Emmanuel Macron en Israël - approuvez-vous ce déplacement ?

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Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui le déplacement d'Emmanuel Macron en Israël.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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00:00 et à l'instant Emmanuel Macron vient de déclarer au peuple israélien
00:03 "je vous apporte l'émotion et la solidarité des français,
00:06 nos deux pays sont liés par le même deuil, vous n'êtes pas seul".
00:11 Il est en ce moment a priori en train d'échanger avec Benjamin Netanyahou.
00:15 C'est intéressant d'ailleurs parce que tout fait sens, bien sûr, dans la diplomatie,
00:20 et ce matin c'est le chef du protocole qui a accueilli Emmanuel Macron
00:24 à sa descente de l'avion, alors qu'il y a quelques jours c'était Benjamin Netanyahou
00:28 qui avait accueilli Joe Biden.
00:31 Il est 12h03.
00:32 Et nous allons être peut-être avec un auditeur à présent ?
00:50 Est-ce que nous allons être… ?
00:53 On va écouter Emmanuel Macron un instant, allons-y.
00:57 … de rétablir l'électricité pour les hôpitaux, pour les malades et les blessés
01:01 sans que cette électricité puisse être utilisée pour faire la guerre.
01:05 Et nous allons bâtir des coopérations très concrètes sur ce sujet
01:09 dans les tout prochains jours.
01:10 Nous sommes prêts à apporter une aide concrète à toutes les populations
01:15 comme nous l'avons fait ces dernières années, ces derniers mois,
01:19 mais avec des solutions très pratiques et concrètes
01:21 que nous avons discutées durant cet entretien.
01:24 Prêts aussi à le faire en nous engageant avec les principaux voisins
01:27 pour bâtir ces solutions.
01:29 Cette lutte, nous devons aussi la conduire
01:31 en veillant à éviter l'embrasement de toute la région.
01:34 Je mets ici en garde le Hezbollah, le régime iranien, les Houthis au Yémen
01:39 et l'ensemble des factions qui, dans la région, menacent Israël
01:43 de ne pas prendre le risque inconsidéré d'ouvrir de nouveaux fronts.
01:48 Ce serait ouvrir la porte à une conflagration régionale
01:52 dont chacun sortirait perdant.
01:55 C'est une nécessité pour tous les peuples de la région.
02:00 Faisons tout pour ne pas ajouter des larmes aux larmes et du sang au sang.
02:06 Plus près d'ici, je souhaite aussi appeler l'attention de chacun
02:10 sur les actes de quelques-uns à l'égard de civils palestiniens
02:13 dont la violence menace de propager le feu à la Cisjordanie aussi.
02:17 Enfin, la sécurité d'Israël ne peut être durable
02:23 sans une relance décisive du processus politique avec les Palestiniens.
02:28 Nous l'avons aussi longuement évoqué.
02:31 Le Hamas, je l'ai rappelé, est un groupe terroriste.
02:35 C'est pourquoi il ne porte pas la cause palestinienne.
02:40 Il doit être compatu avec force et la cause palestinienne, elle,
02:45 doit être entendue avec raison.
02:48 La stabilité de la région, le retour à la normalisation qui s'annonçait
02:54 ne seront garantis que si la réponse d'Israël à la violence
02:58 est évidemment sécuritaire et implacable face au groupe terroriste,
03:03 mais aussi politique.
03:05 En acceptant le droit légitime des Palestiniens
03:08 à disposer d'un territoire et d'un État en paix et en sécurité
03:13 aux côtés d'Israël, parce qu'il aura intégré l'existence
03:18 et la sécurité d'Israël comme une condition première.
03:23 La sécurité d'Israël, la lutte commune contre le terrorisme,
03:29 le respect du droit humanitaire, l'ouverture d'un horizon politique,
03:34 tous ces éléments sont indissociables.
03:37 Il faut agir ici et maintenant.
03:42 En nous battant face au terrorisme et en offrant un espoir.
03:47 Encore une fois, M. le Premier ministre, merci de votre accueil.
03:51 Merci pour votre temps, pour cet engagement face au terrorisme.
03:55 Et dans les prochaines heures, nous continuerons d'avancer ensemble.
03:58 Nous avons défini une liste d'actions.
04:01 J'aurai l'occasion de me rendre à Ramallah en fin de journée.
04:05 Je serai demain avec plusieurs dirigeants de la région
04:09 pour aussi très concrètement avancer sur l'agenda que nous nous sommes donné.
04:12 Je veux vous remercier, M. le Premier ministre, pas seulement pour votre temps.
04:16 Emmanuel Macron qui reprend au fond la position française avec des mots très fermes.
04:21 Moi, ce que je retiens, il est en direct.
04:23 À l'instant, Emmanuel Macron, il dit une chose qui est très importante.
04:26 Il dit "la Palestine n'est pas le Hamas".
04:30 Donc il faut condamner et combattre le Hamas jusqu'au bout.
04:34 Mais il faut entendre la cause palestinienne.
04:37 C'est ce qu'il dit. Je ne sais pas comment ses propos seront interprétés en Israël.
04:42 Il est également sur la position française traditionnelle des deux États.
04:46 Même si elle paraît de plus en plus difficile, pour tout dire, à mettre en place.
04:51 Je crois que c'était Jérémy, tout à l'heure, qui parlait d'utopie
04:55 sur cette possibilité de mettre deux États en place.
04:59 En tout cas, ce sont des mots extrêmement forts, sans ambiguïté,
05:03 mais avec la volonté, bien sûr, de penser à la population française.
05:09 Il y a une communauté musulmane qui est extrêmement importante en France.
05:12 Il y a 6, 7, 8 millions de musulmans.
05:15 On a la première communauté musulmane en France.
05:17 Et nous avons également la première communauté juive en France,
05:21 de toute l'Europe, dans les deux cas de figure.
05:24 Donc ça demande, évidemment, pour le président, beaucoup de subtilité
05:29 lorsqu'il évoque ces sujets-là.
05:32 Ce n'est pas un soutien conditionnel à Israël,
05:35 comme Yael Brown-Pivet avait pu le dire.
05:38 Ces mots-là ne sont pas employés, mais en revanche,
05:40 c'est une présence très forte à côté d'Israël,
05:43 et en même temps, d'entendre avec raison, je crois que c'est le terme qu'il a employé,
05:46 d'entendre la cause palestinienne.
05:49 Il est 12h08, à tout de suite.
05:51 - De 11h à 13h, c'est Pascal Praud sur Europe 1.
05:53 - Europe 1.
05:54 - Pascal Praud et vous.
05:55 - De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud
05:57 et vous pouvez réagir au 01-80-20-39-21, Pascal.
06:00 - Et on va réagir avec Cédric, mais écoutons une nouvelle fois le président Macron.
06:05 "Nos pays sont en deuil", a-t-il dit.
06:08 Je vous propose de l'écouter.
06:10 C'était avant son intervention en direct d'il y a quelques secondes.
06:13 - Les actes que vous avez subis...
06:16 - Emmanuel Macron, je crois que nous ne l'avons pas entendu.
06:22 Nous avons entendu les actes que nous avons subis.
06:24 Est-ce qu'on peut le...
06:25 - ...que vous avez subis dépassent tout entendement.
06:28 Comme toutes les victimes du terrorisme,
06:32 ces morts n'ont pas d'autre mobile que la haine pure.
06:37 Le 11 janvier 2015, vous étiez avec nous,
06:43 monsieur le Premier ministre,
06:45 lorsque nous marchions dans les rues de Paris
06:48 et que nous pleurions nos morts.
06:50 Vous nous disiez la solidarité des Israéliens.
06:53 Je vous apporte aujourd'hui l'émotion et la solidarité des Français.
06:58 Nos deux pays sont liés par le même deuil.
07:02 30 ressortissants français ont été assassinés par le Hamas.
07:06 Et c'est pour mon pays l'attaque terroriste la plus meurtrière subie depuis 2016.
07:11 C'est une page noire de notre propre histoire.
07:14 Nous partageons aussi avec Israël une terrible épreuve,
07:18 celle des otages.
07:20 Plus de 200 Israéliens sont retenus.
07:24 9 Français le sont.
07:26 C'est plus que nous n'en avions dans le monde entier jusqu'à présent.
07:30 Et vous savez, nous savons,
07:32 combien est insupportable pour un pays d'imaginer
07:35 la captivité de certains de ses enfants.
07:38 Jacques Serret qui est avec nous du service politique, bonjour.
07:41 Bonjour Pascal.
07:42 C'est la position française, je le disais,
07:45 position française historique,
07:47 que défend Emmanuel Macron.
07:49 Entendre le Hamas n'est pas évidemment la Palestine.
07:53 Il faut condamner le Hamas, il faut combattre le Hamas.
07:56 Mais il faut entendre avec raison, dit-il, la cause palestinienne.
08:00 Absolument. Combattre avec force le Hamas
08:04 et entendre avec raison la cause palestinienne,
08:07 c'est un peu la ligne de crête d'Emmanuel Macron
08:10 qu'il a osé entreprendre et qu'il a assumé
08:13 aux côtés de Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien.
08:17 Et c'est ce qu'il va continuer de faire toute cette journée
08:20 puisque ce matin, il a rencontré les dirigeants israéliens
08:24 et que cet après-midi, et il l'a confirmé justement
08:27 lors de cette déclaration, il va se rendre en Cisjordanie.
08:30 Il va rencontrer le président de l'autorité palestinienne,
08:34 Mahmoud Abbas, et que demain, il va avoir des échanges,
08:38 on ne sait pas où encore, peut-être en Jordanie,
08:41 peut-être en Égypte, peut-être au Liban, avec des dirigeants
08:44 de la région arabe.
08:45 Souvent, on reproche à Emmanuel Macron une forme d'en même temps
08:49 et là, on voit que ce déplacement à Ramallah,
08:52 comment sera-t-il interprété par Benjamin Netanyahou ?
08:56 Alors ça, c'est à dire aux Israéliens de le dire,
09:00 en tout cas, il l'a dit aux côtés de Benjamin Netanyahou
09:04 qu'il allait en Cisjordanie. Il n'y a pas eu de réaction
09:08 de la part du Premier ministre israélien lorsque le président
09:11 a annoncé ce déplacement.
09:14 Après, côté israélien, on sait, en tout cas, ils savent
09:17 que la position française est sur cette ligne de crête
09:22 d'équilibre. Et en même temps, le Premier ministre israélien,
09:26 peut-être que vous avez pu l'entendre, il a lui aussi,
09:30 en tout cas, insisté sur cet ennemi commun qu'a Israël
09:34 et la France, à savoir le terrorisme islamiste
09:37 et Benjamin Netanyahou, c'est pas privé de rappeler que
09:40 les Français connaissent bien le terrorisme,
09:43 que ce n'est pas seulement en Israël, et il insistait aussi
09:46 sur le fait que c'est aussi le terrorisme, l'État islamique,
09:50 dans les banlieues de Paris. Et il a eu ces mots,
09:52 le Premier ministre israélien.
09:53 Et chacun écoute évidemment le président en pensant,
09:56 et vous venez de le dire, à la France, aux quartiers,
09:58 aux manifestations pro-palestiniennes qui ont lieu,
10:00 chaque mot est entendu à l'aune, j'ai envie de dire,
10:02 de cette grille de lecture, et elle explique sûrement d'ailleurs
10:04 l'attitude d'Emmanuel Macron depuis le 7 octobre,
10:06 comment ne pas rajouter du chaos au chaos,
10:09 ne froisser personne tout en disant les choses.
10:11 Si vous parlez de lignes de crête, on pourrait parler
10:14 d'un exercice de funambulisme. On a l'impression,
10:17 j'ai l'impression, qu'Emmanuel Macron réussit cet équilibre.
10:20 Est-ce que c'est votre sentiment ?
10:22 - On va le voir dans la suite du déplacement.
10:24 En tout cas, oui, et pour le président,
10:27 c'est aussi un enjeu, certes, qu'il n'y ait pas d'escalade
10:30 régionale avec l'Iran et le Liban,
10:34 et que ça ne parte pas dans tous les sens en termes de conflits,
10:37 mais c'est aussi un enjeu pour nous,
10:40 ici, en France, et ça, le président en a aussi conscience,
10:44 puisque, comme vous le savez, Pascal, en France,
10:47 nous avons la première communauté juive d'Europe,
10:50 mais aussi la première communauté musulmane d'Europe,
10:53 et que c'est aussi, et il sait, et d'ailleurs,
10:55 ce qu'il faut souligner, c'est qu'Emmanuel Macron,
10:57 lors de cette déclaration, justement, il prend la peine
11:00 de parler en français, alors que Benjamin Netanyahou
11:02 parlait en anglais. Emmanuel Macron est après revenu
11:05 sur la langue anglaise, mais en tout cas,
11:09 la majorité de cette déclaration est en français,
11:12 et ça n'a rien d'anodin dans ce genre de déplacement,
11:16 parce qu'Emmanuel Macron sait très bien qu'il parle,
11:19 certes, aux Israéliens, mais d'abord aux Français, aujourd'hui.
11:22 - C'est ce que nous disons, évidemment, depuis ce matin.
11:24 Deux choses pour terminer. D'abord, c'est le chef du protocole
11:26 qui a accueilli Emmanuel Macron, c'est pas Benjamin Netanyahou
11:29 à la descente de l'avion, alors que Benjamin Netanyahou
11:31 avait accueilli Joe Biden, donc c'est un signe
11:33 qu'on pourra interpréter. Et puis, chaque mot a un sens.
11:36 Madame Browne-Pivet est allée, il y a quelques heures,
11:39 en Israël, elle avait parlé d'un soutien inconditionnel,
11:43 c'est la quatrième personne de l'État, président de l'Assemblée nationale.
11:47 Ce ne sont pas les mots d'Emmanuel Macron,
11:49 c'est une position différente, il ne parle pas de soutien
11:52 inconditionnel à Israël.
11:54 - Oui, il est un peu plus modéré. Après, voilà, il insiste
11:58 tout de même sur la défense légitime d'Israël
12:01 à combattre le Hamas, mais il y a aussi
12:05 cet en même temps où le président souhaite vraiment,
12:09 et il insiste, à faire la distinction entre
12:12 les Palestiniens et leur Hamas, et que la France est aussi
12:16 à la manœuvre pour libérer des otages.
12:19 Donc il s'agit aussi, entre guillemets, de ne pas froisser,
12:22 et c'est aussi pour cela que la France, en ce moment,
12:25 s'affaire à essayer de ramener de l'aide humanitaire,
12:28 en affrété, en Égypte, pour que ça passe ensuite
12:32 au terminal de Rafah et que ça rentre dans la bande de Gaza.
12:35 - Le président de la République qui est donc en Israël jusqu'à ce soir,
12:37 et qui partira ce soir, il s'envolera a priori pour l'aéroport
12:40 de Marka d'Aman, où il est attendu,
12:44 et puis il sera donc demain en Jordanie,
12:48 si on suit le voyage diplomatique du président de la République.
12:52 - Tout cela est évolutif, même les journalistes qui sont embarqués
12:56 ne savent pas encore où ils vont dormir ce soir,
12:59 les informations parviennent au compte-goutte,
13:02 mais la certitude c'est que la prochaine étape du président,
13:05 et toutes les caméras seront braquées sur ce déplacement,
13:09 ce sera la visite du président français en Cisjordanie, à Ramallah.
13:12 - Exactement. Je vous remercie grandement d'avoir été aussi précis,
13:16 Jacques Serret du service politique, on va marquer une pause,
13:19 et puis on va retrouver les auditeurs, et notamment Cédric qui nous attend.
13:22 Merci, à tout de suite.
13:23 - 11h13h, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
13:25 - Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21.
13:29 - Vous n'êtes pas seul, c'est pourquoi la France est prête
13:33 à ce que la coalition internationale contre Daech,
13:37 dans le cadre de laquelle nous sommes engagés
13:40 pour notre opération en Irak et en Syrie,
13:43 puisse lutter aussi contre le Hamas.
13:46 Je propose à nos partenaires internationaux
13:48 que nous puissions bâtir une coalition régionale et internationale
13:52 pour lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous.
13:56 - Oui, j'ai envie de dire que c'est un vœu pieux,
14:00 je ne sais pas ce qu'en pense Jacques Serret,
14:02 est-ce que c'est possible que tous les services de renseignement,
14:05 est-ce que tous les États se mettent ensemble à travailler contre le terrorisme ?
14:08 Bon, j'espère déjà que ça se fait, pour tout vous dire,
14:11 j'espère que les informations s'échangent.
14:13 - C'est une des annonces d'Emmanuel Macron,
14:16 cette idée de coalition internationale,
14:19 je vous avoue qu'on a un peu du mal à savoir concrètement
14:22 comment ça peut prendre forme dans un tel contexte, tout simplement.
14:27 - Merci une nouvelle fois Jacques Serret.
14:29 On est avec Cédric, bonjour Cédric,
14:32 qui souhaitait nous parler du déplacement du président Macron.
14:36 Vous êtes chef d'entreprise, vous habitez Bourg-en-Bresse,
14:39 parce que je me souviens de vous avoir eu régulièrement au téléphone,
14:43 cher Cédric.
14:44 - Exactement, bonjour Pascal.
14:46 - Bonjour, c'est la première fois que vous nous appelez sur Europe 1 ?
14:48 - Sur Europe 1 c'était la deuxième fois.
14:50 - Deuxième fois, on a repris le 28 août, vous êtes au courant.
14:53 - Oui je suis au courant, mais après il faut que tout se déclenne.
14:57 - Ah ben, j'ai travaillé, bien sûr.
14:59 - Sinon j'interviens tous les jours, vous me demandez, il n'y a pas de problème.
15:02 - Bon, est-ce que vous êtes content que le président soit en Israël aujourd'hui ?
15:08 - En fait, j'ai écouté le discours, ça a bouleversé mes certitudes.
15:12 Dans le sens où, à la base, je me demandais ce qu'il allait faire là-bas,
15:17 puisque de toute façon, depuis le début du conflit, c'était un peu girouette.
15:21 C'est-à-dire le lundi on était du côté d'Israël,
15:23 le mardi on disait "c'est pas bien", le mercredi...
15:25 Donc il n'y avait pas de... Je trouvais, en tant que citoyen français,
15:28 je trouvais qu'il n'y avait pas de ligne claire sur quel terrain on va,
15:33 objectivement, j'avais l'impression qu'on abandonnait un peu le côté du peuple palestinien, évidemment.
15:38 Je ne parle pas du Hamas, qui est évidemment un groupe terroriste, qu'on soit bien d'accord.
15:42 Et en fait, je crois que depuis qu'il est président de la République,
15:45 je trouve que c'est le premier discours qui rassemble, qui est clair, concis, net, et on sait où on va.
15:51 Voilà.
15:52 - Mais moi j'ai le sentiment qu'il a cette ligne, et je l'ai dit Cédric,
15:57 que je trouve plutôt bonne depuis le départ.
16:00 C'est-à-dire que Jacques Serret parlait de "ligne de crête",
16:03 c'est-à-dire qu'il est sur un soutien Israël, bien sûr,
16:08 mais il fait la différence entre le Hamas et la population palestinienne.
16:14 Il dit que la population palestinienne est otage du Hamas.
16:17 Alors c'est à la fois vrai, parce que les Palestiniens sont sous le coup du Hamas depuis 2005,
16:26 en même temps ces jeunes gens sont très endoctrinés aujourd'hui,
16:28 ça va être difficile de les désendoctriner, ça ne va pas être simple.
16:34 - Moi ce que je voulais dire par là, c'est qu'on n'avait pas un discours clair,
16:37 parce que justement, vous l'avez rappelé, quand la quatrième personne de l'État
16:42 est plutôt du côté israélien, après on entend les propos d'Armenin,
16:45 après on entend les propos d'un autre, en fait c'était trop confus, brouillon,
16:48 en tout cas pour les Français.
16:50 Et une autre chose, vous avez parfaitement raison,
16:52 c'est que là, quelque part, il s'est exprimé pour les Français, clairement.
16:57 - Évidemment, on a 6, 7 ou 8 millions de jeunes gens.
17:00 - Et pour ça finalement, ça a bouleversé mes certitudes,
17:03 en réalité son discours a bouleversé mes certitudes,
17:05 et je suis bien obligé de reconnaître que pour le coup, je suis d'accord avec ce qu'il a dit.
17:11 - Mais je pense qu'il a raison de ne pas rajouter du chaos.
17:14 Comment dire, que d'autres dirigeants politiques s'expriment différemment.
17:19 Je veux bien, président de la République, tu dois rassembler tout le monde.
17:22 Donc ce discours, et vous l'avez dit, il est fait pour rassembler.
17:25 En tout cas, il est fait pour ne blesser personne.
17:28 Et je pense qu'il arrive à ne blesser personne par ce discours.
17:33 Je pense que les Israéliens eux-mêmes,
17:36 les Israéliens ou les Juifs français eux-mêmes,
17:38 ont souvent des mots très durs sur Netanyahou.
17:41 On entendait à cette antenne, et c'était formidable d'ailleurs,
17:44 l'interview qu'a fait Pierre Devineau vendredi,
17:46 entre 18h30 je crois et 19h, qui a reçu Jacques Attali.
17:50 Vraiment, je vous conseille d'écouter cette interview en longueur,
17:53 parce que l'interview de Pierre était formidable,
17:55 et ce que disait Jacques Attali n'a pas de mots assez durs pour Benjamin Netanyahou.
17:59 Or, Jacques Attali est un ami d'Israël, on le sait bien.
18:02 Donc on peut être un ami d'Israël et avoir des mots durs sur Netanyahou.
18:06 Il pensait même qu'il avait fait beaucoup de mal à son pays.
18:11 Bon, je pense qu'il est sur cette ligne, Emmanuel Macron,
18:14 même s'il ne peut pas la dire, bien sûr, comme un observateur qu'est Jacques Attali.
18:18 - Exactement, et Pierre Puerre, dans son discours,
18:21 il s'est aussi émancipé du côté "américain",
18:24 il n'est pas forcément sur la même ligne, etc.
18:27 Et moi je trouve ça bien. Voilà, la France a représenté la France. Point final.
18:31 - Alors c'est la position historique française des deux États.
18:34 Simplement, il y avait tout à l'heure un éditeur qui disait,
18:36 je vous assure, pour imaginer deux États aujourd'hui, il faut vraiment avoir le moral.
18:40 - Bah moi je l'imagine, en tout cas. Il faut avoir le moral.
18:43 Je suis un utopiste, peut-être, mais les plus grandes choses de ce monde
18:46 ont été réalisées par des utopistes.
18:48 Donc moi je vais y croire, et là, pour le coup,
18:51 même si je ne suis pas du tout en général derrière M. Emmanuel Macron,
18:54 là, pour ça, je le suis à 300%.
18:56 - Sur cette ligne-là, effectivement, nous sommes, nous, les premiers,
19:00 et souvent, en tout cas moi, j'ai souvent été très sévère sur Emmanuel Macron,
19:04 parfois également sur sa politique à l'étranger,
19:07 parce que la politique française à l'étranger,
19:11 ce n'est pas qu'Emmanuel Macron, mais notamment auprès des pays arabes,
19:14 elle est en difficulté quand même depuis de nombreuses années, depuis 20 ans.
19:17 Parfois, donc, il n'est pas non plus responsable de tout.
19:21 Mais en l'espèce, ce que j'ai entendu ce matin, me paraît,
19:24 des mots à la fois pour l'extérieur et pour le sol français
19:29 qui sont capables d'apaiser les choses,
19:32 et je l'ai dit, de ne blesser personne.
19:36 Et je pense que dans les circonstances actuelles, ça me paraît très très important.
19:40 Bon, on marque une pause.
19:42 Vous savez, il est 12h27, vous savez la légèreté qu'on aime avoir,
19:46 je le dis régulièrement et tous les matins.
19:49 C'est vrai qu'on a peu entendu encore Olivier sur les réseaux sociaux.
19:52 Olivier Guenec, Olivier, c'est vrai que le temps n'est pas la légèreté.
19:57 Forcément, forcément.
19:59 Est-ce que vous avez des choses néanmoins à nous dire ?
20:02 Alors, je peux préparer ça, oui, avec grand plaisir.
20:05 J'ai récolté quelques commentaires, je peux commencer à m'y intéresser.
20:09 Vous avez préparé quoi ?
20:11 Je fais comme Fabrice, en fait, je me réveille à midi 40.
20:14 Bon, et est-ce qu'on pourra parler d'autres sujets ?
20:17 Les films de Noël !
20:19 Quel est votre film préféré de Noël ?
20:22 "Coup de foudre à nos singuiers", c'est pas un film de Noël, non ?
20:25 Non, je ne vous demande pas vos films préférés,
20:28 je vous demande vos films préférés de Noël.
20:30 Alors là, écoutez, non, j'en ai pas, il me semble, en tête.
20:34 "Love Actually", c'est pas mal !
20:36 Moi, j'adore "Love Actually" avec la fameuse chanson de Mariah Carey
20:41 qu'on va entendre jusqu'au 24 décembre tous les jours.
20:44 On va l'écouter déjà, là ?
20:46 On va l'écouter peut-être, on l'écoutera peut-être tout à l'heure.
20:49 Et puis, moi, j'aimais bien "La bûche" de Daniel Thompson.
20:52 "La bûche" ?
20:54 Vous n'avez pas vu "La bûche" ?
20:55 Je n'ai pas vu "La bûche".
20:56 Bon, je vous en parle après la pause.
20:57 Merci.
20:58 13h vous écoutez Pascal Frauss sur Europe 1.

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