• l’année dernière
L'animateur et producteur Arthur s'était étonné du silence des personnalités face au drame vécu par Israël après l'attaque du Hamas. Un silence qui peut s'expliquer par la peur, car ceux qui ont le courage de s'exprimer et leurs familles sont menacés de façon très violente. C'est ce qui est arrivé au chanteur Vianney, comme il l'a expliqué hier matin sur RTL :
Lors des attaques terroristes du 7 octobre, le chanteur avait écrit sur les réseaux : "Pas besoin d’avoir des attaches en Israël pour se sentir meurtri ces jours-ci. Les victimes d’une telle barbarie sont, quoi qu’’il arrive, nos frères et nos sœurs. Espérons, prions, pour que ce sang versé n’emporte pas avec lui d’autres innocents".
Une publication qui lui a valu des centaines de menaces de mort et même de viol de sa compagne, comme il l'a raconté sur France Inter : "Quand il y a eu l’attentat du 7 octobre, j’ai partagé un hommage. Mais ça me paraissait normal, je n'ai pas réfléchi. À un moment donné, il y a des gens qui sont décapités, éventrés, tués […]. Donc forcément, je partage un hommage. Derrière, j’ai reçu des milliers de menaces de mort, des menaces de viol de ma femme.

J'essaie de comprendre mes collègues qui auraient du mal à s’exprimer, je comprends la peur. […] Je ne veux pas faire de la politique, en revanche, s’il y a de l’émotion palpable en face de nous, on est des empathiques, c’est ce qui fait qu’on écrit des chansons. Si on a un tant soit peu d’empathie : le 7 octobre, on est terrifiés. Donc, on s’exprime".

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Transcription
00:00 J'aime pas ce monde où il faudrait chacun se rapprocher seulement de ce qui nous ressemble.
00:07 Moi cet album je l'ai fait justement en me disant ça.
00:10 Vous aimez les mélanges ?
00:11 Bah oui, je veux aller vers l'autre et ça veut pas dire se trahir.
00:14 Moi je reste qui je suis et je vous l'ai dit,
00:18 mon pays, moi je l'aime profondément, je suis profondément français, attaché à ma terre, à ce pays là.
00:24 Et en même temps je crois beaucoup à l'autre, je pense que c'est un truc important.
00:29 Pourquoi c'est si difficile aujourd'hui de défendre le mélange,
00:33 de défendre le mélange des cultures, de défendre la nuance aussi ?
00:38 Vous avez cette phrase dans je sais plus quel interview,
00:40 "J'aimerais de la nuance sur chaque sujet, le monde n'est pas noir ou blanc,
00:44 la nuance c'est la liberté, tous les hommes ne sont pas des porcs,
00:46 tous les rappeurs ne sont pas des mecs violents, tous les flics ne sont pas racistes."
00:50 Bah oui, il y a quand même...
00:52 Déjà je trouve qu'au-delà du repli sur ça, il y a une montée de la susceptibilité,
00:56 c'est ça que je n'aime pas trop, c'est que réellement on peut offenser tout le monde
01:02 avec une petite phrase, je veux dire, même moi à chaque fois que je vais parler quelque part,
01:07 je sais qu'il y a un moment donné où, sans le vouloir, tout peut déraper.
01:12 Et parce qu'il y a une susceptibilité ambiante dingue,
01:15 je ne sais pas à quoi c'est dû, je ne suis pas bon pour analyser moi.
01:18 Mais je ressens bien qu'il y a réellement quelque chose de compliqué.
01:21 Et vous pensez que c'est pour ça que les artistes aujourd'hui,
01:23 c'est vrai qu'on se souvient des artistes qui s'engageaient dans la société,
01:27 Jean-Jacques Goldman, "Touche pas à mon pote",
01:29 les Restos du Coeur qui avaient une vision...
01:32 On se souvient de tous les artistes qui venaient même dans les émissions des talk-shows
01:37 et qui disaient, qui prenaient position sur la société.
01:39 Là c'est vrai que les artistes ont peur, on les comprend
01:42 parce que n'importe quel mot devient un bad buzz ensuite sur les réseaux sociaux.
01:46 Et est-ce que ça, ça ne vous frustre pas ?
01:48 Alors, je vais vous dire...
01:51 Quand il y a eu l'attentat du 7 octobre,
01:54 j'ai partagé un hommage.
01:57 Mais ça me paraissait normal, je veux dire, je n'ai pas réfléchi.
02:00 Au bout d'un moment donné, il y a des gens qui sont décapités, ventrés, tués...
02:05 Ça ressemble quand même étrangement à un truc qu'on a vécu nous,
02:08 pour lequel la planète s'est mobilisée, au Bataclan.
02:12 Donc forcément, je partage un hommage.
02:14 Derrière, j'ai reçu des milliers de menaces de mort,
02:17 de menaces de viol de ma femme,
02:20 donc en fait, il y a quand même une violence dingue.
02:24 C'est pour ça que je comprends...
02:26 J'allais dire, j'essaie de comprendre mes collègues.
02:28 Oui, qu'on aurait du mal à s'exprimer.
02:30 Je comprends la peur.
02:32 Mais par contre, je pense que demain, il faut savoir qui est capable d'aller au-delà de cette peur
02:37 et qui ne le sent pas.
02:38 Moi, je considère que quand même, notre rôle...
02:41 Je ne veux certainement pas faire de politique.
02:43 En revanche, s'il y a de l'émotion palpable en face de nous,
02:47 on est désempathique.
02:48 C'est ce qui fait qu'on écrit des chansons.
02:50 Si on a un tant soit peu d'empathie, le 7 octobre, on est terrifié.
02:54 Donc, on s'exprime.
02:55 Moi, je n'ai pas réfléchi, mais je crois que la peur, je la mets de côté.

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