Une enquête a été ouverte après la découverte de tags d'étoiles de David sur plusieurs bâtiments parisiens. Élisabeth Borne a condamné "avec la plus grande fermeté" des "agissements ignobles".
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00:00 Il y en a eu beaucoup trop, il n'y a pas eu énormément de lieux différents dans lesquels ils ont été mis,
00:04 mais ces tags qui sont à la fois choquants, intolérables et qui clairement visent à attiser la haine ont été présents.
00:12 J'avais envie de vous dire, un seul c'était déjà trop, en l'occurrence dans le 18e, dans deux rues différentes du même quartier.
00:17 Mais quel bâtiment visait-il ? Quel bâtiment visait-il ? Quel immeuble ?
00:23 Alors pour le coup, ces deux rues dans le 18e, dans le même quartier des Amiraux,
00:28 dans lesquelles on ne voit pas bien à ce stade quel était l'objet ou l'objectif.
00:32 Et moi, je n'ai pas à ce stade eu de retour d'habitants non plus qui s'étaient sentis directement visés,
00:36 mais on va bien sûr aller les voir pour s'en assurer.
00:39 Et de toute façon, la simple présence de ces tags, notamment dans un arrondissement comme le 18e,
00:44 qui n'était pas l'un des plus touchés sur ces sujets-là depuis de nombreuses années,
00:49 démontre qu'il y a quand même une ambiance très particulière et qu'il faut absolument être extrêmement vigilant
00:54 et la combattre avec beaucoup de résolution.
00:56 – Ils ont été effacés ces tags ?
00:58 – Alors la procédure veut que d'abord on s'assure qu'ils ont été pris en compte,
01:03 parce que le plus important, et on voit bien que cette série de tags en plus, elle est organisée.
01:07 Donc pour moi, le premier enjeu, c'est d'essayer d'aider la police et la justice à remonter vers les auteurs.
01:13 Donc il y a une procédure qui a été mise en place par la Ville de Paris
01:15 pour signaler très vite ces tags, pour laisser le temps à la police d'intervenir et pour les effacer.
01:20 Donc ils vont être effacés incessamment, mais le sujet,
01:24 surtout parce que c'est une série de tags, pour nous c'est d'essayer de voir s'il est possible de remonter vers les auteurs.
01:28 – Voilà, parce que vous dites, ça a l'air d'être organisé, mais selon vous, par qui ? Qui peut être derrière ?
01:35 – Ça, non seulement je n'en sais rien, mais surtout je me garderais bien, si je puis dire,
01:39 d'avoir un avis parce que le sujet est trop grave.
01:41 Mais on voit bien, c'est les mêmes pochoirs qui sont utilisés à Paris dans différents arrondissements.
01:46 Ça ressemble quand même beaucoup aussi à ce qu'on voit en banlieue,
01:48 donc il est probable que tout ça soit organisé.
01:52 Et si c'est le cas, il faut le plus vite possible arriver à remonter vers les auteurs.
01:57 – Ça veut dire que pour vous, ce sont des auteurs individuels,
02:01 ou il peut y avoir carrément une espèce de collectif qui se soit organisé
02:05 pour aller taguer vite en banlieue et dans certains arrondissements ?
02:12 – J'en sais rien, dans les deux cas, de toute façon, c'est équivalent grave.
02:17 Ça peut être un peu les deux aussi, c'est-à-dire que ça peut être des réseaux,
02:21 non pas comme des réseaux organisés, mais des réseaux comme les réseaux sociaux
02:23 qui discutent entre eux.
02:26 Je n'ai pas d'élément là-dessus, je ne veux pas dire de choses qui ne soient pas exactes,
02:30 parce qu'on sait que ce sont des sujets qui sont extrêmement brûlants.
02:33 – Attendez, monsieur le maire, vous dites "ce sont des sujets brûlants",
02:35 est-ce que ça peut être attisé par le débat politique actuel,
02:39 par une famille politique ou par une autre ?
02:43 – Il y a une espèce de facilité de mon point de vue à imaginer que l'antisémitisme en France
02:49 s'explique par des choses qui se passeraient hors de France.
02:52 Moi, je ne crois pas beaucoup à cette idée d'importation,
02:54 mais je vois bien qu'il y a une ambiance et que dans cette ambiance-là,
02:57 les esprits s'échauffent et oui, il y a forcément des personnes
03:02 qui peuvent essayer d'en profiter.
03:04 Mais c'est un peu facile aussi de dire "c'est parce qu'il se passe des choses
03:08 au Proche-Orient qu'il y a de l'antisémitisme en France".
03:10 Il y a quand même de nombreuses années qu'on le voit.
03:12 – Mais là, en ce moment, typiquement, il y a eu des débats assez forts,
03:14 assez violents, même avec des partenaires de votre famille politique,
03:17 de la gauche, de la France Insoumise, qui n'ont pas su trouver les mots
03:21 pour condamner ce qui s'est passé le 7 octobre ou autre.
03:26 Est-ce que vous pensez que ça peut contribuer à jeter de l'huile sur le feu ?
03:29 – Ça ne peut rien expliquer, ça ne peut rien excuser,
03:33 ça peut contribuer à créer une ambiance qui est détestable et difficile en France.
03:38 D'abord pour nos concitoyens de religion juive qui vivent très mal
03:43 et j'y suis allé dans une des synagogues du 18ème samedi dernier
03:47 pour être en discussion avec eux et qui vivent très mal cette ambiance générale
03:51 et qui sont très inquiets pour eux.
03:53 Et donc il faut que chaque responsable, d'ailleurs c'est ce que vous disiez
03:57 juste avant, chaque responsable politique, mais tous ceux qui ont le droit à la parole
04:01 fassent extrêmement attention à ce qu'ils disent
04:04 et il faut savoir que chaque mot peut avoir des conséquences.