TF1 - 3 Juin 1990 - Début "7 sur 7" (Anne Sinclaire), pubs, bande annonce
TF1, 03/06/1990 :
- Jingle pub
- Début "7 sur 7" (Anne Sinclair)
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- Bande annonce "Santé à La Une"
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- Début "7 sur 7" (Anne Sinclair)
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- Bande annonce "Santé à La Une"
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00:00 [Musique]
00:29 [Générique]
00:38 Bonsoir, il ne passe presque jamais à la télévision, mais toute la France le connaît.
00:42 Il agace et séduit à la fois, c'est la figure la plus contrastée du gouvernement de Michel Recard.
00:47 Michel Charas, bonsoir.
00:48 - Bonsoir.
00:49 - Vous êtes ministre délégué, chargé du budget auprès du ministre d'Etat,
00:52 ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Bérégovoy.
00:54 - Virgule.
00:55 - Titre ronflant, fonction majestueuse qui ne colle pas tout à fait avec l'image qu'on a de vous.
01:00 Un soir, au journal de 20h de Patrick Poivre-Darvaux, vous venez protester contre, je cite,
01:04 "ces banquiers qui piquent notre blé".
01:07 Et les Français découvrent que l'un de leurs ministres parle comme Coluche ou comme Berurier,
01:10 l'inspecteur de San Antonio.
01:12 - Ou comme eux.
01:12 - On y reviendra.
01:13 Allergiques aux médias, vous les avez cependant fort bien compris
01:16 et vous ne détestez pas construire et alimenter cette réputation de fort engueule.
01:20 Je parle comme la France profonde, dites-vous, une France que vous connaissez.
01:23 Vous êtes Auvergnat, né il y a 48 ans à Chamalières,
01:26 chez l'ancien président de la République, M. Giscard d'Estaing.
01:28 Vos parents travaillaient à l'usine de fabrication des billets de la Banque de France,
01:31 ça ne s'invente pas.
01:32 La politique, vous aimez cela très tôt.
01:34 Sciences Po, Paris, la SFI Hall, PS, Gaston Defer et François Mitterrand
01:38 seront les deux grands hommes de votre vie.
01:41 Vous serez pendant le premier septennat conseiller du président à l'Elysée,
01:44 où l'on vous apprécie tant pour les problèmes institutionnels où vous êtes incollable
01:47 que pour le sens de l'amitié que vous avez fidèle.
01:50 Depuis deux ans que vous êtes au gouvernement,
01:52 vous vous êtes fait remarquer pour votre compétence,
01:54 détesté des ministres dont vous avez rogné le budget,
01:56 vous avez épuisé vos collaborateurs de travail,
01:58 bousculé les administrations,
02:00 fait le délice des photographes par la fantaisie de vos bretelles.
02:03 Vous avez enfin horripilé l'opposition à la suite d'une sombre polémique
02:06 où vous auriez menacé des journalistes d'un contrôle fiscal,
02:08 ce que vous avez toujours démenti,
02:10 opposition qui vous a accusé d'utiliser l'appareil de l'Etat
02:13 pour régler vos ventes personnelles.
02:15 Bref, pas un portrait de vous,
02:17 sans un peu d'admiration pour le petit chose,
02:19 le pasqua de gauche, comme on dit,
02:21 homme du peuple au bon sens, paysan, étranger au dîner mondain.
02:25 Pas un portrait de vous non plus qui ne s'attarde complaisamment,
02:27 outre votre vocabulaire de corps de garde,
02:30 sur votre mépris des intellectuels parisiens,
02:32 auquel vous préférez ostensiblement
02:34 la conversation de bistrots de Puy-de-Dôme,
02:36 commune du Puy-de-Dôme dont vous êtes maire,
02:38 érigée par vous en baromètre infaillible du climat politique.
02:42 Alors qu'est-ce que vous préférez, Michel Charras,
02:44 qu'on vous prenne pour un coluche qui veut choquer le bourgeois
02:46 ou pour un Poujade qui fait peuple pour mieux l'utiliser ?
02:49 Je ne vous laisse pas beaucoup de choix, Faunier.
02:51 - Mais non, écoutez, je préfère à la limite
02:54 qu'on me prenne pour quelqu'un qui est normal,
02:56 qui n'a pas changé et qui a surtout gardé les pieds sur la terre.
02:59 - Et qui fait un peu de provocation de temps en temps.
03:02 - Non, pas de provocation, je suis normal.
03:04 J'ai toujours été comme ça, je ne sais pas pourquoi je changerais.
03:07 - Parce que vous êtes titulaire d'une fonction officielle dans la République.
03:10 - Ah, je suis titulaire d'une fonction officielle.
03:11 - Qui suppose peut-être le respect de la fonction.
03:14 - Je respecte beaucoup la fonction et dans l'exercice de ma fonction,
03:16 croyez-moi, je fais mon métier.
03:18 Et j'essaye de le faire du mieux possible.
03:20 C'est une question d'appréciation.
03:21 J'essaye de le faire en tout cas avec scrupule, je travaille beaucoup.
03:24 Dans l'exercice de ma fonction, je suis très soucieux de mes prérogatives.
03:27 - Je parlais de l'allure.
03:28 - Non, mais je n'aime pas déléguer, j'exerce mes responsabilités, je les prends.
03:31 Mon ami Michel Rocard me dit quelques fois
03:33 même que j'aurais tendance à en prendre trop,
03:36 mais il le dit gentiment.
03:38 Mais dans la fonction, dans l'analyse des choses,
03:41 dans la manière d'expliquer, dans la manière d'être,
03:43 dans le langage, je suis normal.
03:46 Demain, je vais à la pêche.
03:48 Je ne vais pas me plonger dans les délices du Code général des impôts,
03:51 je vais à la pêche.
03:53 Et d'ailleurs, je pense que vu l'endroit où je vais
03:55 et les copains que je vais retrouver,
03:57 on a plus de chances de prendre plus de cuite que de poisson.
03:59 Mais enfin bon, ça, c'est un autre problème.
04:01 - Quand vous entendez le président de la République
04:03 qui parle un langage très châtié,
04:05 qui est normal lui aussi, j'imagine,
04:07 est-ce que vous le trouvez très aristocrate ?
04:09 Vous dites, moi, je suis un homme du peuple et je parle comme tout le monde.
04:11 Alors lui, il parle comme tout le monde ?
04:13 - Mais non, mais il doit être comme il est, comme il a envie d'être.
04:15 Moi, je le trouve normal par rapport à ce qu'il a toujours été.
04:17 Puis moi, je suis normal par rapport à ce que j'ai toujours été.
04:19 Chacun son genre.
04:21 Vous savez, vous avez des baronnes dans le 16e
04:23 qui lèvent le petit doigt comme ça pour prendre une tasse à café.
04:25 Moi, quand je prends une tasse, je la prends comme ça.
04:27 D'ailleurs, je préfère boire un bol.
04:29 C'est plus large.
04:31 - Vous n'avez rien d'une baronne.
04:33 - Non, mais voilà, c'est tout. C'est une question de...
04:35 Il faut être bien dans la vie.
04:37 Il faut être bien. Il faut se sentir bien.
04:39 - Alors si on devait faire le tiercé des valeurs qui sont les vôtres,
04:41 qu'est-ce qu'on mettrait ?
04:43 La République, la laïcité ?
04:45 - On mettrait certainement la République.
04:47 La laïcité, c'est un élément de la République.
04:49 C'est la neutralité de l'État,
04:51 le respect et la tolérance pour les autres.
04:53 Et puis, pour ce qui me concerne,
04:55 le service de l'État et le service public.
04:57 - Est-ce qu'on mettrait l'ordre ?
04:59 - Sûrement.
05:01 Mais pas l'ordre violent
05:03 ni l'ordre pour l'ordre.
05:05 Mais l'ordre parce que...
05:07 Conçu comme le garant de la liberté.
05:09 - L'ordre de la liberté.
05:11 - Conçu comme le garant de la liberté.
05:13 - L'ordre républicain.
05:15 - L'ordre républicain.
05:17 - Quand vous dites "je suis un homme de gauche",
05:19 ça veut dire quoi, "homme de gauche" ?
05:21 - Je suis homme de gauche, ça veut dire que je n'oublie pas mes origines,
05:23 que je suis d'origine modeste, vous l'avez rappelé tout à l'heure,
05:25 que j'ai fait mes études supérieures
05:27 avec une bourse de l'État,
05:29 que j'ai eu la chance d'être élevé
05:31 par l'École de la République,
05:33 et puis que j'ai un certain sentiment
05:35 de l'injustice,
05:37 de l'inégalité,
05:39 de ce qu'il faut faire
05:41 pour que les choses soient un peu mieux partagées,
05:43 un certain nombre de valeurs, plus la démocratie,
05:45 parce que la gauche c'est aussi la démocratie.
05:47 - Ça peut être la définition ancienne du radical socialisme ?
05:49 - Oui, mais façon moderne.
05:51 - Façon moderne.
05:53 - Parce que vous savez, on a progressé par étapes dans ce pays.
05:55 On a commencé par créer la République,
05:57 qui laissait complètement de côté l'économique et le social.
05:59 C'était la République bourgeoise.
06:01 Puis ensuite, on est venu à l'économique et le social.
06:03 Mais tout ça, ça correspond à plusieurs phases
06:05 de notre histoire politique
06:07 depuis 200 ans, depuis la Révolution.
06:09 Et depuis 100 ans,
06:11 depuis la création de la République,
06:13 enfin, depuis la 3e République.
06:15 - Pour revenir précisément à la République,
06:17 à son histoire, vous m'avez dit l'autre jour,
06:19 il y a une seule chose que je veux préciser,
06:21 c'est que 1) je n'appartiens à aucune organisation charitable,
06:23 sauf au Restaurant du Coeur, que j'aide à chaque fois que je peux,
06:25 c'est d'ailleurs pour ça qu'on vous a vu à la télévision,
06:27 et 2) je suis violemment anticlérical.
06:29 - Non, je ne suis pas anticlérical.
06:31 - Ah bon, vous avez mal compris.
06:33 - Je n'ai aucune religion.
06:35 Je n'ai pas de religion.
06:37 - Je croyais que...
06:39 - Je ne rentre pas dans les lieux de culte, en fonctionnement.
06:41 C'est sûr qu'il m'arrive d'aller visiter des églises
06:43 parce que ce sont quand même de beaux monuments.
06:45 - D'accord.
06:47 - Puis on a suffisamment fait suivre le Burnous
06:49 pour que j'aille voir un petit peu comment elles sont faites.
06:51 Mais j'aime bien visiter Saint-Pierre-de-Rome.
06:53 Je trouve qu'il y a des églises romaines en France
06:55 qui sont magnifiques.
06:57 Mais quand ça fonctionne, c'est pas mon temple.
06:59 - Oui, un musée, ça va.
07:01 Dernière question peut-être sur vous.
07:03 - Il faut que les gens puissent quand même
07:05 exercer leur religion normalement, toutes les religions,
07:07 à partir du moment où ils n'emmerdent personne.
07:09 - Ça y est, c'est parti.
07:11 - Non, c'est pas parti, c'est vrai.
07:13 - Quand vous parlez au président de la République,
07:15 vous dites que les gens n'emmerdent personne.
07:17 - Quand je parle au président de la République,
07:19 il n'y a pas de témoin.
07:21 - Mais vous savez bien que vous ne vous surveillez plus.
07:23 - Je parle français.
07:25 Ce sont des mots du dictionnaire que j'emploie,
07:27 je ne vous signale, je n'en invente pas.
07:29 - Oui, mais néanmoins, vous reconnaissez
07:31 que vous êtes un peu plus humide.
07:33 - Vous avez, vous êtes, dernière question sur vous,
07:35 vous avez du pouvoir occulte, quand on est à l'Élysée,
07:37 même au conseil du président, on a un certain pouvoir.
07:39 Vous avez du pouvoir... - C'est pas vrai.
07:41 - Là, vous avez plus de pouvoir aujourd'hui.
07:43 - À l'Élysée, contrairement à ce qui se passe
07:45 dans les cabinets ministériels, où nous délégons
07:47 forcément un certain nombre de choses à nos collaborateurs,
07:49 à l'Élysée, le président ne délègue rien.
07:51 Nous ne fonctionnons pas comme un cabinet.
07:53 Personne ne signe à sa place.
07:55 Personne ne prend de décision à sa place.
07:57 Les collaborateurs du président,
07:59 ils sont là pour l'informer,
08:01 attirer son attention sur tel ou tel aspect des choses,
08:03 contribuer aux décisions qu'il prend,
08:05 non pas en essayant de pousser son idée personnelle,
08:07 mais faire en sorte qu'il dispose de tous les éléments.
08:09 Dans un ministère, c'est pas la même chose.
08:11 On dispose d'une parcelle du pouvoir de l'État.
08:13 - Vous aimez ça ?
08:15 - Mais, attendez, je termine.
08:17 Lorsqu'on est dans la situation où je suis,
08:19 moi, je suis quand même sous l'autorité directe
08:21 de Pierre Bérigauvois, qui est un ami,
08:23 ministre d'État, qui est au-dessus de moi,
08:25 donc on se partage le ministère,
08:27 mais je suis sous son autorité.
08:29 Et l'arbitrage final remonte toujours
08:31 chez le Premier ministre.
08:33 Michel Rocard, de temps en temps, arbitre,
08:35 et pas toujours dans le sens que je souhaite.
08:37 Et puis, éventuellement, le président
08:39 dit son mot, s'il juge utile de le dire.
08:41 Donc, vraiment, je suis dans un échelon
08:43 qui est quand même modéré.
08:45 - Vous ayez toujours un bureau à l'Élysée, c'est vrai ?
08:47 - On va pas s'attarder sur des affaires immobilières.
08:49 - Bon, très bien.
08:51 La question subsidiaire que je vous posais,
08:53 vous me parlez de ce pouvoir,
08:55 vous l'expliquez, vous le détaillez.
08:57 Est-ce que vous aimez ça ? Est-ce que vous aimez exercer le pouvoir ?
08:59 - J'aime servir l'État.
09:01 - Est-ce que dans la charge de ministre,
09:03 les honneurs, vous allez me dire, c'est pas important,
09:05 mais le pouvoir, ça l'est ?
09:07 - Non, c'est pas le pouvoir. J'aime disposer des moyens
09:09 de servir l'État, comme j'ai envie
09:11 de le servir, c'est-à-dire à partir
09:13 des conceptions qui sont les miennes,
09:15 conformément aux orientations fixées
09:17 et aux décisions du président de la République,
09:19 les orientations et décisions du Premier ministre,
09:21 du ministre d'État, éventuellement.
09:23 - Parce qu'on peut servir l'État à tous les niveaux.
09:25 - Je crois que là où on est pour le servir,
09:27 on doit le servir bien.
09:29 - Alors, on va parler un peu de l'actualité
09:31 de la semaine, bien sûr, et de l'actualité du jour,
09:33 notamment le pèlerinage de ce lutré,
09:35 dont Bruno Masur parlera abondamment.
09:37 - Vous en prenez un terme chrétien.
09:39 - Oui, je sais bien que ça vous gêne,
09:41 parce que c'est le jour de la Pentecôte, sans doute.
09:43 - On va faire entrée d'Auvergne ce soir, exprès.
09:45 - Bien.
09:47 Alors, le président de la République
09:49 a donc commenté un peu l'actualité ambiante
09:51 aux questions des journalistes.
09:53 D'ailleurs, il s'est montré assez irrité
09:55 que les journalistes se déplacent si nombreux
09:57 chaque année pour son escalade.
09:59 Et sur Michel Rocard, dit l'AFP,
10:01 il a été assez peu diser
10:03 sur les rumeurs de disgrâce du Premier ministre
10:05 Michel Rocard.
10:07 "Deux ans, ce n'est pas tellement long.
10:09 "Les gens aiment bien changer de tête.
10:11 "C'est vrai, moi, je suis plus conservateur que cela.
10:13 "C'est moi qui ai choisi le Premier ministre,
10:15 "qui ai fait le gouvernement avec lui,
10:17 "et c'est moi qui le garde."
10:19 - Vous avez gardé longtemps le Premier ministre ?
10:21 - Tout ça, c'est un problème de circonstances politiques,
10:23 de rapports qui existent entre les deux hommes,
10:25 de manière dont fonctionne le gouvernement, etc.
10:27 Le jour où il constate,
10:29 le président de la République,
10:31 que le gouvernement ne fonctionne pas
10:33 comme il le souhaite,
10:35 où il y aurait un désaccord entre les deux hommes,
10:37 il est bien évident qu'il y a une page qui se tourne.
10:39 C'est arrivé entre 1980 et 1986.
10:41 C'est arrivé une fois quand Pierre Mauroy
10:43 a laissé la place à Laurent Fabius.
10:45 Bon, par conséquent, c'est une question d'appréciation.
10:47 - A l'heure actuelle, à votre avis,
10:49 le gouvernement tel qu'il est parti,
10:51 deux ans, ce n'est pas trop long ?
10:53 Ça ne suffit pas ?
10:55 - Deux ans, ça ne fait même pas tout à fait deux ans
10:57 pour le gouvernement actuel,
10:59 puisque le gouvernement actuel a dû être nommé le 28 juin,
11:01 quelque chose comme ça.
11:03 Voyons, Pierre Mauroy lui était resté
11:05 de 1981 à 1984.
11:07 Il y avait eu un remaniement entre temps.
11:09 Il a démissionné au mois de mars 1983,
11:11 après les élections municipales, il a été renommé,
11:13 avec un gouvernement un peu remanié.
11:15 - Michel Rocart en a pour un an encore.
11:17 - Vous savez, il faut quand même aussi un peu durer
11:19 dans la vie gouvernementale.
11:21 Je ne sais pas si j'en ai pour un an,
11:23 on ne peut rien dire.
11:25 Tout ça, ça dépend des circonstances
11:27 des humeurs parlementaires,
11:29 comme le président le disait lui-même
11:31 à une récente émission, c'était chez vous, je crois.
11:33 - Et quand on infléchit un peu la politique,
11:35 on ne change pas de pensée du gouvernement ?
11:37 - On n'infléchit pas un peu la politique
11:39 dans un sens ou dans un autre.
11:41 On peut appeler l'attention sur tel ou tel point
11:43 de l'élection, mais on ne les voit pas
11:45 tout de suite apparaître, parce qu'elles sont à long terme.
11:47 C'est ce qu'ils veulent faire sur la région parisienne.
11:49 La politique engagée en matière de logement,
11:51 c'est qu'on ne construit pas une maison
11:53 comme on crache en l'air. Il faut 18 mois, 2 ans
11:55 pour construire. Entre le moment où on décide
11:57 des programmes de logement en 88-89,
11:59 et le moment où les nouveaux HLM,
12:01 où la rénovation des HLM va avoir le jour,
12:03 il faut quelque temps. Le président nous a demandé
12:05 de tout rénover, le parc actuel HLM, d'ici 1995.
12:07 Ça se fera, on va le faire, mais ça ne va pas se faire
12:09 du jour au lendemain. Donc il y a toujours des cités HLM
12:11 qui ne viennent pas, ils l'ont promis, ça ne vient pas.
12:13 - Michel Rocard reste pour rénover les cités HLM.
12:15 - Vous tirez les conclusions que vous en voulez.
12:17 - Question de la situbé VA
12:19 qui a posé cette semaine
12:21 aux Français. Dans les mois qui viennent,
12:23 souhaitez-vous que François Mitterrand conserve
12:25 Michel Rocard comme Premier ministre, change de Premier ministre,
12:27 conserve 57 %, change de Premier ministre 17,
12:29 ne savent pas, 26,
12:31 et parmi les électeurs de gauche,
12:33 72 % souhaitent que Michel Rocard
12:35 reste à Matignon, c'est un élément
12:37 indicatif. - Vous auriez dû me dire ça au début,
12:39 j'aurais pas gagné du temps. - Pourquoi ? Parce que forcément,
12:41 ce que pensent ces Français, c'est bien. - Non, non, mais je vais pas...
12:43 Non, mais je veux dire, ça aurait été un résumé parfait.
12:45 - Alors le climat... - Ça montre que les circonstances
12:47 politiques sont plutôt...
12:49 - Favorables à Michel Rocard. - Favorables à ce qui reste, voilà.
12:51 - Le climat général
12:53 plutôt morose. - En plus, parce que j'ai déjà fait un déménagement
12:55 en drivouille à Bercy-du-Hort, on va en déménager
12:57 encore si peu de temps après, ça fait beau. - Ça aurait peut-être resté.
12:59 - Non, mais il faut déménager...
13:01 - Le climat général,
13:03 cela dit, est morose, les sondages ne sont pas très bons.
13:05 D'une manière générale, les Français disent,
13:07 ou on a l'impression qu'ils disent, le président est absent
13:09 et s'occupe de géopolitique, c'est d'ailleurs pour ça
13:11 qu'on a l'impression qu'il s'occupe davantage des affaires françaises.
13:13 Et le Premier ministre gère et ne prend pas trop de risques.
13:15 Est-ce que ça paraît une analyse
13:17 qui vous semble juste ?
13:19 - Ecoutez, vraiment, quand je vois
13:21 les activités du président à travers la France,
13:23 en particulier ces jours derniers,
13:25 quand je vois le nombre de consignes... - On me dit que c'est jamais venu.
13:27 - Non, non, mais quand je vois le nombre... Oui, parce que c'était public.
13:29 Quand je vois le nombre de consignes qui donnent au gouvernement
13:31 à chaque conseil des ministres,
13:33 aux presques ou individuellement aux ministres,
13:35 je peux vous dire qu'il ne s'occupe pas que de géopolitique.
13:37 Quant à Michel Rocard,
13:39 moi, prendre des risques, je veux bien qu'on dise
13:41 qu'il ne prend pas de risques. Enfin, ce qu'il a fait sur la Nouvelle-Calédonie
13:43 en 88, ce n'était pas évident.
13:45 Et permettez-moi de vous dire qu'il prenait un sacré risque.
13:47 - Et depuis ? - Et ce qu'il fait sur l'immigration
13:49 avec la table ronde, malgré les difficultés
13:51 qu'il peut rencontrer avec les gens de l'opposition,
13:53 permettez-moi de vous dire que ce n'est pas évident non plus.
13:55 Alors, moi, je veux bien qu'on dise qu'il ne prend pas de risques,
13:57 mais on voit,
13:59 on voit au moins sur ces certains gros dossiers
14:01 que quand il en prend, il les prend bien.
14:03 - Qu'est-ce qu'on dit à Puyguillaume ?
14:05 - Oh, vous savez,
14:07 Puyguillaume, il n'aime pas beaucoup
14:09 qu'on change les têtes non plus.
14:11 - Bien. Alors, vous allez commenter
14:13 l'actualité de la semaine. Voici son début.
14:15 Vivienne Jungfer et Alain Badia ont suivi
14:17 le Grand Prix de Formule 1, le Sommet arabe de Bagdad,
14:19 l'arrivée d'Achète dans le capital de la 5
14:21 et la victoire du candidat antidrogue
14:23 en Colombie.
14:25 (musique)
14:27 (applaudissements)
14:29 La démocratie colombienne
14:31 remporte une victoire.
14:33 Le libéral César Gaviria,
14:35 43 ans, est élu président de la République.
14:37 Le plus déterminé des candidats
14:39 a juré d'en finir
14:41 avec la drogue et la violence politique.
14:43 Malgré la terreur entretenue,
14:45 près de la moitié des électeurs
14:47 ont osé dire non au narcoterrorisme.
14:49 César Gaviria se dit prêt
14:51 à une coalition gouvernementale,
14:53 notamment avec la gauche,
14:55 qui réussit une percée spectaculaire.
14:57 Parmi ses objectifs,
14:59 approuvé par référendum à plus de 93%,
15:01 réformer une constitution
15:03 vieille de plus d'un siècle et demi.
15:05 Pour les Colombiens saturés de violence,
15:07 le jeune président apparaît
15:09 comme l'homme de la rénovation et de la paix civile.
15:11 (musique)
15:13 Sénat magistral.
15:15 Allez-y,
15:17 outsider confirmé.
15:19 Prost,
15:21 malchanceux,
15:23 contraint à l'abandon.
15:25 Le Grand Prix de Monaco relance le championnat de Formule 1.
15:27 Le Brésilien Ayrton Senna
15:29 sur McLaren mène la course de bout en bout,
15:31 suivi par le Français Jean Alési,
15:33 lui-même talonné par l'Autrichien Berger.
15:35 Cette place de second
15:37 inespérée vaut à Alési
15:39 d'être troisième au classement mondial,
15:41 juste devant Prost.
15:43 Dans un grand élan d'enthousiasme,
15:45 le président Jean-Marie Balestre
15:47 relance l'idée d'une voiture en bleu de France.
15:49 La régie Renault, dit-il,
15:51 doit aider Ligier à créer une écurie
15:53 de 100% française.
15:55 (musique)
15:57 Hachette met les pieds dans le paf.
15:59 Le groupe de Jean-Luc Lagardère
16:01 acquiert 22% du capital
16:03 de la 5.
16:05 Jérôme Sédoux, le patron des chargeurs,
16:07 se retire en compagnie de deux autres actionnaires.
16:09 En donnant son feu vert
16:11 au renflouement de la chaîne privée,
16:13 le CSA met fin à un contentieux
16:15 entre partenaires qui, depuis 9 mois,
16:17 menaient la 5 à la faillite.
16:19 Hersan et Berlusconi restent chacun majoritaires.
16:21 Le groupe Verne, quant à lui,
16:23 est autorisé à doubler sa participation.
16:25 Candidat malheureux au rachat de TF1,
16:27 le patron de Matra
16:29 prend sa revanche en faisant une entrée
16:31 en force sur le petit écran.
16:33 Hachette devient partenaire de son grand rival,
16:35 Hersan. Une situation inédite
16:37 qui ne manquera sûrement pas de piquant.
16:39 (musique)
16:41 Alors que s'ouvre à Bagdad
16:43 un sommet arabe, toujours marqué par la désunion,
16:45 boudé notamment par le président syrien,
16:47 une bombe explose sur un marché de Jérusalem,
16:49 tuant un Israélien
16:51 et en blessant 10 autres.
16:53 Deux jours plus tard,
16:55 deux commandos palestiniens tentent de débarquer
16:57 sur les plages bondées de Tel Aviv,
16:59 à bord de leurs canaux,
17:01 un véritable arsenal militaire.
17:03 4 Arabes sont tués et 12 autres
17:05 capturés par l'armée.
17:07 Cette opération ratée est revendiquée
17:09 par le Front de Libération de la Palestine,
17:11 une composante de l'OLP.
17:13 Yasser Arafat nie toute participation
17:15 mais ne condamne pas le raid terroriste
17:17 comme l'exige le président Bush.
17:19 Des arguments en or pour Israël
17:21 qui exhortent à nouveau les Etats-Unis
17:23 à mettre fin au dialogue avec l'OLP.
17:25 Déjà furieux du sommet de Bagdad,
17:27 un sommet plus anti-israélien que jamais,
17:29 Washington oppose son veto
17:31 à l'envoi d'une commission d'enquête
17:33 dans les territoires occupés.
17:35 (en arabe)
17:37 - Ah mais je mettrai de l'or
17:39 par tout le moyen que cela arrive,
17:41 mais qu'est-ce que vous voulez ?
17:43 On peut pas faire une omelette
17:45 sans casser les oeufs.
17:47 Et c'est à mes yeux de faire taire
17:49 qui que ce soit.
17:51 - A discours ferme, méthode ferme,
17:53 le président gabonais décrète
17:55 l'état de siège dans la province de Pangentil
17:57 et envoie 1 000 hommes armés
17:59 pour mater l'insurrection dans la capitale économique.
18:01 Une reprise en main musclée
18:03 qui provoque l'exode de milliers d'Africains.
18:05 Peu à peu, le calme
18:07 semble revenir à Pangentil
18:09 mais la Légion, dépêchée sur place
18:11 pour protéger les quelques 500 Français
18:13 encore présents, n'est toujours pas repartie.
18:15 De son côté,
18:17 après la menace très claire du président Bongo
18:19 de changer de partenaire,
18:21 Elf décide, au grand soulagement de Paris,
18:23 de reprendre sa production pétrolière
18:25 vitale pour l'économie gabonaise.
18:27 L'heure est maintenant aux tractations.
18:29 En fin de semaine, à Libreville,
18:31 le président amorce le dialogue politique
18:33 avec l'opposition.
18:35 Autre pays d'Afrique francophone
18:37 touchée par la contestation,
18:39 la Côte d'Ivoire s'ouvre à son tour
18:41 au multipartisme.
18:43 L'Afrique de 90 n'est plus celle des années 60,
18:45 déclare Roland Dumas.
18:47 Paris laisse entrevoir
18:49 une révision des accords passés
18:51 il y a plus d'un quart de siècle.
18:53 Les affaires du Gabon,
18:55 ça pose quand même le problème de la politique
18:57 africaine de la France, comme périodiquement,
18:59 d'ailleurs, d'autres intérêts en Afrique.
19:01 On dit facilement que la France fait
19:03 les fins de mois des gouvernements africains,
19:05 c'est vrai, c'est le ministre du budget, c'est vrai ?
19:07 Ecoutez, l'Afrique reçoit une aide française
19:09 qui est de l'ordre de 20 milliards de francs
19:11 par an,
19:13 et l'essentiel de cette aide
19:15 ne sert pas à faire les fins de mois,
19:17 mais sert à des projets précis,
19:19 à des projets
19:21 multilatéraux ou bilatéraux,
19:23 des investissements,
19:25 créateurs de richesses,
19:27 créateurs d'emplois,
19:29 qui valorisent les productions africaines,
19:31 etc.
19:33 - Est-ce que les relations avec la France française
19:35 en Afrique sont plus morales,
19:37 financières, stratégiques ?
19:39 - Vous savez, la France a une longue histoire
19:41 avec l'Afrique, et lorsque ces Etats
19:43 ont accédé à l'indépendance,
19:45 ils ont souhaité que la coopération,
19:47 pouvoir continuer, pardon,
19:49 à coopérer avec la France, donc ils continuent.
19:51 Et nous, nous les aidons.
19:53 Quant à l'intervention d'Igi,
19:55 c'est une intervention qui vise à protéger
19:57 nos nationaux.
19:59 - La Colombie.
20:01 - La Colombie-Britannique,
20:03 la Colombie-Britannique,
20:05 la Colombie-Britannique,
20:07 la Colombie-Britannique,
20:09 la Colombie-Britannique,
20:11 la Colombie-Britannique,
20:13 la Colombie-Britannique,
20:15 la Colombie-Britannique,
20:17 la Colombie-Britannique,
20:19 la Colombie-Britannique,
20:21 la Colombie-Britannique,
20:23 la Colombie-Britannique,
20:25 la Colombie-Britannique,
20:27 la Colombie-Britannique,
20:29 la Colombie-Britannique,
20:31 la Colombie-Britannique,
20:33 la Colombie-Britannique,
20:35 la Colombie-Britannique,
20:37 la Colombie-Britannique,
20:39 la Colombie-Britannique,
20:41 la Colombie-Britannique,
20:43 la Colombie-Britannique,
20:45 la Colombie-Britannique,
20:47 la Colombie-Britannique,
20:49 la Colombie-Britannique,
20:51 la Colombie-Britannique,
20:53 la Colombie-Britannique,
20:55 la Colombie-Britannique,
20:57 la Colombie-Britannique,
20:59 la Colombie-Britannique,
21:01 la Colombie-Britannique,
21:03 la Colombie-Britannique,
21:05 la Colombie-Britannique,
21:07 la Colombie-Britannique,
21:09 la Colombie-Britannique,
21:11 la Colombie-Britannique,
21:13 la Colombie-Britannique,
21:15 la Colombie-Britannique,
21:17 la Colombie-Britannique,
21:19 la Colombie-Britannique,
21:21 la Colombie-Britannique,
21:23 la Colombie-Britannique,
21:25 la Colombie-Britannique,
21:27 la Colombie-Britannique,
21:29 la Colombie-Britannique,
21:31 la Colombie-Britannique,
21:33 la Colombie-Britannique,
21:35 la Colombie-Britannique,
21:37 la Colombie-Britannique,
21:39 la Colombie-Britannique,
21:41 la Colombie-Britannique,
21:43 la Colombie-Britannique,
21:45 la Colombie-Britannique,
21:47 la Colombie-Britannique,
21:49 la Colombie-Britannique,
21:51 la Colombie-Britannique,
21:53 la Colombie-Britannique,
21:55 la Colombie-Britannique,
21:57 la Colombie-Britannique,
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22:01 la Colombie-Britannique,
22:03 la Colombie-Britannique,
22:05 la Colombie-Britannique,
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22:09 la Colombie-Britannique,
22:11 la Colombie-Britannique,
22:13 la Colombie-Britannique,
22:15 la Colombie-Britannique,
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22:21 la Colombie-Britannique,
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22:31 la Colombie-Britannique,
22:33 la Colombie-Britannique,
22:35 la Colombie-Britannique,
22:37 la Colombie-Britannique,
22:39 la Colombie-Britannique,
22:41 la Colombie-Britannique,
22:43 la Colombie-Britannique,
22:45 la Colombie-Britannique,
22:47 la Colombie-Britannique,
22:49 la Colombie-Britannique,
22:51 la Colombie-Britannique,
22:53 la Colombie-Britannique,
22:55 la Colombie-Britannique,
22:57 la Colombie-Britannique,
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23:01 la Colombie-Britannique,
23:03 la Colombie-Britannique,
23:05 la Colombie-Britannique,
23:07 la Colombie-Britannique,
23:09 la Colombie-Britannique,
23:11 la Colombie-Britannique,
23:13 la Colombie-Britannique,
23:15 la Colombie-Britannique,
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23:35 la Colombie-Britannique,
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24:01 la Colombie-Britannique,
24:03 la Colombie-Britannique,
24:05 la Colombie-Britannique,
24:07 la Colombie-Britannique,
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24:11 la Colombie-Britannique,
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24:55 la Colombie-Britannique,
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25:05 la Colombie-Britannique,
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26:05 la Colombie-Britannique,
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27:03 la Colombie-Britannique,
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27:23 la Colombie-Britannique,
27:25 la Colombie-Britannique,
27:27 la Colombie-Britannique,
27:29 la Colombie-Britannique,
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27:49 la Colombie-Britannique,
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27:55 la Colombie-Britannique,
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28:23 la Colombie-Britannique,
28:25 la Colombie-Britannique,
28:27 la Colombie-Britannique,
28:29 la Colombie-Britannique,
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28:43 la Colombie-Britannique,
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