SMART BOURSE - Emission du lundi 23 octobre

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Lundi 23 octobre 2023, SMART BOURSE reçoit Alexandre Baradez (Chef analyste, IG) et Nadia Gharbi (Économiste, Pictet Wealth Management)

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00:00 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des
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00:16 pour la grande édition et le lundi en supplément pendant une demi-heure à partir de 13h30,
00:22 là aussi en direct et à retrouver bien sûr en replay sur bsmart.fr ou en podcast sur
00:27 l'ensemble de vos plateformes.
00:28 Le rendez-vous du lundi c'est tout d'abord le plan de trading avec les équipes d'IG
00:33 et Alexandre Baradez qui sera avec nous au plateau dans un instant avec un environnement
00:36 de marché qui continue de se tendre au lendemain de l'échéance mensuelle qui se déroulait
00:42 vendredi avec l'expiration de différents contrats futurs et produits dérivés sur
00:47 indice.
00:48 On reste dans des marchés action sous pression, on le voit encore aujourd'hui avec un CAC
00:53 40 qui a franchi à la baisse le niveau des 6800 points et sur les autres marchés, là
01:00 aussi les points de tension ne font que s'exacerber encore un peu plus avec des tendances qui
01:05 restent implacables quand on regarde le marché obligataire américain par exemple et un taux
01:09 dix ans qui semble prêt à s'installer désormais au-delà du seuil symbolique des 5%.
01:15 Ce niveau a été franchi pendant plusieurs heures au cours de la matinée, le dix ans
01:20 américain lui est à plus de 5,10%, on notera également sur le front des devises que la
01:27 fermeté du dollar met une pression toujours certaine sur de grandes devises comme le Yen
01:33 japonais qui a à nouveau touché brièvement le seuil clé là aussi de 150 yens contre
01:39 dollars et puis sur les matières premières le pétrole reste évidemment sous surveillance
01:44 avec des niveaux qui tiennent, le marché pétrolier se stabilise aujourd'hui, on est un petit
01:49 peu en dessous des 92 dollars par exemple pour le baril de Brent, le pétrole de la
01:53 mer du nord.
01:54 Voilà pour la situation de marché au démarrage d'une semaine qui sera très chargée en
01:59 information macroéconomique, nous en parlerons dans quelques minutes avec les équipes de
02:02 Pictet Wealth Management, c'est l'économiste Nadia Garbi qui sera avec nous pour évoquer
02:07 notamment la réunion de la Banque Centrale Européenne ce jeudi avec un statu quo qui
02:11 semble s'imposer chez la plupart des observateurs, il sera peut-être confirmé ce jeudi par
02:17 le conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne et puis également une publication
02:21 qui sera très suivie à savoir la première estimation de croissance du PIB américain
02:25 pour le troisième trimestre dont on sait déjà que ce sera un chiffre de croissance
02:29 relativement bon voire excellent, la question étant que se passe-t-il au-delà de ce troisième
02:35 trimestre américain qui aura été encore particulièrement surprenant en termes de
02:39 dynamique, discussion à suivre donc sur le plan macro dans un instant et puis une semaine
02:43 qui sera marquée par un déluge de résultats, déluge qui va durer pendant les deux prochaines
02:48 semaines même précisément, on aura près de la moitié du CAC 40 qui publiera ses
02:53 chiffres d'affaires ou ses résultats cette semaine et puis on attaquera également la
02:57 séquence GAFAM avec la totalité des GAFAM hors Apple qui publiera son résultat trimestriel
03:05 la semaine prochaine.
03:06 Votre programme avec IG, IG bien plus que du trading, une équipe d'experts à vos
03:12 côtés.
03:13 Le plan de trading de Smartbourg chaque lundi à 13h30 si vous me suivez en direct, l'analyse
03:30 des enjeux techniques de marché pour les prochains jours avec les équipes d'IG et
03:34 Alexandre Baradez à mes côtés en plateau, chef analyste chez IG.
03:36 Bonjour Alexandre.
03:37 Bonjour Édouard.
03:38 Donc nouvelle échéance qui a démarré effectivement vendredi déjà avec l'expiration des contrats
03:46 futurs sur indice pour le mois d'octobre.
03:48 Nous sommes sur l'échéance novembre avec où qu'on regarde sur les marchés actions
03:53 des niveaux clés qui sont testés encore une fois en ce début de semaine.
03:56 Testés dans un environnement de plus grande nervosité, un peu plus grande nervosité.
04:00 On a un VIX donc un indice de volatilité du SP500 qui est à 22, c'est un niveau qu'on
04:04 n'a pas vu depuis le mois de mars dernier.
04:06 Mars dernier c'était l'époque du stress bancaire aux Etats-Unis, en Europe aussi,
04:11 en Suisse notamment.
04:12 Alors même si c'était monté plus haut à l'époque sur la vol, mais on retrouve
04:14 en tout cas des niveaux de nervosité de marché qu'on n'a pas eu depuis quelques temps.
04:17 Et on voit que cette nervosité a été un peu exacerbée par les propos de Jerome
04:21 Powell qui finalement lui-même est surpris, surpris par la croissance au-dessus du potentiel
04:28 de l'économie américaine, surpris par la résilience, il a bien employé ce terme,
04:31 surpris c'est le mot qu'il a employé.
04:32 Surpris, à ce stade encore, c'est ça qui est fascinant.
04:36 C'est que c'est exactement le même discours qu'on tenait il y a un mois, deux mois, trois
04:39 mois, six mois, sauf que plus le temps passe, plus on continue d'être surpris.
04:43 C'est quand même ça qui est impressionnant.
04:44 Voilà, il est surpris et pour le marché du coup les bonnes nouvelles sont des mauvaises
04:47 nouvelles parce que tout ce qui va dans le sens d'une économie américaine plus résiliente,
04:50 on le voit bien, ça impacte le marché.
04:52 Et ce qui est aussi du coup intéressant pour la phase d'après parce que si les très
04:56 trop bonnes nouvelles sont baissières pour le marché, dès que ça va commencer à être
05:00 un peu moins bon, donc on verra sur les prochains chiffres de consommation, prochains indicateurs
05:03 d'activité, ISM, services notamment, quand ça va commencer à être un peu moins bon,
05:07 normalement le marché devrait à ce moment-là arrêter d'être nerveux finalement.
05:10 Là c'est vraiment le "good news is bad news" et qui va probablement se prolonger
05:12 quelque temps encore.
05:13 Ajoutant à cela des effets, enfin beaucoup de taux, on voit que l'énergie contribue
05:19 un petit peu et certains banquiers sans trop, là je trouve peut-être une erreur, jettent
05:24 un peu l'huile sur le feu, comme ont entendu les membres de la BCE la semaine dernière
05:26 et de la Fed aussi, expliquer qu'ils étaient vigilants au prix de l'énergie parce que
05:29 ça pourrait avoir des effets inflationnistes, mais à ce stade ce serait, et tout le monde
05:33 est d'accord je pense pour le dire, une erreur drastique que de dire que si le pétrole remonte
05:37 à 90 ou 95 et que l'inflation remonte, il fallait lutter contre ça par des hausses
05:42 de taux.
05:43 Mais ces discours, si vous entretiennent un peu le sentiment stressé du marché obligataire,
05:46 alors que finalement c'est quand même je pense une problématique totalement à part,
05:49 géopolitique pure, à laquelle on ne doit pas répondre par du monétaire.
05:53 Mais donc ce contexte-là, ça nous donne quoi ? Ça nous donne des niveaux techniques
05:57 qui sont attaqués actuellement sur les marchés américains, sur l'ASP500, et il y a quand
06:01 même une marge, on le voit sur le graphique, une fenêtre de tir potentiel cette semaine
06:06 de 5% de baisse.
06:07 Alors attention, il y a deux choses.
06:09 5% de baisse, pourquoi ? Parce qu'on est déjà sur un support oblique, ça c'est un
06:13 premier point, sur lequel on a rebondi il y a quelques jours et on retape ce niveau,
06:15 c'est-à-dire qu'on n'a pas réussi à tenir le niveau, on passe sous les moyennes
06:17 de prix, et le niveau suivant, c'est pas un petit niveau, il passe par le creux de
06:21 2020, plus bas du Covid, creux de l'année dernière, plus bas de tout, du confinement
06:25 en Chine, etc. et donc finalement le trou technique qui s'ouvre, il fait à peu près
06:31 5%.
06:32 C'est pas dingue 5% quand vous regardez par exemple la position actuelle d'Apple,
06:35 la position actuelle de Microsoft, un peu plus graphique j'entends.
06:38 Il y a là aussi des retracements possibles sur Apple, vers les 160$, donc ça correspondrait
06:43 bien à ce genre de peu de comblement de vide qu'on a sur l'ASP500.
06:46 Mais, j'insiste là-dessus, le 5 de base, c'est du stress qui pour moi est un peu résiduel.
06:54 Si vous regardez le VIX par exemple, on a souvent décrit ça ensemble, l'épicentre
06:59 du stress c'était le Covid.
07:00 Le 2022 c'était des répliques pour moi déjà des phases de normalisation post-Covid.
07:05 Il y avait déjà du monétaire en 2022, les hausses de taux, etc. et même ne soit-ce
07:08 que les discours en début d'année sont venus se greffer à ça, l'Ukraine, la Chine, etc.
07:12 et l'année dernière, au pic de cette phase de stress-là, avec des éléments qui sont
07:15 assez noirs pour décrire, on était monté à 40 de volatilité, pas plus.
07:18 Là on démarre une vague de volatilité qui part de 12, on est déjà à 22.
07:21 Pour moi, si on doit accélérer encore, c'est une vague qui doit mourir dans la zone max
07:26 28-30 de volatilité, c'est-à-dire sous les niveaux de l'année dernière, évidemment
07:28 largement sous les niveaux de 2020.
07:30 Donc je vois plutôt ça comme une réplique de volatilité qui va un petit peu faire capituler
07:34 les indices.
07:35 En Europe, ça ressemble à ça déjà, quand vous avez le mouvement qui accélère à la
07:38 baisse, ça a déjà des allures de capitulation.
07:40 C'est ce qui a manqué jusqu'à présent, la vitesse.
07:43 Exactement, la vitesse.
07:44 C'est vrai que ça baisse depuis des mois, on le verra sur le CAX, on a perdu 10% depuis
07:48 les sommets d'avril.
07:49 Ce qui manque dans le paysage, on en parlait vendredi aussi en plateau avec les techniciens,
07:54 c'est la vitesse.
07:55 Oui, il me semble qu'on rentre là-dedans.
07:56 Plus en Europe d'ailleurs qu'aux Etats-Unis, aux Etats-Unis ça accélère un peu, mais
08:00 c'est vraiment en Europe qu'à ce moment-là on peut bomber comme ça et qu'il doit se
08:02 coulash.
08:03 Et ça, ça a des attitudes de capitulation.
08:05 Si vous regardez les multiples après, ils ne sont pas délirants en Europe.
08:07 C'est sûr que tant que les taux montent, c'est là le problème.
08:10 Mais doit-on considérer qu'il y aura encore des taux de la Fed ou de la BCE ? À ce stade,
08:15 vu la tête des indications d'activité, on aura d'autres éléments dedans, les PMI
08:18 dans le euro, je ne vois pas où est la marge de manœuvre de la BCE pour dire qu'on va
08:21 encore placer une ou deux au-delà dedans.
08:23 Quand il y a en plus des menaces, il y a l'énergie à nouveau, le gaz qui remonte un petit peu,
08:27 le pétrole aussi, pourquoi venir inquiéter tout le monde alors qu'il y a le stress au
08:31 Proche-Orient ? Ce serait une erreur de communication que d'être faux con jeudi au niveau de la
08:35 BCE.
08:36 Pour moi, tout ça, ça donne des risques de glissade, on va le dire sur le CAX, de 5%
08:40 encore et pour moi sous forme un peu de capitulation.
08:43 Une fois que c'est passé, après on garde la phase consolidante, on rebondit, on reste
08:47 dans une espèce de range et tranquillement, dans plusieurs trimestres, on sort par le
08:50 haut.
08:51 C'est plutôt un stress court terme mais risque quand même de 5%, mais au-delà de
08:54 ça, vers les 4000, après je pense qu'il n'y a plus beaucoup de marge de manœuvre
08:56 à la baisse pour les indices.
08:57 Ceux-ci, c'est les 4000 et deux autour, tout le monde a le nez sur les 4000 et deux
09:01 S&P.
09:02 Aujourd'hui, en ce début de semaine, comment est-ce que la situation se traduit pour l'indice
09:07 parisien CAC 40 ?
09:08 CAC 40, on a à peu près les mêmes ordres de grandeur en termes de risque.
09:12 Là, on a vu ensemble le CAC dividendes inclus, qui était aussi assez parlant.
09:16 Donc si on projette ça sur le CAC hors dividendes, on est déjà là.
09:20 Le 6008, c'est déjà une zone forte.
09:22 On rappelle que c'est les points bas de mars dernier, au pic stress des banques américaines,
09:26 au pic stress des banques suisses.
09:27 Donc ce n'est pas un petit niveau.
09:29 Juste en dessous, on voit qu'il y a toute une zone, une grosse zone technique qui était
09:31 beaucoup travaillée entre 2021 et 2022.
09:33 C'est l'espace entre 6006 et 6008.
09:35 Encore une fois, les niveaux techniques, c'est des choses qui marquent une empreinte.
09:38 C'est des états psychologiques.
09:40 C'est des niveaux qu'on a du mal à franchir en résistance.
09:43 Une fois qu'on les franchit, ils deviennent des supports.
09:45 Et donc considérer que le marché puisse, à partir de là, rechasser un 6000 ou un
09:49 5500, il ferait des choses beaucoup plus graves.
09:52 Il faudrait que le monde change.
09:53 Que le monde change, exactement.
09:54 Pour moi, ce n'est pas la seule...
09:55 Ce qui est possible.
09:56 Le monde des marchés peut changer du jour au lendemain qu'on faire l'attaque de la
10:02 Russie et l'invasion de l'Ukraine.
10:03 Bon, après, des événements comme ça, on n'en a pas non plus.
10:06 On en a de plus en plus, mais on n'en a pas non plus tous les deux jours.
10:09 Si le scénario de base reste la normalisation, c'est ça le plus gros bon contrat qu'on
10:13 a actuellement.
10:14 Les épisodes géopolitiques, pour l'instant, on voit que sur l'énergie, ça fait un peu
10:16 bouger.
10:17 Mais il n'y a rien de dramatique à ce stade, d'un point de vue commodities.
10:19 Donc, si on part du scénario de base, qu'on est dans une phase un peu pilotée par la
10:22 Banque Centrale d'atterrissage, à la fois de l'inflation et des bilans aussi, les bilans
10:28 ont aussi pas mal dégrossi.
10:29 Du côté de la BCE, il y a du chemin qui a été fait.
10:31 Ça sera probablement acté et redit jeudi.
10:33 Donc, pour moi, le potentiel de base, là aussi, on est déjà, pour moi, dans la phase
10:37 de survente du GAC 40.
10:39 Et encore une fois, ça ne peut qu'appliquer jusqu'à un 6500, 6500.
10:43 Mais pour moi, le sandwich 6500, 6800, 7000, en gros, les 500 points sous les 7000, il
10:49 est épais.
10:50 Il est épais.
10:51 Il est épais.
10:52 Il tient une feuille.
10:53 Et pour moi, il doit amortir le choc.
10:54 C'est-à-dire que c'est des zones, je pense que par exemple, les géants qui n'étaient
10:57 pas dans le rallye de 2023, je pense que là, ils ont des points d'entrée sympathiques
11:02 sur des LVMH, peut-être pas encore sur toutes les valeurs, mais un LVMH, il peut aller à
11:06 600 en capitulant et puis rebondir à 700 assez vite.
11:08 Je pense que c'est des zones de capitulation qu'on est en train de voir actuellement, en
11:11 tout cas d'accélération à la baisse et dont le choc doit être amorti.
11:13 Pour moi, ça doit rester au-dessus de 6500.
11:16 Bon, à suivre.
11:17 Semaine qui sera très chargée.
11:19 Déluge de publications de l'entreprise, à commencer par les plus importantes autour
11:23 des GAFAM américains, une vingtaine de sociétés du CAC.
11:26 Et puis, la BCE, bien sûr, la croissance américaine pour le troisième trimestre.
11:30 Et la semaine prochaine, on continue les banques centrales, évidemment, avec la Réserve
11:33 fédérale américaine.
11:34 Vous voulez nous montrer un indice spécifique au sein des marchés européens.
11:39 C'est l'indice du secteur de l'immobilier.
11:41 On parle bien de l'immobilier coté.
11:43 Il y a plusieurs manières d'investir dans l'immobilier.
11:46 Là, ce sont les foncières cotées en bourse.
11:50 On voit de manière assez immédiate qu'on est au plus bas du plus bas du plus bas.
11:55 En gros, en deux ans, on a lâché 50%.
11:58 C'est ça qu'il faut voir.
11:59 C'est quand même assez colossal.
12:00 Et comme d'habitude, les marchés financiers sont très souvent en avance sur la réalité
12:03 fondamentale.
12:04 D'où l'intérêt aussi de se dire, si on approche le cycle de fin d'hausse de taux,
12:09 voir qu'on y est déjà, je pense qu'on y est, où est le potentiel de baisse résiduel
12:14 pour un secteur qui a déjà perdu 50% en bourse, où on attend des signaux de stabilisation
12:19 sur l'activité en Europe aussi.
12:20 On va voir les PMI demain, ça va être une partie importante.
12:22 Pour moi, si vous voulez, on est sur le bas de zone actuellement, à 100 points sur le
12:28 stock 600 en real estate.
12:29 C'est un niveau, évidemment, qu'ils n'ont pas très envie d'acheter parce que bas de
12:32 range, un range de 2,2 comme ça d'une année, ça fait un peu couteau qui tombe.
12:34 L'idée, c'est de dire, effectivement, si on n'achète pas, c'est un couteau qui tombe.
12:38 Par contre, si on voit que le support, si on passe un peu en dessous de sa capitule
12:41 et que ça rebondit, sur une zone déjà remontée à 115, 117, là, par contre, je pense qu'il
12:46 y a quelque chose de formidable à jouer parce que vous partez vraiment sur une phase très
12:48 bottom.
12:49 Après, c'est un indice qui va forcément s'améliorer dès que les banques centrales
12:52 vont commencer à changer un peu de discours.
12:53 On va avoir même les baisses d'autos qui viendront plus tard.
12:55 Tout signal un peu moins bon d'inflation, il y en aura d'autres, d'indices d'activité
13:01 toujours un peu faibles ou autres, ça va impacter directement.
13:03 Même si l'actualité propre au secteur ne va pas être bonne, encore une fois, le marché
13:06 est toujours un coup d'avance.
13:07 Donc, dès que ça va commencer à, du côté des banques centrales, être un peu moins
13:10 faucon.
13:11 Et on y a déjà un peu arrivé, la BCE, la dernière fois qu'il se nagarde, la dernière
13:14 réunion, c'était un peu moins faucon déjà.
13:16 Vice-président de la Fed, il y a une dizaine de jours, c'était un peu moins faucon quand
13:20 même.
13:21 Donc, c'est typiquement un indice qu'il ne faut pas survendre, trop tard pour vendre
13:24 évidemment.
13:25 Mais par contre, acheter trop tôt, on ne sait jamais, il peut y avoir des accidents.
13:28 Mais un retour à 115, je pense qu'il y aura une vraie belle porte d'entrée et moyen terme
13:32 en plus pour ce genre d'indice.
13:33 Pour des investisseurs qui ont du cash.
13:35 Il y en a encore dans les portefeuilles du cash, on a vu, on est autour de 5% de cash
13:39 dans les portefeuilles selon l'enquête mensuelle de Bank of America réalisée auprès des grands
13:43 gestionnaires d'actifs mondiaux.
13:45 Merci beaucoup Alexandre, merci pour ce plan de trading hebdomadaire.
13:48 Alexandre Bardet, chef analyste chez IG qui est avec nous chaque lundi en direct à 13h30
13:53 et à retrouver bien sûr, Henri Pley sur bsmart.fr.
13:56 C'était votre programme avec IG.
13:58 IG, bien plus que du trading.
14:00 Une équipe d'experts à vos côtés.
14:14 Une semaine économique qui sera chargée avec le retour des réunions de Banque Centrale
14:19 à commencer par la décision attendue de la BCE.
14:21 Ce jeudi pour la réserve fédérale américaine, ce sera la semaine prochaine.
14:25 Nadia Garbi est avec nous en visioconférence depuis Genève, économiste chez Pictet Wealth
14:29 Management.
14:30 Bonjour et bienvenue Nadia.
14:31 Ravi de vous retrouver.
14:32 Un mot effectivement de cette réunion de la BCE devant nous.
14:36 Ce jeudi, tout le monde semble considérer que les planètes sont alignées pour une
14:40 pause en matière de décision de politique monétaire.
14:44 Quels vont être les éléments macroéconomiques qui seront à disposition du Conseil des Gouverneurs
14:49 ce jeudi pour cristalliser cette décision, Nadia ?
14:53 Oui, alors c'est vrai que l'activité en zone euro reste faible conformément aux projections
14:58 du mois de septembre de la BCE.
15:00 La plupart des indicateurs continuent de montrer cette faiblesse marquée dans le secteur manufacturier
15:07 qui s'est étendue dans le secteur des services.
15:11 Au niveau de l'inflation, on a eu quelques données encourageantes mais on reste tout
15:15 de même à des niveaux très élevés.
15:18 Et je dirais que la BCE disposera de deux données assez importantes avant sa réunion
15:24 publiée demain.
15:25 On aura l'enquête PMI qui nous donnera une première idée de l'activité au quatrième
15:32 trimestre et l'enquête sur les prêts bancaires qui donnera un aperçu sur la transmission
15:38 de politiques monétaires.
15:40 Effectivement, on évoquait avec Alexandre Baradez, quand on regarde le niveau de l'euro/dollar,
15:47 quand on regarde le niveau des cours du pétrole aujourd'hui, un euro assez faible, un dollar
15:54 assez élevé, on sait que pour l'inflation en zone euro, c'est un cocktail qui est assez
15:59 mauvais, Nadia.
16:00 Est-ce que cette situation sur le front des matières premières et sur le front du change,
16:05 est-ce que c'est quelque chose qui peut faire trembler à nouveau la BCE ?
16:09 Oui, c'est vrai que le consensus est un statu quo jeudi mais la garde devrait tout de même
16:16 garder la porte ouverte à plus de hausses de taux dans les prochains meetings.
16:21 Au fond, garder cette optionnalité, c'est la meilleure stratégie actuellement dans
16:25 un contexte très incertain.
16:27 On a la montée de ces prix du pétrole, c'est plus l'effet indirect et les effets de second
16:34 tour que craint la BCE, plus que l'effet direct.
16:39 Donc je dirais que la BCE devrait réitérer que maintenir les taux suffisamment longtemps
16:44 à un niveau restrictif reste la meilleure stratégie pour que l'inflation revienne
16:51 à sa cible et garder cette optionnalité, potentiellement une hausse de taux, voire
16:57 deux dans les prochains meetings, même si les données récentes diminuent la probabilité
17:05 d'une hausse.
17:06 Mais vraiment garder cette optionnalité.
17:09 Est-ce que la BCE et Christine Lagarde peuvent alimenter l'idée que ce qu'on voit sur
17:17 les taux longs aujourd'hui, c'est très américain sans doute comme histoire, mais
17:21 par effet d'aspiration et de mimétisme, on voit également les taux longs européens
17:26 se tendre assez nettement, autour de 3% pour le 10 ans allemand aujourd'hui, avec également
17:31 la question que ça peut poser pour les spreads.
17:35 Je ne sais pas si Nadia nous entend encore.
17:37 On va essayer de voir si on peut reconnecter à Nadia.
17:41 Oui Nadia.
17:42 J'ai juste entendu le mot spread.
17:46 Oui, c'était la question autour des spreads.
17:49 Je disais, comment est-ce que Christine Lagarde va communiquer sur ce qu'on observe sur
17:54 les parties longues de courbes obligataires ? Je disais, l'histoire est très américaine
17:58 avec un taux de 10 ans américain à plus de 5% aujourd'hui, mais par effet d'aspiration,
18:02 on voit bien le 10 ans allemand à 3%, le 10 ans français à quasiment 3,60%, la question
18:08 des écarts de taux évidemment qui revient sur le devant de la scène en zone euro.
18:13 Est-ce que cette correction du marché obligataire, est-ce que c'est quelque chose que la BCE
18:19 va saluer d'une certaine manière dans cette idée qu'elle a besoin de lutter encore
18:23 contre l'inflation ou est-ce que ça devient un risque pour la stabilité financière
18:29 et la stabilité de la zone euro ?
18:30 Sur ce point, je pense que la BCE va éviter toute fragmentation.
18:38 Au fond, ce que craint la BCE, plus que cette remontée des taux qui resserre les conditions
18:43 de crédit, c'est vraiment une fragmentation dans la zone euro.
18:47 Donc, je pense que Lagarde aura à mon avis des questions sur le sujet.
18:51 Elle dira vraisemblablement que les réinvestissements du PEP sont la première option, la BCE a
18:59 d'autres outils, mais ce contexte actuel, je dirais, favorise plutôt une décision sur
19:05 le bilan qui au fond va être le focus ces prochains mois, plutôt en décembre, voire
19:11 en début d'année prochaine, plus que cette semaine.
19:14 Donc, toutes les questions liées au bilan, à l'accélération de la réduction du bilan,
19:20 dans ce contexte de resserrement, devraient plutôt intervenir en décembre, voire même
19:25 au début de l'année.
19:26 C'est quoi selon vous la philosophie d'une décision sur le bilan pour la BCE à ce stade,
19:32 Nadia ?
19:33 La BCE a deux options pour réduire son bilan, soit elle vend les obligations dans l'APP,
19:38 soit elle arrête les réinvestissements dans le PEP.
19:42 Entre les deux options, on favorise plutôt selon nous celle du PEP avec un arrêt des
19:49 réinvestissements.
19:50 Ça paraît encore trop prématuré à ce stade, étant donné ce qu'on voit dans le
19:54 marché européen obligataire, notamment avec ces spreads italiens.
20:00 À mon avis, la BCE va vraiment agir avec prudence.
20:04 On le sait qu'une partie du Conseil des gouverneurs commence à parler de cette réduction des
20:10 bilans, de ces réinvestissements du PEP, mais à ce stade, c'est encore trop prématuré.
20:16 La garde dira que c'est une discussion qui est en cours, mais que les conditions ne sont
20:21 pas encore réunies pour avoir une décision formelle sur une accélération de la réduction
20:27 du bilan à ce stade.
20:29 Est-ce que la BCE tient compte de manière implicite des programmes de financement des
20:34 Etats prévus pour l'an prochain ?
20:36 Il n'y a pas un appétit délirant pour de la consolidation budgétaire, notamment autour
20:43 du semi-coeur ou du début de périphérie en zone euro.
20:47 La France n'a pas une trajectoire de finances publiques pour l'an prochain qu'on pourrait
20:52 juger de rigoriste, l'Italie non plus.
20:54 En revanche, on peut signaler que des pays à la périphérie, Portugal, Espagne, Grèce,
21:00 continuent de faire des efforts de consolidation budgétaire importants l'un dans l'autre.
21:04 Est-ce que la question du financement des Etats l'an prochain en zone euro est un
21:10 gros caillou dans la chaussure de la BCE ?
21:13 Tout à fait, c'est un élément à mon avis qu'elle prend en compte dans son équation.
21:18 C'est vrai que quand on regarde les plans budgétaires pour 2024, on voit que dans la
21:23 majorité des cas, la réduction du déficit se fait soit en arrêtant les mesures exceptionnelles
21:29 liées à la pandémie, soit à celles de la crise énergétique, plus qu'une volonté
21:34 vraiment de consolidation.
21:36 Maintenant, je dirais que l'année 2024 sera tout de même une année un peu de transition.
21:40 Ça fait trois ans qu'on avait un arrêt des règles fiscales et maintenant, on ne sait
21:46 pas vraiment quel va être encore le cadre.
21:48 Il y a beaucoup d'incertitudes sur le fait de, est-ce que oui ou non, les Etats membres
21:53 arriveront à un accord sur les règles fiscales.
21:56 Donc, je dirais que dans ce contexte un peu d'incertitude, la BCE va éviter de mettre
22:01 de l'huile sur le feu dans le contexte actuel.
22:05 Si on dit un mot de la partie américaine, Nadia, alors évidemment, l'événement du
22:10 jour, c'est ce monde des taux longs américains à 10 ans à 5%.
22:15 Qu'est-ce que ça inspire comme commentaire sur le plan économique ? Nadia, est-ce que
22:22 l'économie américaine justifie un monde de taux longs à 5% aujourd'hui ?
22:27 5% c'était un peu la moyenne avant la pandémie, avant la crise financière.
22:34 C'est vrai qu'on a deux éléments.
22:36 On a cette résilience de l'économie US qui surprend et on a aussi les questions budgétaires
22:43 de déficit avec ce déficit américain qui se creuse très fortement.
22:48 Donc, dans ce contexte, un 5% peut paraître, je dirais, "raisonnable".
22:54 Mais c'est vrai que la résilience de l'économie américaine surprend.
22:59 Et si on regarde au-delà des chiffres du troisième trimestre, ce sera une des publications
23:04 attendues cette semaine.
23:06 Alors, tous les indicateurs de nowcasting qui mesurent en temps réel la performance
23:10 de l'économie américaine nous prédisent que la croissance trimestrielle sera sans
23:14 doute spectaculaire, si j'ose le mot, Nadia.
23:17 La question c'est, et ensuite, est-ce que c'est un chiffre un peu "one-off" ou est-ce
23:22 que les facteurs de solidité encore de l'économie américaine à ce stade sont des facteurs
23:27 de résilience qu'on peut encore retrouver devant nous pour quelques mois ?
23:30 Comme vous le savez, ce scénario un peu d'atterrissage en douceur gagne du terrain et c'est vrai
23:36 que le consensus a plutôt shifté, je dirais, sur ce scénario.
23:41 Selon nous, on va avoir, c'est vrai comme vous le disiez, un T3, enfin un troisième
23:47 trimestre très fort, ensuite un ralentissement au quatrième trimestre et on a maintenu
23:51 ce scénario de récession au premier semestre, donc une récession qu'on attend plutôt modérée
23:58 aux États-Unis.
23:59 Mais voilà, les effets de ce resserrement de politique monétaire, de cette hausse
24:03 des taux réels, devrait tout de même avoir un impact sur l'économie américaine.
24:07 Vous dites 5% de taux nominal à 10 ans, enfin 2,5% de taux réels, on a des taux mortgage
24:13 à 8% et plus.
24:15 Alors effectivement, personne n'emprunte aujourd'hui à 8% sans doute aux États-Unis
24:20 pour l'immobilier mais il y a bien quand même ce chiffre-là aujourd'hui.
24:24 Ça ne peut pas ne pas avoir d'effet plus que ce qu'on a déjà observé ?
24:28 Non, tout à fait.
24:30 Je pense vraiment que les effets vont se faire sentir, peut-être avec un délai plus
24:35 important qu'initialement ce qu'on attend, mais selon nous, vraiment, on va avoir cet
24:41 effet du resserrement.
24:42 On voit déjà quelques petits éléments mais le premier semestre, selon nous, va marquer
24:49 un peu le début de ce fort ralentissement de cette récession aux États-Unis.
24:53 Contexte là, Nadia, si on conclut là-dessus, quelle sera la manière que trouvera la Réserve
24:59 fédérale américaine de réagir à cette situation de dégradation macroéconomique
25:04 qu'on peut avoir en tête pour le premier semestre 2024 ?
25:07 Alors c'est une dégradation qui reste tout de même relativement, je dirais, faible ou
25:13 mineure par rapport au resserrement mais je pense que la variable clé sera bien sûr l'inflation
25:18 mais aussi le marché du travail et à quel point ce marché du travail restera résilient,
25:25 je dirais, ou s'affaiblira.
25:27 Donc selon nous, on aura plutôt une réserve fédérale qui devrait maintenir un statu quo,
25:32 donc des taux d'intérêt inchangés et un début de baisse de taux mais vraiment très
25:37 graduel à partir de juin de l'année prochaine.
25:40 Merci beaucoup, Nadia, pour ces éléments d'éclairage macro sur la situation européenne
25:46 à quelques jours de la décision de la BCE qui sera ce jeudi et sur la partie américaine.
25:51 On aura cette semaine la publication de la première estimation de la croissance américaine
25:55 pour le troisième trimestre et la semaine prochaine la réunion à la décision de politique
25:59 monétaire de la réserve fédérale américaine qui sera rendue le 1er novembre.
26:03 Nadia Garbi qui était avec nous en visioconférence depuis Genève, économiste chez Pictet Wealth
26:08 Management.
26:09 Voilà pour cette demi-heure d'émission, le supplément du lundi, vous le savez, à
26:11 partir de 13h30 en direct avec le plan de trading de Smartbourse, je le rappelle, et
26:16 Alexandre Baradès chez IG qui nous accompagnait pendant cette demi-heure.
26:20 On se retrouve bien sûr à 17h pour l'autre édition de Smartbourse en ce début de semaine
26:25 en direct.
26:26 [Musique]

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