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Dans ce nouveau numéro de ZED, Valérie Brochard et les équipes de LCP ont posé leurs caméras dans une classe du lycée Paul Langevin, à Sainte-Geneviève des Bois
Après le visionnage du documentaire : « Les présidents de la République vus par les photographes », les élèves ont échangé avec la journaliste Elizabeth Pineau, correspondante à l'Elysée et Matignon pour l'agence Reuters, et avec Alain Genestar, ancien directeur de la rédaction de Paris-Match et fondateur de Polka Magazine.
Quels rapports entretiennent les présidents avec les médias ? Du général De Gaulle à Emmanuel Macron, comment contrôlent-ils leur image, et comment les journalistes peuvent-ils contourner les pièges de la communication officielle ?

Pour donner la parole aux jeunes, pour les confronter aux enjeux du monde et les aider à décortiquer le travail journalistique, la Chaîne parlementaire apporte ses films et pose ses caméras dans un établissement scolaire.
Une classe visionne et étudie un documentaire avec l'un de ses professeurs et échange ensuite avec l'auteur ou le réalisateur lors d'un débat animé par Valérie Brochard, parce qu'il n'y a pas d'âge pour questionner le monde et ses images.

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Transcription
00:00:00 [Musique]
00:00:22 Bienvenue en Cahiers !
00:00:24 La zone éducation documentaire.
00:00:25 Pour vous donner la parole et vous aider à décortiquer le travail journalistique,
00:00:29 LCP apporte ses films et pose ses caméras dans un établissement scolaire.
00:00:33 Mais on est où là ?
00:00:34 Au lycée Paul Langevin.
00:00:35 Dans quelle ville ?
00:00:36 A Saint-Gilles-de-Bébois.
00:00:37 Et vous avez regardé quel documentaire ?
00:00:38 L'image des présidents de la République vue par les photographes.
00:00:41 Alors vous savez quoi ? On va laisser les téléspectateurs le regarder eux aussi
00:00:44 et on se retrouve tous ensemble avec nos invités dans votre CD.
00:00:47 C'est parti !
00:00:48 [Musique]
00:00:52 24 avril 2022.
00:00:54 Le président candidat, Emmanuel Macron, est réélu.
00:00:59 Et c'est peut-être une nouvelle histoire qu'il tente d'écrire dès ce soir-là.
00:01:03 Les photographes n'ont pas eu le choix de l'endroit.
00:01:07 Perchés sur une tribune, d'où chacun sortira la première photo.
00:01:12 Celle de la victoire.
00:01:13 Merci !
00:01:14 Jean-Claude Coutons est un habitué des soirées électorales.
00:01:18 Merci chers amis !
00:01:21 Ce soir, au milieu des autres, il cherche la bonne image.
00:01:26 Celle qui demain, fera la une du journal Le Monde.
00:01:29 [Applaudissements]
00:01:33 [Chant]
00:01:40 Des présidents, la Vème République en a déjà connu sept autres.
00:01:49 De Gaulle, Pompidou, Giscard d'Estaing, Chirac, Sarkozy, Hollande.
00:01:56 Chacun a tenté de laisser une trace et une image de lui-même,
00:02:00 qui pourtant souvent, lui a échappé.
00:02:03 Fabriquer une image présidentielle est un art subtil, fragile.
00:02:11 Où tout est question de réglages de lumière et d'une chimie particulière.
00:02:16 Lorsque l'on développe une photo, il faut toujours tester le temps d'exposition à la lumière,
00:02:24 pour obtenir l'image que l'on souhaite.
00:02:27 Trop s'exposer, c'est prendre le risque de brûler son image.
00:02:33 Mais ne pas s'exposer assez, c'est peut-être risquer pire encore pour un homme politique.
00:02:38 Rester dans l'ombre.
00:02:41 Alors souvent, les chefs d'État tâtonnent, font des essais, réajustent.
00:02:53 Mais il y a toujours quelque chose qui leur échappe.
00:02:56 Et l'image que nous nous faisons d'eux au fil du temps, n'est pas toujours celle qu'ils avaient prévue.
00:03:21 Alain Genestard est journaliste, patron de presse et ancien directeur de la rédaction de Paris Match.
00:03:27 Des photos d'hommes politiques, il en a publié beaucoup.
00:03:32 Il se consacre maintenant à Polka, sa galerie et son magazine photo.
00:03:38 Pour des images toujours aussi politiques.
00:03:42 Dans quelle mesure les photographes participent à la fabrication de l'image d'un président ?
00:03:48 Il faut savoir si c'est volontaire, s'il s'appelle un photographe officiel.
00:03:52 Ou si c'est la conséquence de leur acte photographique.
00:03:56 A partir du moment où vous prenez une photo, vous n'êtes pas maître de ce qui va se passer devant votre objectif.
00:04:01 Surtout pour un homme politique, et encore plus pour un président.
00:04:05 Vous n'allez pas le surprendre comme ça.
00:04:09 Donc déjà, les circonstances de la photo sont décidées par le personnage lui-même ou son entourage.
00:04:16 Après, un personnage politique joue un rôle.
00:04:19 Ce qu'on essaie de faire quand on est photographe, et notamment quand on est photographe politique,
00:04:25 c'est d'essayer de gratter un peu la surface pour connaître le personnage.
00:04:43 Marc Brincourt, j'ai été rédacteur en chef photo à Paris Matchs pendant 37 ans.
00:04:49 Ma spécialité au service photo de Paris Matchs, c'était ce qu'on appelle les grands dossiers,
00:04:57 les grandes morts, les grands événements, les anniversaires, choses comme ça.
00:05:01 Donc une spécialité qui me fait plonger systématiquement dans les archives de Paris Matchs.
00:05:08 Paris Matchs, le poids des mots, le choc des 15 millions de photos archivées depuis sa création en 1938.
00:05:15 Paris Matchs et ses 3,5 millions de lecteurs par semaine.
00:05:30 C'est un passage obligé pour à peu près tout homme politique en course pour la présidence.
00:05:35 Des instants volés, organisés, familiaux ou professionnels, qui construisent peu à peu l'image qui restera.
00:05:44 Une photo politique pour moi, ce n'est pas forcément une photo d'un homme qui harangue la foule à la dernière minute.
00:05:52 C'est une photo d'un homme qui est en train de se faire développer,
00:05:56 pour moi ce n'est pas forcément une photo d'un homme qui harangue la foule à la dernière minute sur une estrade ou sur un plateau de télé.
00:06:04 Pour moi la photo politique, c'est de ramener cette personnalité politique, homme-femme,
00:06:10 au plus près des Français, de nos lecteurs.
00:06:14 C'est-à-dire de les faire descendre de l'estrade et qu'ils nous emmènent chez eux.
00:06:18 Pour que les gens s'identifient à cette personnalité.
00:06:25 Les photographes politiques savent depuis longtemps combien ils ont besoin d'images pour exister.
00:06:30 Dans les années 50, René Cotty est le premier à ouvrir le bal des séances photo de l'intimité d'un président.
00:06:36 Servi par sa femme ou en robe de chambre, les photos n'ont rien de vraiment naturel.
00:06:47 Le général de Gaulle, lui, accepte sans grand enthousiasme de faire entrer les photographes pour une séance photo dans son salon.
00:06:55 Mais quelques années plus tard, Georges Pompidou ouvre une nouvelle voie.
00:07:00 Il sera le premier à comprendre comment jouer avec son image et avec les photos journalistes.
00:07:06 Pompidou va emmener notre photographe dans sa vie privée, en tant que candidat, et après en tant que président de la République.
00:07:15 Et là, vraiment, on va avoir des images qu'on n'a jamais vues.
00:07:19 Comme par exemple celle-ci, c'est vraiment la première fois qu'on assiste à un conseil des ministres.
00:07:25 On a le conseil des ministres et hop, le photographe continue à suivre Georges Pompidou et là on est vraiment dans sa vie.
00:07:44 Voilà, ce président qui va chercher le bois, qui est en train d'alimenter son feu de cheminée, qui embrasse sa femme avec ce petit-fils.
00:07:52 Et puis quand Georges Pompidou va par exemple au Fort Branson, il nous emmène et il va sur un bateau.
00:08:00 Sa femme est à côté avec le Pompidou, le photographe est avec un polaroïd.
00:08:04 On est dans l'intimité, dans les vacances.
00:08:06 D'autres vacances encore, ça c'est quand même une série qui est assez exceptionnelle.
00:08:12 C'est Georges Pompidou à la pêche à la crevette avec ses amis.
00:08:16 Voilà, le titre c'était "Sur la côte bretonne, voici Georges, entre guillemets, pêcheur de crevettes".
00:08:27 Et ça, les lecteurs de match vont aimer ça.
00:08:30 Et quelle est la différence entre une photo politique et une photo de communication ?
00:08:36 Là, il y a une frontière, évidemment.
00:08:38 Souvent, on va demander à un homme ou à une femme politique de rentrer un peu dans sa vie privée, comme on l'a fait souvent.
00:08:47 Pour moi, Georges Pompidou, c'est le catype.
00:08:52 C'est-à-dire que Georges Pompidou a cette image de banquier, de gérot de chile.
00:08:57 Et je pense qu'il a voulu donner une autre image aux lecteurs de match.
00:09:05 Oui, j'ai une maison de campagne.
00:09:07 Oui, je vais en Bretagne, car j'ai un gars dans ma maison.
00:09:10 Oui, je vais pêcher la crevette avec mon épuisette.
00:09:12 Là, il y a un message qu'il veut donner.
00:09:16 Donc, c'est de la commune.
00:09:18 Oui, entre le photojournalisme et la communication, il y a une grosse différence.
00:09:22 C'est le commanditaire.
00:09:24 La commande est essentielle, quitte à commander la photo.
00:09:28 Est-ce que c'est un journal ou est-ce que c'est un politique ?
00:09:30 Ou est-ce que c'est la Maison-Blanche ou l'Élysée ?
00:09:32 Si un jour j'acceptais une commande de l'Élysée, je changerais complètement mon logiciel.
00:09:38 Je n'essaierais plus du tout de chercher ce petit espace de liberté qui me reste dans tout ce dispositif.
00:09:46 Mais bon, j'irais faire des images assez flatteuses pour le gars qui me paie.
00:09:54 Je m'appelle Jean-Claude Coutos.
00:10:06 J'ai une quarantaine d'années de reportage photographique derrière moi.
00:10:10 Pas mal de reportages internationaux, mais aussi beaucoup de photographies politiques
00:10:14 pour Libération dans les années 80 et pour le monde depuis 16 ans.
00:10:19 Pourquoi tu fais de la photo ?
00:10:29 Pourquoi je fais de la photo ?
00:10:32 Peut-être parce que je ne sais pas assez bien dessiner.
00:10:35 Dans ma province, moi qui rêvais de métier où on roulait en voiture de sport,
00:10:41 où on fait le tour du monde et toujours accompagné de jolies filles.
00:10:44 À l'époque, au milieu des années 70, reporter photographe, il n'y avait rien de plus sexy.
00:11:01 Quand tu accompagnes le président de la République, le but c'est de sortir des cordons
00:11:09 et de s'approcher du personnage qu'on suit.
00:11:14 Pour ça, les 30 années précédentes m'ont beaucoup appris.
00:11:20 Je considère que la désobéissance est une des principales qualités du photojournaliste.
00:11:27 Est-ce que tu peux te présenter ?
00:11:38 Je suis Sébastien Calvé, je suis photographe et éditeur photo.
00:11:42 J'ai travaillé successivement à Libération, au site LesJours.fr et aujourd'hui je suis à Mediapart.
00:11:50 Pour moi, la photographie est un prétexte, un prétexte à vivre des choses,
00:11:54 à rencontrer des gens que je n'aurais pas rencontrés et des lieux où je ne serais pas allé
00:11:59 si je n'avais pas eu un appareil photo autour du cou.
00:12:07 Je crois qu'on est photographe et on fait de la photographie, de manière générale,
00:12:11 avec tout ce qu'on est et tout ce qu'on aime.
00:12:14 J'aime l'abstraction et j'aime la politique, donc j'essaie de faire se rencontrer les deux.
00:12:20 C'est un photographe qui a ce talent de se dire "je vais me mettre à un autre endroit".
00:12:24 D'ailleurs sur les photos de Calvé, on voit souvent les autres photographes.
00:12:28 Notamment cette photo de François Hollande qui saute de la tribune, c'est une magnifique photo politique.
00:12:38 On est à Tulle, en Corrèze, au soir du premier tour de la présidentielle 2012.
00:12:43 Moi je couvre toute la campagne pour Libération.
00:12:45 Le premier tour représente une sanction du quinquennat qui s'achève.
00:12:50 Ça fait longtemps que je photographie François Hollande,
00:12:52 donc je connais quand même un petit peu le bonhomme par des gestes, des regards.
00:12:55 C'est plutôt quelqu'un qui a la capacité de déborder le protocole et la sécurité.
00:13:00 S'il voit quelqu'un de l'autre côté de la rue qui l'intéresse,
00:13:03 à qui il a envie d'aller dire bonjour, il va traverser la rue.
00:13:06 Et quand il a fini son discours, je vois qu'il fait à son officier de sécurité qu'on voit sur le côté,
00:13:11 et il fait comme ça.
00:13:13 Et là je comprends qu'il va sauter de la tribune.
00:13:16 J'entends à ce moment-là l'équipe de François Hollande qui fait "Non, François, non !"
00:13:20 Et je déclenche plusieurs fois.
00:13:22 Puis là il part faire un bain de fou, je me fais complètement déborder par les gens autour de moi.
00:13:26 Mais en fait je sais que je m'en fous, que je ne vais plus faire de photo,
00:13:29 parce que je sais que c'est ça la photo.
00:13:31 Et je pars directement transmettre cette photo qui va apparaître dans le journal le lendemain.
00:13:36 Et l'air de rien, s'il se réceptionne mal, c'est pas non plus un grand sportif,
00:13:42 s'il se réceptionne mal et qu'il se foule une cheville ou pète une jambe,
00:13:46 il reste quand même 15 jours de campagne pour aller vers le deuxième tour.
00:13:50 Ce serait quand même pas le meilleur moment pour se péter un pied.
00:13:54 J'en ai discuté avec François Hollande,
00:13:57 où je lui dis "Mais quand même, t'es un peu inconscient de sauter de cette tribune à ce moment-là."
00:14:04 Il me dit "Non, vous dites que je saute, mais je saute pas, moi je m'envole."
00:14:07 - Quel est le premier président que tu as pris en photo ?
00:14:25 - Ah Giscard ! Giscard, j'étais au service cinéma des armées, il avait 20 ans.
00:14:31 C'était la première fois que je photographiais en public.
00:14:40 C'était aussi ma première parution, je crois, dans le magazine de l'armée qui s'appelait "Tam", "Terre et Armère".
00:14:49 Moi j'ai grandi comme ça à De Gaulle, Pompidou, avec des images très strictes, très figées, très institutionnelles.
00:14:57 Giscard sortait de ça.
00:14:59 Après, le jour où je l'ai vu de près, je me souviens de cette image.
00:15:05 Oui, quand il avance devant les troupes, mais aussi à un moment j'ai pu l'approcher,
00:15:09 parce que c'était une époque où tu pouvais approcher n'importe quel homme politique, y compris un président,
00:15:13 de très près, faire le tour, le photographier.
00:15:16 T'avais pas trois flics qui te prenaient, qui te bousculaient, qui te ramenaient vers un carré presse.
00:15:22 Non, non, non, ça c'était...
00:15:24 Je me souviens que ce gars était grand.
00:15:26 C'était la première fois que je voyais un président, c'était le moment...
00:15:30 Ça c'est une photo que j'aime beaucoup, parce qu'il y a aussi ce qu'on appelle la solitude du président.
00:15:39 Donc là c'est Giscard, il a reçu Majd, il donne une grande interview politique.
00:15:45 Mais pour illustrer ça, on a un Giscard qui est en train de lire un papier dans les jardins de l'Elysée.
00:15:50 Très belle photo.
00:15:53 Et là, en train d'annoter, en train de prendre des notes, quelque part, il pose pas. Enfin, il pose pas.
00:15:59 C'est une fausse pose.
00:16:01 Évidemment, il sait que le photographe est là, mais voilà, il est pas plan-plan devant l'objectif.
00:16:06 Donc ça c'est une grande...
00:16:08 Vous voyez, c'est sur huit pages d'interview.
00:16:12 Est-ce que Giscard il a changé d'image en cours de mandat ?
00:16:16 Parce qu'il arrive avec une espèce de modernité incroyable, il fait des réformes...
00:16:21 C'est exactement ça, c'est un mélange, parce que ça a été un grand président quand même, qui a fait bouger les choses.
00:16:27 Il a amené une modernité, la majorité à 18 ans, les VGT, c'est lui tout ça.
00:16:34 Il a transformé vraiment la société française, mais tout en étant dans un habit d'une certaine bourgeoisie,
00:16:43 aristocratie, je dirais un peu ce mélange de ça, d'homme.
00:16:47 Il a essayé de donner une autre image de lui, je pense, mais son image de raideur, de rigueur est restée jusqu'au bout.
00:16:55 Valéry Giscard d'Estaing a pourtant bien essayé de se démarquer de ses prédécesseurs.
00:17:07 En 1974, sa photo officielle est pensée comme une rupture.
00:17:15 Mise en musique par le peintre et photographe Jacques-Henri Lartigne.
00:17:19 Il a voulu une photo qui ne soit pas conventionnelle, qui soit plus jeune que vieille, plus gaie que triste.
00:17:27 Elle est comme était ce président, lui, il ne se voulait ni dans une attitude trogolienne,
00:17:34 ni surtout pas dans un président normal, mais dans un président qui faisait bouger les choses.
00:17:38 Et bien sûr, il a fait bouger les choses dans les premières années, après ça s'est un peu compliqué,
00:17:42 et il s'est un peu figé, mais dans les premières années, il faisait bouger les choses, il y avait une modernité,
00:17:47 ça avait commencé un peu sous Pompidou, mais là, ce drapeau bleu, blanc, rouge, c'est magnifique.
00:17:54 Une fois que les présidents arrivent à l'Elysée, ils posent pour leur portrait officiel,
00:17:57 est-ce que cette photo est l'image qu'ils veulent imposer pour le futur ?
00:18:01 Moi, sincèrement, pour ma part, je suis un homme d'images, les photos, tout ça,
00:18:06 je n'ai jamais vraiment saisi cette photo.
00:18:09 Pour moi, c'est quelque chose de… je ne dirais pas carte postale, mais presque, je ne vois pas le message dedans.
00:18:17 C'est quand même une photo de communication de la part des présidents, ils communiquent,
00:18:20 ils disent voilà, le septennat, en tout cas, Giscard, on peut dire ça de François Hollande aussi,
00:18:24 qui choisit un photographe, de Pardon, et qui fait une photo très différente de ce qui a toujours été fait au Parlement.
00:18:31 Oui, on est dans les jardins, on voit le bâtiment à gauche, il y a un peu de mouvement,
00:18:37 puis à gauche, on voit, il y a le rapport européen.
00:18:40 Je ne sais pas, c'est différent, mais bon, Chirac, c'est la même photo, pratiquement.
00:18:49 De Bettina Reims.
00:18:50 Bettina Reims, avec… je me souviens d'ailleurs, quand on avait reçu cette photo,
00:18:55 la première chose qu'on voit, c'est le bouton.
00:18:58 Mais voilà, non, je ne sais pas, c'est… sincèrement, quand vous prenez,
00:19:03 quand vous connaissez la personnalité de Chirac, est-ce que cette photo-là, vous dites,
00:19:09 ben voilà, ça, c'est Chirac ? Non.
00:19:11 Quand Bettina Reims immortalise Jacques Chirac pour ce portrait officiel,
00:19:20 qui restera 12 ans dans toutes les mairies de France,
00:19:23 elle choisit pour cadre les jardins de l'Élysée.
00:19:27 Un portrait réalisé en à peine 20 minutes, de celui qu'elle dit voir comme un cow-boy.
00:19:33 Est-ce que tu te souviens du premier président de la République que tu ais photographié ?
00:19:38 Oui, c'était Jacques Chirac.
00:19:40 J'ai voulu être photographe depuis que j'ai 12 ans, donc c'était…
00:19:44 J'en avais à cette époque 25, j'arrivais à l'Élysée,
00:19:48 et donc c'était impressionnant d'aller à cet endroit-là.
00:19:50 Mais en plus, quand Chirac est arrivé et que je l'ai vu dans le viseur de mon appareil photo,
00:19:54 ça m'a encore plus impressionné.
00:19:56 À ce moment-là, je me suis dit « Ah, ça y est en fait ! »
00:19:58 Parce qu'on peut regarder plein d'images, on peut regarder plein de travaux de photographe,
00:20:02 mais quand on est soi-même dans une situation où la personne que vous connaissez,
00:20:06 que vous avez vue à la télé depuis des années et des années,
00:20:08 et que vous avez l'impression de connaître intimement,
00:20:10 elle se retrouve dans le viseur de votre appareil photo.
00:20:12 Et alors là, la liaison est très très différente.
00:20:15 Après, ce qui est sûr, c'est que j'ai refotographié Jacques Chirac après plusieurs fois,
00:20:21 jusqu'à sa mort, et…
00:20:25 C'est compliqué parce que Jacques Chirac, c'était déjà…
00:20:28 C'était presque un dessin à lui seul.
00:20:31 C'est quelque chose de…
00:20:32 Le personnage correspondait vraiment à sa caricature.
00:20:35 Alors ça, c'est une de mes photos préférées de Jacques Chirac.
00:20:39 Là, il est Premier ministre, on l'est dans l'intimité du pouvoir.
00:20:41 Il a effectué une sorte de tour du monde en Concorde.
00:20:45 Il a visité je ne sais pas combien de pays, c'est une sorte de record.
00:20:49 [Vrombissement du moteur]
00:20:53 C'est une photo politique parce qu'elle montre…
00:20:58 Elle a une signification.
00:21:01 On peut même dire une signification politique.
00:21:04 Ça montre la décontraction d'un homme ou la concentration d'un homme.
00:21:09 Il se repose.
00:21:10 Une photo, par définition, qui est destinée à la presse, a une légende.
00:21:16 Sur cette photo de Jacques Chirac, on va vous en donner les circonstances.
00:21:20 Donc s'il se rend à une réunion importante, une rencontre avec un chef d'État,
00:21:25 c'est important de le montrer, dans quel état il se trouve à ce moment-là.
00:21:28 Alors, évidemment, est-ce qu'il dort vraiment ?
00:21:30 Est-ce que cette photo est posée ou pas ? Je ne sais pas.
00:21:33 Mais en tout cas, voilà.
00:21:35 C'est une posture…
00:21:36 Tout à fait à la Chirac.
00:21:39 Les mains sur le ventre, en train de faire la sieste.
00:21:43 Alors peut-être quand même que c'est une sorte de composition,
00:21:47 parce qu'il existe la même photo sans le masque.
00:21:50 Mais en tout cas, ça nous donne cette photo-là,
00:21:53 qui fait partie de ces photos qui rendent le personnage sympathique.
00:21:56 Oui, effectivement, c'est toujours l'image qu'il a voulu donner de lui.
00:21:59 Et je dis l'image qu'il a voulu donner de lui.
00:22:02 Parce que ce n'est pas complètement son image.
00:22:05 Ce n'est pas que ça.
00:22:06 Ce n'est pas l'image qu'il avait à l'époque où il était président.
00:22:09 On disait que c'était un feignant, on disait que c'était un escroc,
00:22:12 on disait qu'on lui…
00:22:13 Voilà, on était, à mon avis, dans un excès inverse.
00:22:17 Et alors toi, en tant que photographe, qu'est-ce que tu vas raconter ?
00:22:20 Qu'est-ce que tu vas montrer ?
00:22:22 Moi, je vais raconter exactement ce que je pense du personnage.
00:22:26 Je trouvais Chirac comme un petit peu…
00:22:30 plutôt sympathique, plutôt juste et mal entouré.
00:22:33 Mais avec Chirac, tous les grands gestes qu'il faisait,
00:22:36 t'avais toujours la possibilité de le tuer en 1/125 de seconde.
00:22:40 C'était très facile.
00:22:41 Et mon journal était très friand de ces images un peu drôles,
00:22:44 un peu enridiculisées, le personnage.
00:22:46 Je peux dire que j'étais presque payé pour ça.
00:22:48 Un jour, je lui ai dit, je vais venir vous voir avec des photos politiques,
00:22:53 de personnages politiques qui, eux, se montrent beaucoup plus à leur peuple que vous.
00:23:00 Et je suis venu avec un paquet de photos,
00:23:02 et il y avait Claude Chirac qui était à côté,
00:23:05 et il y avait des photos très belles et très étonnantes de grands personnages du moment.
00:23:12 Gordachev avec sa femme, Margaret Thatcher qui faisait la cuisine, etc.
00:23:18 Pompidou pêche à la crevette, Giscard faisant du ski,
00:23:22 et toujours avec la famille autour.
00:23:24 Et je lui ai dit, "Monsieur le Président, oui, on a des photos de vous,
00:23:27 mais par exemple, votre petit-fils, personne ne le connaît."
00:23:29 Et c'est ma vie privée, je ne veux pas m'en traiter.
00:23:31 Et c'est 15 jours, 3 semaines après, Claude Chirac m'appelle en disant,
00:23:34 "Le Président est d'accord, mais on va faire une opération avec un photographe
00:23:42 au fort de Breganson."
00:23:44 Jacques Chirac descendait avec son petit-fils,
00:23:46 et le photographe n'était pas très loin, et prenait des photos.
00:23:50 Et ça a donné de très, très belles photos.
00:23:53 Le titre de match était "Chirac grand-père",
00:23:56 et on le voit avec ses baskets improbables,
00:23:58 et puis son petit-fils sur les genoux.
00:24:00 C'était une belle image, puis après il se promène.
00:24:03 Donc vous voyez, on peut...
00:24:05 Ce n'est pas mentir que de faire ça, la scène est vraie.
00:24:08 Il devait avoir ce genre de rapport avec son petit garçon.
00:24:11 15 ans après la fin de son mandat,
00:24:18 quelle image gardons-nous vraiment de Jacques Chirac ?
00:24:21 Un grand-père ?
00:24:26 Un homme politique indégoulonnable,
00:24:29 qui semble avoir traversé la Ve République malgré les affaires ?
00:24:33 Un amateur d'art ?
00:24:35 Ou bien un type sympa,
00:24:37 lié à jamais à l'histoire du Salon de l'Agriculture ?
00:24:40 C'est la caricature totale,
00:24:43 et en même temps, c'était une caricature un peu fanée.
00:24:46 Il était fatigué, il commençait à être malade,
00:24:48 il avait du mal à se déplacer.
00:24:50 Et le Salon de l'Agriculture, c'est un des pires trucs à photographier.
00:24:53 Il y a énormément de monde,
00:24:55 on passe d'un stand à l'autre,
00:24:57 on passe plus de temps à essayer de se faire une place
00:25:00 que vraiment cadrer quelque chose.
00:25:02 Donc on essaye de faire des images dans les trous de souris,
00:25:05 et là on voyait bien au fur et à mesure qu'il avançait
00:25:08 que c'était très difficile,
00:25:10 qu'il était très diminué, très fatigué.
00:25:13 Il met la main sur l'épaule de Christian Jacob,
00:25:16 avec Bruno Le Maire à côté,
00:25:18 et c'est un moment assez émouvant,
00:25:20 parce qu'il voulait être là.
00:25:22 Donc voilà, j'ai essayé de photographier
00:25:24 ce moment très désordonné,
00:25:28 avec une sécurité en panique,
00:25:30 comme on voit au premier plan,
00:25:32 et puis ce Chirac qui marche vraiment à petits pas,
00:25:36 et dont on sent quand même le crépuscule.
00:25:40 C'est la dernière photo de Chirac que tu as faite ?
00:25:43 Je pense, oui.
00:25:46 Est-ce que c'est l'image que tu gardes de lui ?
00:25:50 C'est une des images que je garde de lui,
00:25:53 mais après moi, je n'ai pas énormément photographié Chirac,
00:25:58 parce que je me suis intéressé à des politiques
00:26:02 de génération qui venaient vraiment derrière,
00:26:05 et encore une fois, c'était un moment
00:26:07 où on changeait l'époque.
00:26:09 On passe de Chirac à Sarkozy,
00:26:11 on change de génération, on change d'époque,
00:26:13 on change de personnel politique,
00:26:15 on change de manière, de style, tout ça.
00:26:18 Donc c'est très différent,
00:26:21 et c'est une photo vraiment charnière.
00:26:25 En tout cas pour moi, c'est une photo charnière.
00:26:28 On passe à autre chose, on va passer à autre chose,
00:26:31 et on le sent.
00:26:33 Donc évidemment, c'est assez touchant.
00:26:39 ...
00:26:59 - Et quelle image vous gardez de François Mitterrand ?
00:27:03 - Il y en a beaucoup de François Mitterrand, énormément.
00:27:07 - Est-ce que c'est la cimette avec le chapeau ?
00:27:10 Est-ce que c'est la photo avec Helmut Kohl ?
00:27:13 - C'est la première fois qu'on a, dans l'époque moderne,
00:27:17 un président de la République qui reste 14 ans.
00:27:21 Donc en 14 ans, d'abord on le voit vieillir,
00:27:25 on le voit atteint par la maladie.
00:27:28 C'est la première fois aussi qu'on découvre
00:27:31 que le président a une petite fille
00:27:33 et que c'est dévoilé dans la presse.
00:27:35 C'est une succession de premières.
00:27:37 Donc il faut choisir des images du président
00:27:40 qui marquent cette période plutôt qu'une seule.
00:27:43 - Quelques mois avant la fin de son septennat,
00:27:46 une photo de paparazzi publiée dans Paris Match
00:27:49 va profondément marquer l'image de François Mitterrand.
00:27:53 - Là, je pense, on n'est pas dans la com',
00:27:56 c'est pas une fausse paparazzade, c'est une vraie paparazzade.
00:28:00 Mais disons que peut-être qu'au moment où il sort
00:28:04 de Guy Vélec, le restaurant,
00:28:06 où il a l'habitude de déjeuner avec Mazarine,
00:28:10 mais il arrive avant, elle arrive après,
00:28:13 ou c'est l'inverse, mais ils sont jamais ensemble.
00:28:16 Là, tout d'un coup, ça dure quelques minutes,
00:28:19 il sort tous les lœufs et Mitterrand,
00:28:22 je crois, pose la main à son épaule, voilà.
00:28:25 Et là, il y a un photographe.
00:28:27 Donc là, ça arrive à Match.
00:28:30 Et là, on rentre dans sa vie privée
00:28:33 par une paparazzade.
00:28:35 Là, c'est Roger Théron qui est aux commandes à l'époque.
00:28:38 Il y a 2 façons de le présenter.
00:28:40 Il y a la façon, je dirais, s'il existait,
00:28:43 "Voici Closer", pleine page, couverture.
00:28:47 Et là, Roger Théron a fait vraiment très astucieux
00:28:52 sur cette couverture.
00:28:55 Il met un portrait de François Mitterrand,
00:28:58 gros plan, serré, et une fenêtre
00:29:00 où on voit cette photo.
00:29:03 Est-ce qu'on est dans le photogénalisme
00:29:05 quand Match publie une photo
00:29:07 d'un fils caché de Mitterrand ?
00:29:09 C'est toujours compliqué parce que,
00:29:11 en tout cas, c'est une information.
00:29:14 Je pense pas que les gens soient en droit de savoir.
00:29:17 En tout cas, c'est une information qui arrive.
00:29:20 Donc, je sais pas, en tout cas, la photo existe.
00:29:23 Le problème, c'est de savoir si on la montre ou pas.
00:29:26 C'est ça, c'est ça.
00:29:28 C'est pas mon domaine.
00:29:30 Moi, j'ai jamais voulu rentrer
00:29:33 dans ce genre de considération.
00:29:35 Je pense que j'ai fait une fois de la planque.
00:29:38 Parce que j'étais tout jeune,
00:29:40 et puis je me cherchais.
00:29:42 On m'avait dit "sapé", beaucoup.
00:29:44 Et puis, il y a le prince consort de Hollande
00:29:47 qui est enfermé dans un hôpital psychiatrique
00:29:50 en Suisse.
00:29:51 Et où j'avais passé,
00:29:53 je m'étais fondu au milieu des fous, quoi,
00:29:56 avec mon appareil photo.
00:29:58 Et j'ai réussi à avoir la photo.
00:30:00 Et effectivement, ça m'avait rapporté beaucoup d'argent.
00:30:03 Mais en me disant, je me disais que moi,
00:30:06 j'étais pas monté à Paris pour ça, quoi.
00:30:09 La vraie paparazarde, qu'on a définie, ça,
00:30:12 c'est donc une photo qui est totalement volée.
00:30:15 Et ça correspond à une scène de vous-même
00:30:18 que vous ne voulez pas montrer.
00:30:20 C'est un peu la définition.
00:30:22 Alors, c'est appliqué beaucoup sur des personnages people,
00:30:25 des stars, starlets de cinéma, etc.
00:30:27 En politique, beaucoup moins,
00:30:29 parce que c'est pas la nature du traitement de la politique.
00:30:33 En 2014, une vraie paparazade
00:30:41 surprend le président Hollande sur un scooter
00:30:44 alors qu'il rejoint Julie Gaillet.
00:30:46 Avec cette une, Closer double ses ventes
00:30:53 et c'est une déflagration pour l'image du président.
00:30:56 Et ce que je lui aurais publié,
00:30:58 elle est intéressante, cette photographie.
00:31:01 Elle était beaucoup publiée,
00:31:03 donc ça montre qu'il y avait un intérêt.
00:31:06 C'est quand même le président en exercice
00:31:09 qui prend ce risque de se balader en scooter
00:31:12 avec un casque pour retrouver une amie de cœur.
00:31:15 Donc, c'est lui qui se met dans cette situation.
00:31:18 Et c'est un peu la définition.
00:31:20 Et c'est un peu la définition de la vraie paparazide.
00:31:23 C'est lui qui se met dans cette situation.
00:31:26 Est-ce qu'il faut la montrer ?
00:31:28 On dit toujours que le respect,
00:31:30 mais ça c'est pour tout le monde,
00:31:32 ça s'arrête à la porte de la maison,
00:31:34 pour ne pas dire à la porte de la chambre.
00:31:37 Mais là, on est dans un lieu public, en scooter.
00:31:40 Président de la République. Oui, je vous réponds.
00:31:43 - Est-ce que la photo de Hollande sur son scooter,
00:31:46 c'est une photo journaliste ?
00:31:48 - Pareil. Pareil.
00:31:50 Hollande sur son scooter, c'est...
00:31:53 - Est-ce que c'est une info ?
00:31:55 - En tout cas, c'est une info.
00:31:57 On ne peut pas dire que ça n'a pas été reçu comme une info.
00:32:00 On en a parlé pendant...
00:32:02 - On en parle encore.
00:32:04 - C'est une info.
00:32:06 C'est quelque chose qu'on ne savait pas
00:32:08 et qu'on s'est donné d'un coup, comme ça, évidemment.
00:32:11 - Le problème, c'est que la communication politique
00:32:14 a très bien compris, très bien analysé,
00:32:16 et s'est complètement appropriée
00:32:18 à ce qu'on a fait dans cette photographie-là.
00:32:20 Aujourd'hui, quand un politique vous ouvre la porte,
00:32:23 quand vous rentrez, les trucs sont quand même assez organisés.
00:32:26 Organisés, ça ne veut pas dire qu'on a mis
00:32:28 des comédiens à droite à gauche.
00:32:30 Mais vous avez un communicant qui a checké
00:32:32 que là, il n'y avait rien de gênant, de problématique.
00:32:35 Comme on est tellement surveillés
00:32:37 et qu'ils sont tellement sous les feux
00:32:39 des réseaux sociaux, de tout ça,
00:32:42 que maintenant, même quand on vous ouvre la porte
00:32:45 sur une réunion dans un bureau,
00:32:48 c'est un peu sceptisé, quoi.
00:32:51 Il n'y a plus de prise de risque.
00:32:53 - Vous savez, il y a un grand photographe de Magnum
00:32:56 qui s'appelle Diego Goldberg,
00:32:58 qui a fait d'excellents reportages
00:33:00 sur le président Mitterrand.
00:33:02 Et il expliquait justement quel était son rôle.
00:33:05 Et il disait, la vérité, c'est que le chorégraphe,
00:33:08 c'est Mitterrand, je ne fais que danser
00:33:11 au son de l'image qu'il veut donner de lui.
00:33:14 Dans un documentaire sur François Mitterrand,
00:33:17 Diego Goldberg raconte d'ailleurs
00:33:19 une des photos les plus marquantes
00:33:21 qu'il ait prise du président
00:33:23 et comment celui-ci l'a sciemment construite.
00:33:26 - On marche en silence, comme ça.
00:33:28 Et à un moment donné, on arrive à une clarié.
00:33:31 Et je me suis dit, peut-être c'est un bon endroit
00:33:34 pour faire une image.
00:33:36 Et je commence à lui dire,
00:33:38 est-ce que peut-être on peut s'arrêter ici?
00:33:41 Et il m'écoute très court et il me dit,
00:33:44 non, non, non, vous restez là.
00:33:46 Et il part.
00:33:48 (crics d'oiseaux)
00:33:50 J'entends des bruits comme si quelqu'un marchait sur l'eau.
00:33:56 Et j'essaye de voir d'où ça vient, le son.
00:34:00 Et je vois qu'il y a un ruisseau en bas.
00:34:03 Et à ma surprise, qu'est-ce que je vois?
00:34:06 Au fond du ruisseau, il vient.
00:34:08 Il marche sur l'eau avec ses bottes jaunes,
00:34:11 son faux-lat rouge, son manteau, son chapeau.
00:34:14 Et c'est une... je crois pas à mes yeux.
00:34:17 Je descends.
00:34:18 Je change d'optique parce qu'il était loin.
00:34:21 Je prends un long objectif et je fais 4 ou 5 images.
00:34:24 Étonné, surpris et en même temps heureux
00:34:27 parce que je me rends compte que c'est une image
00:34:30 vraiment extraordinaire, inhabituelle,
00:34:32 de voir un président de la République faisant ça.
00:34:35 Et voilà, c'est cette image.
00:34:37 En fait, je crois que c'est lui qui a construit cette image.
00:34:41 C'est au début de son mandat.
00:34:44 C'est une façon de dire...
00:34:46 Voilà ce que je suis.
00:34:49 L'homme grave, sérieux, solitaire.
00:34:52 Je crois qu'il voulait surtout ça.
00:34:56 Musique douce
00:34:59 En 2007, quand Nicolas Sarkozy arrive au pouvoir,
00:35:11 il décide de créer une image très éloignée
00:35:14 de celle de ses prédécesseurs.
00:35:16 Pour le faire, il choisit Philippe Varin,
00:35:19 un photographe plus habitué des people que des politiques
00:35:23 puisqu'il est entre autres le photographe officiel
00:35:26 de la Star Academy.
00:35:28 Philippe Varin, c'est un bon photographe.
00:35:33 Mais disons que c'est pas...
00:35:35 Il y a des "Pardon", Gisèle Freund...
00:35:37 Mais ça, c'est un choix de fidélité.
00:35:39 Philippe Varin travaillait beaucoup avec le couple.
00:35:42 Il avait une proximité professionnelle aussi avec Cécilia.
00:35:45 Donc il a la photo.
00:35:47 C'est bien, il n'y a rien à dire.
00:35:49 Elle est impeccable.
00:35:50 Le plus étonnant, c'est le choix de Sarkozy
00:35:53 de retourner dans la bibliothèque
00:35:55 avec ce portrait qui, pour moi, est le moins réussi de tous.
00:35:59 Parce que le personnage est posé devant cette bibliothèque
00:36:03 de manière un peu étrangère.
00:36:06 Ses deux drapeaux sont beaucoup trop grands.
00:36:10 Il y a le reflet sur la reliure du livre
00:36:13 qui est totalement collé au visage
00:36:15 qui, pour moi, m'attire l'œil tout de suite.
00:36:18 C'est vraiment une pâle copie de ce qui a pu être fait
00:36:21 en termes de photos officielles dans la bibliothèque
00:36:23 et vraiment, vraiment pas réussi.
00:36:25 Je ne connais pas Varin.
00:36:27 Je n'ai pas de grief.
00:36:29 Mais là, c'est...
00:36:31 Après, ça correspond à ce qui s'est passé dans le monde.
00:36:33 C'est-à-dire que c'est clinquant, c'est bling-bling.
00:36:36 C'est effectivement...
00:36:38 C'est l'époque de la télé-réalité.
00:36:40 C'est déjà à Philippe Varin
00:36:43 qu'il avait confié son affiche de campagne.
00:36:46 Et c'est encore lui qui immortalisera la famille Sarkozy,
00:36:49 le jour de l'intronisation.
00:36:51 Et ce genre d'homme politique, il va au plus court.
00:36:56 Efficace, rapide, et il a confiance.
00:37:00 Hier, pour le cliché qui sera dans toutes les mairies
00:37:02 et bâtiments officiels,
00:37:04 la séance de pause a duré 20 minutes chrono.
00:37:07 Je sais qu'avec lui, il faut travailler vite
00:37:09 parce qu'il pose,
00:37:11 il vous donne tout ce que vous voulez,
00:37:13 mais c'est très court.
00:37:15 Je sais qu'il aimait la bibliothèque,
00:37:18 qu'il voulait le drapeau français.
00:37:20 On lui a proposé le drapeau européen,
00:37:23 il a trouvé que c'était une très bonne idée.
00:37:25 Et voilà comment la photo s'est montée.
00:37:28 On l'a beaucoup reproché, par exemple, à Nicolas Sarkozy
00:37:31 d'avoir rendu sa fonction trop people,
00:37:34 en posant dans le bureau avec Carla Bruni
00:37:37 ou quand il était à la mairie de Neuilly.
00:37:40 Là, il s'était vraiment inspiré de John Kennedy
00:37:42 avec son fils qui était sous le bureau.
00:37:44 C'est ça, voilà.
00:37:46 Il a eu beaucoup de reproches,
00:37:48 mais c'est pas lui qui a inventé ça.
00:37:51 C'est Georges Pompidou.
00:37:53 À un moment donné, on sort du Général de Gaulle
00:37:56 avec son épouse Yvonne,
00:37:59 toujours 3 mètres derrière,
00:38:01 avec son petit sac.
00:38:03 Et là, tout d'un coup, Claude Pompidou,
00:38:05 elle est là, elle est omniprésente.
00:38:07 C'est comme Kennedy avec Jackie Kennedy.
00:38:10 C'est presque un étendard, sa femme.
00:38:12 L'élégance, les fameux, tout le monde veut s'habiller,
00:38:14 tout le monde veut se coiffer comme Jackie Kennedy.
00:38:17 Donc, il se sert de ça.
00:38:19 Pour atteindre la présidence,
00:38:25 Nicolas Sarkozy a compris très tôt
00:38:27 l'intérêt de mettre en avant sa vie personnelle,
00:38:29 familiale,
00:38:31 et surtout sa femme, Cécilia.
00:38:34 En 2005, comme un boomerang,
00:38:40 il paye le prix de cette exposition.
00:38:43 Match publie à sa une une photo de Cécilia,
00:38:46 en compagnie de Richard Attias, son amant.
00:38:49 Le journal atteint des records de vente.
00:38:52 Au mois de mai 2005,
00:38:55 on apprend que Cécilia Sarkozy
00:38:58 et Nicolas Sarkozy ont un problème,
00:39:01 une séparation.
00:39:03 Le ministre de l'Intérieur,
00:39:06 ce qui n'est pas président à l'époque,
00:39:08 le dit lui-même aux Français.
00:39:10 Oui, j'ai un problème de couple,
00:39:12 comme certains Français peuvent avoir.
00:39:14 Comme des millions de familles,
00:39:16 la mienne a connu des difficultés.
00:39:18 Ces difficultés, nous sommes en train de les surmonter.
00:39:20 Est-ce que je dois en dire plus ?
00:39:22 Je ne le pense pas.
00:39:24 Le fait d'avoir mis en avant le rôle de votre femme
00:39:26 depuis longtemps, à vos côtés, dans votre carrière,
00:39:28 elle est aussi votre chef de cabinet,
00:39:30 et donc d'avoir effacé en partie la frontière
00:39:32 vie publique, vie privée,
00:39:34 est-ce que ça ne vous expose pas forcément
00:39:36 à ce que vous avez fait ?
00:39:38 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:39:40 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:39:42 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:39:44 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:39:46 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:39:48 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:39:50 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:39:52 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:39:54 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:39:56 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:39:58 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:00 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:02 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:04 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:06 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:08 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:10 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:12 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:14 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:16 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:18 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:20 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:22 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:24 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:26 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:28 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:30 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:32 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:40:34 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
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00:40:38 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
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00:49:54 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:49:56 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:49:58 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:50:00 Je suis un peu d'accord avec Nicolas Sarkozy.
00:50:02 Finalement, j'ai fait un grand tirage, un petit tirage.
00:50:04 Et j'ai su très très vite que...
00:50:06 Le petit tirage, elle s'est retrouvée encadrée dans le bureau de Valérie Treveler.
00:50:10 Et le grand était sur la cheminée du président.
00:50:12 Elle est restée longtemps.
00:50:16 Jusqu'au jour où il y a eu cette affaire du scooter, la séparation du couple.
00:50:20 En plein été, il accorde un interview au Monde et on se retrouve dans son bureau.
00:50:26 Je lui ai dit "Mais je suis content de savoir qu'elle est toujours là".
00:50:30 Il m'a dit "Vous savez, malgré tout, c'est la photo de la victoire".
00:50:34 Deux quinze jours après, sortait le livre de Valérie Treveler.
00:50:40 Ouh là, la photo, elle a disparu de la cheminée.
00:50:42 Et après, j'imaginais ma photo dans un carton dans les sous-sols de l'Elysée.
00:50:48 Le jour de l'investiture, Jean-Claude Coutos photographie le président qui remonte les Champs-Elysées.
00:50:59 Sous la pluie.
00:51:01 Il est trempé.
00:51:10 Cette image le poursuivra tout son mandat.
00:51:12 Mais François Hollande assume.
00:51:17 Il veut donner l'image d'un homme normal.
00:51:19 Il confie d'ailleurs son portrait officiel à Raymond Depardan.
00:51:26 Un photographe à la carrière immense, connu entre autres pour son travail sur la ruralité et la vie ordinaire.
00:51:33 Le portrait fait parler.
00:51:35 Beaucoup le jugent raté.
00:51:37 Hollande est quelqu'un qui s'échappe en photographie.
00:51:40 Et qui déteste poser.
00:51:42 Moi je l'ai photographié trois, quatre fois dans des portraits posés.
00:51:45 Il n'aime pas ça. Il pense à autre chose, il est ailleurs.
00:51:49 Ça ne l'intéresse pas.
00:51:50 Il est beaucoup plus intéressant à photographier dans une dynamique quand il passe.
00:51:55 Donc non, je ne crois pas que ce portrait est raté.
00:52:01 Il correspond à un moment, à quelque chose, à un personnage.
00:52:04 Elle est fidèle au personnage.
00:52:06 Oui, je crois.
00:52:08 Je crois.
00:52:09 Quand on choisit Raymond Depardan, on choisit un des plus grands photographes français et documentariste en activité.
00:52:20 C'est le travail sur les paysans.
00:52:22 C'est le travail sur la politique, sur la France depuis des années et des années.
00:52:27 Donc il y a quand même quelque chose qui a du sens.
00:52:32 Qu'est-ce que vous avez pensé de cette fabrication de Président Normal ?
00:52:37 Alors, il a choisi cela pour penser que c'était un bon positionnement.
00:52:43 Ça a payé ?
00:52:45 Ça a payé parce qu'il a été élu.
00:52:47 Et après, la normalité n'a pas été acceptée.
00:52:52 C'est-à-dire qu'on est en France, on est sous la Ve République, un président élu avec beaucoup de pouvoir.
00:52:59 Ça n'a aucun rapport avec un roi ou une reine.
00:53:02 Mais malgré tout, le prestige du Président de la République est très, très fort.
00:53:13 Ceux qui ne l'aiment pas disent qu'il est mou, ceux qui l'aiment bien disent qu'il est juste.
00:53:16 Il ne reste pas une image figée de lui ?
00:53:18 Oui, c'est vrai.
00:53:20 C'est vrai.
00:53:22 C'est ce qui m'a fait dire que c'était quelqu'un de simple.
00:53:27 Mais est-ce qu'il en restera dans dix ans ?
00:53:29 Est-ce qu'il restera une image de Hollande ?
00:53:32 Non, mais en dix ans, c'est comme ceux qui...
00:53:37 ceux qui, à la mort de Chirac, étaient nostalgiques des années Chirac.
00:53:45 C'était les mêmes qui allaient voter Chirac avec une épingle à lèche sur le nez.
00:53:51 Le problème, ce n'est pas forcément l'image du Président.
00:53:53 C'est ce qu'on était nous-mêmes il y a dix ans.
00:53:57 Il y a dix ans, c'était mieux parce qu'on était plus jeunes, etc.
00:54:02 Hollande aussi, c'est trop tôt.
00:54:06 Il y aura des nostalgiques des années Hollande
00:54:09 comme il y a des nostalgiques maintenant des années Chirac.
00:54:12 En 2014, un visage est de plus en plus présent dans l'œil des photographes.
00:54:21 Emmanuel Macron vient alors d'être nommé ministre de l'économie.
00:54:30 Emmanuel Macron, ministre de l'économie
00:54:35 On a une sortie du Conseil des ministres
00:54:40 et François Hollande sort pour vraiment faire une image avec Emmanuel Macron.
00:54:46 C'est vraiment... c'est comme s'il le présentait à tout le monde, regardez.
00:54:50 Il descend les marches comme ça et en fait, c'est lui qui tient le bras de Michel Sapin.
00:54:55 En fait, il prend les rênes.
00:54:57 C'est-à-dire que tout de suite, il ne se laisse pas prendre le bras.
00:55:00 Il reprend le bras de Michel Sapin et c'est lui qui dirige.
00:55:02 Et je me suis dit voilà, assez rapidement en fait,
00:55:04 on s'est rendu compte que le type était en train de...
00:55:07 la créature était en train de leur échapper.
00:55:09 Il reste un peu moins de cinq ans à Emmanuel Macron pour ciseler son image de président.
00:55:19 Il pourra choisir le cadre, la lumière, le temps d'exposition peut-être,
00:55:26 mais il y aura toujours quelque chose qui lui échappera.
00:55:30 Et quand le temps l'aura patiné, nous pourrons enfin savoir quelle image il aura laissée.
00:55:40 Et voilà, c'était l'image des présidents de la République vues par les photographes.
00:55:54 Un très beau film réalisé par Guylain Delaval et Aurélia Brault.
00:55:58 Et pour l'analyser, mais aussi pour aller un petit peu plus loin,
00:56:01 nous avons le plaisir dans la zone d'éducation documentaire d'accueillir Elisabeth Pinault.
00:56:06 Bonjour.
00:56:07 Vous êtes journaliste politique, ancienne présidente de l'Association de la presse présidentielle
00:56:12 et correspondante à l'Élysée et à Matignon pour Reuters.
00:56:16 À vos côtés, c'est Alain Genestard. Bonjour.
00:56:17 Bonjour.
00:56:18 Vous êtes journaliste, vous avez participé à ce documentaire, on vous reconnaît d'ailleurs dans ce film.
00:56:23 Vous êtes l'ancien directeur de la rédaction de Paris Match et vous avez créé en 2008 Polka Magazine consacré à la photographie.
00:56:31 Ça tombe plutôt bien.
00:56:32 Merci à tous les deux de répondre aux questions de la classe, enfin de deux classes de première du lycée Paul-Angevin.
00:56:41 Bonjour les élèves.
00:56:42 Bonjour.
00:56:43 Alors vous avez énormément travaillé.
00:56:45 Je sais que vous avez plein de questions à poser à nos invités
00:56:49 qui nous donneront peut-être des secrets de leur métier.
00:56:53 Ça sera en fonction de vos questions.
00:56:55 Mais d'abord, je voulais, moi, vous poser quelques questions.
00:56:58 Si, là, je vous demande une photo, une image du président Emmanuel Macron, laquelle vous vient tout de suite en tête.
00:57:05 Oui ?
00:57:06 Avec mon chien.
00:57:07 Avec sa femme.
00:57:08 À la victoire de sa présidentielle, il était sur le podium.
00:57:11 Oui.
00:57:12 Et il avait levé la main en l'air.
00:57:14 Ok.
00:57:15 Dans son bureau.
00:57:16 Oui, pendant la Coupe du monde.
00:57:17 Ah, pendant la Coupe du monde.
00:57:19 Oui.
00:57:20 La photo qui est dans toutes les mairies.
00:57:21 J'ai une autre image qui me vient en tête, celle où il porte un sweat à 4 louches.
00:57:25 Vous l'avez pas, cette image, en tête ?
00:57:27 Ah !
00:57:28 Ah !
00:57:29 Tu peux m'en parler ?
00:57:30 Tu la vois, cette image ?
00:57:31 Oui, mais j'ai entendu dire que c'était un montage, que c'était pas vrai.
00:57:34 Ah !
00:57:35 Que c'était un montage ?
00:57:36 Oui.
00:57:37 Ah ouais, ok.
00:57:38 Intéressant.
00:57:39 Dis-nous, tu voulais participer ?
00:57:41 Je voulais dire la même chose.
00:57:42 Ça a été créé par une intelligence artificielle.
00:57:44 Ah bon ?
00:57:45 Ah bon ?
00:57:46 Ah bon ?
00:57:47 T'es sûr de ça ?
00:57:48 Ouais, je suis sûr quand même.
00:57:49 Bah non, moi je peux te dire que non.
00:57:51 Je parle souvent de contrôle, hein, mais elle a...
00:57:53 Non, non, en effet, mais c'est intéressant de que vous y pensiez.
00:57:55 Non, non, c'est une vraie image.
00:57:57 Donc le président a voulu montrer de lui une image un peu plus jeune, j'imagine, avec un sweat et une capuche.
00:58:03 Quelle est la photo que vous avez préférée dans le film, dans le documentaire que vous avez regardé ?
00:58:07 Quelle est la photo qui vous a le plus marquée, surprise, choquée ?
00:58:11 Dites-moi.
00:58:13 Oui ?
00:58:15 La photo de Jacques Chirac dans l'avion.
00:58:17 Ouais.
00:58:18 Quand il a ses pieds...
00:58:20 Croisés sur le siège de devant ?
00:58:22 Ouais.
00:58:23 Avec des chaussons ?
00:58:24 Ouais.
00:58:25 Ok, pourquoi ?
00:58:26 Pourquoi ça t'a...
00:58:27 Qu'est-ce que ça te fait penser à quoi, cette photo ?
00:58:28 Quand je le vois comme ça, je me dis qu'il est détendu, c'est un boss.
00:58:30 Ok.
00:58:31 Et moi j'aimerais bien être comme lui.
00:58:33 Ok.
00:58:34 La photo de Nicolas Sarkozy, bah, en tenue de sport.
00:58:37 Ah !
00:58:38 Ah oui, quand il monte les...
00:58:39 Ça c'est quand même moins important.
00:58:40 Les marches.
00:58:41 Quand il monte les marches de l'Elysée ?
00:58:43 Pourquoi elle t'a marquée, cette photo ?
00:58:44 Bah, parce que c'est un président, et il est censé être en costard et tout,
00:58:47 mais là il est en tenue d'espoir.
00:58:49 Ok.
00:58:50 Mais tu trouves ça bien ou pas bien qu'il ait laissé faire cette photo ?
00:58:54 Bien.
00:58:55 Pourquoi ?
00:58:56 Bah, parce que ça montre qu'il est comme les autres, malgré qu'il est son président.
00:59:00 D'accord.
00:59:01 Bah je vous propose qu'on passe maintenant à vos questions.
00:59:03 Merci beaucoup, déjà, pour ce retour sur ce film.
00:59:06 Quelle est la plus belle image que vous ayez publiée parmi les présidents, et pourquoi ?
00:59:10 L'image de François Mitterrand.
00:59:12 Avec Edmund Kohl, quand ils se sont recueillis en mémoire des victimes et de l'Holocauste.
00:59:22 Et c'était une image très forte.
00:59:24 Et on est content, quand on arrive à travers ces images, à montrer la vérité des personnages.
00:59:29 Moi ce que j'aime, c'est...
00:59:30 Excuse-moi.
00:59:31 Ce que j'aime, c'est voir les gens en vrai.
00:59:32 Moi j'aime les voir en vrai.
00:59:34 Donc moi j'ai commencé l'Elysée à la fin de Chirac,
00:59:37 puis il y a eu Nicolas Sarkozy, Nouvelle Erre, hein, c'était le...
00:59:40 On avait quitté un président en cravate, on retrouvait un président qui grimpait 4 à 4
00:59:44 en jogging les marches de l'Elysée, tu as parlé de cette photo.
00:59:47 Puis ensuite on a eu François Hollande, le président normal.
00:59:50 Et puis ensuite Emmanuel Macron.
00:59:52 Et ces personnes, par exemple, François Hollande, Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron,
00:59:55 je les ai vus avant qu'ils deviennent présidents.
00:59:57 Et ça vraiment j'adore.
00:59:58 C'est-à-dire voir cette ambition, ces personnes qui veulent devenir présidents.
01:00:03 Voilà, Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur, on sentait qu'il en avait déjà envie.
01:00:06 Emmanuel Macron, c'était le conseiller de François Hollande, que je voyais presque tous les jours.
01:00:10 On allait lui poser des questions sur la politique du président.
01:00:13 Et puis un jour, la question de devenir président lui-même se posait.
01:00:17 Et j'aime beaucoup voir cette évolution.
01:00:19 Moi j'aime bien les voir tous les jours, presque tous les jours, en tout cas souvent, en vrai,
01:00:24 et pouvoir côtoyer ce pouvoir et ce désir de pouvoir à venir parfois.
01:00:29 Parce qu'il peut y avoir maintenant des candidats pour la prochaine présidence, bien sûr.
01:00:34 Moi j'ai une question pour Alain Genestard.
01:00:38 Est-ce que toutes les photos sont mises en scène ?
01:00:41 Oui, a priori.
01:00:43 Et notre métier, ça consiste parfois à briser cette mise en scène.
01:00:48 Oui, a priori, parce qu'ils sont présidents de la République.
01:00:52 Parce qu'ils ont une image publique qu'ils veulent contrôler.
01:00:56 À nous, si on participe à cette mise en scène,
01:01:00 de nous arranger pour que cette mise en scène donne le vrai du personnage.
01:01:05 J'ai cité tout à l'heure la photo de Chirac en avion.
01:01:09 Il sait qu'il est en communication et qu'il y a un photographe qui est là et qui va le prendre en photo.
01:01:14 Mais malgré tout, cette image est naturelle.
01:01:16 Et pourquoi elle est naturelle ?
01:01:18 Parce qu'il se crée, entre le photographe et la personne photographiée,
01:01:23 une sorte de complicité naturelle qu'à un certain moment,
01:01:26 l'homme politique, fut-il président, lâche la garde.
01:01:30 Et se met dans une situation d'être un homme comme les autres
01:01:34 et de piquer un petit roupillon dans la vie.
01:01:37 Là, on arrive, même s'il y a une mise en scène au départ,
01:01:42 à casser ce contrôle de l'image.
01:01:45 Pour bien comprendre, les présidents ont un service de communication.
01:01:49 Tous les présidents ont un service de communication.
01:01:51 Et ils sont présidents, ils sont en représentation.
01:01:53 C'est pour ça qu'ils veulent montrer une certaine image,
01:01:55 les séquences, les déplacements sont préparés.
01:01:57 À chaque fois qu'on fait un déplacement, on sait où va aller le président,
01:02:01 son équipe a regardé si le décor était bien, correspondait au thème du jour,
01:02:05 si c'est l'écologie, si c'est l'industrie.
01:02:07 Tout cela est très préparé.
01:02:09 Et quand on est journaliste, on est là pour voir et dire ce qui se fait.
01:02:12 L'Elysée aimerait bien qu'on dise ce qu'ils ont préparé et ce qu'ils ont envie qu'on dise,
01:02:17 mais nous, on dit ce qui se passe réellement.
01:02:19 Et c'est valable également pour les photographes.
01:02:21 Les photographes, ils sont journalistes, ils prennent une photo qui, justement,
01:02:24 et je reviens à ce que tu disais tout à l'heure,
01:02:26 une photo de journaliste n'est pas une photo trafiquée par l'intelligence artificielle.
01:02:30 C'est toute la base du journalisme.
01:02:32 Le journalisme, c'est le fait.
01:02:34 On est là, il se passe quelque chose, on dit ce qu'il se passe, vraiment.
01:02:38 Et pas ce que l'Elysée veut que l'on dise, on dit tel que les choses se passent.
01:02:43 Et puis, en ce qui me concerne, on pose les questions qu'on a envie de poser,
01:02:47 que les Français se posent à travers nous, et qu'on pose au président.
01:02:51 Et ça ne plaît pas forcément à l'Elysée.
01:02:55 Donc il y a un petit rapport de force qui est très…
01:02:57 C'est ça la démocratie.
01:02:59 C'est des choses préparées par les présidents, les ministres, les élus du peuple,
01:03:05 et puis les journalistes qui disent tel que les choses se passent,
01:03:08 et le disent au lecteur que vous êtes.
01:03:12 Sonia.
01:03:13 Pourquoi les photos privées des présidents intéressent toujours les lecteurs,
01:03:15 contrairement aux photos classiques, comme le sommet du G20 ?
01:03:18 Parce qu'on est sans arrêt en recherche de naturel.
01:03:23 Alors là, vous allez me dire, oui, mais quand vous faites des photos de la vie privée
01:03:26 d'un président de la République, c'est quand même en général.
01:03:29 Pas toujours.
01:03:31 Mais en général, c'est avec son accord.
01:03:33 C'est à telle heure, c'est dans tel endroit, voilà, on est convoqué,
01:03:37 et on peut prendre tel genre de photos.
01:03:39 Et c'est là qu'on peut peut-être espérer qu'à un moment, il baisse la garde,
01:03:44 qu'à un moment, voilà, il soit vraiment dans sa cuisine,
01:03:47 et non pas qu'il ait l'idée de se faire photographier dans la cuisine.
01:03:50 Et on le fait parce que le public, vous, d'autres lecteurs, d'autres téléspectateurs,
01:03:57 aspirent à cela.
01:03:59 C'est une question qui a été assez récurrente dans vos interrogations.
01:04:03 La vie privée, pourquoi la vie privée ?
01:04:05 Moi, ça m'a étonné que vous ayez ce regard-là.
01:04:09 Vous qui avez tous, vous avez tous un téléphone ? Tous ?
01:04:13 Ce que je veux dire par là, c'est que vous avez donc tous accès aux réseaux sociaux,
01:04:16 je ne dis pas de bêtises ?
01:04:17 Vous êtes tous sur Instagram, sur TikTok, sur tout ça ?
01:04:21 D'accord. Pourquoi ?
01:04:23 Je trouve ça dingue que ça vous étonne de la part d'autres,
01:04:27 que des générations avant vous se posent la question,
01:04:31 parce qu'ils n'avaient pas accès à la vie privée des uns et des autres,
01:04:33 je l'entends, mais que vous, qui avez accès à la vie privée de vos camarades
01:04:39 dans un cercle très restreint, et puis même, vous pouvez voir la vie privée des stars,
01:04:43 la vie privée des malades, jusqu'aux personnalités politiques,
01:04:46 c'est marrant que cette question revienne.
01:04:47 Pourquoi ça vous choque que les présidents se montrent avec leur chemise ouverte,
01:04:52 en train de faire la cuisine, en train de faire du sport, alors que vous-mêmes ?
01:04:56 Oui ? Alors ça, c'est super, on va vous prendre tous un pas.
01:04:59 Robin, au fond, on va partir du fond. Vas-y, Robin, dis-moi.
01:05:02 C'est surprenant, parce que même des politiques, pour nous,
01:05:07 qui ne sont peut-être pas comme nous, si je peux dire,
01:05:11 ne font en vrai pas si différent.
01:05:15 Un président, c'est censé être celui qui représente la France,
01:05:20 du coup, ça doit être tout écarré, en fait.
01:05:23 Donc, il ne mange pas, il n'a pas d'enfant ?
01:05:27 Non, mais si, il peut manger, tout ça, mais il doit être présentable, en gros.
01:05:31 Ah, oui ?
01:05:32 En fait, ils se sont tellement construits une image,
01:05:35 que ça s'est joué contre eux, en fait.
01:05:37 Et du coup, on pense qu'ils ne sont pas comme nous, alors qu'en fait, si.
01:05:40 C'est ça, en fait. Ils ont tellement montré des photos d'eux en chemise,
01:05:43 plutôt qu'en t-shirt, que du coup, nous, quand on pense à un président,
01:05:46 on ne pense pas à un président en t-shirt, on pense à un président en chemise.
01:05:49 Je trouve qu'on va prendre plus la personne en chemise au sérieux
01:05:52 que celui en t-shirt.
01:05:54 Très bien. On enverra ça au prochain candidat, pour la prochaine élection.
01:05:59 Non, mais vous êtes les électeurs de demain.
01:06:02 Et moi, ma question s'adresse à Elisabeth Pinault.
01:06:05 Pouvez-vous poser n'importe quelle question,
01:06:07 ou alors, vous vous dites les sujets et les thèmes à aborder ?
01:06:10 Alors, oui, on peut poser toutes les questions, mais en général...
01:06:15 Alors, déjà, est-ce qu'il y a des conférences de presse ?
01:06:17 Est-ce que le président est ouvert avec la presse ?
01:06:20 Tous les présidents ne sont pas à la même enseigne sur ce point-là.
01:06:24 Par exemple, François Hollande était très ouvert avec la presse.
01:06:26 Il nous parlait souvent, à la fin des voyages.
01:06:29 Vous voyez, quand il venait visiter une école comme ici,
01:06:32 on pouvait lui parler un petit peu à la fin de la visite.
01:06:34 Ce qui n'est pas du tout le cas d'Emmanuel Macron, par exemple,
01:06:36 qui fait très peu de grandes conférences de presse.
01:06:39 Les conférences de presse, c'est à la fin des voyages,
01:06:42 après les conseils de Bruxelles.
01:06:44 Donc, en général, on pose les questions d'actualité,
01:06:47 c'est-à-dire les questions des choses qui se sont passées le jour même.
01:06:51 Voilà, c'est en général ce qu'on pose comme question.
01:06:55 Il arrive que l'Élysée veuille savoir...
01:06:58 On lui demande, on lui interroge sur quoi, pour préparer un peu.
01:07:01 Certains le disent, la plupart ne le disent pas.
01:07:03 Et le président est préparé pour avoir réponse à tout.
01:07:08 Comment vous expliquez cette distinction, justement,
01:07:10 entre un président très fermé à la presse et un président très ouvert ?
01:07:14 Et qu'est-ce que ça change ? Qu'est-ce que ça dit ?
01:07:17 Le rapport n'est pas le même.
01:07:19 C'est sûr que François Hollande, il le disait lui-même.
01:07:22 Il disait "moi, je ne fais pas de différence entre les journalistes et les Français".
01:07:27 Mais ça lui a servi ou pas ?
01:07:29 Ça l'a plutôt desservi.
01:07:31 C'est-à-dire que voilà, il voulait revenir.
01:07:34 C'était quelqu'un qui était proche de la presse.
01:07:36 Et finalement, il n'a pas pu se représenter à la fin de son quinquennat
01:07:39 parce que son image était très dégradée.
01:07:41 Il avait peur que l'extrême droite prenne le pouvoir.
01:07:43 Donc il a préféré ne pas se représenter.
01:07:46 Et ça, Emmanuel Macron, qui était son conseiller,
01:07:49 l'a très bien observé tous les jours à l'Élysée.
01:07:51 Donc je pense que quand il est arrivé, il a dit "avec moi, ça ne se passera pas comme ça".
01:07:55 D'ailleurs, il a voulu fermer la salle de presse de l'Élysée tout de suite.
01:07:58 Et après deux ans de combat, et j'étais présidente de la presse présidentielle à l'époque,
01:08:01 on a réussi à la sauver.
01:08:03 J'ai une question pour Alain Ginestan.
01:08:05 C'est pourquoi ne pas publier des clichés gênants,
01:08:07 comme par exemple un président à l'amiant en slip de bain ?
01:08:10 Je vais te répondre différemment.
01:08:12 Pourquoi je n'ai pas publié une photo de Jacques Chirac,
01:08:17 non pas en slip de bain, mais en slip ?
01:08:20 Il était en train de regarder à sa fenêtre au fort de Bruyançon,
01:08:25 sa fenêtre qui visiblement était une fenêtre de salle de bain.
01:08:28 Il regardait la mer et puis il devait avoir quelque chose sur la mer qui l'intéressait,
01:08:31 donc il avait des jumelles.
01:08:33 Et là, il y avait un paparazzi avec un objectif comme ça,
01:08:36 qui a pris la photo du président de la République,
01:08:39 en train de regarder de sa salle de bain, en slip.
01:08:43 J'ai vu la photo, je l'ai apportée à Paris Match,
01:08:46 le paparazzi s'est dit "je vais gagner un petit peu d'argent".
01:08:50 J'ai bloqué la photo, c'est-à-dire je l'ai achetée,
01:08:53 pour ne pas la publier, pour la mettre dans un coin.
01:08:56 Le Canard Enchaîné a appris que j'avais refusé de publier la photo.
01:09:00 Le Canard Enchaîné a fait un petit article en disant
01:09:02 "Alain Genestat a refusé de publier une photo du président en slip".
01:09:07 J'ai appelé le directeur du Canard Enchaîné,
01:09:10 je lui ai dit "mais pourquoi veux-tu que Paris Match publie une photo du président de la République en slip ?
01:09:15 Quelle est l'information ?
01:09:17 Et comment va-t-on 15 jours après demander au président de la République
01:09:21 une grande interview sur l'avenir du monde, alors qu'on se sera moqué de lui,
01:09:26 qu'on aura dégradé son image ?
01:09:29 Et j'ai dit au directeur du Canard Enchaîné
01:09:32 "puisque l'audace pour toi c'est en gros de faire n'importe quoi,
01:09:36 cette photo, je l'ai, et si tu veux tu peux la publier".
01:09:40 Bon, il éclatait de rire, il n'a pas publié la photo,
01:09:42 de toute façon je ne l'aurais jamais donné, c'était un jeu entre nous.
01:09:45 Tout ça pour dire qu'on ne fait pas n'importe quoi.
01:09:48 Tout ce qu'on vient de dire sur la vie privée,
01:09:51 on respecte la vie privée de toutes les personnes,
01:09:55 et notamment des présidents de la République.
01:09:58 Mais ça ne veut pas dire qu'on n'a pas envie d'entrer ouvert la porte,
01:10:02 de voir certaines choses à condition qu'elles soient signifiantes.
01:10:05 C'est-à-dire qu'elles nous montrent la vérité,
01:10:08 une part de la vérité de cet homme politique.
01:10:11 Mais la vie privée pour la vie privée, jamais.
01:10:15 Et des photos qui pourraient mettre un homme politique
01:10:18 dans une situation humiliante, désavantageuse, ingrate,
01:10:24 on évite de le faire parce que tout simplement,
01:10:27 à la fois on est correct, dans la vie il faut être correct,
01:10:29 le conseil que je vous donne, j'ai l'âge pour vous donner ce genre de conseils.
01:10:33 Et puis après, ensuite, ça se retourne contre nous
01:10:36 parce que toutes les portes vont se fermer.
01:10:38 Pas les portes du privé, mais toutes les portes du public,
01:10:41 on ne pourra plus jamais rien faire avec cet homme politique.
01:10:43 On est des médiateurs, on est là pour apporter des informations,
01:10:47 pour certes publier des textes intéressants,
01:10:50 mais pour publier aussi et diffuser des photos signifiantes.
01:10:53 Est-ce que vous voyez une différence entre vos entretiens avec des hommes politiques
01:10:57 et des entretiens avec des femmes politiques ?
01:11:00 Eh bien non, pas vraiment.
01:11:02 À la différence que, comme il n'y a pas de femme présidente de la République,
01:11:06 je n'ai pas eu l'occasion de parler à une femme présidente de la République.
01:11:10 On verra, le jour où ça arrivera, ça arrivera peut-être un jour.
01:11:13 On a eu des femmes qui l'ont voulu être, Ségolène Royal, on a eu Martine Aubry,
01:11:17 on y a pensé, donc peut-être que maintenant qu'il y a plus de femmes en politique…
01:11:21 Mécaniquement ça devrait arriver.
01:11:23 Mais non, je ne fais pas de différence.
01:11:25 Après, comme je suis une femme, il peut peut-être y avoir un peu de sororité,
01:11:30 mais c'est bien malgré moi.
01:11:32 Je ne fais pas de différence.
01:11:34 Yunus, on t'écoute.
01:11:36 Qu'est-ce qu'une photo parfaite ?
01:11:38 Comment se construire une photo pour qu'elle soit parlante et non pas juste une image figée ?
01:11:42 La photo parfaite, c'est la photo qui dit tout.
01:11:45 C'est la photo qui se tient toute seule, qui n'a pas besoin de titre.
01:11:48 C'est la photo qui peut venir en couverture avec juste le logo du magazine, Polka, Paris Match.
01:11:54 Et la photo dit tout.
01:11:56 Moi, j'ai participé à une photo parfaite.
01:11:59 C'était à Hochwitz, Birkenau.
01:12:03 J'avais proposé à Simone Veil de venir avec moi à Birkenau.
01:12:08 Et elle, elle a accepté.
01:12:10 C'était début janvier 2005, pour les 60 ans de la libération du camp.
01:12:15 Et on arrive, il y avait une épée brouillard.
01:12:19 Et on a traversé le brouillard.
01:12:21 Il faisait presque -10°C, il faisait très froid.
01:12:23 Il n'y avait personne dans le camp.
01:12:25 Et on ne voyait rien.
01:12:27 Les seuls qui savaient que la voie ferrée qui rentrait dans le camp,
01:12:30 c'était le village juste à côté de nous.
01:12:33 Et à un moment, le ciel s'est dégagé.
01:12:35 Le soleil a éclairé, comme au cinéma.
01:12:37 Il a éclairé tout, la petite cohorte qui avançait le long de la voie.
01:12:40 Et on a vu cette voie.
01:12:41 Et j'ai dit à Simone Veil, il faudrait prendre une photo de vous sur la voie.
01:12:46 Parce que c'est l'endroit où, derrière, on voit l'entrée du camp.
01:12:50 Cette célèbre tour en forme de clocheton.
01:12:52 Les trains passaient dessous avec les rails.
01:12:55 Et elle me dit non, parce que ces rails sont sacrés.
01:12:57 Parce que ces rails ont porté les trains où tant de centaines de milliers de personnes sont mortes.
01:13:01 On visite tout le camp.
01:13:03 Et on revient vers les rails.
01:13:05 Et elle voulait vraiment témoigner.
01:13:07 On s'approche des rails.
01:13:09 Et je lui dis, Simone Veil, maintenant c'est le moment.
01:13:12 Je suis ému quand j'en parle.
01:13:13 Parce que cette photo, il fallait vraiment que je la fasse.
01:13:16 C'était mon métier de faire cette photo.
01:13:18 C'était mon métier, non pas de la forcer, mais de la convaincre,
01:13:22 que si elle était là, il fallait faire ce genre d'image.
01:13:25 Et cette image, on l'a mise en couverture d'hommage.
01:13:27 Et c'est la photo parfaite.
01:13:29 C'est la photo qui dit tout, qui raconte l'histoire,
01:13:32 qui respecte, qui a un regard,
01:13:35 et qui fait que les gens vont se sentir concernés.
01:13:38 Et vont lire le témoignage formidable et très émouvant qu'il y avait derrière.
01:13:43 Qu'est-ce que vous pensez des photos retouchées ?
01:13:46 Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:13:48 Quand on enlève une ride par-ci, un petit bout de gras par-là.
01:13:53 Et vous, Nanama ?
01:13:55 Je trouve que ça enlève un peu le naturel du président.
01:13:59 Parce qu'on ne sent pas la réalité du vrai personnage.
01:14:04 On se dit juste que c'est quelqu'un qui a fait une photo et qu'on a retouché.
01:14:08 Donc, ce n'est pas la même personne en vrai que dans une photo.
01:14:12 Alors, est-ce qu'il vous est arrivé qu'on vous demande des retouches ?
01:14:16 Ah oui, c'est fréquent.
01:14:19 Mais vous n'êtes pas forcés de dire oui.
01:14:22 Quand on prend une photo, on s'arrange pour ne pas mettre la personne photographiée en désavantage.
01:14:29 On s'arrange pour utiliser des lumières qui ne soient pas frontales, qui ne donnent pas 10 ans de plus.
01:14:36 Donc, quand il y a une photo comme ça, c'est une forme d'arrangement de préparer des filtres.
01:14:42 Ce qu'il ne faut jamais faire, c'est toujours interdit de le faire, un polka c'est une religion.
01:14:47 On ne touche jamais au corps d'une personne.
01:14:51 On ne lui coupe pas une oreille, on ne lui allonge pas les oreilles.
01:14:54 On ne lui enlève pas un bourrelet, comme ça a pu se faire dans Paris Matchs après moi.
01:15:00 Je dis ça parce que si ça avait été moi, j'aurais refusé.
01:15:04 Donc, c'est pas grave, le match a fait une erreur, ce n'est pas un crime, ce n'est pas grand-chose.
01:15:07 C'est du zèle d'ailleurs. Je parle de Nicolas Sarkozy.
01:15:10 Nicolas Sarkozy n'a jamais demandé qu'on lui enlève un bourrelet.
01:15:14 Tous les hommes, quand ils sont un peu comme ça, ils ont des bourrelets.
01:15:17 Donc, c'est du zèle. Mais c'est idiot, il ne faut pas faire de zèle.
01:15:20 Et il tient parfaitement raison, retoucher une photo, c'est mentir.
01:15:25 On peut arranger le décor, on peut estomper les choses, mais on ne doit rien enlever du décor.
01:15:30 On ne doit non plus rien rajouter, surtout en ce moment.
01:15:33 On parlait tout à l'heure des photos d'intelligence artificielle, du fait des fake news.
01:15:38 On se doit d'être encore plus authentique qu'avant.
01:15:42 On doit toujours être authentique, mais là, ça doit être vraiment une...
01:15:46 Je disais pour Paul K, c'est une religion, mais ça doit s'imposer.
01:15:50 On ne doit pas toucher à une photo.
01:15:53 Dans le reportage, dans le film, dans le documentaire, il y a une séquence sur les paparazzades.
01:15:58 Vous l'avez ? D'accord.
01:16:00 C'est ces photographes qui se mettent un petit peu... On l'a un petit peu évoqué, voilà.
01:16:05 Qui se mettent dans un coin très discret et qui volent des photos. D'accord ?
01:16:10 Avant de poser la question à nos invités, je voulais savoir ce que vous, vous en pensez.
01:16:15 Est-ce que c'est grave ? Est-ce que ça vous choque ? Est-ce que vous trouvez qu'au contraire,
01:16:18 heureusement qu'ils sont là pour nous donner ce qu'ils ne veulent pas par ailleurs nous donner ?
01:16:23 Serena.
01:16:24 Moi, je trouve que parfois, c'est grave dans le sens où, comme les présidents aussi, c'est des humains,
01:16:30 ils ont une vie privée et c'est pas tout qui doit être exposé.
01:16:34 Et je trouve que ça en fait trop, parfois, et ça peut vraiment salir l'image d'un président.
01:16:38 Ok. D'autres ont un avis différent ?
01:16:41 En vrai, c'est pas bien de ce qu'ils font parce qu'ils prennent des photos sans leur demander l'autorisation.
01:16:46 Mais après, il y a des gens qui ont dit que c'est pas bien parce qu'après, ça donne une mauvaise image des présidents.
01:16:52 Mais si le président, il fait ça dans son intimité, c'est son image réelle, ça veut dire que ce qu'ils font,
01:16:57 d'un côté, c'est pas bien, mais ils montrent la vérité. Ça veut dire que c'est bien un peu, mais pas trop.
01:17:03 Pour le lecteur, en tout cas pour celui qui voit l'image, ça peut dire quelque chose.
01:17:06 On arrête avec toi, Nanama, dis-nous.
01:17:08 Moi, je pense qu'à partir du moment où tu es un personnage politique, je trouve que tu as signé pour être une personne publique.
01:17:18 C'est-à-dire qu'à partir du moment où tu es politicien...
01:17:25 Du coup, on a le droit de tout prendre à n'importe quel moment.
01:17:28 Parce que c'est les conséquences d'être une personne publique.
01:17:32 Du coup, moi, je voulais savoir s'il n'y avait que la paparazzade qui vous permettait, vous, de vous approcher de la vérité.
01:17:39 Non, non. La paparazzade en fait partie.
01:17:43 Ce que tu dis, c'est très bien.
01:17:45 Un personnage politique, c'est un personnage public. Public, vous savez ce que ça veut dire.
01:17:49 Comme un jardin public. Un personnage public.
01:17:52 Les paparazzis et d'autres prennent parfois des photos sans autorisation de ces personnages publics,
01:18:00 en l'occurrence les présidents de la République, dans des lieux accessibles.
01:18:04 Si on rentre à l'intérieur d'une maison privée, pour ne pas dire dans la chambre à coucher,
01:18:10 là, ça ne doit pas se faire.
01:18:15 Toutes les images de paparazzi que moi, j'ai pu publier, j'en ai publié beaucoup,
01:18:21 c'est des photographies prises à l'extérieur, sans l'autorisation de la personne.
01:18:27 C'est là qu'intervient ce que nous sommes et ce que nous voulons continuer d'être.
01:18:32 Si vous êtes dans un grand journal et que vous êtes souvent en relation avec un personnage,
01:18:37 un président de la République, même si vous avez des photos de paparazzi,
01:18:40 qui le montreraient dans une situation très désavantageuse, vous ne les publiez pas.
01:18:44 Donc, en général, c'est des photos où il y a une prise de risque de notre part,
01:18:48 parce que la loi nous interdit de le faire.
01:18:51 Et la loi, quand c'est le président de la République, ça peut être assez fort.
01:18:54 Mais on n'a pas de problème si ça montre effectivement...
01:18:58 D'abord, on est correct par rapport à nous-mêmes, parce qu'on dévoile une vérité,
01:19:03 on dévoile une information, ou c'est simplement quelque chose d'anecdotique
01:19:07 qui peut faire un peu sourire de voir un président de la République
01:19:10 en train de faire ses courses, en train de faire du vélo, ou je ne sais quoi.
01:19:14 Mais ça fait partie des images qui contribuent à ce que nous recherchons,
01:19:21 le naturel, la vérité.
01:19:24 Et ça peut aussi conduire à quelques ennuis judiciaires ou professionnels,
01:19:30 mais on accepte ou pas de le faire.
01:19:32 C'est une prise de risque importante que de faire ça.
01:19:35 On continue avec toi, petit Jean.
01:19:37 Quelle est aujourd'hui pour vous la principale difficulté dans votre métier de journaliste ?
01:19:41 Sans hésiter, l'arrivée du téléphone portable, d'Internet, du smartphone et des réseaux sociaux.
01:19:47 Moi, je ne peux comparer parce que j'ai connu les deux.
01:19:49 Sous Jacques Chirac, il n'y avait pas ça, c'était le début.
01:19:52 Et tout ça est arrivé en même temps que Nicolas Sarkozy.
01:19:54 Et ça a complètement changé, non seulement la présidence, mais aussi notre travail de journaliste.
01:19:59 Avant, on avait les choses sur toutes les agences.
01:20:03 On avait les choses en premier, on les annonçait au reste du monde.
01:20:05 Maintenant, les choses arrivent en tweet, on est doublé.
01:20:08 Des informations apparaissent, nous il faut qu'on ait le temps de les vérifier.
01:20:13 C'est la différence entre le journalisme et une information non vérifiée.
01:20:18 Donc voilà, ça bouleverse complètement en termes de rapidité et de...
01:20:23 Voilà, distinguer le vrai du faux,
01:20:27 distinguer ce qui a été fait par un journaliste ou ce qui a été fait par l'intelligence artificielle,
01:20:31 c'est le défi d'aujourd'hui et de demain, incontestablement.
01:20:34 Très bonne question. On continue avec Amine.
01:20:36 C'est pour Alain Genestard.
01:20:38 Regrettez-vous une photo ? Si oui, laquelle et pourquoi ?
01:20:42 Oui, oui.
01:20:44 C'était pas bien ça.
01:20:46 Jacques Chirac, président, deuxième mandat, donc vieillissant.
01:20:53 Et à un moment, on parlait de la santé des présidents,
01:20:57 et à un moment, on voyait bien quand on posait les questions, il fallait poser la question fort.
01:21:03 Et puis donc il s'est fait équiper d'un appareil auditif.
01:21:08 Et là, j'ai fait une chose qu'il ne faut pas faire.
01:21:10 C'est-à-dire, j'ai demandé à un photographe lors d'une conférence de presse
01:21:14 de se mettre légèrement de côté, de zoomer et de montrer son appareil.
01:21:19 C'est pas correct.
01:21:21 Et on l'a publié dans Match, et le titre, c'était "Le président à l'écoute des Français".
01:21:27 Bon, c'est un peu douteux.
01:21:29 Donc, oui, ce genre de choses.
01:21:30 C'est des tentations, parfois, on a des tentations, et on subit à la tentation.
01:21:35 Mais non, j'ai même appelé le président pour m'excuser d'une décision que j'avais prise.
01:21:42 - Marie-Elise, on t'écoute.
01:21:44 - Est-ce que le métier de journaliste a changé votre personnalité ?
01:21:47 - Je pense pas qu'il ait changé ma personnalité.
01:21:49 Je pense qu'il a exacerbé l'enthousiasme que j'avais.
01:21:54 Je pense que ça m'intéresse toujours autant.
01:21:57 Et c'est tellement intéressant que chaque jour est plus enthousiasmant que la veille.
01:22:02 Je pense que ça a amplifié le désir de faire ce métier, le désir d'écrire, le désir de voir des choses.
01:22:09 Et je vous souhaite à tous d'avoir un métier, que ce soit boulanger ou écrivain,
01:22:15 qui vous intéresse autant que ce métier, et que vous ayez autant de plaisir à faire chaque jour.
01:22:20 Rien de venir ici, vous voyez, je viens de BFD Bois, je suis pas certaine d'être déjà venue.
01:22:25 Je suis contente de vous voir, vos questions m'intéressent énormément.
01:22:28 Vous voyez, quand je vais voir le président, je vais penser à ce qui vous intéresse.
01:22:32 Là, on apprend. Ce qu'on fait aujourd'hui, c'est pas du journalisme à proprement parler,
01:22:39 mais ça me nourrit en tant que journaliste incontestablement.
01:22:43 On continue avec, ça sera l'avant-dernière question. Dalabar, c'est ça ? C'est toi, pardon, excuse-moi.
01:22:48 Question pour Alain Genestar. Qu'est-ce que vous pourriez dire à un jeune qui voudrait exercer votre métier ?
01:22:54 Fais-le. Just do it.
01:22:57 Si vous avez une curiosité de la vie, si vous voulez savoir ce qu'il y a au fond du jardin,
01:23:03 et puis passer dans le jardin d'à côté, et puis aller plus loin, à l'autre bout du monde, rencontrer des gens.
01:23:09 Une dernière question d'Abdel. Il est où, Abdel ? Il est tout là-bas.
01:23:13 Si vous pouviez rencontrer une personnalité historique, en vie ou décédée, qui choisiriez-vous et pourquoi ?
01:23:22 Je ne sais pas. Je ne sais pas pourquoi je vous réponds Napoléon.
01:23:28 Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. Napoléon, un roi de France, par exemple.
01:23:33 C'est très ancien, mais comme je m'intéresse aux personnes de pouvoir...
01:23:37 Ce serait quoi, la première question ?
01:23:40 Ah ben, pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Que faites-vous là, Napoléon ?
01:23:46 Pourquoi ce parcours ? Oui, vraiment, c'est le premier personnage qui me vient à l'esprit.
01:23:54 - Angélista ? - Merci, ça m'a permis de réfléchir.
01:23:57 Moi, je vais aller encore plus loin, je dirais Cléopâtre.
01:24:00 - Pourquoi ? - Je voudrais vérifier la longueur de son nez.
01:24:03 Et puis, prendre une photo avec César, sachant qu'après, il y avait Marc-Antoine, donc en plus, c'est un feuilleton.
01:24:14 - Un reportage complet. - Oui, oui, il n'y a que ce que vous l'avez dit.
01:24:17 Voir si vraiment cette relation, vous parliez tout à l'heure de...
01:24:20 Vous n'avez pas prononcé le mot, mais de people ou de photos privées.
01:24:24 Cette rencontre Cléopâtre-César, vous vous rendez compte ?
01:24:29 La dimension des personnages, historique. Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:24:34 On sait qu'il y a eu un petit bébé qui s'appelait Césarion, qui est devenu aussi pharaon.
01:24:38 Mais est-ce que ça a changé, les relations de Rome avec l'Égypte ?
01:24:42 En termes d'aventure amoureuse et de géopolitique, ça me semble assez riche.
01:24:49 - Ça ferait une belle une. - Une belle couverture.
01:24:51 - Je signale, Alain Genestard, que le dernier numéro de Polka, on vous en fait don.
01:24:55 Enfin, c'est surtout Alain Genestard qui vous en fait don pour votre CDI.
01:24:59 Il y a trois exemplaires, n'hésitez pas à les consulter et à en parler aussi autour de vous, partout dans le lycée.
01:25:06 Comme ça, vous trouverez des informations et surtout de très, très, très belles photos.
01:25:10 Merci infiniment à tous les deux d'avoir participé à Z, la zone d'éducation documentaire.
01:25:15 Merci aussi à vous, les élèves, pour vos questions brillantes, pertinentes, qui ont été préparées par vos professeurs, qu'on remercie aussi beaucoup.
01:25:22 Elles vous ont très, très, très bien préparé pour cette émission.
01:25:24 Et puis nous, on se retrouve très vite avec une nouvelle classe et un nouveau documentaire,
01:25:29 parce qu'il n'y a pas d'âge pour questionner le monde et ses images.
01:25:31 Salut les élèves !
01:25:33 [Applaudissements]
01:25:35 [Musique]

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