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00:00 Le 6/9, liste France Bleue Saint-Etienne Loire.
00:03 7h45, on vous écoute ce matin sur l'action des Maüs à l'occasion de la sortie d'un nouveau film sur l'abbé Pierre.
00:11 Est-ce que vous avez l'habitude peut-être d'aller acheter des livres, des meubles ou d'autres objets dans les boutiques de l'association ?
00:16 Vous y allez parce que c'est moins cher ou par engagement pour soutenir l'action initiée par l'abbé Pierre en 1949 ?
00:22 Dites-le nous au 04 77 10 0 0 10, on vous écoute.
00:25 Maintenant Karim Yacoubi est avec nous pour nous rappeler justement l'action des Maüs aujourd'hui.
00:30 Bonjour.
00:31 Bonjour.
00:31 Vous êtes co-responsable des Maüs sur Saint-Etienne et sa région.
00:34 Une question simple d'abord, grand public si je peux dire, est-ce que tout le monde peut venir dans les boutiques des Maüs ?
00:40 Complètement, c'est ouvert à tout le monde et donc à tous les publics.
00:43 Ça ne vise pas simplement des publics précaires, on a beaucoup de gens qui sont de plus en plus sensibles à l'environnement, à l'écologie, le réemploi.
00:51 On touche de plus en plus ces jeunes, pas forcément mais aussi les jeunes étudiants et du coup le public est très large.
00:59 Dans la Loire justement, vous avez différents sites, est-ce que vous y menez à chaque fois les mêmes actions Karim Yacoubi ?
01:05 Les actions sont différentes au gré des besoins de l'actualité.
01:08 Par exemple l'année dernière on a fait une grosse action sur l'Ukraine.
01:14 Cette année, les actions sont déterminées en fonction des conflits géopolitiques et des différents circuits migratoires auxquels on a affaire.
01:26 L'engagement en tout cas est le même depuis le début, c'est d'aider des personnes dans le besoin à se réinsérer, à trouver un toit aussi
01:36 puisque vous hébergez encore des personnes, les compagnons des Maüs, ce que l'abbé Pierre a lancé finalement, ça existe toujours aujourd'hui.
01:42 C'est clair, nous notre communauté nous hébergeons 73 personnes, donc il y a 58 compagnons, 6 retraités et 9 enfants.
01:50 Il y a 26 nationalités, donc c'est une grande communauté.
01:56 Effectivement les besoins sont les mêmes, on les accueille différemment parce qu'aujourd'hui il y a parmi les gens accueillis,
02:04 il y a des gens qui souhaitent intégrer notre société, obtenir les papiers et aller vivre une vie autonome,
02:12 mais on a aussi des gens qui souhaitent rester à la communauté, on en a quelques-uns qui sont encore là, qui sont là depuis 1986,
02:20 qui sont retraités chez nous, on a d'autres gens qui adhèrent au projet Maüs et qui sont parmi nous et qui comptent rester parmi nous.
02:26 Ces personnes vivent notamment à Firmini, il y a un autre lieu de vie je crois.
02:30 Un lieu de vie à Roche-la-Molière, c'est le lieu de vie initial, nous avons une salle de vente à Saint-Étienne et un autre lieu de vie à Montbrison.
02:38 Les compagnons d'Emmaüs, ils travaillent aussi avec vous des fois, ils participent notamment au tri de tous les objets que vous récupérez,
02:46 c'est important qu'il y ait cette action aussi ?
02:49 L'abbé Pierre a fait le pari de redonner dignité par l'activité.
02:54 Donc chacun donne ce qu'il peut, mais doit participer à l'activité quelle qu'elle soit.
03:00 Donc ça peut être du ramassage, ça peut être de la vente, ça peut être de la revalorisation par les filières,
03:06 ça peut être la cuisine, ça peut être le ménage, tout le monde doit mettre la main à la pâte, une activité en fait.
03:10 Ce qui la diffère d'un travail c'est qu'il n'y a aucune...
03:18 - Obligation, vous voulez dire qu'il n'y a pas de contrat ?
03:22 - Oui, au-delà du contrat, on n'attend aucune...
03:27 Je ne trouve pas le mot, ce n'est pas quantifiable, on n'est pas sur le rendement.
03:34 Chacun donne ce qu'il a, l'idée c'est d'être sincère dans la démarche, d'être parmi nous, d'avoir une activité.
03:40 Ensuite, celui qui a mal à la tête, qui a mal au dos, il rentre dans sa chambre et basta.
03:44 On n'attend pas un arrêt, on n'attend pas...
03:47 C'est le statut huaca, c'est l'organisme d'accueil communautaire, c'est bien précisé, et d'activité solidaire.
03:53 C'est accueil communautaire, c'est-à-dire que c'est d'abord un lieu de vie et ensuite un lieu d'activité.
03:59 On n'est pas sur le rendement, à la différence du travail.
04:03 - Est-ce que vous devez, comme de nombreuses associations, refuser du monde chez Emmaüs ?
04:07 - Complètement, on est sur une quinzaine de refus par mois.
04:09 Ça peut être des refus physiques, c'est extrêmement compliqué.
04:12 Parce que quand vous avez un couple qui arrive avec deux enfants de 2 et 6 ans et vous leur dites "non, on ne peut pas t'accueillir, on n'a pas de place",
04:18 c'est extrêmement compliqué, je crois que c'est la chose qui est la plus dure dans notre métier.
04:23 Ensuite on a des mails et des appels téléphoniques, c'est quotidien, quotidien, quotidien.
04:28 - Est-ce que dans cette situation justement de précarité qui augmente,
04:33 vous avez aussi des dons en baisse ? Parce qu'on sait que les gens sont moins généreux et vous fonctionnez beaucoup sur les dons.
04:39 Comment ça se traduit chez Emmaüs ?
04:41 - Alors nous, chez Emmaüs, on reçoit environ 4000 tonnes de dons par an.
04:44 Donc 4000 tonnes, tout confondu, vaisselle, livre, bibelot, meubles, textiles.
04:49 Sur ces 4000 tonnes, on revalorise 2726 tonnes.
04:54 Donc quand on dit revaloriser, c'est soit par les filières de recyclage, soit par l'ensemle de vente.
04:58 Et il y a 276 tonnes qui partent à l'enfouissement.
05:02 Donc en fait, on sauve 85% des dons.
05:05 La quantité de dons, elle n'a pas franchement baissé. Ce qui a baissé, c'est la qualité du don.
05:11 Aujourd'hui, les gens étant dans le besoin,
05:13 ils mettent d'abord sur les plateformes de vente.
05:17 Et si c'est pas rendu, ils nous appellent quand les délais de restitution de l'appartement...
05:22 - C'est ce que nous dit Chantal, par exemple, sur la page Facebook de France Bleu Saint-Etienne Noir.
05:25 Elle dit franchement, l'état, ce n'est pas toujours génial dans les magasins Emmaüs.
05:31 Elle nous dit qu'elle est un peu déçue que la qualité a baissé.
05:34 Vous essayez quand même, j'imagine, de proposer ce qu'il y a de mieux.
05:36 - On a même mis... On a embauché un intervenant technique
05:40 qui a une spécialité menuisier pour essayer de remettre en état les objets.
05:45 Mais après, on ne peut pas faire des miracles avec ce qu'on nous donne.
05:48 Là-dessus, on a quand même des gros partenariats avec des grosses enseignes
05:51 qui ne veulent pas qu'on les cite, donc on ne les citera pas.
05:53 Et on met quand même du matériel neuf
05:56 qui arrive à aiguiller nos salles de vente et faire plaisir aux clients.
06:00 - Et on vous écoute sur ce sujet, ce que vous-même vous achetez chez Emmaüs.
06:03 Et pour quelle raison ? Par souci d'économie ?
06:05 Ou bien pour soutenir la communauté ? On vous écoute 04 77 10 0010.
06:10 Appelez-nous dès maintenant pour témoigner.
06:12 À ce sujet, il y a Natacha aussi qui nous écrit sur la page Facebook
06:15 de France Bleu Saint-Etienne Noir qu'elle ne va plus dans les boutiques Emmaüs
06:18 parce qu'elle trouve que c'est devenu trop cher.
06:19 Est-ce que vous avez dû appliquer des hausses de prix, Karim Yacoubi ?
06:23 - Euh... C'est...
06:25 Je n'ai pas l'impression, très sincèrement.
06:27 Après, il faut savoir, comme je le répète, c'est les compagnons qui fixent les prix.
06:32 On n'est pas derrière chaque objet.
06:34 Et du coup, effectivement, ils peuvent avoir, selon les cultures,
06:37 pas les mêmes goûts, pas les mêmes... Et ils font les prix à leur gré.
06:41 Donc moi, j'ai envie de dire aux gens qui pensent que c'est trop cher,
06:44 mais venez nous aider à fixer les prix. On est ouverts.
06:47 On n'a pas les connaissances de tous les produits.
06:49 Et il faut savoir que nous, on n'a jamais deux fois le même produit.
06:53 Donc, effectivement, on peut se tromper et on se trompe souvent.
06:56 Mais à l'inverse, j'aimerais aussi entendre les témoignages des chineurs
07:00 qui trouvent des perles à 3 euros et qui valent 14 000 euros.
07:03 - Parce qu'il y en a quelques-unes encore.
07:05 - Oui, il y en a énormément. Aujourd'hui, nous, on a beaucoup de brocanteurs
07:07 qui viennent s'éclater chez nous.
07:09 Et on est naïfs aussi parce qu'on ne cherche pas les signatures sur les objets
07:13 et eux, ils sont très fins là-dessus.
07:15 Donc oui, il y a très très bonnes affaires à faire encore.
07:17 - Et c'est effectivement une des richesses finalement proposées par Emmaüs
07:21 avec ses objets vendus dans les boutiques, notamment à Saint-Etienne et sur sa région.
07:25 Merci Karim Yacoubi d'être venu nous parler de cette action très large d'Emmaüs
07:30 aujourd'hui encore, alors qu'il y a la sortie de ce film
07:33 "Autour de la vie de l'abbé Pierre" aujourd'hui au cinéma.
07:35 Karim Yacoubi qui est co-responsable d'Emmaüs sur Saint-Etienne et sa région.

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