Télématin reçoit la réalisatrice Géraldine Danon, son film « Flo » sur la vie de Florence Arthaud sort ce mercredi 1er novembre au cinéma !
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00:00 On va naviguer ce matin avec la réalisatrice Géraldine Danon.
00:03 Bonjour, merci de vous être avec nous.
00:05 Votre film "Flow" sur Florence Artaud sort aujourd'hui au cinéma.
00:09 Le film retrace la vie, surtout le parcours sportif de la navigatrice.
00:13 Pourquoi vous aviez envie de parler d'elle ?
00:15 Parce que déjà, elle voulait un film sur sa vie, qu'on ait ami depuis fort longtemps.
00:19 Je l'ai rencontré dans les années 80 et à la fin de sa vie,
00:21 elle avait vraiment la volonté de ce film.
00:24 Vous en aviez parlé avec elle de ce projet ?
00:26 Oui, on en parlait beaucoup.
00:28 Et donc, quand j'ai lu, après quelques années,
00:30 parce qu'avant j'étais sous le choc, malheureusement,
00:33 après son décès en 2015,
00:35 et quand j'ai lu le livre de Yann Kefelec,
00:37 j'ai retrouvé un parfum tellement fort de Florence
00:39 et une vie si romanesque que je me suis dit qu'il faut absolument reprendre ce projet,
00:44 ne serait-ce que pour que les générations nouvelles
00:47 découvrent cette femme extraordinaire et ce marin d'exception qu'elle était.
00:51 Vous étiez allée jusqu'à écrire un projet de film, un début de scénario ?
00:55 Non, mais on en parlait beaucoup, je savais ce qu'elle voulait raconter.
00:58 Oui, oui, on en parlait beaucoup.
01:00 Et vous l'avez mis en image ?
01:01 On va regarder la bande-annonce et on en parle juste après.
01:05 J'arrive de Paris.
01:07 Je suis venue voir les bateaux.
01:09 Je suis venue voir la mer.
01:11 Je vous présente...
01:13 Florence.
01:15 Vous êtes directement dans la salle atlantique avec moi.
01:18 Tout est nouveau pour moi.
01:20 La terre ne me manque pas.
01:22 En attendant, les vacances sont finies, ma chérie.
01:24 C'est la fac maintenant, ta priorité.
01:26 Je repars en mer.
01:27 Tu les as, les muscles du vent, les nerfs du froid.
01:30 Papa...
01:31 Ta fille est un marin.
01:34 Je vais faire la "Wheat Bread".
01:36 Pas de gonzesses à bord, rien quoi.
01:39 Tu te barres sans moi à l'autre bout du monde, c'est ça ?
01:41 T'es en train de me jeter, là !
01:44 Y a pas de gonzesses à bord, y en aura jamais, c'est comme ça, c'est pas toi qui vas changer les règles.
01:48 Il fera moins le malin quand il me verra grimper sur le podium.
01:51 A partir de maintenant, je donnerai ma vie pour moi.
01:56 Tu as trouvé où ton petit accent, Marie Chantal ?
02:00 Vous êtes qui pour de retentes conneries ?
02:01 Olivier de Kersauson pour les intimes.
02:03 Il m'a parlé d'une course en solitaire, un rivaux gentil.
02:06 Je vais la faire, la route du rhum.
02:09 Arrête de délirer, c'est un truc de mec, la mer floue.
02:12 Ça t'énerve que j'ai un bon bateau, hein ?
02:14 Je la gagnerai avant toi, Marin, ta rhum.
02:17 Voilà pour ce biopic, si on peut dire, ce film en tout cas sur Florence Artaud.
02:23 Votre amie, vous vous souvenez de votre première rencontre avec elle ?
02:26 Parce que ça avait l'air d'être un personnage atypique.
02:28 Oui, je m'en souviens très bien. C'était sur la péniche de Daniel Yvon Fauconnier.
02:32 Yvon Fauconnier étant un navigateur.
02:35 Et oui, ça s'est fini très tard.
02:38 Ou très tôt, c'est ce qu'on ressent dans le film.
02:42 Elle a vécu intensément.
02:45 Elle avait un furieux amour de la vie.
02:48 Elle aimait transformer les instants en éternité.
02:51 Les soirées étaient longues.
02:53 Non, pas que ça.
02:54 Elle était aussi extrême dans la vie que sur la mer.
02:57 C'est ce que je raconte dans ce film.
03:00 C'est vraiment une femme qui aime la vie, qui aime les hommes, qui aime la mer,
03:03 qui aime la vie sous toutes ses formes.
03:06 C'est ça qui vous a marqué particulièrement chez elle ?
03:08 C'est qu'elle aime la vie et qu'elle est libre ?
03:10 Oui, libre de s'être affranchie de toutes les étiquettes qu'on voulait lui coller.
03:14 De son milieu, des hommes.
03:17 La voile qui n'est pas vraiment très accueillante pour les femmes, on comprend bien.
03:21 Absolument.
03:22 À l'époque, avoir débarqué une petite nana comme ça, toute fluette,
03:26 dans un milieu où personne n'allait en mer,
03:29 où on disait même que les femmes portaient malheur sur un bateau,
03:32 c'est sûr que forcément ils se disent.
03:34 Après, ils la considèrent d'égale à égale.
03:37 C'est Stéphane Caillard, cette jeune actrice qui joue Flo dans le film.
03:41 Ça doit être très difficile de choisir la bonne actrice
03:43 quand on connaît si bien la personne qu'on veut raconter.
03:46 Oui, mais quand je l'ai vue, ça n'a pas fait nombre d'un doute.
03:48 Elle avait vraiment cette ressemblance
03:50 et aussi cette intériorité, cette finesse de jeu.
03:52 C'est vraiment la révélation du film.
03:54 C'était évident pour vous.
03:55 Oui, c'était évident.
03:56 On a passé des essais, on a travaillé,
03:58 mais dès que je l'ai vue entrer, je me suis dit, c'est elle.
04:01 Elle a cette force, cette fragilité, cette grâce,
04:03 cette façon d'être présente à l'instant et un peu ailleurs.
04:06 Elle avait tout ça, oui.
04:08 Vous n'avez pas traité sa mort dans le film ?
04:10 C'est un choix volontaire ?
04:11 Je l'ai traité à ma façon.
04:13 Je pensais que sa mort n'était pas très représentative de sa vie, si je puis dire.
04:18 Ceci dit, je trouve, c'est mon hypothèse,
04:21 mais je me suis dit, sa mort est tellement tragique,
04:24 tellement incroyable, tellement émouvante,
04:27 qu'elle ressemble aussi à la vie qu'elle a menée.
04:29 Tout à fait.
04:30 D'abord, elle passe à côté de la mort tout au long de sa vie.
04:33 On s'en aperçoit.
04:34 Son accident de voiture à 17 ans.
04:36 Et puis bien des fois en mer, elle fait naufrage.
04:39 Moi, je l'ai traité avec cet hélicoptère,
04:42 on ne va pas trop en raconter,
04:44 mais qui finalement vient la sauver de la noyade.
04:46 et nous évoque aussi une triste fin.