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Avec son franc-parler légendaire, François Cavanna, né en 1923 et mort le 29 janvier 2014 a laissé une empreinte durable dans la presse française. Considéré comme un Rabelais moderne par Pierre Desproges qui lui vouait une admiration sans bornes, il a donné ses lettres de noblesse à la presse satirique en lançant Hara-Kiri dans les années 1960 et Charlie Hebdo ensuite (créé après l'interdiction de Hara-Kiri Hebdo à la suite de sa Une sur la mort du général de Gaulle ("Bal tragique à Colombey – un mort"). On lui doit également quelques livres autobiographiques comme "Les Ritals", où il revient sur son enfance auprès d'un père immigré italien...
Transcription
00:00 Il y a deux catégories de cons, les cons de naissance et les cons volontaires.
00:04 De toute façon, ils sont aussi dangereux les uns que les autres.
00:06 Je ne les aime pas.
00:07 Kavana était l'âme tutélaire des derniers journaux vraiment libres de ce pays.
00:13 Harakiri, Charlie Hebdo.
00:16 Libre, bête, méchant.
00:18 Ce jour-là, au Père Lachaise, on sentait qu'un peu de notre liberté était en train de disparaître.
00:24 Mon vœu le plus cher,
00:26 c'était qu'on soit tous les deux immortels pour continuer à faire chier,
00:30 ad vitam aeternam, tous ceux qu'on détestait en commun.
00:34 Si vous avez un franc à foutre en l'air, achetez Harakiri,
00:37 qui en a le bête et méchant, sinon, volez-le.
00:39 J'ai vu, j'ai un peu dit Harakiri.
00:41 Kavana était notre inspirateur, c'est lui qui nous avait inventés.
00:46 Je fais ce métier parce que j'ai rencontré Kavana il y a 20 ans.
00:49 C'est un homme que j'aime.
00:51 Qui restera comme quelqu'un qui a musclé l'humour vache d'une manière sans précision.
00:57 On ne parlait pas politique.
00:58 Donc si on parlait politique, c'est pour se faire la gueule.
01:00 Ni dieu ni maître, et on rentre dedans.
01:03 Quel est le deuxième Charlie Hebdo ? Quel est celui qui nous surpasse et qui arrive à notre place ?
01:08 Il n'y a personne.
01:09 On crève et on fait le trou.
01:11 J'étais triste pour lui, je sentais qu'il ne pouvait pas le blairer.
01:16 On était les deux emmerdeurs dont il rêvait de se débarrasser.
01:19 Il n'est pas directeur et il n'est pas actionnaire. Il n'est rien.
01:23 Il ne fallait pas y aller.
01:24 Peut-être qu'on comprend bien les choses, parce que quand il est trop tard justement, il faut ça.
01:28 Voilà, "Konsummatum est".
01:31 Dieu n'existe pas, Kavana si.
01:33 Tu vois par exemple, on meurt aujourd'hui, tout le monde parle de nous.
01:38 Donc il faut vraiment mourir pour qu'on parle de toi.
01:41 Je l'ai vu ça.
01:42 Sous-titrage Société Radio-Canada
01:44 [SILENCE]

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