Romain Ntamack, joueur du XV de France et du Stade Toulousain, champion du monde des moins de 20 ans, champion de France et d'Europe avec Toulouse, vainqueur du Tournoi des Six Nations, publie "Le rugby dans le sang" chez Michel Lafon.
Regardez Le débat du 06 novembre 2023 avec Yves Calvi.
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00:02 9h
00:05 RTL matin. Il est 8h25, bonjour Romain Tamac. Bonjour.
00:08 Merci beaucoup de nous rejoindre dans la matinale des RTL. C'est votre première prise de parole depuis cette blessure
00:12 au genou qui vous a privé de la coupe du monde de rugby. On imagine à quel point cela a été rude pour vous.
00:17 Et vous publiez "Le rugby dans le sang". C'est aux éditions Michel Laffont. Le livre sort très exactement jeudi. C'est un livre confidant
00:23 où vous évoquez largement cette rupture des ligaments croisés,
00:26 mais aussi la défaite des Bleus en quart de finale face à l'Afrique du Sud, l'Afrique du Sud qui a ramené la coupe du monde chez elle.
00:31 Ce match que nul n'imaginait être le dernier, écrivez-vous. Quels sont les sentiments qui vous ont traversés à l'issue de cette élimination ?
00:38 Je pense que comme l'ensemble des Français, j'étais triste et déçu, d'autant plus que
00:42 je côtoie quand même tous les garçons depuis pas mal de temps, donc c'était forcément des amis, donc très déçu pour eux,
00:49 pour le groupe, parce que je pense pas qu'on
00:52 méritait de
00:54 pas passer le quart de finale, donc
00:56 je pense que tout le monde nous voyait aller bien sûr beaucoup plus loin, donc forcément beaucoup de déceptions et
01:01 tristes pour eux.
01:03 Alors cette élimination, vous la vivez à la maison devant votre téléviseur, ce qui les gens, tant que tel, lui pourraient bien agréable.
01:08 Dites-nous la vérité, à quel moment comprenez-vous qu'on va disparaître en quart de finale de notre coupe du monde ?
01:14 Vous n'y croyez pas en voyant le match ? Non, j'y crois pas, même à la fin du match,
01:18 je le regardais à la maison sur le canapé, et même à la fin du match, on s'est dit "mais c'est pas possible,
01:24 ça peut pas se terminer comme ça, pas maintenant", et
01:26 et ouais, un peu abattu, abasourdi, parce que...
01:30 Alors vous envoyez des messages à vos camarades de l'équipe après le match, que vous répondent-ils ?
01:34 Moi j'essayais d'être assez simple, juste leur dire que j'étais triste et déçu pour eux, et qu'il fallait essayer d'évacuer ça rapidement, mais
01:42 la plupart c'était toujours tous les mêmes réponses, des réponses
01:46 de déception, de tristesse, et encore une fois, personne n'y croyait. Qu'est-ce que vous répond votre ami et votre camarade du stade de Toulousain, Antoine Dupont ?
01:53 Comme tout le monde, déçu, triste, un peu abattu, parce que lui non plus ne se voyait pas
01:59 être éliminé dès les quart de finale, mais ça a été un moment assez compliqué.
02:04 Sincèrement, vous remettez en cause l'arbitrage ?
02:06 Non, je pense pas, je pense qu'il y a quand même beaucoup de facteurs qui font qu'on aurait pu, je pense,
02:13 ne pas s'en remettre à l'arbitrage, mais encore une fois, ça fait partie du sport, il y a des décisions qui sont
02:18 pas toujours en notre faveur, mais qui ne sont pas favorables, mais je pense pas qu'il faut remettre l'arbitrage en cause.
02:23 Au bout du compte, qu'est-ce qui nous a manqué réellement ?
02:25 On va dire un peu de chance, parce que quand ça se joue à un point, c'est toujours une petite part de chance,
02:31 un petit détail qui fait qu'on bascule pas en demi-finale, mais donc je pense que les garçons auraient fait le
02:37 boulot pour aller plus loin.
02:39 Et Romain Tamac, on arrive à passer à autre chose, ou on ressasse dans des situations pareilles ?
02:43 Je pense que c'est compliqué.
02:45 Vous êtes toute une équipe de garçons frustrés, en fait, pour dire les choses simplement.
02:47 Moi, j'étais pas, donc j'étais assez frustré sur le terrain, donc je pense que
02:51 la frustration, la déception, je pense qu'elle est encore présente, et je pense qu'elle va être un peu longue à digérer et
02:56 accepter pour tout le monde.
02:58 En ayant discuté avec quelques-uns encore, même ce week-end, la déception, elle est toujours très présente.
03:04 Donc ce qui va vous libérer, c'est un titre ?
03:06 Un titre, je sais pas, mais au moins de rejouer en club, je pense déjà que ça va faire du bien à tout le monde,
03:10 de penser à autre chose, de retrouver un peu le quotidien du club, ça va, je pense, faire un peu
03:15 disparaître cette frustration, mais je pense qu'elle va quand même rester présente un bon bout de temps.
03:18 Il y a une question que tout le monde se pose, elle est délicate.
03:20 Fabien Galtier doit-il rester à la tête de l'équipe de fonce de rugby ?
03:23 Bah oui, il n'y a pas de débat là-dessus.
03:26 Je pense que tout ce qu'il a apporté à cette équipe depuis quatre ans,
03:29 je pense que même cette élimination ne remet en aucun cas en cause tout le travail qui a été fait.
03:35 Bien sûr que c'est l'homme de la situation, il n'y a évidemment pas de débat sur ça.
03:39 Alors, je reviens quand même au titre de ce livre, Romain Ntamak,
03:42 "Le rugby dans le sang", ce sport, avant tout, c'est une histoire familiale chez vous,
03:46 il y a votre frère Théo, bien sûr votre père Emile, sont des modèles ou des frères de rugby ?
03:51 Au sein même d'une même famille, c'est peut-être pas très simple de gérer.
03:55 Les deux, je pense qu'on est tous
03:58 des modèles les uns pour les autres, mais aussi des frères, parce que mon petit frère
04:03 je pense qu'il m'a pris moi pour exemple, moi j'ai pris mon père pour exemple aussi, donc
04:08 on est une famille de sportifs, de rugbymen, on a baigné là-dedans, on a grandi là-dedans et on a toujours voulu en faire notre
04:15 vie, notre passion, donc c'est rigolo encore aujourd'hui de voir mon petit frère jouer sur le terrain.
04:21 Que faut-il faire pour atteindre le plus haut niveau dans cet univers qui est celui du rugby ?
04:25 Bon, il n'y a pas forcément de chemin à assure, chacun a son propre parcours, mais je pense que le principal c'est de
04:32 croire en son rêve, de travailler très dur,
04:35 il n'y a pas de secret non plus, même si on a un peu de talent, mais il faut toujours travailler très dur pour
04:39 essayer de se donner le plus de chance.
04:41 Ça nous amène à votre chemin, Romain Ntamak, 24 ans, vous avez presque tout gagné,
04:45 champion de France et d'Europe avec Toulouse, champion du monde dès moins de 20 ans,
04:48 vainqueur du tournoi Destination avec les Bleus, il ne manquait plus que la Coupe du Monde,
04:51 ça sera pour une autre fois ou pour une autre année,
04:53 on a des rumeurs de départ vers l'étranger vous concernant, est-ce que c'est le cas ?
04:56 Ça vous fait rire ?
04:58 Oui, non, parce que je l'ai évoqué...
05:00 Vous l'évoquez dans le livre !
05:02 Je l'ai évoqué, oui, parce que...
05:03 j'aimerais bien un jour tenter une expérience à l'étranger, après c'est pas forcément d'actualité de suite...
05:07 Laquelle ? Où ?
05:08 J'ai pas trop regardé les pistes qui se...
05:11 Il n'est pas impossible que j'y aille un jour, vous parlez de l'étranger, dans ce pays d'en bas,
05:16 dans ces îles où le Valais est une religion, parce que j'aimerais ressentir de l'intérieur d'autres frissons.
05:20 Dit comme ça, on se dit que ça vous tente ?
05:22 Oui, ça me tente, parce que ça permet de voir une autre culture, un rugby différent,
05:27 et c'est vrai que l'hémisphère sud, ça m'a toujours attiré, depuis petit j'ai toujours regardé le super rugby,
05:31 donc que ce soit à Nouvelle-Zélande ou en Australie, c'est vraiment des pays de rugby,
05:35 et j'aimerais bien un jour, pourquoi pas, aller tenter une expérience là-bas, ou même ailleurs,
05:39 peut-être si le rugby se développe aussi aux Etats-Unis, avec une Coupe du Monde qui va arriver dans 8 ans,
05:44 donc on est sûr de rien.
05:46 Vous étiez quand même en négociation avant la Coupe du Monde, vous l'étiez vous-même ?
05:49 Non.
05:50 Hop, hop, hop, hop, c'est suggéré dans le livre !
05:52 Non, il n'y a pas eu de négociation, mais voilà, des recherches pour voir ce qui peut se faire.
05:57 Donnez-nous le pays, juste par curiosité, quand je vous entends, je me dis que c'est la Nouvelle-Zélande.
06:00 Oui.
06:01 Si je vous retrouve en Bloc un jour, ça va me faire un chou.
06:03 Non, Nouvelle-Zélande ou Australie, parce que, encore une fois, c'est des pays qui m'ont toujours attiré,
06:07 fasciné par une culture qui est différente de la nôtre, et un rugby aussi qui a toujours été différent,
06:11 donc c'est vrai que c'est des pays de plus petit que je regarde jouer.
06:15 La question, c'est de savoir comment les battre.
06:18 On a plutôt bien répondu, je trouve, depuis pas mal de temps, on arrive à trouver les solutions pour les battre,
06:24 même si c'est toujours compliqué, on voit que les blacks sont encore à deux doigts d'être champions du monde,
06:30 mais c'est vrai que c'est des nations qu'on a rattrapées au fil du temps.
06:33 Vous savez que les amateurs de football sont morts de rire quand on met en avant en permanence les valeurs du rugby par rapport au foot.
06:38 Qu'est-ce que vous avez envie de leur dire ce matin ? C'est quoi les valeurs du rugby d'ailleurs ?
06:42 Il y en a des belles, c'est la valeur de convivialité, d'entraide, je pense que ça tourne beaucoup autour du collectif
06:50 et pas seulement de sa propre personne, donc moi c'est celle-là que je retiens, qui m'ont fait grandir et que j'apprécie dans ce sport.
06:56 Il y a une place pour tout le monde, quel que soit le gabarit.
06:58 Oui, c'est ça, on peut jouer à n'importe quel poste, avec n'importe quel gabarit et avec tout le monde,
07:03 donc c'est ça qui est beau dans notre sport.
07:04 Merci beaucoup Romain Ntamac, votre livre "Le rugby dans le sang" paraît...
07:08 !