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Emmanuel Macron a appelé à une "protection humanitaire" à Gaza lors de sa rencontre avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, réclame "un cessez-le-feu humanitaire immédiat”, alors que le Hamas a présenté un nouveau bilan ce mardi faisant état de 5791 morts à Gaza depuis le 7 octobre.

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Transcription
00:00 Je suis très touchée par Gaza parce qu'il y a quelque chose que vous ne savez peut-être pas, c'est que moi j'ai vécu à Gaza.
00:04 J'ai travaillé pour une chaîne américaine et de 2002 à 2004, je suis allée six fois à Gaza, j'ai vécu là-bas,
00:09 j'ai travaillé à l'époque sur ce qui se passait, il y avait des attaques suicides en Israël, il y avait des gens de part et d'autre
00:16 qui employaient des mots qu'on entend et il y avait ce dialogue impossible qui était en train de se passer sous mes yeux.
00:23 Et Gaza c'est une situation terrible, c'est à l'époque, en tout cas en 2002, 2003, 2004, mon dernier séjour c'était en 2006 pour couvrir les élections du Ramas,
00:34 c'est des gens qui ont toujours vécu dans le blocus, dans des situations difficiles, avec des coupures d'électricité, avec de l'eau qui n'arrive pas,
00:42 qui se sont organisées, il y a une démographie incroyable à Gaza, il y a des gens qui vivent par 8 ou 10 personnes dans la même maison
00:50 et c'est quelque chose qu'il faut avoir vécu pour comprendre ce qui se passe à Gaza aujourd'hui.
00:55 Là, quand elle est arrivée sur le plateau, je lui ai demandé "mais vous avez des nouvelles de votre équipe avec le manque d'électricité qui a été coupé,
01:02 pas de moyens de joindre les équipes qui sont sur le terrain, dans les hôpitaux il y a des gens qui font un travail admirable pour sauver des enfants qui sont régulièrement bombardés".
01:10 Et être journaliste c'est aussi décrire une vie quotidienne atroce qui s'est passée pendant des années à Gaza.
01:16 Alors justement, ça veut dire évidemment, sans diminuer l'atrocité des attentats commis en Israël et le drame...
01:23 Ça n'a rien à voir avec la vie quotidienne, Laurent, il y a deux choses.
01:26 Justement, je termine, je termine. Sans diminuer quand même, c'est toujours bien de faire ce préambule, pardon Laurent Sahim, mais c'est important de le faire.
01:33 Sans diminuer l'atrocité des actes terroristes du Hamas en Israël, et vous allez comprendre ma question là où je veux en venir,
01:40 est-ce que ça veut dire quand même que pendant des années on a un peu mis sous le tapis, pardon à me dire Samir,
01:45 est-ce qu'on n'a pas mis un peu sous le tapis la situation de vie quotidienne des Palestiniens dans la bande de Gaza ?
01:50 Je parle du gouvernement français par exemple.
01:52 Non mais ce n'est pas le gouvernement français, c'est le monde entier qui est responsable.
01:56 Et aussi les Palestiniens avec des millions qui sont arrivés, qui parfois ont été détournés par les Palestiniens.
02:03 À un moment, il faut dire les choses. En tout cas, les civils à Gaza, ils ont été victimes de tout le monde.
02:10 Ils ont été victimes, et c'est ce que les gens disent, des pays arabes, ils ont été victimes des Israéliens, ils ont été victimes de Hamas,
02:16 ils ont été victimes d'une indifférence générale et à travers l'histoire, à travers tous les conflits,
02:22 il y a eu une haine absolue qui a commencé à se construire et qui parfois a été récupérée.
02:27 Mais on ne peut pas comprendre Gaza en disant "tiens, aujourd'hui on s'intéresse simplement à Gaza".
02:32 Gaza, il y a une histoire qui s'est construite, non pas sur un an, mais sur des dizaines d'années,
02:36 avec des gens dans la population civile qui ont vraiment souffert.

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