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SportTranscription
00:00 Ici, le temps s'arrête.
00:08 Quelques secondes suspendues pendant un couplet, un refrain.
00:12 Le football rejoint l'histoire d'une région.
00:15 - C'est un moment attendu, en fait.
00:21 En tout cas, moi, c'est un moment que j'attends toujours.
00:23 - Souvent, il y a des gens qui sont dans les salons, je leur dis,
00:25 mais venez, venez rentrer avant le début de la seconde mi-temps.
00:29 Vous allez entendre les corons.
00:31 Cet après-midi là, comme les 37 000 autres supporters,
00:35 Pierre attend un moment bien précis.
00:37 Plus qu'un chant de supporters, les corons sont un hommage
00:40 familial à son grand-père, mineur de fond à la Compagnie d'Émile de Lens.
00:45 - Quand tu as un stade complet que tu en as capé là, ça,
00:58 forcément, il n'y a pas de quoi que ça remue.
00:59 1982, le célèbre chanteur de variété Pierre Bachelet décide
01:09 d'intégrer à son troisième album un titre en hommage à une région
01:13 et à ses mineurs.
01:15 Fanfan Bachelet, sa dernière épouse, garde en mémoire
01:22 cette période charnière dans la carrière de l'artiste.
01:26 - Ça faisait longtemps qu'il avait envie de mettre le Nord à l'honneur.
01:32 C'était sa région.
01:33 Il y a passé beaucoup de temps, beaucoup de temps de vacances.
01:37 Il y est allé beaucoup, il avait beaucoup de famille.
01:39 C'était ancré vraiment au fond de lui.
01:42 Et puis, il en avait le tempérament de ces gens du Nord.
01:46 La chanson devient le plus gros succès du chanteur,
01:49 loin du football et du Hercélence.
01:52 Jusqu'en février 2005, la deuxième vie des corons commence alors
01:57 là où celle de Pierre Bachelet s'arrête.
01:59 - Ce soir, nous allons écouter et reprendre tous ensemble
02:02 le refrain de cette magnifique chanson, "Les corons".
02:06 Au nom de tous, merci, M. Bachelet, celle et l'artiste.
02:09 - Tous ces supporters qui se sont levés, qui ont chanté
02:13 "Les corons", qui avaient les banderoles, la photo de Pierre.
02:17 Enfin, c'était...
02:19 Les Bachelet offrent un hymne au club et un cadeau
02:23 au plus prestigieux de ses représentants.
02:25 - Ça, c'est la plus belle pièce de collection que j'ai chez moi.
02:28 Disque d'or de Pierre Bachelet, "Les corons".
02:31 Je l'ai eu, c'est Fonfon qui me l'a offert.
02:34 Cinq, six mois après le décès de Pierre.
02:37 Résident pendant 28 ans, Gervais Martel a accompagné cette chanson
02:42 que les supporters se sont appropriés pour ne plus jamais la quitter.
02:47 - L'exécution de Lance, on a eu pendant très longtemps la lampe de mineur,
02:51 parce que c'était le symbole de notre club.
02:54 Et regardez, moi, j'ai des trucs sur mon bureau
02:56 qui ne me font pas penser à ça, mais c'est naturel.
02:58 Et le chant, évidemment, ce chant, il est 100 % dans la cible.
03:02 100 % dans la cible, c'est la cible, je parle.
03:05 Dans le coeur des supporters lançois comme Pierre,
03:10 que nous retrouvons pour une balade qu'il connaît bien.
03:13 - Voilà.
03:14 Ça va faire du vent.
03:17 Sur les terries, ces collines construites au fil des années
03:20 par les résidus miniers au bord des fosses d'extraction de charbon.
03:24 - J'ai cinq générations de mineurs derrière moi.
03:27 Donc forcément, ici, c'est intimement lié.
03:30 C'est plus qu'intime, même sans moi.
03:33 Sur le plus haut terrier d'Europe, haut de 186 mètres,
03:37 l'histoire minière a dessiné, a marqué le paysage d'une région.
03:41 - Là-bas, en partant là-bas, tu vois les corons, en fait.
03:45 C'est des barres de maisons.
03:47 Un coron, c'est 12 maisons alignées.
03:49 Il y a eu à peu près un siècle et demi, 150 ans d'histoire ici.
03:55 Ça a fermé en 31 décembre 90.
03:58 Eux, ils sont plus là pour la plupart.
04:00 On en a encore, mais ils sont de moins en moins nombreux.
04:02 C'est à nous aussi à faire perdurer ça.
04:03 Et à travers le racing aussi.
04:05 Et par une chanson, depuis 2005, les corons ont été joués
04:10 à tous les matchs à Bollard, en Ligue 1, en Ligue 2
04:13 et aujourd'hui en Ligue des champions.
04:14 - Je trouve ça chouette parce que je me dis que ça fait tellement de temps
04:22 que forcément, cette chanson-là, elle était vraie.
04:29 Elle était authentique.
04:30 Elle sortait du fond du cœur de Pierre et elle a eu son public.
04:33 - Un joueur de haut niveau, quand il rentre sur la pelouse en son de bitangue,
04:39 il entend ça, il doit se dire, il faut que je me bouge.
04:42 Je ne peux pas les décevoir.
04:45 Donc, c'est incroyable.
04:47 - Oh, c'est qui, le groupe ?
04:57 - C'est qui ?