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00:00 Je lis quand même pour que celles et ceux se rendent compte un petit peu de la nature de cet homme.
00:04 Cet homme, alors que vous attendiez suite à l'enlèvement de votre enfant,
00:10 donc il le ramène à Toulouse et quatre jours plus tard,
00:15 alors que vous attendez devant son domicile, vous le voyez sortir,
00:18 vous le suppliez de vous rendre votre bébé, ce qu'il refuse
00:22 et il part en courant avec le bébé dans les bras.
00:25 Vous voyez sa petite tête secouée de toutes parts, vous hurlez.
00:30 Ce qui alerte les passants qui interviennent.
00:33 Monsieur chute avec le bébé qui sera gardé dix jours en observation
00:38 par l'unité hospitalière de l'enfance en danger de Toulouse.
00:42 Rien que par ce fait là, le bébé aurait dû vous être confié.
00:47 Cet homme a mis en danger ce nourrisson
00:53 en courant avec ce nourrisson dans les bras.
00:57 C'est ça qui est assez incroyable, c'est que dès le début,
01:01 dès le début,
01:03 toutes les décisions sont pour lui en fait.
01:09 Comment vous voulez expliquer ça ?
01:10 Parce que vous parlez d'un homme puissant, d'un homme qui a des relations
01:14 et vous savez que ça existe.
01:16 Je ne sais pas. Que fait-il dans la vie ?
01:18 - Il est chirurgien.
01:21 - Quoi ?
01:23 - Il est chirurgien.
01:25 - Vous voyez, je parlais de chirurgien tout à l'heure, c'est un hasard total.
01:28 Parce que je ne savais absolument pas.
01:30 Mais bon, de toute façon, c'est connu de tout le monde que...
01:34 N'importe quel...
01:36 - De toute façon, il m'a menacée.
01:39 Il m'a menacée en disant qu'il m'a mis son dossier de franc-maçon sous les yeux.
01:44 Il m'a dit qu'il avait un certain nombre de réseaux qui appuyait
01:49 et qui étaient derrière lui coûte que coûte.
01:51 - Mais la franc-maçonnerie n'est pas un fantasme.
01:54 La franc-maçonnerie est un réel pouvoir parallèle
01:58 dans lequel, à l'abri des regards, on deal, on se rapproche
02:05 et on se protège, on s'aide.
02:08 Et tout ça n'est pas du tout un fantasme de complotiste.
02:13 Ça existe réellement.
02:15 Pour preuve, chaque année, tous les hommes politiques
02:22 importants visitent la grande loge de France parce qu'il y a une espèce de
02:26 fête ou je ne sais pas comment on appelle ça.
02:29 Mais vous noterez qu'on y voit les gens de gauche, les gens de droite
02:33 venir faire des courbettes au grand patron des francs-maçons.
02:37 Je ne sais plus comment il s'appelle ou quel titre il a.
02:40 J'ai toujours eu une espèce de...
02:46 de doute et de soupçon sur ce type d'organisation.
02:52 Moi, ça me fait peur un peu.
02:54 Ces organisations qui, comme ça, créent un contre-pouvoir.
02:59 Et force est de reconnaître qu'on y retrouve des magistrats,
03:04 on y retrouve des hommes de loi, on y retrouve des médecins,
03:09 des notaires, des avocats, des chefs d'entreprise.
03:13 On y retrouve dans certaines loges la bonne société française
03:17 qui s'arrange ensuite à l'ombre des regards
03:22 et des oreilles indiscrètes.
03:24 Est-ce que vous avez la ferme impression d'avoir été victime de cela, Péga ?
03:31 - J'ai longtemps réfléchi.
03:35 D'ailleurs, à l'époque, je lui disais que tu me menaces en me disant
03:39 que tu es franc-maçon et que tu as d'autres types d'appuis.
03:42 Mais on ne te connaît pas. Je ne vais pas le savoir.
03:45 - Il n'est pas bien malin de vous avoir dit ça, en plus.
03:48 - Oui, et puis de m'avoir mis son dossier sous le nez.
03:52 Quand on est journaliste, on a quand même le réflexe de prendre en photo
03:56 et de se dire, bon, on va quand même aller vérifier.
03:57 Qu'est-ce qui se passe derrière ça ?
04:00 Est-ce que des personnes ont intercédé pour lui permettre d'avoir accès
04:05 à des magistrats ? - C'est possible.
04:07 - Il ne se déjuge pas.
04:08 J'avais une multitude de questions.
04:11 Mais un jour, alors qu'il me disait qu'il ne lui arriverait rien,
04:14 qu'il serait toujours couvert, ce que d'ailleurs une juge pour enfants
04:18 a écrit récemment dans une ordonnance, j'ai relu la phrase trois fois.
04:22 Monsieur menace de faire appel à de plus hautes intercessions
04:26 si son fils ne lui revient pas.
04:28 Résultat, deux mois plus tard, notre enfant lui est totalement confié.
04:34 - Incroyable !
04:35 - Par rapport à tout ce qui relève de la protection de l'enfant,
04:38 c'est un placement abusif parce que quand vous dénoncez des violences
04:42 sur votre enfant, vous déposez plainte,
04:45 vous pensez que sa parole va être entendue.
04:47 Mais derrière, on va vous placer l'enfant.
04:50 C'est soit le placement, soit le transfert chez l'agresseur,
04:53 le parent agresseur.
04:54 Ça, je l'ignorais.
04:56 Je l'ai découvert avec ma propre affaire, avec toutes les autres histoires
05:00 que j'ai entendues, où j'ai regardé les pièces.
05:03 J'ai essayé de comprendre si ce qui m'arrivait était un cas isolé.
05:06 Ça n'allait pas.
05:08 Et je me suis demandé pourquoi, qu'est-ce qui se passe dans la tête
05:13 des personnes qui prennent des décisions comme celles-là,
05:16 qui placent nos enfants dans une situation où il est dans un conflit de loyauté
05:22 parce qu'il y a son parent agresseur, mais on lui demande de, pareil,
05:26 de cohabiter avec son parent agresseur.
05:28 On demande aux parents protecteurs d'être dans la coparentalité.
05:32 - Oui.
05:35 On demande l'aide sociale à l'enfance.
05:39 C'est là où maître Serada est formidable, c'est qu'elle connaît
05:41 les travers de l'aide sociale à l'enfance.
05:44 Les rapports qui disent que s'il est chirurgien et qu'il a une maison et une piscine,
05:48 alors c'est forcément un papa bien.
05:49 C'est forcément quelqu'un de bien.
05:51 Face à de tels rapports, on est tellement stupéfait.
05:56 Encore une fois, on ne pense pas après la violence conjugale,
06:02 après le désenfantement, que c'est l'institution qui prend ensuite le relais
06:07 et qui vous met dans une telle situation dramatique, votre enfant et vous.
06:13 Mais encore une fois, en étudiant, j'ai découvert un livre qui s'appelle
06:20 "La supercherie judiciaire, de la criminalité en col blanc à la criminalité en robe noire".
06:25 C'est un livre écrit par M. Ernest Pardo,
06:30 dont le livre, qui fait 664 pages, a été repris.
06:35 Il a servi de référence à la Commission européenne
06:38 pour un projet de réforme de la justice en Europe.
06:40 Quand j'ai lu ce livre, j'ai compris dans quoi j'avais mis les pieds,
06:45 dans quel engrenage, après avoir fui les violences, après avoir fui,
06:50 après avoir pu supporter le désenfantement, qui est comme un assassinat psychique,
06:56 parce que vivre sans votre nourrisson, c'est presque impossible.
07:02 Et puis tout à coup, la justice, son fonctionnement, ses mécaniques,
07:11 parfois ses stratagèmes qu'on ne connaît pas,
07:14 et on se dit "mais ils ne suivent pas la loi,
07:18 ils ne suivent pas le respect du droit humain, du droit de nos enfants".
07:21 - Non, mais on se demande ce qu'ils suivent.
07:23 C'est un peu ça le souci.