À l’approche des JO, les centres d’hébergement d’urgence qui accueillent les SDF de Paris ferment. La solution provisoire pour les reloger : créer des “sas régionaux” partout en France. Pour Elina Dumont, ancienne sans-abri et présidente de l’association Les Oubliés de la République, “l’État cherche à cacher la misère”.
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00:00 Je suis allée à l'hôpital car j'avais mal au dos et je suis sortie avec un nourrisson dans les bras.
00:04 J'ai fait un déni de grossesse complet et je vais vous en parler.
00:06 J'avais 19 ans, j'avais super mal en bas du toit, du coup je me suis rendue aux urgences de ma ville.
00:13 Au début, ils pensaient que c'était des calculs rénaux, mais au final mon col était ouvert à 5 cm.
00:17 Ils m'ont demandé d'écrire sur un papier quand j'avais mal et le niveau de douleur sur 10.
00:23 C'est qu'après, ils m'ont dit que j'étais en train d'accoucher et que c'était imminent.
00:27 Je me suis dit que ce n'était pas possible, que j'avais vraiment mal au dos et pas mal au ventre,
00:33 comme une femme qui peut être enceinte.
00:34 Durant mes 9 mois, j'avais toujours mes règles et même durant l'accouchement, j'avais mes règles ce jour-là.
00:39 Ils m'ont expliqué que mon bébé était caché en long sur la colonne vertébrale
00:44 et c'est donc pour ça qu'on n'avait pas le ventre arrondi.
00:47 Quand ils m'ont annoncé la nouvelle et le temps que j'accouche, mon ventre, en 10-15 minutes, il a gonflé.
00:52 L'accouchement s'est pour moi très mal passé. J'ai dû accoucher sur place dans les urgences.
00:58 J'étais toute seule. Ma maman n'avait pas le droit de venir dans la salle car c'était la période du Covid.
01:04 On n'a pas eu le temps de faire la pause de péridurale car mon col était déjà trop ouvert.
01:09 J'ai accouché sans péridurale avec de grosses douleurs et une grosse déchirure également.
01:14 Durant cet accouchement, les médecins m'ont mis énormément de pression
01:18 car je ne savais pas pousser comme une femme qui apprend durant sa grossesse à faire des cours.
01:24 Je m'inquiétais sur tous les moyens, que ce soit financier, l'annonce au papa,
01:28 sur tout ce qu'on peut faire avec un nourrisson et en même temps je devais gérer du coup mon accouchement.
01:33 Alors sur le moment, ça a été très dur d'accepter la chose
01:37 et c'est moi qui ai demandé si c'était un petit garçon ou une petite fille
01:40 et c'est de là qu'ils m'ont dit que j'avais eu un petit garçon.
01:43 Quand ils me l'ont mis sur moi, j'ai ressenti énormément d'amour pour ce nourrisson
01:49 alors que durant 9 mois il s'est caché dans moi.
01:51 Je ne me suis pas du tout inquiétée par rapport à ma santé.
01:54 Pour moi c'était directement le bébé, comment il allait, s'il avait tous ses membres
02:00 parce qu'on n'a jamais fait d'échographie pour savoir s'il avait une maladie ou non.
02:04 Vu que je n'étais pas au courant de ma grossesse, je n'avais strictement rien préparé
02:08 que ce soit au niveau des habits, au niveau matériel.
02:11 Alors ma maman, à cette période-là, elle a tout été acheté le temps de mon hospitalisation.
02:16 À ce moment-là, je vivais chez ma mère.
02:18 Le reste de ma famille ne m'ont pas soutenue, ils m'ont tous tourné le dos.
02:21 Pour eux, je leur aurais caché ma grossesse par le confinement
02:25 comme on ne pouvait pas voir nos familles.
02:26 Au papa de mon enfant, je lui ai annoncé une dizaine de jours après
02:30 le temps que moi j'accepte mon déni grossesse et que mon corps aille mieux.
02:34 Je lui ai posé la question s'il accepte ou non l'enfant.
02:37 Je lui laisse l'occasion de partir s'il le souhaite mais il a voulu rester
02:40 et à l'heure d'aujourd'hui, on est encore ensemble.
02:42 À présent, ça fait 4 ans qu'on est dans une relation.
02:45 Notre enfant s'appelle Leroy et aujourd'hui, il a un peu plus de 3 ans.
02:49 Alors non, ça ne m'a pas traumatisé, je ne fais jamais de test
02:53 sachant qu'aujourd'hui, j'ai un contraceptif.
02:55 Je n'avais pas de contraception avant.
02:58 Si il y a une jeune ou une femme, tout simplement, qui tombe sur cette vidéo,
03:02 je pourrais être là pour l'épauler si elle veut ou si elle me pose des questions.
03:07 Il faut qu'elle s'écoute à elle-même et qu'elle n'écoute personne ni son entourage.
03:11 C'est vraiment elle-même.
03:12 C'est elle qui va choisir son futur avec ou sans son enfant.
03:15 *BIP*