Martin Fourcade est célèbre pour ses multiples titres olympiques et mondiaux en biathlon. Le public le découvre sur scène à l'automne pour son premier one-man-show. Le champion raconte son parcours au micro de Léa Salamé, jeudi 9 novembre.
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00:00 Et ce matin, vous recevez un immense champion !
00:02 Et quel champion ? Oui, effectivement, vous êtes tout simplement l'athlète français
00:06 le plus médaillé aux Jeux Olympiques.
00:08 5 fois champion olympique de Biathlon, 13 fois champion du monde.
00:12 Bonjour Martin Foucade.
00:13 Bonjour.
00:14 C'est pas mal comme introduction.
00:15 C'est bien.
00:16 Merci d'être avec nous ce matin.
00:17 Vous êtes l'artiste français, l'artiste français, voyez le bug, le sportif français
00:22 le plus médaillé de tous les JO.
00:25 Mais si vous étiez un acteur et si vous étiez un défaut, vous seriez qui ? Vous
00:30 seriez quoi ? On va commencer par l'acteur.
00:32 J'aime beaucoup Jean Dujardin, donc je pense que je serais Jean Dujardin.
00:36 Et un défaut, le lâcher prise.
00:40 J'ai beaucoup de mal à lâcher prise.
00:42 Vous êtes tout le temps sous contrôle ? Oui, trop.
00:45 Est-ce que comme dans le blues du businessman Martin Foucade, vous auriez voulu être un
00:50 artiste ? Non.
00:52 Je crois que ça, en tout cas dans le projet que je mène aujourd'hui et dont on va parler,
00:59 j'ai jamais rêvé d'être acteur, chanteur.
01:01 Je voulais être sportif.
01:02 Il y a peut-être une part d'artiste là-dedans, mais je rêvais depuis tout gamin d'être
01:08 sportif de haut niveau, champion sans trop savoir ce que cela signifie.
01:11 Mais c'était mon rêve.
01:13 Vous ne rêviez pas d'être un artiste et pourtant vous l'êtes un peu.
01:15 Le temps de 15 représentations de votre spectacle, hors piste, ce soir et demain au Théâtre
01:20 du Rond-Point à Paris, puis à Châteauroux, à Lyon, à Bordeaux, vous avez décidé de
01:25 monter sur scène pour faire vos adieux à votre public.
01:27 Il faut dire que vous êtes une star, Martin Foucade, que vous êtes suivi par 500 000
01:31 personnes sur Instagram, 300 000 sur Twitter.
01:33 Et quand vous avez pris votre retraite en 2020, en plein confinement, vous estimez que
01:39 vous n'avez pas suffisamment dit au revoir à votre public et qu'un tweet ou un post
01:42 Instagram, ça ne suffit pas.
01:44 Et donc vous avez écrit ce spectacle.
01:46 C'est ça qui vous a motivé ? Vous avez choisi précisément les villes où vous vouliez
01:50 vous produire pour rencontrer votre public et lui dire au revoir ?
01:54 Oui, il m'a manqué ce contact humain dans ma retraite avec ces dernières courses à
02:00 huis clos, ce confinement qui a suivi.
02:02 Et j'ai eu l'impression de partir un petit peu comme un voleur, de ne pas pouvoir remercier,
02:07 de ne pas pouvoir avoir de jubilé comme ça se fait beaucoup en sport de haut niveau.
02:10 Et donc ce spectacle a été construit avant tout pour, à mon tour, aller vers les gens,
02:15 aller les remercier, continuer à échanger, continuer à parler de biathlon et puis continuer
02:19 aussi à parler de sujets beaucoup plus transversaux parce que je parle beaucoup de moi dans ce
02:24 spectacle.
02:25 Mais c'est aussi pour aborder des thématiques qui sont beaucoup plus larges.
02:27 Mais là où c'est cocasse, c'est que vous avez choisi le théâtre.
02:30 Votre femme vous dit quand vous lui dites "je vais faire un spectacle", vous dit "tu
02:34 n'y penses pas quand même".
02:35 Mais pourquoi ? Mais pourquoi ? Mais tu n'as jamais foutu les pieds dans un théâtre.
02:38 Elle vous dit.
02:39 Est-ce que c'est vrai ? Vous n'aviez jamais vu une pièce de théâtre de votre vie et
02:41 vous décidez d'aller sur scène.
02:43 Oui, c'était bizarre.
02:45 C'était bizarre, mais c'était aussi… voilà, j'étais assez étrangement sur
02:50 ce projet pétri de doutes et de certitudes en même temps.
02:53 Pétri de doutes parce que je ne suis pas acteur, parce que je ne sais pas si je suis
02:57 capable de le faire, parce que forcément, il y a une notion de stress où on se dit
03:00 "à quoi ça va ressembler ? Comment est-ce que je vais être capable de retenir un texte
03:03 pendant plus d'une heure tout seul sur scène ?" Et puis pétri de certitudes parce que
03:07 j'avais, on va dire, comme je disais, déjà ce besoin de pouvoir dire au revoir.
03:13 Et puis aussi cette certitude que ce que je pouvais avoir à raconter à travers les choses
03:19 qui m'ont marqué, ma carrière qui m'ont marqué, pouvait intéresser au-delà du
03:23 cercle des fans de biaton.
03:25 Mais là, vous n'avez pas le trac par exemple ? Ce soir, vous montez sur scène, le théâtre
03:27 du Rond-Point, c'est un grand théâtre.
03:29 Ça ne vous fait pas flipper ?
03:30 Non, là, je n'ai pas de trac parce que je crois que j'ai, comme pendant ma carrière
03:34 de sportif, j'ai beaucoup nourri ma confiance dans le travail et j'ai beaucoup travaillé
03:38 ces derniers mois.
03:39 Donc, ça m'a franchi du doigt par pied.
03:42 Et aussi grâce à votre cœur, j'ai envie de vous dire, parce que vous avez une spécificité.
03:46 Vous êtes un immense champion parce que vous avez un corps fait pour, parce que vous vous
03:50 êtes entraîné comme un fou pendant des années, mais aussi parce que vous avez un
03:53 don, une malformation qui est un don en fait que vous devez à votre maman.
03:58 Expliquez aux gens qui fait que vous êtes tout le temps calme.
04:00 J'ai un cœur qui bat très bas.
04:02 J'ai 24 pulsations par minute au repos.
04:05 Alors que nous, notre cœur, il bat à combien ? 60 pulsations ? 80 ?
04:09 Oui, pour une personne sportive, ça peut descendre à peu près jusqu'à 40, mais
04:13 la moyenne, c'est plutôt vers 50-60.
04:15 Moi, c'est 80 alors.
04:17 Et donc ça, ça vous permet d'être calme ?
04:20 Ça me permet peut-être de gérer un petit peu plus mes émotions.
04:24 Alors ce spectacle à la fois tendre et plein d'autodérision, vous déconstruisez un
04:28 peu le mythe du grand sportif parfait.
04:29 Vous parlez de vos doutes, de vos fragilités, des sacrifices familiaux parce qu'au fond,
04:34 pour être un grand champion, c'est ce qu'on comprend, il faut être un peu, voire beaucoup,
04:37 égoïste.
04:38 Ça fait partie du jeu.
04:40 C'était l'idée de ce spectacle de ne pas non plus être comme dans tous les documentaires
04:45 qu'on voit sur les sportifs, un peu…
04:48 Agéographique.
04:49 Voilà, idolâtrer, se créer sa propre légende.
04:52 Parce qu'aujourd'hui, ce que je raconte, il n'y a personne pour me répondre sur scène,
04:55 donc je peux raconter ce que je veux.
04:57 Mais l'idée, c'était aussi de parler des failles, de parler des moments difficiles
05:01 parce qu'il y en a beaucoup dans une carrière qu'on montre sans doute beaucoup moins que
05:05 les moments de gloire et de montrer qu'il y avait aussi certains traits de la personnalité
05:10 qui m'ont aidé pour devenir un champion et dont aujourd'hui, j'essaie de les gommer.
05:16 De corriger cet égoïsme-là.
05:17 Par exemple, votre femme qui était aussi une championne de ski explique que vous vous
05:21 absentiez 200 jours par an.
05:23 Ma femme va être très flattée de devenir championne de ski grâce à vous.
05:27 Elle n'est pas championne de ski.
05:28 Mais oui, il y a beaucoup de déplacements.
05:30 Elle n'est pas bonne en ski ?
05:31 Alors si, c'est une bonne skieuse, mais elle n'a jamais été championne.
05:36 Mais oui, elle a 220 jours de déplacement sur l'année.
05:43 Donc c'est sûr que sur la fin de carrière, on a des enfants.
05:45 C'est aussi des choses qui pèsent dans la balance.
05:49 Son accouchement de votre deuxième fille, vous êtes arrivé juste juste juste.
05:52 Voilà, c'est assez irrationnellement.
05:57 Je crois que si ce pari était à refaire, je referais la même chose en sachant que
06:00 louper l'accouchement de mes enfants aurait été un déchirement pour moi.
06:05 Mais à ce moment-là, j'étais driveé par quelque chose qui faisait que je ne pouvais
06:08 pas sacrifier une course.
06:10 Driveé par quelque chose qui fait que ce qui compte par-dessus tout, c'est la gagne.
06:15 Et c'est ce qu'on en arrive au plus touchant de votre spectacle.
06:18 C'est votre relation avec votre frère Simon, de 4 ans votre aîné.
06:22 Il était le grand champion de la famille jusqu'à ce que vous commenciez à gagner.
06:26 Le spectacle commence sur cette scène qui est déchirante.
06:29 On est à Vancouver en 2010, vous avez 21 ans et vous venez de gagner votre premier
06:33 podium olympique.
06:34 Vous êtes médaillé d'argent.
06:35 Vous montez sur le podium et vous cherchez dans le public le regard de votre frère,
06:40 de votre modèle, celui qui vous a donné envie de faire du biathlon, qui concourait
06:44 à la même course que vous.
06:45 Et là, quand vous le trouvez, vous le trouvez en pleurs derrière votre père qui tenait
06:51 le drapeau de la France.
06:53 Pourquoi il pleurait ?
06:55 Il pleurait de larmes de jalousie, forcément, mais aussi de son propre échec.
07:03 Ce sont des larmes de plein de sentiments qui sont mêlées parce que dans ses pleurs,
07:06 il y a aussi beaucoup de fierté.
07:07 Même s'il n'arrive pas à l'exprimer à ce moment-là.
07:10 Moi, je n'ai jamais vu mon frère comme un adversaire.
07:14 J'étais petit, j'ai toujours grandi dans ses traces.
07:19 Je suis arrivé aux Jeux Olympiques de Vancouver en 2010 en outsider, là où il était le
07:24 favori.
07:25 Et donc forcément, pour moi, j'avais le rôle facile.
07:28 Et lui, il se fait battre par son petit frère pour la première fois de sa vie sur la course
07:33 olympique.
07:34 Lui fait une contre-performance et son petit frère lui amène une médaille.
07:37 Donc c'est tous ces sentiments humains qui passent.
07:41 La rage, la colère, la tristesse, la jalousie, comme vous dites.
07:45 Vous dites « ça devait être le plus beau jour de ma vie, c'est assurément le plus
07:47 compliqué.
07:48 J'ai aucune envie de descendre de ce podium et de prendre mon grand frère dans les bras.
07:52 Ce moment exact, ce podium-là, nous mettrons des années à nous en remettre, des années
07:57 pour nous retrouver.
07:58 Après ça, votre relation va être longtemps chaotique, heurtée avec votre frère.
08:03 Oui, forcément, ça laisse des traces.
08:05 Moi, je ne lui en ai jamais voulu parce que je comprenais ce que je pouvais mettre à
08:11 sa place.
08:12 Mais ce qui est sûr, c'est que par contre, après, dans les repas de famille, c'est
08:15 une situation qui est complexe.
08:17 On a mis des années, deux, trois ans à arriver à recréer quelque chose d'aussi fort que
08:23 ce qu'on pouvait avoir ce jour-là aux Jeux Olympiques.
08:25 Mais vous vous êtes parlé, vous vous êtes expliqué.
08:28 On s'est beaucoup parlé, on a beaucoup essayé de le faire.
08:30 Mais comme dans toute situation de crise, il y a des moments où les deux camps ont
08:36 leurs avis et où c'est dur de trouver ce point d'entente au milieu.
08:39 Donc on s'est beaucoup parlé, on a beaucoup échangé.
08:42 Mais il y avait quelque chose qui ne passait pas, surtout de son côté.
08:45 Il y avait quelque chose qui ne passait pas.
08:47 Il était en colère, il vous en voulait de gagner.
08:49 Il m'en voulait à moi, il s'en voulait, il ne l'avait pas préparé.
08:52 Et donc, oui, ça a été un moment qui a été difficile.
08:54 Mais ce spectacle, ce n'est pas aussi une manière de lui parler à lui, à votre frère,
08:59 de lui rendre hommage d'une certaine manière ?
09:00 Si, clairement.
09:01 En tout cas, quand j'ai écrit ce spectacle, on m'a beaucoup dit.
09:05 Mais ton frère, tu viens de parler, tu as demandé son avis.
09:08 Non, parce qu'à la fois, je raconte ce moment qui est factuel, qu'on a vécu tous
09:13 les deux sans le travestir.
09:14 Et à la fois, sans dévoiler le spectacle, je raconte à quel point ce moment a été
09:19 fondateur pour moi et à quel point mon grand frère m'a servi de guide, de modèle pour
09:25 devenir le sportif que j'étais.
09:27 Donc, c'est à la fois un moment qui est très compliqué et qui est marquant.
09:30 Mais c'est surtout un grand hommage à mon frère.
09:33 Il va venir ?
09:34 Forcément, il n'a pas le choix.
09:36 Il n'a pas le choix, il est obligé.
09:38 Un autre grand champion, lui aussi olympique, a dû comme vous, battre son frère pour
09:41 s'imposer.
09:42 Vous le connaissez bien.
09:43 C'est lui qui vous a recruté pour être maintenant le président de la commission
09:46 des athlètes, des JO et des Jeux Paralympiques de Paris 2024.
09:49 C'est Tony Estanguet, le champion olympique de Kanoé.
09:52 Et il expliquait ça, qu'il a dû battre son frère, lui aussi, au micro de Sonia
09:56 De Villers l'année dernière.
09:57 On l'écoute.
09:58 Ça avait été vraiment un gros travail psychologique pendant plusieurs années de
10:01 me préparer à ce moment où le petit dernier de la famille devrait aussi prendre la place
10:08 et assumer son statut et son ambition.
10:11 Pour être champion olympique, il faut être très ambitieux.
10:13 Jusqu'à être capable d'éliminer son frère.
10:16 A partir de ce moment-là, j'étais capable de battre n'importe qui.
10:19 Pour être champion olympique, il faut être très ambitieux jusqu'à être capable
10:23 d'éliminer son frère.
10:24 Il y a beaucoup de similitudes avec le parcours de Tony.
10:30 Et forcément, on a beaucoup échangé sur ce trait commun de nos parcours, sur cette
10:37 histoire de frère qui est forte.
10:38 Je crois que c'était encore plus extrême pour Tony parce que lui, c'était un face
10:42 à face.
10:43 C'était lui ou son frère aux Jeux olympiques.
10:45 Il y avait une place pour la France.
10:47 Alors que finalement, nous, on avait notre chance de concourir tous les deux avec Simon
10:51 et c'était que le meilleur gagne.
10:52 Vous dites à un moment « j'ai décidé définitivement de choisir la culture de la
10:58 gagne plutôt que les émotions de mon frère ».
11:00 Oui, parce qu'on tournait en rond, on n'arrivait pas à sortir de cette crise.
11:05 Et moi, je n'arrivais pas à m'assumer en tant que leader.
11:09 Vous aviez peur de le blesser.
11:13 J'essayais de gagner mais sans faire trop de bruit parce que je ne voulais pas blesser
11:16 mon frère.
11:17 Et il y a un moment où si on veut être le meilleur, il faut aussi savoir pouvoir prendre
11:20 la place et dire « désolé mais c'est mon tour ».
11:25 Cette culture de la gagne, on l'a suffisamment en France ?
11:27 Je ne suis pas un grand fan des généralités mais il y a eu, en tout cas moi, sur le début
11:36 de ma carrière, ce sketch des inconnus que j'ai beaucoup regardé et qui forcément
11:43 fait rentrer un petit truc dans la tête.
11:44 C'est lequel ?
11:45 Sur les sportifs, ce sportif français un peu loser qui a du mal à concrétiser.
11:52 Et moi, je me suis beaucoup inspiré des sportifs français qui gagnaient.
11:56 Je crois que pour le coup, je ne suis pas un immense fan de foot mais la victoire de
12:02 la Coupe du monde des Bleus en 1998, elle nous a fait, je crois, collectivement à tous
12:06 les sportifs français un bien immense.
12:08 Il y avait eu des champions français bien avant mais je crois que ça a infusé quelque
12:12 chose chez les français dans la possibilité de gagner.
12:15 Donc Pierre de Coubertin, il n'a pas raison quand il dit que l'important au JO, ce n'est
12:20 pas de gagner, c'est de participer.
12:21 Moi, je ne l'ai jamais trop vu comme ça.
12:22 L'important c'est de gagner.
12:25 Vous avez tellement la culture de la gagne que vous dites, c'est très drôle, franchement
12:30 ne partez pas en vacances avec moi.
12:32 Je suis plutôt sympa, je sais faire à manger, j'ai quelques blagues pas mal, je connais
12:37 les répliques d'Astérix et Obélix par cœur.
12:38 Mais dès qu'on entre dans la compétition, je suis un démon, sans pitié, même au
12:44 Uno, même avec mes filles.
12:46 Donc vous voulez battre vos filles au Uno ?
12:48 Oui, ça fait rire jaune ma femme mais j'ai du mal à laisser.
12:52 Vous savez, des fois on laisse gagner ses enfants pour aussi.
12:54 Moi j'ai du mal en fait.
12:56 Si elle gagne, il n'y a pas de souci mais battez-moi !
12:59 Ah vous ne laissez jamais gagner, vous êtes impitoyable !
13:03 J'avoue, c'est un péché mignon.
13:05 Si j'étais un défaut, voilà pour revenir à la question du début.
13:08 Mauvais perdant, même avec mes filles de 5 ans.
13:12 Vous parlez aussi de la pression des médias qui a été dure à supporter.
13:15 Vous racontez cette histoire quand vous faites la une de l'équipe, c'était votre rêve
13:21 de faire la une de l'équipe.
13:22 Et un jour vous faites la une de l'équipe avec cette phrase "Samedi, Martin, toute
13:26 la France attend que Martin Fourcade gagne".
13:28 Et c'était le matin de ma course.
13:31 Et l'après-midi, vous perdez.
13:33 Et l'après-midi, je perds.
13:34 Donc oui, il y a eu une grosse pression.
13:36 En fait, ça m'a renvoyé quelque chose à moi-même, une grosse tension que je n'avais
13:40 peut-être pas assez appréhendée.
13:43 Et oui, l'attente médiatique c'est quelque chose, il faut s'y préparer.
13:47 Je pensais m'y être préparé mais cette fuite m'a renvoyé peut-être à des démons
13:50 intérieurs.
13:51 Et oui, cette course c'est une énorme désillusion dans ma carrière parce que j'aurais dû
13:55 la gagner.
13:56 Elle était faite pour moi.
13:58 Et là, c'est à cause de l'équipe en fait, c'est ça ?
14:01 Non.
14:02 Comment vont être ces JO de Paris ? On va gagner ? Comment vous les sentez ? Vous êtes
14:07 le président de la commission des athlètes.
14:09 Comment vous allez gérer tout ça ?
14:11 Moi, je suis hyper optimiste.
14:12 J'ai vu l'engouement que l'a pu susciter la Coupe du monde de rugby il y a quelques
14:18 semaines en France où on voit que dès qu'il y a quelque chose qui se crée autour d'une
14:22 équipe, ça réveille une émotion en nous et ça apporte quelque chose qui dans le climat
14:30 actuel est vraiment nécessaire.
14:32 Alors oui, il y aura des polémiques jusqu'au début des jeux parce que c'est le jeu à
14:37 la fois médiatique.
14:38 Mais je suis persuadé qu'une fois que la compétition va commencer, il va y avoir une
14:44 vraie émulation autour de cette équipe de France.
14:46 Il y a beaucoup de questions qui me sont posées et qui sont posées sur est-ce que les Français
14:50 vont gagner ?
14:51 Je ne suis pas devin.
14:52 Ce qui est sûr, c'est que je pense qu'il y a la pression d'Emmanuel Macron aussi.
14:56 Lui aussi, pour lui, ça ne suffit pas de participer.
14:59 Non, mais je crois que pour aucun des sportifs français qui seront à Paris, l'essentiel
15:03 est de participer.
15:04 On a une équipe de France qui est ambitieuse.
15:06 On a une équipe de France aussi qui entame son renouveau.
15:08 On a des athlètes qui émergent, qui deviennent des stars dans pas mal de sports.
15:14 Donc moi, je suis assez optimiste.
15:16 Question de fin, les impromptus, vous répondez sans trop réfléchir.
15:21 Un sportif, ça aime la lumière ?
15:23 Ça doit.
15:24 La notoriété à-dessus ? Par 500 000 personnes sur Insta, faire des selfies, vous aimez
15:29 ça ?
15:30 Moyen.
15:31 Dans 10 ans, vous serez où ?
15:33 J'en ai absolument aucune idée.
15:37 Vos filles, quand elles écrivent « métier du père » à l'école, elles écrivent
15:40 quoi ? Ex-champions ? C'est quoi votre métier aujourd'hui ?
15:43 Papa, il est à l'hôtel.
15:44 Ah ben voilà.
15:46 Ministre des sports un jour, c'est possible ?
15:48 C'est possible, ce n'est pas un rêve de carrière.
15:51 Mais vous aimeriez ?
15:52 Non, c'est possible, mais ce n'est pas un rêve de carrière.
15:54 C'est une réponse de politique.
15:57 Vous êtes déjà très politique, Martin Fourcade.
15:59 Vous me demandez si c'est possible.
16:00 Non mais j'ai déjà remarqué dans vos tweets, vous êtes très politique.
16:03 Rugby ou foot ?
16:04 Rugby.
16:05 Tony Parker ou Wemby ?
16:06 Wemby.
16:07 Ah, Wemba Mania, pardon.
16:08 Wemby.
16:09 Fédérale ou Nadal ?
16:10 Nadal, Fédérale.
16:11 Mbappé ou Zidane ?
16:16 Zidane.
16:17 Votre drogue ?
16:18 Le sport.
16:19 Vos vices ?
16:20 Je n'en ai pas beaucoup.
16:21 La fidélité, c'est important en amour ?
16:22 Oui.
16:23 Elon Musk, il vous fascine ou il vous fait peur ?
16:24 Il ne me fascine absolument pas du tout.
16:25 Il vous fait peur, il vous inquiète.
16:26 Oui.
16:27 Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
16:28 Liberté.
16:29 C'est un peu comme ça.
16:30 C'est un peu comme ça.
16:31 C'est un peu comme ça.
16:32 C'est un peu comme ça.
16:33 C'est un peu comme ça.
16:34 C'est un peu comme ça.
16:35 C'est un peu comme ça.
16:36 C'est un peu comme ça.
16:37 C'est un peu comme ça.
16:38 C'est un peu comme ça.
16:39 C'est un peu comme ça.
16:40 C'est un peu comme ça.
16:41 C'est un peu comme ça.
16:42 C'est un peu comme ça.
16:43 C'est un peu comme ça.
16:44 C'est un peu comme ça.
16:45 C'est un peu comme ça.
16:46 C'est un peu comme ça.
16:47 C'est un peu comme ça.
16:48 C'est un peu comme ça.
16:49 C'est un peu comme ça.
16:50 C'est un peu comme ça.
16:51 C'est un peu comme ça.
16:52 C'est un peu comme ça.
16:53 C'est un peu comme ça.
16:54 C'est un peu comme ça.
16:55 C'est un peu comme ça.