Catherine Faivre, avocate de la famille de Lucas: "Le pourvoi en cassation est évidemment une option qui est à l'étude"

  • l’année dernière
Lucas, un adolescent de 13 ans, a été retrouvé pendu le 7 janvier 2023 au domicile de sa famille dans les Vosges. Depuis plusieurs mois, il subissait des faits de harcèlement dans son collège, notamment en raison de son homosexualité. Les quatre mineurs, deux garçons et deux filles, poursuivis pour harcèlement à l'encontre de Lucas, un adolescent de 13 ans qui s'est suicidé en janvier dernier, ont été relaxés ce lundi 6 novembre.

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Transcript
00:00 Est-ce que vous allez vous pourvoir en cassation ?
00:02 – Alors c'est évidemment une option qui est à l'étude,
00:06 parce que je considère qu'en effet le législateur finalement
00:10 ne répond pas aux besoins de protection des victimes de harcèlement scolaire.
00:14 Preuve en est dans cet arrêt qui caractérise bien
00:17 des propos injurieux, homophobes, répétés,
00:20 mais qui ne permet pas d'aller au-delà en termes de protection de la victime,
00:23 mais également en termes de messages qui sont passés aux auteurs de ces propos,
00:27 puisque finalement aucune sanction ne leur aura été adressée,
00:31 alors même qu'on reconnaît l'existence de ces propos-là
00:33 qui ne résultaient pas de l'imaginaire de Lucas.
00:35 Donc il faudrait que le pourvoir en cassation cumule.
00:38 – Du coup ça renforce l'idée qu'on n'arrive pas à lutter
00:45 contre le harcèlement scolaire et qu'au fond il y a une forme d'impunité.
00:51 – Il y a une forme d'impunité, à mon avis dont les adultes
00:55 sont principalement responsables, pour être tout à fait clair,
00:58 il s'agit d'adolescents qui sont dans une phase d'éducation,
01:01 dans un établissement scolaire.
01:03 Il se trouve qu'en l'espèce, quand je parle de sanctions,
01:05 je parle également de sanctions disciplinaires, rien n'a été fait.
01:08 C'était des comportements qui auraient pu être sanctionnés disciplinairement,
01:12 je ne parle même pas de la voie pénale.
01:14 Donc c'est vrai qu'on est dans une forme d'impunité
01:16 et que le message qui est passé, à ce que l'on peut qualifier
01:19 comme étant des harcèleurs, mais en l'espèce on ne peut pas le faire,
01:22 une décision a été rendue, mais comme de jeunes adolescents
01:25 qui se moquent de manière répétée, qui humilient, qui injurient
01:28 à raison de l'orientation sexuelle, parce que c'est quand même ça qui s'est passé,
01:32 finalement c'est un blanc-seing qu'on leur soude,
01:34 c'est un boulevard qu'on leur ouvre, il ne se passe rien.
01:37 Il ne se passe rien parce que, effectivement,
01:39 la loi pénale est d'interprétation stricte et que le lien de causalité
01:43 entre la cause et les effets n'est pas établi avec certitude.

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