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Hugues Vigier, l'avocat de Karim Benzema, est l'invité de BFMTV ce vendredi, pour évoquer la plainte qu'il entend déposer contre Gérald Darmanin. 

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Transcription
00:00 Maître Vigier, est-ce que au nom de Karim Benzema, ça y est, vous avez officiellement déposé plainte contre Gérald Darmanin ?
00:05 Alors on a indiqué très clairement qu'on allait déposer plainte. Cette plainte ne l'est pas encore.
00:12 Je le dis et je le revendique, je veux prendre du temps. Une plainte c'est quelque chose de sérieux.
00:17 Et on ne peut pas reprocher comme nous le faisons à des ministres ou d'autres personnalités de tenir des propos inconsidérés
00:23 et peut-être en y réfléchissant pas suffisamment et nous précipiter nous-mêmes.
00:27 Donc nous prendrons le temps mais nous poursuivrons en justice.
00:31 Vous prenez le temps aussi peut-être parce que le fondement juridique est incertain ?
00:37 Je prends d'abord le temps parce que tout de suite je suis devant une cour d'assises des Bouches-du-Rhône,
00:41 qu'il y a deux jours j'étais à Bruxelles, que la semaine prochaine je suis à Toulouse.
00:45 Voilà, ce sont aussi des emplois du temps qui font que, et fort heureusement, on n'a pas besoin de se précipiter.
00:50 Il nous fallait dire tout de suite que nous porterions plainte parce que c'est insupportable.
00:54 Je constate que les propos sont parfois de pire en pire,
00:59 en sorte qu'on se demande même si le mieux n'aurait pas été juste d'annoncer cette plainte et puis de cesser de communiquer.
01:07 Vous voyez, je le fais mais je ne suis pas sûr que je le ferai encore beaucoup.
01:09 Mais je reviens à ma question sur quelle base juridique poursuivre, brillez-vous, Gérald Darmanin ?
01:16 Gérald Darmanin ?
01:19 Oui.
01:19 C'est ça ? J'entends très mal.
01:20 Oui, oui.
01:23 Alors, la disposition que j'entends viser, c'est une disposition sur les fausses nouvelles qui est contenue dans la loi de 1881.
01:31 J'aurais aimé pouvoir opposer les dispositions sur les fausses informations qui sont une loi plus récente voulue par ce gouvernement
01:38 parce que les fausses informations sapent la démocratie et c'est vrai,
01:41 sauf que c'est une loi électorale dans un contexte électoral, dans une période électorale et que ce n'est pas le cas ici.
01:47 Donc on ira sur un texte plus général et plus ancien mais qui a tout son sens,
01:50 des fausses nouvelles qui troublent l'ordre public.
01:55 Est-ce que vous avez pu échanger ces dernières heures, ces derniers jours avec Karim Benzema au sujet de la polémique le concernant en France ?
02:05 Alors bien sûr, j'en ai parlé avec lui.
02:07 Je crois qu'il y a une chose qui est importante et qu'il ne m'avait pas dite jusqu'à il y a très peu.
02:12 Il me disait, moi, je passe mon temps à faire l'objet de dénonciations assez ignobles par des gens qui ne me connaissent pas
02:19 et que je crois profondément injustes.
02:21 Mais après tout, c'est ma vie, je suis une personnalité exposée.
02:25 Je peux éventuellement non pas le comprendre mais imaginer que c'est inévitable.
02:31 En revanche, là, ce que je vois, c'est que mes enfants sont profondément meurtris de lire, d'entendre qu'on traiterait leur père de terroriste.
02:39 Et ça, c'est une violence inouïe.
02:42 C'est le résultat de propos inconsidérés, inadmissibles d'un ministre de l'Intérieur notamment.
02:48 – En aucun cas, ce soir, vous nous dites que Karim Benzema, dans son mode de vie, pratique un islam rigoriste ?
03:00 – Mais écoutez, il pratique un islam de manière observante, si je puis dire.
03:05 Moi, quand j'ai des proches de moi qui décident, parfois même relativement du jour au lendemain, d'aller à la messe tous les jours,
03:11 je ne vais pas m'insurger en me disant que c'est inadmissible, c'est leur pratique.
03:13 Ensuite, je regarde dans leur comportement, s'ils ont des comportements où ils méprisent la liberté des uns et des autres, des femmes notamment.
03:20 S'ils ont des propos véhéments à l'encontre de ceux qui ne pratiqueraient pas leur religion, ça n'est pas le cas.
03:26 Donc, qu'il soit observant, ça ne me gêne pas. C'est sans doute une réalité. Mais pour le reste, rien de radical.
03:33 Et puis, permettez-moi de dire tout de même qu'avec le ministre, ce que nous attendions,
03:37 c'est qu'il s'explique sur les propos qu'il a tenus, qui sont une accusation grave,
03:41 de liens étroits qu'il disait notoir avec les frères musulmans.
03:44 Chacun aura compris, non seulement qu'il n'a pas un seul argument pour soutenir ce qu'il avance, puisque c'est faux,
03:50 mais qu'il a détourné le débat d'une manière scandaleuse, avec un chantage odieux en plus,
03:55 parce qu'il instrumentalise aussi le professeur victime.
04:00 – Faites un truc pour ce professeur. – Justement, est-ce que votre client…
04:02 – Et puis, je retirerai mes propos, c'est honteux.
04:04 – Est-ce que votre client compte, comme l'appelle à le faire le ministre de l'Intérieur,
04:09 poster un ou des messages sur les réseaux sociaux, à la mémoire de Dominique Bernard, ce professeur,
04:15 ou à celle des victimes de l'attaque du Hamas ?
04:19 – Mais enfin, est-ce que vous vous rendez compte de quelle manière c'est demandé ?
04:22 Faites ça et je retirerai mes propos.
04:23 Alors non, monsieur le ministre, si les propos correspondent à une dénonciation exacte de ces graves,
04:28 ne retirez pas vos propos, vous êtes ministre de l'Intérieur,
04:31 si votre accusation est juste, surtout maintenez-la.
04:33 Qu'est-ce que ça veut dire d'avoir l'air de marchander ?
04:35 En réalité, on comprend ce qui se joue,
04:37 on essaie de faire oublier qu'on a tenu un propos inconsidéré, inadmissible et mensonger.
04:41 Et on détourne le débat.
04:43 Monsieur Benzema, montrez que vous êtes un homme digne.
04:46 Écoutez, faire un tweet dans ce contexte-là, moi, à titre personnel, je ne le ferai pas.
04:51 – Merci Maître Bigier d'avoir été en direct avec nous, Mathieu Sucre, je vous donne la parole.

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