L’appel à l’aide de Jean, victime d’antisémitisme dans son village !

  • l’année dernière
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Transcript
00:00 Alors déjà tout d'abord, merci de me donner la parole ce soir.
00:02 - C'est important.
00:02 - Et je voudrais surtout souligner quelque chose de très important,
00:04 c'est que les personnes qui me persécutent depuis 2021
00:06 ne sont pas de confession musulmane.
00:08 Et je tiens à le signaler parce que je voudrais éviter
00:10 que ce soit un amalgame national
00:12 ou que ce soit repris à des fins politiques nauséabondes.
00:14 - Ça a commencé quand ?
00:15 - Ça a commencé en 2021, le 14 juillet 2021.
00:19 Parce que je suis fédérateur, j'aime mettre les gens en connexion
00:22 parce que je travaille dans le divertissement.
00:24 On sortait du Covid,
00:25 je n'avais pas envie de me risquer à attraper cette maladie.
00:28 Et donc j'ai privatisé ma rue avec l'accord de la municipalité,
00:31 qui était au courant, ça se passait bien au départ,
00:33 après c'est différent.
00:34 Et on a réuni les voisins, devant mon habitation,
00:38 on a réuni les voisins, les amis, on était une trentaine.
00:40 Et la soirée battait son plein, c'était super, très agréable.
00:43 Vers 22h30, je reçois un SMS d'un numéro que je ne connais pas,
00:46 assez véhément, me demandant de couper la musique
00:48 pour tapage nocturne que tous les voisins se plaignent.
00:51 Donc je ne suis pas quelqu'un qui cherche les problèmes.
00:54 Je me plie, je baisse le volume sonore.
00:55 La musique c'était Afro-latino, c'était très zouk, salsa,
00:58 rail, reggaeton.
00:59 Donc forcément, peut-être que ça a excité le monsieur.
01:02 Et en ayant baissé le volume sonore,
01:04 dix minutes après, on a reçu une dizaine,
01:07 quinzaine de tirs de mortier.
01:09 Donc on était pleinement visés.
01:10 C'est les habitations, puisque les rues sont étroites,
01:12 qui nous ont protégés.
01:14 Et donc là, la soirée s'est terminée,
01:16 tout le monde est parti en courant.
01:17 On a tout replié, on s'est mis à l'abri dans mon garage,
01:19 qui donne sur la rue.
01:20 Et toute la soirée, ça a été des caillassages,
01:23 des insultes pleinement homophobes, pleinement antisémites.
01:26 Ça a été le début, mais j'ai pas pris en compte
01:30 vraiment la gravité des faits.
01:31 C'est mes amis qui m'ont dit "dépose plainte,
01:33 va déposer plainte, c'est grave".
01:34 J'ai dit non, il va se calmer lui-même,
01:36 l'alcool va le dessouler, ça ira mieux derrière.
01:38 Mais en fait, non, ça a été de pire en pire.
01:40 - Vous connaissiez les auteurs des faits ?
01:43 - Alors, je ne les connais pas.
01:45 Je les ai sûrement croisés dans le village.
01:46 Bonjour, au revoir, comme quelqu'un de civilisé.
01:49 Mais je n'ai jamais eu d'interaction autre avec ce bonhomme.
01:53 - Alors qu'est-ce qui se passe maintenant ?
01:55 - Qu'est-ce qui se passe maintenant ?
01:56 Ben rien.
01:57 Enfin, si, je ne vais pas dire ça.
01:58 Une instruction est en cours.
02:00 - Mais qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
02:01 Parce que c'est quoi votre quotidien ?
02:03 - Mon quotidien, c'est ce que vous voyez sur la voiture.
02:05 Je suis pris pour cible gratuitement.
02:06 Ma maison, ma voiture, c'est un cauchemar depuis 2021.
02:09 Pendant 15 jours, entre le 14 juillet et le 1er août 2021,
02:13 ça a été des insultes, des lettres avec des croix gammées,
02:17 que je pensais, je vais vous expliquer pourquoi,
02:19 des croix gammées sur des lettres, des insultes un peu en tout genre.
02:23 Et le 1er août, je participe à un vide-grenier dans mon village
02:26 en tant que participant pour faire du vide dans ma maison
02:28 que j'essaie de vendre parce que la situation est alubuesque.
02:31 Et l'agresseur du 14 juillet se fout devant mon stand en m'insultant.
02:36 Donc, je détourne le regard pour ne pas lui donner du crédit
02:38 parce que c'est un monsieur qui n'est pas apparemment pas tout de sa tête.
02:41 Et donc, il se jette sur moi, m'attrape au call-back en hurlant
02:44 que je suis un sale juif, un assassin de Palestiniens,
02:47 que je mérite de crever.
02:49 Enfin, des trucs très, très durs pour moi, je me suis laissé faire.
02:52 Et c'est une femme… Personne a bronché.
02:55 Il y avait peut-être 200 personnes dans la rue, personne a bronché.
02:57 J'étais à 10 mètres des organisateurs qui se pavanaient,
02:59 que ça faisait rire forcément parce qu'aujourd'hui, l'actualité,
03:01 c'est quand il y a quelqu'un qui est en danger, on rigole et on filme.
03:04 Donc, personne n'est intervenu.
03:05 Il n'y a qu'une femme d'une cinquantaine d'années qui était exposante,
03:07 qui a fendu la foule pour me venir en aide.
03:09 Donc, l'agresseur a changé de cible. Il s'en est pris à elle.
03:12 Il a été véhément avec elle, des insultes, des menaces de mort.
03:14 Et c'est à ce moment-là que les organisateurs se sont déplacés
03:17 pour le calmer en lui expliquant "tu le choperas, mais à un autre moment,
03:21 pas ici, pas devant tout le monde".
03:22 Donc, moi, je ne me sentais pas en sécurité.
03:24 J'ai été déposer plainte le 1er août 2021.
03:26 Ma première plainte. Voilà, ma première plainte.
03:29 – Qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
03:30 – Depuis, rien.
03:32 Entre cette plainte et… ça s'était calmé.
03:35 J'avais des caillassages, des insultes.
03:37 C'était bref, il n'y avait pas de gravité.
03:39 Enfin, en tout cas, moi, je ne la voyais pas, la gravité.
03:41 J'ai été dans le déni très longtemps de la gravité.
03:43 Et l'homme, moi, je suis parti en entretemps dans ma famille en Bretagne.
03:47 Je reviens en début d'année 2022.
03:49 J'appelle la gendarmerie pour savoir où en est ma plainte que j'ai déposée.
03:52 Est-ce que l'homme a été interpellé ?
03:54 Là, on me répond de manière assez étrange que l'homme a quitté le village.
03:58 Il n'habite plus dans le village. Il a vendu.
04:01 Il est parti au centre-ville de la ville à côté d'Yborne.
04:05 Donc, ils ont donné le dossier à la police nationale.
04:07 Donc, je trouve ça un peu étrange puisque les faits se déroulent dans le village.
04:10 Que ce soit la police nationale, qui n'a rien à voir avec le village.
04:12 Mais bon, admettons, je fais confiance.
04:14 C'est eux les enquêteurs, pas moi.
04:16 Et, mois de juin, je dépose sur ma façade le drapeau LGBT, le drapeau arc-en-ciel,
04:20 en soutien aux violences faites à travers le monde aux LGBT.
04:23 Parce que je me sentais concerné.
04:25 Donc, je me dis que je vais quand même montrer mon soutien.
04:27 Et alors là, ça a été 2022, un cauchemar.
04:29 Ça a démarré par une lettre, en tout cas, que j'ai donnée à votre équipe.
04:32 – La lettre est folle.
04:33 – C'est la moins folle, c'est la moins violente.
04:35 – La lettre est folle. Excusez-moi, mais j'ai lu la lettre.
04:37 Elle est incroyable.
04:38 – Voilà.
04:39 – Je vais vous la lire, un petit peu.
04:41 "Bonjour monsieur.
04:43 Vous êtes PD, tant mieux pour vous.
04:46 Notre village est un village familial.
04:48 Nous sommes plusieurs voisins.
04:50 Si ce n'est pas tout village, à ne pas approuver votre drapeau de PD.
04:53 Ici, ce n'est pas la gay pride et ne le sera jamais.
04:56 Ne trouvez pas ça fou, vous."
04:57 – C'est… ça reflète un peu.
04:59 – C'est pas la pire, celle-là ?
05:00 – Non, c'est pas la pire.
05:01 "Merci de retirer rapidement ce drapeau contre nature.
05:03 Nos enfants sont les premiers choqués par votre provocation.
05:06 Ça suffit maintenant.
05:07 Retirez ce drapeau immonde et s'il vous plaît, cassez-vous.
05:10 Rentrez d'où vous venez.
05:11 Vous connaissez le dicton "qui cherche, trouve".
05:13 Cessez immédiatement votre provocation à la con.
05:15 On ne veut pas de PD, gouines, trans,
05:17 tout comme on ne veut pas des assassins palestiniens comme vous,
05:19 car vous êtes juifs, non ? Fiers.
05:21 Pas de honte que votre peuple assassine des innocents.
05:23 On ne veut pas non plus des nègres ou bougnoules.
05:26 Ici, c'est un village de Français qui respecte les lois.
05:30 Le Pape soutient nos actions.
05:31 Dieu, notre Créateur, est insulté par les gens comme vous.
05:34 On t'avoue d'habiter si proche de l'Église.
05:36 Vous êtes un individu abject et salissez notre patrimoine.
05:39 Merci de foutre le camp rapidement de notre joli village
05:41 que vous insultez en étant PD.
05:43 Et juif en plus.
05:44 Il n'y a pas de lieu de culte ici pour vous
05:45 et notre Église ne veut pas de juiverie.
05:47 PD.
05:48 Dernier courrier avant action.
05:49 Le message est-il assez clair ?
05:50 Cassez-vous.
05:51 Emportez la honte avec vous, sales PD.
05:53 Non mais c'est fou.
05:54 C'est un débile.
05:57 - Oui, alors je ne pense pas que ce soit le village qui soit comme ça.
05:59 - Ah oui, non mais c'est incroyable.
06:00 - C'est une personne qui va gangréner d'autres personnes.
06:03 C'est assez dingue.
06:04 - Cette lettre.
06:05 - Cette lettre, elle est blindée de faute.
06:06 Elle a bien été rédigée, mais elle est blindée de faute.
06:08 Je me suis dit que ce sont des gamins ou des ados
06:09 qui écoutent leurs parents.
06:11 Je n'ai pas déposé plainte pour cette lettre.
06:13 Je l'ai prise en photo, puis je l'ai jetée.
06:14 Je me suis dit que ça va se calmer.
06:16 Et ça a été un enchaînement.
06:17 Alors là, bizarrement, les gens du village me disaient
06:20 "l'individu qui t'a attrapé au call back au Vitre-Grenier,
06:22 il est revenu, il est dans le village.
06:24 Attention, méfie-toi, comme par hasard".
06:26 Alors évidemment, il est présumé innocent
06:27 parce que je n'ai pas de preuves.
06:28 Mais comme par hasard, les faits de violence se sont intensifiés
06:32 au moment où cet homme est revenu dans le village
06:34 habiter une maison dans laquelle elle a été vendue.
06:36 Ça encore, c'est troublant.
06:38 À ce moment-là, moi j'ai quand même contacté
06:40 la mairie de mon village, qui m'a reçu.
06:42 Le maire m'a très bien reçu.
06:43 Il m'a dit qu'il est maire, qu'il ne peut pas faire,
06:45 qu'il n'a pas de pouvoir, qu'il n'a pas le bras long,
06:46 qu'il ne peut rien faire, que si cet homme était
06:48 en logement social, il l'aurait dégagé du village
06:51 parce qu'il est connu pour des problèmes.
06:53 Les personnes qui ont eu des problèmes, des griefs
06:55 assez lourds avec cet homme...
06:56 - Juste une personne dans le village ?
06:58 - Ça part d'une personne, mais cet homme a gangréné
07:00 beaucoup de gens parce qu'il y a d'autres personnes
07:02 qui ont été mouillées. Dans mon village,
07:04 les personnes qui connaissent, qui savent, ne disent rien.
07:06 Tout le monde se tait. C'est une omerta violente.
07:09 Moi, j'ai du mal avec ça.
07:11 Donc forcément, depuis 2021, j'ai mis ma maison en vente
07:14 pour quitter cette folie. J'ai eu du mal à la vente
07:16 parce que les gens ne voulaient pas être des cibles
07:18 à leur tour puisque ma maison est prise pour cible.
07:20 Donc j'ai eu du mal. Là, récemment, je viens d'accepter
07:23 une proposition d'achat. Alors forcément, je vends à perte,
07:26 mais c'est le prix à payer parce que sinon...
07:28 - Voulez-vous ?
07:29 - C'est assez douloureux, si vous voyez ce que je veux dire.
07:31 - Bien sûr qu'on voit ce que vous voulez dire.
07:33 - Et il y a eu ça. Puis après, ça a été des lettres
07:35 beaucoup plus véhémentes où on me menace de me décapiter.
07:37 On me dit que je suis comme Samuel Paty,
07:39 je fais de la provocation. Qu'est-ce qui s'est passé ?
07:42 Parce qu'il y en a eu beaucoup. C'était quasiment tout le temps,
07:44 quotidiennement. Ça a été très dur.
07:46 Surtout que moi, entre-temps, en 2021, j'ai eu un traumatisme
07:48 crânien très lourd qui n'a rien à voir en lien
07:50 avec les agressions, mais qui m'a affecté
07:52 puisque j'ai des séquelles invisibles et irréversibles
07:54 qui sont très lourdes. Donc ça m'a impacté encore plus
07:56 ma détresse. Et en 2022, j'ai eu alors caillassage,
08:00 vite brisé, pneus crevés. Les croix gammées dans l'enquête,
08:03 alors ça, je tiens à le dire, je vais peut-être me mettre
08:06 des gens à dos, mais les gendarmes en charge
08:09 de cette enquête m'ont expliqué qu'ils allaient
08:11 requalifier les plaintes au bout de la 9e en harcèlement moral
08:14 puisque pour eux, les croix gammées n'en sont pas.
08:17 Ce sont des symboles hindous, svadiska, symboles
08:20 de pays d'amour. Alors effectivement, ça a été dit
08:23 au téléphone. Moi, j'ai de suite retranscrit par mail
08:26 à la gendarmerie que ça soit écrit, qu'il y ait un échange.
08:29 – Ça ne fait pas l'ombre d'un doute. – Et sale juif avec ça.
08:31 – Voilà, crève, sale juif. – Et votre lettre,
08:33 elle tombe sous le coup de l'ancien racisme homophobique.
08:36 – Qui vous a dit ça ? – C'est un officier de gendarmerie
08:40 qui m'a dit ça, qui est revenu sur ses dires,
08:42 puisque moi, de mon côté, avec l'aide d'associations,
08:45 j'ai délégenté l'IGGN qui a été mandatée.
08:50 Après, le monsieur est revenu sur ses dires,
08:51 il m'a dit "vous avez mal compris", au téléphone,
08:53 évidemment, c'est moi qui comprends mal.
08:54 Après, c'est leur parole, c'est eux qui sont en sermenté
08:56 et pas moi. Donc délicatement, j'ai dû me soumettre.
08:59 Et c'est vrai que c'est très délicat parce que par la suite,
09:02 le maire a été contacté par des associations,
09:05 je vous ai envoyé d'ailleurs le mail, la réponse du maire,
09:08 où des associations LGBT qui lui appusent demandent
09:10 à ce que le maire fasse des appels à témoins,
09:12 condamnent sur son site médias et dénoncent ce qui m'arrive.
09:15 Il n'a jamais voulu, il a dit "non, ça ne concerne qu'une personne,
09:17 pas le village, donc non".
09:19 Donc il légitime ce que je subis, ce qui est moi je trouve…
09:21 – Là, vous allez partir du village ?
09:22 – Ah oui, ça y est, je quitte, parce que je ne peux plus,
09:24 c'est la folie, ma maison est prise possible, ma voiture,
09:26 elle est mutilée, ma voiture.
09:28 – Vous dormez toujours là-bas ?
09:29 – Je dors toujours là-bas, mais je suis, alors,
09:32 si je peux citer des associations qui m'ont soutenu énormément,
09:34 comme SOS Homophobie, ils ont fait mettre ma maison en sécurité,
09:37 ils m'ont énormément remercié, ils m'ont posé l'alarme et la vis-au-surveillance
09:42 pour me mettre en sécurité parce que j'étais en danger,
09:46 je ne suis pas violent, mais je me dis qu'est-ce qu'il faut que je fasse,
09:48 faut que je fasse peur, peut-être moi aussi.
09:50 – Vous avez déposé plusieurs plaintes ?
09:51 – Oui, il y en a eu peut-être 19 en tout.
09:53 Mais bout à bout, là, il y a une instruction qui est en cours,
09:55 la bonne nouvelle c'est qu'un juge d'instruction va me convoquer
09:59 début 2024, où je vais pouvoir, en espérant cerner les gens,
10:04 mais j'ai été tabassé dans un guet-apens à plusieurs reprises, pas qu'une fois.
10:07 – Ah oui, par combien de personnes ?
10:08 – Alors, ils étaient trois, le guet-apens septembre 2022,
10:10 ils étaient trois, mais après j'ai des gens qui m'attendaient
10:12 cagouler devant ma porte, qui me mettaient des coups de poing dans la tronche,
10:14 je ne portais pas plainte parce que j'étais dans le déni de la gravité,
10:17 je ne voulais pas être une victime.
10:18 – C'est des burnings, là !
10:19 – Je ne voulais pas être une victime, je ne voulais pas être faible,
10:21 je ne voulais pas montrer que j'étais faible, et puis les médias de la région
10:24 m'ont contacté, m'ont dit "on va vous aider, on va médiatiser",
10:27 ça a été l'horreur, parce que je suis passé à visage découvert,
10:30 je pensais, j'ai fait confiance, en fait ils cherchaient le buzz,
10:32 avoir leur nom, envoie leur article, c'est tout,
10:34 et j'ai été attrapé dans un guet-apens, tabassé,
10:37 bon j'ai fait des bêtises parce que j'ai voulu en finir, c'était horrible,
10:41 en fait je me suis battu seul contre tous, les gens qui savent ne veulent pas parler,
10:45 les témoins qui voulaient, j'ai des captures d'écran,
10:47 j'ai tout donné en gendarmerie, donc il y a un inquiétude,
10:49 les gens qui étaient prêts à témoigner, "ah non, on nous a mis en garde,
10:52 la mairie nous en dit de nous taire, on doit rien",
10:54 c'est l'omerta totale, personne ne veut parler, tout le monde me laisse crever en fait.
10:57 - Votre histoire est folle, tous les gens qui vous suivent aujourd'hui à 20h28,
11:00 qui réagissent, disent "cette histoire est complètement folle",
11:03 et une fois de plus, c'est la victime qui doit partir,
11:06 et qui doit quitter le village, et qui doit vendre à perte sa maison,
11:09 il y a quand même un gros gros problème avec les institutions,
11:11 excusez-moi de vous dire ça, mais là il y a un énorme souci,
11:15 Jean, donc vous allez partir...
11:17 - Oui, je pars le plus tôt possible, mes cartons sont tous prêts.
11:20 - C'est quand la dernière agression que vous avez subie ?
11:22 - La dernière agression, c'est la nuit qui était sensible,
11:26 où il y avait un appel à tuer les juifs de France,
11:28 ma voiture, j'avais une amie qui était à mon domicile pendant une semaine, en vacances,
11:31 et ma voiture, le pare-brise a été cassé, les croix gammées, les pneus crevés,
11:36 bon, après, là où j'en veux un peu aussi, enfin où j'en veux indirectement,
11:40 c'est que les gendarmes n'ont jamais pris les empreintes sur mon véhicule,
11:43 il a fallu que ce soit la police nationale,
11:45 qui pour une fois, là récemment, prennent les empreintes pour essayer de trouver les auteurs,
11:49 après, les gendarmes, ils ont fait une enquête, je ne dis pas qu'ils n'ont pas fait leur travail,
11:52 ils ont fait leur travail, mais à mes yeux, peut-être pas assez,
11:55 parce que l'auteur des faits n'est jamais été interpellé, c'est surtout ça,
11:59 alors qu'il y a des témoins qui ont été auditionnés, des témoins qui sont prêts à parler,
12:02 d'ailleurs, les témoins, il faut que je vous le dise,
12:04 je vais me mettre tout le village à dos, et ce n'est pas grave, c'est déjà fait depuis un moment,
12:07 mais les rares témoins, quatre personnes, qui m'ont soutenu devant les gendarmes
12:11 et devant les journalistes, ont été pris à partie également,
12:14 et ont dû quitter le village, ils ont vendu leur maison, sont partis,
12:17 et voilà, donc je suis tout seul maintenant dans mon village, face à la folie,
12:22 je ne dis pas que c'est tout le village.
12:24 – C'est quoi le profil des personnes qui vous agressent ?
12:27 – La cinquantaine. – Cinquantaine, d'accord.
12:29 – Quand je suis passé dans les médias locaux, j'ai été agressé à visage découvert
12:33 par des gens qui étaient 50, 60, ce n'est pas des jeunes,
12:37 il y a eu des jeunes, puisqu'on m'a fait le salut nazi avec la phrase,
12:40 on m'a sorti des trucs assez…
12:42 – C'est des gens du village, que vous connaissez ?
12:44 – Moi je ne connais pas, parce que je travaille dans le divertissement,
12:47 donc je suis saisonnier à l'extérieur, j'étais là que rarement dans ma maison,
12:50 mais c'est des gens, oui, qui m'ont connu, je ne me cache pas,
12:55 j'ai ma gaine de David, j'ai une toile de David,
12:57 quand on me demande "est-ce que tu es juif ?"
12:59 je dis "ben oui, j'ai une toile de David, puis j'en suis fier, je ne vais pas la cacher".
13:01 – C'était rappeler que les auteurs des faits ne sont pas musulmans.
13:03 – Non, ils ne sont pas musulmans, il ne faut pas qu'ils aient d'amalgame.
13:05 – Voilà, exactement.
13:06 – Comment 19 plaintes sérieuses ? – C'est incroyable.
13:08 – Je ne me cache pas. – Merci, oui, Gilles.
13:10 – Ce qui est incroyable, c'est que personne ne vous a vraiment aidé,
13:13 ni même, écoutez, le maire, le député, la police, la gendarmerie,
13:17 comment vous expliquez ça ?
13:19 Moi j'ai une explication, c'est que ceux qui vous adressent sont protégés.
13:22 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
13:24 – Complètement, oui, je suis complètement d'accord avec ça, bien sûr.
13:27 Et pour information, en décembre dernier, donc décembre 2022,
13:31 la personne qui m'a sorti des griffes de l'agresseur,
13:34 elle a été contactée par la gendarmerie pour être mise en confrontation
13:37 avec l'agresseur, donc elle, c'est une femme qui est seule, qui a très peur,
13:40 elle a dit "je n'ai pas à être confrontée avec ce mec, c'est un malade,
13:43 il est dangereux, il sait où j'habite, je ne veux pas".
13:45 Et les gendarmes, ils ont dit "mais pas du tout, il est devant nous,
13:47 il est très gentil, inoffensif, vous pouvez venir sans crainte".
13:49 Donc là, je lui ai dit "il y a une surbordination de témoins,
13:51 ce n'est pas possible".
13:52 On essaye de l'influencer, donc elles vont à son bien,
13:55 elles s'en vont, elles veulent quitter le coin, elles inquiètent.
13:58 Et les journalistes de France 3 Langue de Croussillon,
14:00 ou Occitanie, je ne sais pas, quand ils sont venus m'interviewer
14:02 le 19 décembre dernier, 2022, ont été les témoins.
14:05 Alors là, on ne peut pas dire que c'est moi qui ai fabule,
14:07 où j'ai été pris à partie par plusieurs personnes à visage découvert
14:09 devant les journalistes, menaces de mort, insultes antisémites.
14:11 - Protégés ?
14:12 - Les journalistes, ils n'en venaient pas, ils étaient choqués,
14:13 ils m'ont dit "à visage découvert".
14:14 - Ah mais c'est grave, c'est grave, c'est très grave.
14:17 - Protégés par qui ?
14:18 - Très grave aussi.
14:19 - Oui, c'est dans la minute qu'ils discutent, c'est qui qui le protège ?
14:21 - L'Omerta du village.
14:22 - 19, c'est dans les villages, c'est un des problèmes comme ça dans les villages.
14:26 Pierre, Jean, on espère que votre histoire va bouger,
14:30 et que vous allez pouvoir être enfin heureux.
14:32 Mais en tout cas déjà, ce qu'il y a, c'est que vous déménagez,
14:34 ça me rend fou parce que c'est vous qui êtes obligé de partir de votre village.
14:37 Merci en tout cas pour votre témoignage.
14:39 [Musique]

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