:46:12 Et puis, si ça tombe, si j'ai la chance, peut-être un jour d'en vivre,
00:46:16 c'est extraordinaire.
00:46:18 Et si je l'ai pas, c'est pas grave, au moins, je l'aurais fait.
00:46:21 Mais je pense que je vais essayer toute ma vie.
00:46:23 L'idée, c'est de faire ça toute ma vie.
00:46:27 De continuer à passer des castings petit à petit.
00:46:30 Rien ne m'en empêche.
00:46:32 Même un mec comme Jean Dujardin, qui a eu un Oscar,
00:46:36 qui est un des meilleurs acteurs français,
00:46:39 il a fait les télé-crochés.
00:46:42 Alors, il a eu un rôle dans "Un gars et une fille",
00:46:45 mais il y a eu du chemin quand même depuis.
00:46:47 Il en a fait quand même des choses.
00:46:49 Puisqu'à l'époque, quand on regardait "Un gars et une fille",
00:46:51 on aurait pu parier que ce mec-là allait avoir un Oscar.
00:46:53 - Personne. - Mais quel acteur !
00:46:55 Tu l'as rencontré, toi, d'ailleurs. Et alors ?
00:46:58 Incroyable. En plus, j'étais conditionné au fait qu'il soit inaccessible et tout.
00:47:02 Et puis, non, il est venu nous voir sur un tournage.
00:47:05 Alors, je ne lui ai pas parlé en personne,
00:47:08 mais l'énergie qu'il dégageait, en tout cas, c'était super.
00:47:12 - Oui, je m'en souviens que tu me racontais que,
00:47:15 quand il est arrivé sur le plateau, il disait bonjour à tout le monde.
00:47:19 - C'est bête, mais tu vois, moi, j'étais figurant sur ce film.
00:47:23 Ça, c'est trop important.
00:47:25 Que l'acteur principal vienne te voir, juste un regard, un bonjour et tout,
00:47:30 tu te dis "Bon, ok, ce mec, il a eu un Oscar",
00:47:32 mais ça ne l'empêche pas de dire bonjour.
00:47:34 - Le pouletage de base. - Mais c'est trop bien.
00:47:37 Juste ça. Donc là, je me dis "Ok, c'est professionnel, c'est respectueux",
00:47:41 et ça m'a vraiment fait plaisir.
00:47:43 Jean-Luc Jardin, en France, en tant qu'acteur, c'est une référence.
00:47:47 - Bah oui. - Par contre, j'étais sur N-Figues,
00:47:51 sur Astérix et Obélix, et donc j'avais envie de dire bonjour à Vincent Cassel.
00:47:58 J'avais trop envie.
00:48:00 Et donc, il y avait une petite hutte, où il était là, sur son portable,
00:48:05 et je rentre, je dis "Bonjour, Monsieur Cassel".
00:48:10 Il était comme ça, sur son portable.
00:48:13 "Salut".
00:48:16 Et il m'a dit "Salut". Et ça, c'était incroyable.
00:48:19 - Au final, c'est tout ce que je demandais. - Il t'a quand même dit "Salut".
00:48:23 Il m'a regardé. Bon, alors, c'est très bien.
00:48:25 Après, c'est vrai que sur les tournages, des fois, on ne se rend pas compte,
00:48:28 mais je ne sais pas, peut-être que le mec est en train de réfléchir à son texte.
00:48:31 - Peut-être que pas du tout. - Peu importe, franchement.
00:48:34 - C'est ça. - Le mec, il se sent occupé,
00:48:36 et puis c'est tout, j'ai envie de lui dire bonjour.
00:48:38 Mais évidemment, après, là, on touche à la hutte.
00:48:43 C'est comme ça.
00:48:45 Oui, mais ça reste des mecs, ça reste des êtres humains, en vrai de vrai.
00:48:48 C'est des êtres humains qui ont réussi là où toi, tu as envie de réussir,
00:48:51 qui ont un talent exceptionnel.
00:48:53 C'est vrai que ce qui serait ouf, tu vois, c'est...
00:48:55 Je me dis des fois, j'aimerais bien boire un café avec Jean-Luc Jardin, par exemple.
00:49:00 Juste boire un café avec lui, qui me parle, qui m'explique.
00:49:05 Mais au final, comme il disait, le problème dans ce métier, quand même,
00:49:10 c'est que tu as une grosse part de chance.
00:49:12 C'est comme ça.
00:49:13 Tu crois à la chance, toi ? Tu penses que la chance existe ?
00:49:15 Oui, je pense. Oui, je pense, oui.
00:49:18 Après, peu importe. Voilà, je te dis, peu importe si ça tombe ou pas,
00:49:20 le principal, c'est d'essayer.
00:49:22 Et si une personne a envie d'essayer d'aller dans ce milieu-là,
00:49:26 si une personne a envie d'être acteur ou actrice,
00:49:32 commence par ton école, et puis après, tu verras.
00:49:36 Là, on est d'accord que ce que tu cherches à avoir,
00:49:40 c'est ce premier vrai rôle qui va te mettre en scelle.
00:49:42 Bien sûr.
00:49:43 Mais est-ce que tu penses que, imaginons que ça soit un premier rôle dans un film,
00:49:46 un premier rôle dans une série, ou même un second rôle dans une série,
00:49:50 ou même un second rôle dans un gros film,
00:49:52 est-ce que tu penses que ça suffit à lancer ta carrière ? Honnêtement.
00:49:57 Non. Non.
00:50:00 Moi, je pense que tu peux, vraiment, je pense que tu peux faire un gros second rôle.
00:50:04 Demain, je peux faire un gros second rôle dans un film,
00:50:06 vivre une expérience de fou pendant six mois sur un tournage,
00:50:10 avoir un gros cachet, pas de problème.
00:50:12 Mais je te promets que tu rentres chez toi, le projet terminé,
00:50:16 même si le film, s'il cartonne, évidemment,
00:50:18 que tu as plus de chance après qu'on te rappelle.
00:50:20 Mais on peut ne plus jamais te rappeler.
00:50:22 Mais en fait, c'est ce que je dis là.
00:50:25 C'est vécu, pas par moi, par des collègues,
00:50:29 par des jeunes acteurs qui l'ont vécu, ça.
00:50:32 Et en fait, tu penses que c'est bon, ça roule.
00:50:35 Mais en fait, ça roule jamais. Je te promets.
00:50:37 En fait, il faut prendre projet par projet.
00:50:40 C'est ça, en fait, je pense, le métier.
00:50:43 C'est mon avis.
00:50:45 Mais dès qu'un projet est terminé,
00:50:47 il faut te mettre en tête que tout peut s'arrêter.
00:50:51 Évidemment, Monsieur Linné, Monsieur Dujardin, Monsieur Cassel,
00:50:56 eux, ils n'ont plus besoin de ça.
00:50:59 Mais il faut bien garder ça en tête.
00:51:02 Parce qu'ils ont passé ces étapes-là aussi.
00:51:03 Voilà, après, il faut passer les étapes.
00:51:05 Non, mais je pense que maintenant...
00:51:07 Moi, je pense que ça peut suffire si ton premier rôle, c'est Yves Saint Laurent.
00:51:10 Et que tu es exceptionnel dedans.
00:51:12 Ouais, voilà. Après, tes premiers rôles dans un gros film,
00:51:15 je pense que ça lance ta carrière.
00:51:17 Mais franchement, le plus intéressant,
00:51:23 c'est les rôles récurrents dans les séries.
00:51:26 Quand tu es jeune. Je pense que c'est ça.
00:51:28 Ouais, toi, c'est ce que tu aimerais.
00:51:30 En plus, c'est bête à dire, mais...
00:51:33 C'est sur un tournage que tu apprends le mieux à jouer.
00:51:36 Donc tu pratiques à fond.
00:51:37 Tu pratiques. Tu pratiques, tu es sur le tournage.
00:51:40 Voilà, tu es à tant de mois de tournage à l'année.
00:51:42 Tu es à fond dedans. Et tu travailles comme ça.
00:51:45 Johnny Hallyday, il disait qu'il n'avait jamais pris de cours de chant,
00:51:48 mais qu'il avait tellement fait de concerts
00:51:50 qu'il a appris à chanter en concert.
00:51:53 Quand il s'écoute chanter...
00:51:56 Enfin, quand il s'écoutait chanter quand il était jeune, il disait
00:51:58 « C'est pas possible. C'est quoi cette voix pourrie que j'ai ? »
00:52:01 En fait, c'est très similaire.
00:52:04 Plus tu vas tourner, plus tu vas apprendre à te connaître,
00:52:07 plus tu vas être bon.
00:52:08 Il faut les opportunités.
00:52:09 En tout cas, ça, ce serait mieux. Je préférais.
00:52:12 Mais tu ne choisis pas. Tu ne choisis pas.
00:52:15 Tu ne fais pas tes courses.
00:52:16 Non, tu vas là où on te dit d'aller,
00:52:19 et puis où ça passe, où ça casse.
00:52:21 Mais vraiment, le plus important, c'est de se dire
00:52:23 quand on t'appelle et on te dit « Ce n'est pas toi qui as le rôle »,
00:52:27 c'est pas grave.
00:52:28 Au début, ça te mine le moral.
00:52:29 Tu te dis même « Mais qu'est-ce que je fais là ? »
00:52:32 « Qu'est-ce que je fais là ? »
00:52:33 « Si personne ne veut de moi, peut-être que je suis nul.
00:52:36 Peut-être qu'il faut que j'arrête. »
00:52:37 Heureusement, tu as toujours des personnes pour t'encourager
00:52:39 et te dire « Non, non, n'arrête pas. »
00:52:41 Là, tu ne corresponds pas.
00:52:43 Dans quel film français t'aurais aimé tourner en tant qu'acteur principal ?
00:52:48 Un film intemporel.
00:52:52 Un dîner de cons.
00:52:53 Un dîner de cons, c'est...
00:52:56 Je pense que c'est une des meilleures comédies françaises, honnêtement.
00:52:59 Peut-être même la meilleure.
00:53:00 C'est un huis clos.
00:53:02 Oui, et puis le texte est incroyable, l'idée est incroyable,
00:53:07 les acteurs sont incroyables.
00:53:08 D'ailleurs, quel acteur dedans ?
00:53:09 Pas le con.
00:53:11 Pas le con.
00:53:13 Non, je pense...
00:53:14 Oui, l'ermite.
00:53:15 Thierry l'ermite.
00:53:16 Tu aurais été bien dans ce rôle-là, je pense.
00:53:18 Thierry l'ermite, oui.
00:53:19 Carrément, oui.
00:53:20 Je t'aurais bien vu dedans.
00:53:21 Oui, ça aurait été bien, ça.
00:53:22 Je t'aurais bien vu dans Thierry l'ermite, dans le rôle.
00:53:25 Dans Thierry l'ermite ?
00:53:26 Je t'aurais bien vu dans Thierry l'ermite.
00:53:28 Non, ce qu'il faut dire, c'est que je t'aurais bien vu dans le rôle de Thierry l'ermite,
00:53:30 puisque si tu me dis que je t'aurais bien vu dans Thierry l'ermite,
00:53:32 ça veut dire que c'est une relation sexuelle.
00:53:33 Tu penses vraiment que les gens ont l'esprit mal placé comme ça ?
00:53:36 Je ne sais pas.
00:53:37 Ou Christian Clavier.
00:53:39 Dans Les Visiteurs.
00:53:40 Dans Le Premier Visiteur, où il a une vraie création de personnage qui est incroyable.
00:53:45 T'aimes cette notion de création de personnage, c'est un truc qui te parle ?
00:53:48 T'imagines, toi ?
00:53:49 Demain, on te dit de créer quelqu'un qui n'existe pas,
00:53:52 qui a une personnalité extraordinaire, que tout le monde va retenir.
00:53:55 Tu ne peux pas le faire.
00:53:57 Et il n'y a pas beaucoup de gens qui y arrivent.
00:53:59 Que quelques-uns.
00:54:00 En tout cas, lui là, il a très bien réussi.
00:54:03 Donc, regardez Un Dîner de Cons et Le Premier Visiteur,
00:54:06 je vous assure que ça va vous faire du bien.
00:54:08 Vous allez vous marrer.
00:54:10 Et je ne suis pas dedans.
00:54:11 Il y a ça.
00:54:15 Et en film international ?
00:54:16 Je ne me démarque pas trop, c'est dommage, mais j'ai tellement aimé Interstellar.
00:54:21 Un grand classique, Interstellar.
00:54:23 Je ne vais pas aller te trouver un film pas connu.
00:54:26 Un film d'auteur.
00:54:28 D'auteur, non.
00:54:29 D'accord.
00:54:30 Spiderman.
00:54:31 Interstellar, oui.
00:54:33 Interstellar, parce que j'ai dû regarder cinq fois pour tout comprendre.
00:54:36 Spiderman, t'aurais été bon, je pense, dans l'role.
00:54:39 Avec ce truc un peu décalé d'humour, etc.
00:54:41 Je pense que t'aurais été bon.
00:54:43 Oui, mais le problème, c'est que je ne sais pas parler anglais.
00:54:45 Parce qu'en fait, une fois, je suis dans un bar à Paris,
00:54:49 et j'ai la chance qu'il y avait Brad Pitt.
00:54:52 Et je fais un focus sur lui.
00:54:56 Je me dis, mais ce n'est pas possible.
00:54:59 Il y a Brad Pitt dans un bar à Paris, tu vois.
00:55:01 Il faut que j'aille le voir.
00:55:02 Il faut que j'aille le voir, je suis obligé.
00:55:04 Je me lève, je vais à sa table.
00:55:06 Je dis, bonjour monsieur, enchanté.
00:55:10 Je suis un acteur français, un jeune acteur.
00:55:12 Et je vais pour repartir.
00:55:16 Il me prend la main.
00:55:18 Et il me parle pendant...
00:55:20 Allez, une minute trente.
00:55:23 C'est long, une minute trente.
00:55:24 Ah ouais !
00:55:25 Il arrête de me parler.
00:55:27 Je le remercie, je pars.
00:55:30 Et là, en fait, je ne parle pas anglais.
00:55:34 Donc, je n'ai pas compris ce qu'il m'a dit.
00:55:38 Ça, c'est un gros regret, ouais.
00:55:47 Alors, on a eu quelques questions des abonnés.
00:55:49 J'en ai sélectionné quelques-unes.
00:55:51 Je ne sais pas si tu as un avis dessus.
00:55:53 Mais est-ce que tu penses que l'IA va...
00:55:57 Ou est en train de bouleverser le métier d'acteur ?
00:55:59 Voir même le métier de scénariste, etc.
00:56:02 On a vu, je crois, que les scénaristes à Hollywood
00:56:05 qui sont en grève par rapport à ça.
00:56:07 Je pense que, ouais, là, ce n'est pas évident comme question.
00:56:13 Mais de toute façon, l'IA, c'est un outil.
00:56:16 Qui pourra le mieux utiliser cet outil ?
00:56:21 Les scénaristes ?
00:56:23 Ben, c'est ça.
00:56:24 Dans tous les cas, même si les producteurs
00:56:27 ne font plus appel à des scénaristes pour créer un film,
00:56:29 à mon avis, ils ne vont pas savoir vraiment utiliser l'outil.
00:56:33 Parce que le scénariste, il construit la base de son histoire quand même.
00:56:37 Il apportera peut-être les idées pour créer une histoire.
00:56:41 Mais je ne suis pas sûr qu'on puisse remplacer un scénariste.
00:56:46 Et puis si tu supprimes le métier de scénariste,
00:56:48 du coup, c'est qui qui va utiliser l'IA ?
00:56:51 Ça va être les producteurs.
00:56:52 Les producteurs, ce n'est pas leur métier d'être scénariste.
00:56:56 Donc, il faut savoir aussi l'utiliser
00:56:59 et se rendre compte de la faisabilité sur le terrain aussi.
00:57:01 Je pense que c'est qu'une passe.
00:57:05 Je ne suis pas sûr vraiment que ça remplace qui que ce soit.
00:57:08 Je pense que ça va être très utilisé, abusé peut-être.
00:57:12 Parce que là, on en abuse un peu.
00:57:15 Je n'ai pas vraiment peur pour les scénaristes.
00:57:17 Après, qu'ils fassent la grève, ils ont bien raison.
00:57:19 C'est déjà un métier pas facile.
00:57:21 Il faut se creuser la tête.
00:57:22 Donc, je les comprends honnêtement.
00:57:24 Et sur les voix, je ne sais pas si tu as vu, il y a un collectif qui s'est créé.
00:57:27 Je ne sais pas si ça a été créé par un acteur ou pas.
00:57:29 Ou par un syndicat, je ne sais pas.
00:57:31 Mais il y a un collectif qui s'est créé
00:57:33 autour des revendications sur les doubleurs pour les voix.
00:57:37 Parce que l'intelligence artificielle,
00:57:39 avec l'intelligence artificielle, on peut doubler les voix.
00:57:41 Et du coup, on n'a plus besoin des acteurs.
00:57:43 Oui, mais c'est mal fait.
00:57:44 En vrai.
00:57:45 Pour l'instant, tu peux, sur des vidéos,
00:57:50 sur les réseaux sociaux, Facebook, Instagram,
00:57:54 oui, quand tu veux présenter quelque chose, mettre une voix.
00:57:57 Mais ça se sent, tu vois que ce n'est pas une vraie personne qui parle.
00:57:59 Tu ne pourras jamais utiliser ça pour un film.
00:58:01 Pour l'instant.
00:58:04 Aujourd'hui, non.
00:58:05 Aujourd'hui, ça se voit.
00:58:06 Ce n'est pas naturel.
00:58:07 Mais ça évolue tellement vite qu'on est obligé de se poser la question.
00:58:10 Peut-être qu'un jour, en effet, ils vont le voir.
00:58:13 Mais quand même.
00:58:15 Peut-être qu'un jour, on aura un film qui sera 100% en intelligence artificielle.
00:58:21 Il y a bien un mec qui va le faire, ça.
00:58:23 Il y a bien un mec qui va faire ça.
00:58:24 Parce que même...
00:58:26 Si on reprend ta scène dans Sentinelle,
00:58:28 combien de personnes il y avait autour en termes d'équipe technique ?
00:58:32 En plus, c'était équipe réduite, parce que c'était pendant le Covid.
00:58:38 Et il y avait déjà au moins une trentaine de personnes.
00:58:40 Ça peut aller plus.
00:58:42 Mais ça, c'est rien.
00:58:44 C'est vraiment...
00:58:46 C'est rien.
00:58:48 Et puis ça tourne.
00:58:49 Et puis souvent, ce qu'ils font, en plus, sur des séries, par exemple,
00:58:51 ça va tellement vite.
00:58:52 En fait, il y a plusieurs réalisateurs, plusieurs équipes de tournage.
00:58:55 En fait, sur une journée, ils vont tourner telle scène à l'autre bout de la France,
00:59:01 une autre scène dans le sud de la France.
00:59:03 Et après, ils recréent l'histoire.
00:59:05 Mais en une journée, il y a plusieurs équipes de tournage.
00:59:08 Donc c'est pour ça que ça coûte très cher.
00:59:09 On va faire un exercice pour tester tes talents d'acteur.
00:59:12 Très mauvaise idée.
00:59:13 Imaginons que tu sois un touriste espagnol perdu en France,
00:59:17 qui cherche son chemin et qui est très pressé.
00:59:20 Maman, maman !
00:59:23 La météo est dans mon cœur, je suis perdu !
00:59:27 Où sommes-nous ?
00:59:28 Hola !
00:59:29 Que tal ?
00:59:30 Très que tal !
00:59:31 Que tal, mi amor Rodrigo ?
00:59:34 Hola !
00:59:35 Soy Edu, feliz navidad !
00:59:37 Soy...
00:59:38 Perdu, perdu, perdu !
00:59:40 Où sommes-nous ?
00:59:42 Paella !
00:59:43 Vous êtes pris pour le rôle.
00:59:48 Donc, merci.
00:59:50 Félicitations.
00:59:51 J'ai beaucoup révisé pour ce rôle-là.
00:59:54 Oui, mais on sentait la profondeur du personnage.
00:59:56 Ça t'a demandé combien de temps de travail, à peu près ?
01:00:01 Est-ce qu'il y a des petits trucs que tu sais faire un petit peu ?
01:00:04 Que les gens ne savent pas faire ?
01:00:06 Oui.
01:00:07 Oui, je pense.
01:00:08 Ah, si, il y a un truc, c'est marrant.
01:00:10 Regarde.
01:00:11 Vas-y.
01:00:12 Ah ouais, mais là, par contre, t'es où ?
01:00:18 En fait, tu vois, c'est ça.
01:00:22 C'est ça, le métier d'acteur.
01:00:24 Déjà, on t'apprend ça, la première année, on t'apprend ça.
01:00:26 Mais c'est simple, hein ?
01:00:27 Mais c'est incroyable, ça.
01:00:28 Il suffit d'arrêter le temps, c'est tout.
01:00:29 Mais c'est incroyable, ça.
01:00:30 Il suffit d'arrêter le temps, tu sais pas faire, toi ?
01:00:31 Ah non.
01:00:32 Bah, t'es nul.
01:00:33 Tu te drogues, toi ?
01:00:34 Oui.
01:00:35 Alors, il faut bien savoir.
01:00:37 Si tu veux faire du cinéma, il faut te droguer.
01:00:39 C'est le budget peut-être le plus important du mois, en fin de compte.
01:00:42 C'est la drogue.
01:00:43 Ouais, pour tenir.
01:00:44 Ouais.
01:00:45 Tu sais que je sais trop bien faire le mec qui sniffe un rail de coque.
01:00:49 Vas-y, fais le doux, s'il te plaît.
01:00:50 Et encore, en vrai, là, je peux mieux faire.
01:00:55 Mais je suis pas rendu, je suis sur le cul.
01:00:57 Ouais, je sais, ouais.
01:00:58 Je sais bien mimer.
01:00:59 Tu veux que je te mime quelqu'un qui est enfermé dans une boîte ?
01:01:01 Vas-y.
01:01:02 Bon, alors, pour le coup, la boîte, elle est ouverte, là, donc c'est mal fait.
01:01:05 Ouais.
01:01:06 Mais il y avait déjà le fait de...
01:01:07 Je suis ton frère et tu m'annonces qu'en réalité, tu es mon père.
01:01:12 Écoute, Guillaume, il faut que je te parle.
01:01:16 Tu sais, ces derniers temps, il faut dire la vérité, t'as pas vu beaucoup ton père.
01:01:22 C'est vrai.
01:01:25 T'es d'accord avec moi ?
01:01:26 Oui.
01:01:27 Parce que tout simplement, je suis ton père.
01:01:29 Voilà, donc j'ai mis pas mal d'intrigues.
01:01:31 Je sais pas ce que t'en penses.
01:01:33 J'ai trouvé ça incroyable.
01:01:36 Mais c'est très fort.
01:01:37 Voilà, c'est très fort et c'est l'intrigue surtout.
01:01:39 J'ai bien pris le temps de t'annoncer le suspense et tout.
01:01:41 Ça, c'est très important dans un film.
01:01:43 Et pour finir, je voulais juste te dire une phrase que mon grand-père m'a toujours dit.
01:01:47 Il faut toujours apprendre qui l'on est avant...
01:01:52 Il faut toujours...
01:01:53 Pardon, excuse-moi.
01:01:55 Il faut toujours être quelqu'un.
01:01:58 Il faut toujours penser que quelqu'un n'est...
01:02:02 Ah oui.
01:02:05 Il faut toujours avoir le sentiment d'être quelqu'un pour enfin apprendre à avoir...
01:02:11 Je suis désolé, putain, j'ai perdu la phrase.
01:02:14 En tout cas, il avait plein de super phrases.
01:02:17 Enfin, toujours plein de bons conseils.
01:02:20 Merci à tous...
01:02:22 Pardon, excusez-moi, c'est pas mon média.
01:02:24 C'est pas mon média.
01:02:25 T'es l'invité, est-ce que tu veux faire la fin ?
01:02:27 Oui, c'est vrai, je peux faire la fin.
01:02:28 Vas-y.
01:02:29 Merci à tous de nous avoir suivis, d'avoir suivi cet épisode.
01:02:31 N'oubliez pas de vous abonner.
01:02:32 J'espère que ça vous aura intéressé en tout cas.
01:02:34 Si vous voulez devenir acteur, vous pouvez.
01:02:37 Les cartes sont entre vos mains.
01:02:38 Bonne chance.
01:02:40 Au revoir mes futurs acteurs.
01:02:43 On est tous acteurs de nos vies.
01:02:44 Oh, la phrase de merde !
01:02:46 Oh là là, qu'il ne faut pas dire ça.
01:02:48 Jamais on mettra cette phrase.