• l’année dernière
Suite aux incidents ayant poussé au report de Marseille - Lyon, le ministère de l'intérieur et la LFP se rejettent la faute.

Une absence de responsabilité qui interroge alors que les actes de violence redoublent autour du foot français, au niveau pro et amateur.

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Sport
Transcription
00:00 J'imagine que vous avez tous vu les images et photos affligeantes ayant poussé au report
00:06 de Marseille-Lyon ce week-end avec ce qui s'est passé pour l'entraîneur Lyonnais
00:10 Fabio Grosso et tout ça.
00:11 Sauf que ces événements-là font suite à de nombreux actes de violence dans et autour
00:15 du football français ces derniers temps.
00:17 On peut même prendre la dernière finale de la Ligue des champions à Paris avec le chaos
00:21 qui a été généré.
00:22 On peut prendre également certaines choses s'étant passé à l'intérieur des enceintes
00:26 sportives, ce qui s'est passé à Bordeaux, ce qui s'est passé autour des fans de Saint-Etienne,
00:30 également Nice 3.
00:32 Il y a quantité d'exemples à ce sujet-là.
00:34 Donc, on n'est pas sur un cas isolé, mais sur une répétition, une recrudescence de
00:39 la violence dans et autour du football français.
00:42 Et le premier problème, c'est qu'il y a une absence de responsabilité des instances,
00:47 qu'elles soient étatiques puisqu'aujourd'hui, on a au ministère de l'Intérieur une fuite
00:51 de la responsabilité.
00:52 Ce serait au club de gérer.
00:53 Certains clubs vont dire que c'est l'inverse, qu'ils ne peuvent pas gérer ce qui se passe
00:57 en dehors des stades.
00:58 Et donc, on a cette espèce de ping-pong entre les instances étatiques et footballistiques
01:04 qui refusent d'endosser la responsabilité de cela avec toutes les conséquences que
01:09 cela peut avoir, qu'elles peuvent être évidemment dramatiques puisque là, il y a des blessés,
01:14 il y a de la casse, etc.
01:15 Et on peut se poser la question, jusqu'à quand cette fuite de responsabilité ? Doit-on
01:20 attendre un nouveau drame, comme cela avait été le cas dans le passé, pour réellement
01:24 agir ?
01:25 Bien évidemment, depuis des années, la France est devenue experte en matière de répression
01:29 des supporters de football, notamment lors des déplacements à l'extérieur.
01:32 C'est bien simple.
01:33 Aujourd'hui, il y a l'arrêt préfectoral très facile, même pour des matchs de division
01:37 inférieure.
01:38 On en avait parlé, mais en quatrième division française, en National 2, il y a par exemple
01:42 eu des arrêtés concernant les fans de Rouen.
01:45 C'est-à-dire, imaginez, on est dans un pays qui va organiser les Jeux Olympiques,
01:49 qui a récemment organisé la Coupe du monde de rugby, et qui a vocation, de par les volontés
01:53 du président Emmanuel Macron, à être un peu l'épicentre européen des grands événements
01:57 sportifs.
01:58 C'est une volonté étatique.
01:59 Mais comment peut-on faire ça ? Et donc, avoir voulu, avoir montré cette force politique
02:03 pour accueillir notamment la finale de l'Olympique des champions, et ne pas être capable d'assurer
02:08 le déplacement de supporters en France pour des matchs de division inférieure.
02:12 Donc pour des événements de bien moindre importance avec bien moins de monde.
02:16 Donc on a fait cette stratégie-là, qui a été globalement de dire, on va tout arrêter,
02:19 et on va taper à l'aide des préfets pour faire des arrêtés.
02:22 Est-ce que cela marche bien ? Ben pas forcément, parce que des fois, vous avez certaines bandes
02:27 rivales, il n'y a pas d'autre mot, qui vont utiliser ces prétextes-là pour se fêter
02:30 dans le désert d'autoroutes et tout.
02:31 Donc on n'a pas vraiment résolu le problème.
02:33 Alors bien évidemment, c'est compliqué, on ne peut pas tout faire bien.
02:35 Mais la politique de mettre du bâton, elle ne marche pas forcément.
02:39 Parce que dès qu'il y a de grands événements, ben là d'un coup, on a beaucoup plus de
02:42 problèmes.
02:43 C'est très simple.
02:44 On n'a pas à gérer de petits événements, comment en gérer des grands ?
02:46 Bien sûr, il faut différencier ce qui se passe à l'extérieur du stade et ce qui
02:50 se passe à l'intérieur d'une enceinte.
02:51 Et évidemment, on n'est pas là pour dire que les instants sportifs, FFF, LFP ont forcément
02:57 tort.
02:58 Même si on remarque quand même une divergence dans les réactions entre une FFF beaucoup
03:02 plus dure, du moins publiquement, et une LFP qui souvent essaye de ménager la chèvre
03:06 et le chou.
03:07 Et en fait, ce qui est très important, et ce qui concerne par exemple les instants sportifs
03:10 et la FFF à ce niveau-là, c'est la violence autour des terrains de football notamment
03:14 amateurs.
03:15 Parce que là, on va parler évidemment, c'est très choquant quand on voit les images,
03:18 ce qui est arrivé pour Fabio Grosso, également pour le but des supporters de l'Olympique
03:20 Lyonnais, et ensuite toutes ces images qu'on a vues de certains fans de Lyon, etc.
03:25 Mais là en fait, tout est médiatisé, ce qui était passé à Bordeaux et tout, Troyes
03:29 aussi.
03:30 Mais en un football amateur, qu'est-ce qu'on a ?
03:31 On a depuis très longtemps une recrudescence, une énorme augmentation des actes de violence,
03:35 principalement vis-à-vis des arbitres, mais également vis-à-vis de certains éducateurs.
03:38 Et en fait, il y a plusieurs types à ce niveau-là.
03:40 Des fois, vous avez les éducateurs eux-mêmes et les dirigeants de certains clubs qui outrepassent
03:43 leurs droits comme certains joueurs et qui vont en venir aux insultes physiques, aux
03:47 agressions verbales et également physiques vis-à-vis du corps arbitral, ce qui avait
03:50 poussé à certaines grèves à ce niveau-là, et certains districts le gèrent plus ou moins
03:54 bien.
03:55 On se rappelle que c'était passé à Paris il y a quelque temps.
03:56 Mais vous avez également vis-à-vis de tous les spectateurs, ça peut être les familles,
04:00 etc.
04:01 Et en fait, on a, et ça, ce n'est pas tellement la faute des instances, etc.
04:05 Parce que, je tiens à le dire, l'AFFF a quand même voté une augmentation et un barème
04:10 nouveau pour les violences faites aux arbitres parce que c'est un véritable problème.
04:13 Et on rappelle, sans arbitre, il n'y a pas de match.
04:16 Mais quand vous entendez jour après jour « on n'est pas arbitrés comme les autres », etc.
04:20 et que vous mettez dans la tête de vos propres fans, niveau pro, niveau en dessous, qu'il
04:23 y a un complot contre vous et que vous incitez quelque part, pas à lyncher, mais bon, un
04:27 petit peu, où il y a quand même certaines violences, des fois dans les mots des dirigeants
04:31 et du moins un manque de responsabilité, forcément ce que vous voyez en haut, vous
04:34 le voyez en bas.
04:35 Et là, ce n'est pas de la même manière pour les parents.
04:36 Combien de parents aujourd'hui sont autour des terrains et, par exemple, quand leur
04:40 fils ne joue pas ou leur fille ne joue pas, c'est un drame, on insulte le coach, etc.
04:44 Et pareil, on va insulter l'arbitre et mettre des pressions.
04:46 Combien de fois les parents vont engrainer d'autres personnes et parfois leurs propres
04:51 rejetons ? Il faut aujourd'hui penser que pour beaucoup, on imagine qu'on va tous être
04:55 le futur Kylian Mbappé ou que sais-je encore.
04:56 Et donc, ça pousse certaines personnes, certaines familles à commettre de véritables folies
05:00 et à inciter cela.
05:02 Et le problème, c'est que la violence est de multiples formes.
05:05 Elle peut être évidemment physique, mais elle peut être aussi verbale.
05:07 Il y a plein de manières psychologiques, tout ce que vous voulez.
05:09 Et quand vous regardez le climat aujourd'hui autour du football, quand vous regardez le
05:12 nombre d'affaires qu'il y a, en effet, c'est un milieu extrêmement toxique au niveau médiatique
05:17 également.
05:18 Les copinages, les silences, on en a déjà beaucoup parlé.
05:19 Mais ça, ce qu'on voit en haut, on le voit aussi en bas.
05:22 Et c'est pour ça que j'ai autant de respect, par exemple, pour un Marcelo Bielsa qui ne
05:26 parle jamais des arbitres, etc., qui se concentre sur le jeu, tandis que vous en avez bien d'autres
05:31 qui vont essayer de taper dessus.
05:32 On va prendre l'exemple de Bordeaux.
05:33 Bordeaux-Rhodès.
05:34 Oui, c'est passé pendant le dernier match.
05:36 L'an passé.
05:37 Bordeaux perd la montée à Annecy.
05:39 Je rappelle que Bordeaux n'était pas dans les deux premiers avant la dernière journée
05:43 parce que Bordeaux paume à Annecy.
05:44 Vous avez eu aujourd'hui Bordeaux-Rhodès le week-end dernier et vous avez eu, même
05:48 à l'intérieur du club, on a voulu latter des mecs, etc.
05:51 On était content.
05:52 Quelque part, aujourd'hui, Bordeaux, club historique du football français, est en train
05:55 de s'inventer une rivalité avec Rhodès parce que ça arrange certaines personnes.
05:59 Donc, il faut taper, taper et ne pas gérer sa charge émotionnelle.
06:02 Mais on est passé où ? Il faut imaginer.
06:05 Et ça, des fois, c'est incité de la même manière.
06:07 Vous avez d'autres clubs qui incitent à faire cela.
06:09 Combien de clubs, aujourd'hui, vont instrumentaliser certains fans afin de faire du mal, etc. ?
06:13 Je vais vous dire un truc qui m'a particulièrement choqué.
06:15 Vous avez des clubs qui utilisent des personnes afin de mettre des pressions sur les joueurs,
06:19 que ce soit pour des potentiels cambriolages et tout.
06:21 C'est-à-dire que tout ça, également, ce cercle de la violence, on a une impunité
06:25 générale de beaucoup de dirigeants.
06:26 Mais ce que vous voyez en haut, vous le voyez également en bas.
06:28 Il ne faut absolument pas mettre le football professionnel en opposition au football amateur
06:32 ou semi-professionnel.
06:33 Et parfois, c'est bien pire en bas parce qu'on ne le sait pas.
06:35 Vous avez des clubs de National, aujourd'hui, qui utilisent du chantage à la sex tape avec
06:40 prostituées pour avoir un dossier sur les joueurs de la même manière.
06:44 Et donc, vous êtes là-dessus.
06:45 Et si le mec n'est pas content, on lui envoie des équipes.
06:47 Je pense qu'en National, tout le monde a compris du club auquel je fais allusion parce
06:50 que ça se sait depuis des années et des années.
06:52 Donc, ce qu'on voit, les scènes de violence et tout, et surtout, la non-réponse apportée
06:56 par certaines instances, elle s'explique parce que eux-mêmes, dans un but précis
07:01 pour garder le pouvoir, etc., ont fermé les yeux sur d'autres choses qui peuvent s'apparenter
07:05 à ces excès-là.
07:06 Néanmoins, on va tempérer parce qu'en effet, la Fédération française de football vis-à-vis
07:09 du Barhel, c'est une très bonne chose, c'est un très bon signe.
07:11 Il y a également un support de plus en plus grand aux arbitres, mais c'est là où ça
07:14 va être très important.
07:15 Avec les moyens technologiques actuels, également avec toutes les possibilités qu'offre la
07:19 loi française, il devrait y avoir des responsabilités partagées.
07:23 Je m'explique.
07:24 Je ne vais pas parler des actes médiatiques qu'on a eus vis-à-vis des fans de ci, de
07:27 là.
07:28 Il y a plein d'autres possibilités et je n'ai pas vocation à dire ce qu'on va faire
07:32 vis-à-vis de la loi et à promulguer de nouvelles choses.
07:34 Non.
07:35 Par contre, dans le football amateur, notamment toutes les agressions d'arbitres, d'éducateurs,
07:39 à tout ce niveau-là, des fois, vous avez des clubs qui sont complices, vous avez des
07:41 dirigeants qui incitent cela ou qui ferment les yeux.
07:43 Cela doit être considéré également comme co-responsable.
07:47 Le problème souvent, c'est ça.
07:48 C'est qu'en effet, il y a des fois des gens qui pètent les plombs, etc.
07:51 Ils sont sanctionnés, c'est très bien.
07:53 Mais tous les gens qui ont permis cela, qui ont fermé les yeux, qui ont incité, qui
07:57 ont encouragé, des fois aussi, il faut y aller.
07:59 Et le problème, on le voit par exemple avec d'autres sujets de violence, là dans le
08:02 coup des violences sexuelles, notamment à la salaisienne, on se rend compte que là,
08:05 il y a un peu un foutage de gueule.
08:07 Donc, c'est un sujet très épineux parce que certains vont s'en servir de manière
08:12 politique pour essayer de récupérer cela, sauf qu'on se rend compte que c'est aujourd'hui
08:15 quelque chose de global et en recrudescence.
08:17 Alors, est-ce que cela veut dire quelque chose sur le pays et tout ? Je ne suis pas
08:19 sociologue et je n'habite pas en France, je n'ai pas la capacité pour répondre.
08:22 Néanmoins, ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui, on a du niveau des autorités étatiques et
08:27 du niveau des autorités footballistiques, on se renvoie un petit peu la balle en disant
08:30 non, non, non, on essaie de faire croire que c'est un épiphénomène et tout.
08:33 Le problème, c'est qu'en effet, il y a des violences liées à d'autres sports.
08:36 Mais là, il y en a particulièrement au niveau du football, que ce soit au niveau
08:38 professionnel et au niveau amateur.
08:40 Et si certaines réponses tentent d'être apportées parce qu'il y a des districts
08:43 qui bougent, etc.
08:44 De l'autre côté, c'est un peu l'inaction et on essaie de ne pas trop faire et simplement
08:47 de sanctionner quand les médias en parlent.
08:48 C'est pour ça que oui, c'est très important de parler de ce qui s'est passé vis-à-vis
08:51 de OM-Lyon, mais il ne faudra jamais oublier ce qui se passe à plus petit niveau.
08:54 Parce que je le répète, mais sans arbitre, il n'y a pas de match, que ce soit en Ligue
08:56 1 ou en dernière division départementale.
08:58 Sur ce, bon courage, équipe de Feifaitos !

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