"Pas de solution pour nous": cette famille se retrouve à la rue avec son nouveau-né

  • l’année dernière
Le 20 octobre dernier, le couple a accueilli son deuxième enfant, mais à la sortie de la maternité, la famille a été remise à la rue. Ils vont devoir quitter Paris pour un hébergement temporaire en Pays de la Loire, sans garantie d'obtenir par la suite un logement pérenne.

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Transcript
00:00 Nous appelons les 115, nous sollicitons leur aide toujours,
00:03 mais pas des solutions pour nous, je ne sais pas pourquoi.
00:05 Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes quand même des humains.
00:09 Elle a accouché le 20 octobre à la sortie de la maternité.
00:17 Cette famille a été remise à la rue.
00:19 Leur avocat a déposé un référé pour les prendre en charge
00:22 et un logement leur a été octroyé pendant seulement trois jours.
00:25 Ils ont été remis à la rue sans que le 115, donc l'État,
00:29 les prenne en charge au titre de l'hébergement d'urgence.
00:31 Au regard de l'extrême urgence et l'extrême vulnérabilité
00:33 d'un enfant de 7 jours dans la rue,
00:35 j'ai saisi le juge des référés de liberté du tribunal administratif de Paris.
00:39 L'État a immédiatement donné un hébergement
00:42 qu'il s'est abstenu de donner auparavant.
00:44 Sans ma requête, on n'aurait pas eu cet hébergement-là.
00:46 Et les a pris en charge jusqu'au 31 octobre
00:50 pour ensuite, le 31 octobre, les orienter dans un SAS,
00:53 le SAS de Bocuse, un pays de la Loire, à côté d'Angers.
00:56 ♪ ♪ ♪
01:02 Au moins, si c'était dans un mois,
01:05 si j'avais récupéré, si l'enfant aussi était solide,
01:09 on va quelque part où on ne sait même pas ce qui va se passer là-bas.
01:13 Parce que je ne suis pas en condition pour faire cette distance-là.
01:17 Moi, j'ai des problèmes de nez.
01:18 Et déjà, je ne peux pas m'asseoir longtemps.
01:20 Je saigne comme c'est pas possible.
01:23 Si l'enfant aussi était solide, avec ce vent et la pluie,
01:26 on ne sait même pas ce qui va se passer là-bas.
01:29 Je me sens très mal de voir que mon fils,
01:35 déjà qui a déjà son repère dans son école,
01:38 qui s'épanouit déjà,
01:40 il a commencé à se faire des amitiés.
01:43 On va changer tout au milieu de la rentrée.
01:46 Ils leur disent, allez dans le pays de la Loire.
01:52 Pendant trois semaines, on va regarder et voilà.
01:54 C'est à peu près tout ce qu'on nous dit.
01:56 Donc, on n'a absolument aucune garantie
01:58 que l'hébergement là-bas soit pérenne,
02:00 adapté et assorti dans un commandement social
02:02 comme l'exige le Conseil d'État.
02:03 Avec un risque, la famille soit incitée à faire une demande d'asile
02:07 pour justement être en séjour régulier
02:10 ou faire face à des démarches.
02:12 Et si elle ne fait ni l'un ni l'autre,
02:14 eh bien, à ce moment-là, ils pourront être remis à la rue,
02:17 comme c'est déjà arrivé dans beaucoup de cas.
02:19 Nous appelons les 5e, nous sollicitons leur aide.
02:22 Toujours, mais pas de solution pour nous.
02:24 Je ne sais pas pourquoi.
02:25 S'ils n'ont pas été capables de prendre mon enfant
02:28 et de nous loger dans l'urgence,
02:32 s'ils ont décidé de nous emmener ailleurs,
02:35 dans où ils veulent, pour leur plaisir,
02:38 pour se libérer de nous,
02:39 nous ne sommes pas des animaux.
02:41 Nous sommes quand même des humains.
02:43 S'ils refusent, je préfère dormir dans la rue.
02:48 Je vais continuer de dormir dans la rue.
02:50 Au moins, si je meurs avec mes enfants dans la rue,
02:53 ils auront quelque chose sous la conscience.
02:54 Sous-titrage Société Radio-Canada
02:56 ...

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