L'invitée du jour - Julie Depardieu

  • l’année dernière
Aujourd’hui c’est la comédienne Julie Depardieu qui vient nous rendre visite. Elle est à l’affiche de « Bunker : lettres de Magda Goebbels » au théâtre Tristan Bernard, une pièce de Christian Siméon sous forme d’une correspondance fictive.
Transcript
00:00 Julie Depardieu est l'invitée de Télématin ce matin. Bonjour, bienvenue sur le plateau de Télématin.
00:06 Vous avez une actu sacrément chargée en ce moment. Il y a du théâtre d'abord avec une pièce, "Bunker, les lettres de Magda Goebbels".
00:13 Ça se passe en ce moment au théâtre Tristan Bernard. C'est à Paris jusqu'au 23 décembre.
00:17 Et puis on vous retrouve aussi ce soir sur France 3 dans un nouvel épisode d'Alexandra L, la médecin légiste complètement loufoque.
00:24 Elle est de rôles très différents.
00:26 Absolument. On va commencer par le théâtre. Vous incarnez donc Magda Goebbels, la première dame du Reich.
00:30 Elle a un sacré pédigré. Épouse du ministre de la propagande nazie Joseph Goebbels, amie intime d'Hitler et mère infanticide, rien que ça.
00:38 Qu'est-ce qui vous a donné envie d'incarner cette femme ? On se dit que spontanément, ce n'est pas le rêve d'une vie.
00:43 Non. Je n'ai pas dit à tous mes agents, je veux incarner Magda, s'il vous plaît.
00:48 C'est qu'en fait, la rencontre d'un texte, et je n'en rêvais pas.
00:52 Mais quand je l'ai lu, je me suis dit, mais Magda, c'est qui ? J'en connais. Est-ce que ce n'est pas un peu moi ?
00:58 On a tous un peu de monstres. Et ce qui est beau dans la pièce, c'est que tu montres la naissance d'un monstre.
01:06 Et comment beaucoup d'Allemands se sont retrouvés dans cette situation.
01:10 Et c'est quand même très intéressant parce que le monstre, on se dit, mais au départ, elle est très sympa, Magda Goebbels.
01:16 Au départ, c'est Sophie Marceau dans la boum.
01:18 Ça lui fera plaisir.
01:20 C'est une jeune fille tout ce qu'il y a de plus sympathique, intelligente, séduisante.
01:27 Et après, elle fait des rencontres qui font que...
01:30 Mais elle aurait très bien pu, parce que son premier fiancé est un grand sionnite qui s'est fait exécuter par Goebbels, bien sûr.
01:37 Mais elle aurait pu finir ses jours dans un kiboutz et ne pas commettre ça.
01:42 Alors cette pièce, c'est une correspondance fictive qui retrace la rencontre, l'ascension et la chute du couple Goebbels.
01:48 Vous partagez l'affiche avec Stéphane Drouet Toukayef qui joue votre mari.
01:52 On va regarder justement tout de suite un extrait.
01:54 Chère Tante Ariète, il y a deux jours, j'ai eu une petite fille.
02:00 Nous l'avons appelée Helga.
02:03 Elle est toute brune avec de grands yeux noirs.
02:06 Je vous ai fait très heureux.
02:08 Évidemment, elle y ressemble.
02:10 Maman était près de moi.
02:12 Mars 1933.
02:17 Hélo, c'est incroyable.
02:19 Hitler est chancelier d'Allemagne.
02:21 Ça, tu le sais.
02:23 Mais il va nommer Joseph au poste de ministre de la propagande et de l'éducation du peuple.
02:29 Et ça, je t'en donne la primeur.
02:32 Julie Depardieu, vous évoquez la naissance d'un monstre.
02:35 Comment vous vous êtes préparée ? Est-ce que vous vous êtes documentée ?
02:37 Est-ce qu'il y a des choses qui vous ont marquée dans sa personnalité ?
02:40 Oui, je pense qu'on se prépare.
02:43 Oui, j'ai un tout petit peu vu 2-3 documentaires.
02:46 Mais j'ai surtout essayé de me dire que le monstre, il est partout.
02:51 Il est surtout en nous.
02:53 Et quand on pense qu'il est toujours chez les autres, c'est là où le problème arrive.
02:57 Et que je me suis préparée.
02:59 Je la trouve terriblement humaine, cette pauvre Magda, avec ses énormes erreurs.
03:04 C'est vrai que les Goebbels, ce n'est pas un couple avec lequel on a spontanément envie de partir en vacances.
03:08 Ce qui est inexplicable, c'est ce basculement dans l'idéologie.
03:11 Comme vous l'évoquiez tout à l'heure, au départ, rien ne la prédestine à devenir une fanatique nazie.
03:15 C'est un peu la chanson de Goldman, né en 1917 à Leidenstadt.
03:17 Qu'est-ce qu'on aurait fait à la place d'eux ?
03:19 Voilà, on se pose la question.
03:21 Et celui qu'elle interprète, donc moi, et je pense deux, trois spectateurs.
03:24 Qu'est-ce qu'on aurait fait ?
03:26 Parce qu'il y a des choses quand même très émouvantes.
03:29 Et je pense qu'elle est un peu orpheline.
03:31 Cette fille a besoin d'appartenir à un groupe.
03:35 Et c'est vrai que dès qu'elle rencontre Hitler, elle se sent de la race supérieure.
03:39 Mais elle vous touche en fait ?
03:41 C'est une compliquée comme question.
03:43 Oui, elle me touche dans son humanité, dans sa monstruosité.
03:47 Parce qu'il ne faut pas penser que ça ne peut pas nous arriver.
03:51 Regardez dans quel état l'histoire est.
03:54 C'est toujours un éternel recommencement.
03:56 Et je pense que le monstre est à l'intérieur de nous.
03:58 Pour tout le monde, qu'on soit Macbeth ou...
04:00 La bête immonde, Brèche, t'es compagnie.
04:02 On va rester sur scène Julie, avec une de vos grandes passions, c'est l'opéra.
04:06 Il y a ce matin, un grand ténor qui a souhaité faire appel à vos souvenirs.
04:10 Regardez.
04:11 Cher Julie, nous avons partagé il y a quelques années,
04:14 un moment unique dans un endroit insolite du Covent Garden.
04:18 T'en souviens-tu ?
04:20 Alors, il s'est passé quoi à Covent Garden ?
04:22 En fait, Roberto, c'est la première fois que je l'ai découvert.
04:25 On est en 94.
04:27 Je viens de prendre le rostar pour la première fois.
04:29 Donc je suis comme ça.
04:30 C'est un marqueur dans une vie.
04:32 Mais oui, je me dis, je suis sous la mer.
04:34 Et en plus, je vais voir Alain, à Covent Garden.
04:36 Je ne le connaissais pas très bien Alain.
04:38 Et après, j'y suis retournée.
04:40 Et à un moment, il m'a montré, tout en haut de Covent Garden,
04:43 un endroit, une espèce de terrasse, où il chante,
04:46 un air très célèbre dans "Trou vert", je crois,
04:49 où il doit faire "L'amoureux transie, mais loin".
04:52 Et donc, il m'a emmenée...
04:53 Moi, j'étais complètement...
04:55 L'opéra, ça me rend...
04:57 Ça m'enlève toute forme d'esprit.
05:00 Il paraît qu'à chaque fois que vous assistez à un opéra,
05:02 vous avez un petit rituel, c'est vrai ou pas ?
05:04 Justement, vous savez, j'avais ramassé quelque chose dans cet opéra.
05:07 Une balle de revolver que Roberto tirait sur l'ennemi.
05:11 Et moi, j'étais très impressionnée,
05:13 parce que les Anglais savent monter Verdi comme personne.
05:16 Et j'étais dans les coulisses, parce que je n'avais pas de place.
05:19 Et j'ai ramassé la balle.
05:21 Et je l'ai gardée hyper longtemps dans mon porte-monnaie,
05:23 mais on me l'a volée.
05:24 Donc je n'ai plus ma balle.
05:25 C'était Roberto qui l'avait envoyée.
05:27 Alors, on disait, votre actu est riche et variée,
05:30 puisque dans un tout autre registre, évidemment,
05:32 on va vous retrouver, ce soir, sur France 3,
05:34 dans un épisode inédit d'Alexandra M,
05:36 la plus loufoque des médecins légistes qui reprend du service.
05:40 Julie Depardieu, autopsie par Alexandra M, ça donne quoi ?
05:43 - Je ne sais pas vraiment, en fait,
05:48 qu'est-ce qu'elle trouverait, cette pauvre Alexandra, sur moi.
05:51 - Quelques objets subtilisés, peut-être ?
05:53 - Oui, mais elle dirait...
05:55 Je ne sais pas.
05:57 C'est une femme qui roule en extérieur.
06:02 Je ne sais pas ce qu'elle dirait.
06:03 Franchement...
06:04 - C'est comment, dedans, chez vous ? C'est joli ?
06:06 - Je ne sais pas. Ça dépend.
06:08 On est tous un peu entre le bien et le moyen.
06:13 Ce matin, c'est très bien.

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