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00:00 Comment ça va ?
00:01 Ça va bien et puis d'écouter ton titre, j'adore ce que tu fais, tu le sais.
00:05 C'est très gentil mais moi j'aime bien être interviewée par toi, donc c'est pour ça que je me suis dit
00:10 "Bon, aujourd'hui il ne veut pas travailler, c'est moi qui vais cuisiner".
00:13 Non ça va, je travaille tous les jours, TMP et tout le reste.
00:16 Tu fais beaucoup de choses, ça c'est clair, on va revenir aussi là-dessus.
00:19 On était juste avant, on était sur l'époque TF1, Vidéogag, Sous le Soleil,
00:26 c'est vraiment, on en va parler, un espèce de pic, comme ça, en tout cas,
00:30 au début de ta carrière, une notoriété, une explosion à ce moment-là.
00:32 Et puis il y a eu l'arrêt, cette collaboration avec TF1, qui a été assez violente.
00:36 Très, très violente, qui est de ma part. J'ai été viré, on peut dire le mot, viré.
00:41 Alors raconte-nous un peu ça.
00:43 J'ai été viré parce qu'en fait j'ai proposé, bon Vidéogag, très heureux, ça faisait 14 ans de Vidéogag,
00:49 j'ai présenté La Famille en Or, j'ai présenté beaucoup d'émissions, de nombreuses émissions,
00:53 surprise, surprise aussi, j'ai fait presque tout fait sur TF1, j'étais un des types pas mal de la chaîne,
01:00 des animateurs qui comptaient un peu sur la chaîne, avec l'amitié d'ailleurs des patrons,
01:05 que ce soit Étienne Moujotte, un peu moins le lait, mais qui était le président aussi.
01:10 Et puis j'ai proposé une émission sur le cinéma, justement, qui est ma première passion,
01:14 et qui m'a amené là où je suis, et en fait, mon émission intégrale, avec le titre et tout ce que j'avais prévu,
01:21 elle a été confiée à quelqu'un d'autre, alors que c'était mon projet.
01:26 Donc je l'ai très mal pris, et je me suis dit au bout d'un moment, de prendre les gens pour des cons, ça va quoi.
01:30 Et j'ai appelé Morandini, qui était à l'époque sur RMC, pour lui dire "tu vas être content si tu me reçois demain".
01:37 Il me dit "ah bon, je te reçois", et j'ai tout balancé, et j'ai été très violent, j'avoue, contre eux,
01:42 j'ai dit "ne me parlez pas de famille, c'est pas une famille la télé, ce qui est vrai",
01:45 et voilà, vous m'avez piqué une idée, vous m'avez pris pour un con, merci, au revoir.
01:50 Donc ils ont continué à diffuser les émissions qui étaient déjà préenregistrées,
01:55 et j'ai été viré, et là, ça a été terrible pour moi, j'ai eu un choc très violent, puisque j'ai perdu totalement ma voix.
02:01 Ah oui ? Donc après, psychologiquement, un conduire quoi.
02:05 Un choc, ça a été un choc, parce que du coup, tout tombe autour de toi,
02:08 tout ce que tu avais construit pendant des années, tout s'effondre.
02:11 Et très curieusement, c'est un truc que tu ne contrôles pas, c'est un choc psychologique que j'ai eu,
02:15 que j'ai eu du mal d'ailleurs, j'ai eu beaucoup de mal à m'en sortir,
02:18 c'est-à-dire que j'allais chez l'épicier avec une ardoise et une craie,
02:22 j'écrivais "tomate, oignon, œuf", enfin tu vois, je ne pouvais plus parler,
02:27 et quand tu ne peux pas parler, on ne pouvait même pas me joindre par téléphone,
02:31 puisque je ne peux pas répondre. Tu vois ce que je veux dire ?
02:33 Ah non, mais il y a des gens, quand on est choc, ça pète aussi des gens qui ont des pelades,
02:37 des vrais chocs psychologiques.
02:38 Moi c'est la voix, et la voix, comme par hasard, qui est mon instrument de travail,
02:41 j'ai perdu la voix pendant trois mois, mais complètement, c'était un drame.
02:45 C'est-à-dire que tu ne peux pas t'exprimer, les gens te regardent dans la rue et disent
02:48 "mais qu'est-ce qui se passe ?" mais ils ne parlent pas, je ne parle pas.
02:50 Ah non, mais c'est hyper violent. Est-ce que justement cette époque-là,
02:53 est-ce que c'est l'époque où j'ai vu "Auteur" ?
02:55 C'est aussi cette époque où tu avais écrit ce livre ?
02:57 Oui, c'est les réalités.
02:58 Et c'est un livre, confession, tu lâchais tout quoi ?
03:00 Oui, je balance tout, tout. J'ai raconté mon parcours,
03:03 les débuts difficiles comme tout le monde, et puis la joie, le bonheur,
03:08 tu deviens une vedette, tu gagnes de l'argent, tu changes de vie.
03:11 Moi, à l'époque, j'avais un appartement que j'avais du mal à payer.
03:15 Vous savez que j'ai mangé des raviolis pendant un an ?
03:17 À la suite de tout ça ?
03:19 Non, avant, à mes débuts, j'ai mangé des raviolis.
03:22 Je ne peux plus saquer les raviolis.
03:24 Ah bah tu m'étonnes !
03:26 Non mais moi, ça m'a vraiment entièrement...
03:28 Parce qu'on ne connaît pas ça, évidemment, je pense que ceux qui ont suivi à l'époque
03:31 ont peut-être été au courant de tout ça, mais moi quand j'ai cherché,
03:34 justement, tu vois, c'était intéressant quand on voit le début de ton parcours,
03:37 cette exposition sur tes fins, et moi j'ai eu la sensation qu'à un moment,
03:40 tu avais besoin de retrouver, au-delà de ce que tu nous expliques de l'émission du cinéma
03:43 qui avait été confiée à quelqu'un d'autre,
03:45 j'ai eu la sensation que tu avais besoin de retrouver une liberté de parole,
03:50 une liberté de ton, et que tu en avais un peu marre d'être un peu
03:53 le genre idéal à la télé, qui fait des grands sourires,
03:55 et que ce côté façade t'avait un peu saoulé, en fait, à ce moment-là.
03:58 Exactement, c'est ça dont j'avais marre.
04:00 Par exemple, tu sais, pendant des années, d'ailleurs, dans la UNETA,
04:03 ou le samedi après-midi, je recevais des écrivains.
04:06 J'ai reçu François Sagan, François Giroux, de très grands écrivains français,
04:10 même Jean-Marie Perrier, François Perrier, pardon.
04:15 J'ai reçu de très grands écrivains, tu sais,
04:18 et je regrettais que personne n'avait remarqué ça.
04:21 L'idéal pour TF1, c'était de me laisser dans la case,
04:25 il est mignon, il est souriant, il est sympathique, tout lisse.
04:29 Mais un peu ce qu'on vit, nous, des fois, en tant qu'artiste.
04:31 Pour le coup, quand tu as une case, tu sais, qui est déterminée,
04:34 et que dès que tu fais des choses un peu en dehors du cadre, c'est pas vraiment...
04:37 Ils aiment pas, ils ont du mal à sortir du cadre.
04:39 Alors, à un moment là, je suis sorti du cadre violemment,
04:41 parce qu'il fallait que j'en sorte, c'était ma survie.
04:43 Mais alors, ce qui est super intéressant, je sais que je suis long,
04:45 mais parce qu'en fait, ça, ça m'intéresse vraiment,
04:47 parce que je trouve que c'est vraiment charnière dans ta carrière, en fait, cet épisode-là.
04:50 Et je trouve que c'est très intéressant de voir comment
04:53 tu t'es remis pied à l'étrier, en radio.
04:56 Moi, c'est ça que je trouve intéressant, c'est le paradoxe entre ces années télé,
05:00 qui me semblait, si tu veux, avec le fast qui va avec,
05:03 le côté showbiz aussi, surtout, sur des grosses chaînes comme TF1,
05:07 t'as aussi ce côté showbiz qui va avec.
05:09 Et comment t'es revenu en radio avec des interviews
05:11 beaucoup plus intimes, confidences, comme ça,
05:14 comme on est en train de faire, ce tête-à-tête-là.
05:16 Et je trouve que c'était intéressant, ce switch, en fait.
05:18 Comment t'es passé de la lumière à l'excès,
05:21 jusqu'à ce que toi-même, tu pètes un câble, en gros,
05:24 à ce besoin de revenir à quelque chose de beaucoup plus nature,
05:26 beaucoup plus humain.
05:28 Et c'est vrai que tu l'as fait, et je trouve ça très intéressant.
05:31 Alors, l'intimité que t'installes en radio,
05:33 c'est toi, je trouve, qui a imposé un peu ce style.
05:36 Je trouve qu'aujourd'hui, non mais c'est vrai, je t'envoie pas de fleurs,
05:38 mais souvent, quand on fait des interviews radio,
05:40 quand on est artiste, on vient faire une promo,
05:42 on discute un quart d'heure, on entend trois chansons,
05:45 merci, au revoir, et je trouve que toi, c'est vrai,
05:47 quand à ce moment-là, t'es revenu en radio,
05:49 t'es vraiment venu avec ce truc de, moi, je veux découvrir l'artiste,
05:52 l'humain derrière le chanteur, ou l'acteur, ou l'auteur.
05:55 Et je trouve que c'était hyper intéressant, ce revirement total,
05:58 et en revenant à ça, je trouve que ça revient un peu au début de ta carrière,
06:03 à quelque chose de plus intime, de plus brut,
06:05 avant ces heures-là, GTF1.
06:07 Plus authentique, tu as raison.
06:09 C'est pour ça que j'essaie d'enrichir mes interviews,
06:11 au-delà du côté promotion,
06:13 parce que tout le monde a une histoire,
06:15 et tout le monde a une jolie histoire,
06:17 et tout le monde a un passé qui est touchant.
06:19 Et souvent, quand j'interview, toujours avec beaucoup de respect,
06:21 et de précaution aussi.
06:23 Et je suis très touché, d'ailleurs, des confidences que me font les artistes.
06:28 Et souvent, on me dit, on préfère venir chez toi en premier,
06:31 parce que d'abord, tu mets les artistes à l'aise,
06:33 et tu leur fais dire des choses qu'ils ne disent pas ailleurs.
06:36 On va en revenir là-dessus juste après, mais là, tout de suite,
06:38 parce qu'on est très long, mais attendez,
06:40 il y a tellement de questions à poser à Bernard.
06:42 On va s'écouter un titre.
06:44 Alors, tu m'as dit un Michael Jackson.
06:46 Oui, j'ai toujours aimé Michael Jackson.
06:48 Je le trouve génial, c'est un génie.
06:50 Là, c'était lequel on prend ?
06:53 Les deux sont top.
06:55 C'est à toi, c'est comme toi l'invité.
06:57 Alors, c'est moi, Rock the World.
06:59 J'ai adoré ce titre, je trouve que c'est un génie.
07:01 Et je garde tous ses albums que je réécoute souvent.
07:03 On écoute ça tout de suite.

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