• l’année dernière
J’ai soif, chaud, j’suis mal dans ma peau, terre arasée, harassante, tel une limace je me ramasse sur le canapé fournaise.
En panne de transpiration, mon corps s’alanguit, l’orangeade bien trop loin pour pouvoir l’attrapée.
Mon chien à le regard du rat crevé !
Sa cogne, ma cervelle bouillonne, surchauffe moteur, haut-le-cœur, soleil de plomb, pas le moindre courant d’air.
Je haie ce ciel infiniment bleu aux nuages évaporés !
Transcription
00:00 J'ai soif chaud, j'suis mal dans ma peau, terre harassée, harassante,
00:06 telle une limace, je me ramasse sur le canapé fournaise.
00:12 En panne de transpiration, mon corps s'alanguille,
00:16 l'orangeade bien trop loin pour pouvoir l'attraper.
00:20 Mon chien a le regard du rat crevé,
00:24 sa cogne ma cervelle bouillonne,
00:27 surchauffe moteur, haut le coeur, soleil de plomb, pas le moindre courant d'air.
00:33 Je hais ce ciel infiniment bleu, aux nuages évaporés.
00:39 J'implore les dieux de l'humide, je me liquéfie, les lézards se planquent,
00:44 les pierres diffusent des morceaux d'enfer, me promettant mille tourments.
00:48 Mon pas chancelain se dérode, et ça tourne, tourne,
00:53 m'anège à grande vitesse, les heures ont du mal à s'écouler, c'est tout dire.
00:58 Le tic-tac de l'horloge me désespère, baissez-moi ce foutu thermostat.
01:04 Personne ne répond, les rues vides, dans l'immeuble d'en face, un volet bouge,
01:09 encore un inconscient, risquant l'effort fatal.
01:13 Même pas le courage de faire un petit malaise,
01:16 évitons toute dépense d'énergie, il me faut survivre à cette journée de tous les calvaires.
01:23 En bas de chez moi, le bitume craquelle et révèle sa noirceur d'âme,
01:28 ventilo plein gaz, rien n'y fait, cette chose veut me faire accroire à la fraîcheur.
01:34 Des éclairs au loin, promesse d'un peut-être peine perdue.
01:38 J'enrage, colère vaine, il tape, me fracasse ce disque jaunâtre à la vengeance implacable.
01:45 J'emmâche des glaçons à mon congélo et mon barbouillot corps, sourire éphémère.
01:51 Puis la danse reprend, je me mets d'une façon ou d'une autre, rien n'y fait,
01:56 me voilà dans une bien belle galère.
01:59 Il me semble entendre des cigales, que font-elles là ?
02:03 Mon thermomètre s'approche du degré ultime, veut-il me faire frire ?
02:09 L'air irrespirable m'indique qu'il est inutile d'attendre la nuit,
02:14 je ne suis plus que l'ombre de mon ombre.
02:17 J'aire dans mon appartement, en quête d'une fraîcheur,
02:21 peine perdue, rêve d'un vieux fou.
02:24 Tout me désespère ce jour-là, putain de chaleur.