Abdelkrim Marchani, le Vice-président de Métropole Rouen-Normandie répond sans langue de bois sur Voxafrica à l'occasion du BRUNCH OPPORTUNITÉS Afrique-Europe

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Abdelkrim Marchani, le Vice-président de Métropole Rouen-Normandie répond aux questions de Olivier Enogo sur Voxafrica à l'occasion du BRUNCH OPPORTUNITÉS
Afrique-Europe, samedi 14 octobre 2023 à Rouen

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00:00 [Musique]
00:12 Mesdames, Messieurs, soyez les bienvenus.
00:13 Nous sommes donc à Rouen.
00:15 C'est d'ailleurs, vous avez vu, nous ne sommes pas au studio.
00:18 Il y a beaucoup plus de lumière derrière.
00:19 On en a mis à l'intérieur, mais faiblement en fait.
00:22 Ce n'est pas du tout ça.
00:23 C'est des détails d'ordre technique.
00:25 Maintenant, parlant du fond,
00:27 on a eu une chance incroyable d'avoir un ressortissant du continent
00:32 qui est installé ici et très, très, très, très, très bien intégré.
00:36 Dois-je vraiment dire intégré, puisque c'est, je veux dire,
00:40 papa et maman qui ont quitté le Maroc natal
00:44 pour venir s'installer ici.
00:46 Et lui fait donc partie de cette génération
00:48 qui montre tout simplement que les enfants
00:50 de ce qu'on appelle les immigrés
00:52 peuvent, entre guillemets, non seulement s'intégrer
00:54 et construire ce pays.
00:57 J'ai dénommé Abdelkrim Marchani.
01:00 Il est vice-président du métropole Roi Normandie.
01:05 Bonjour, monsieur le vice-président.
01:07 Bonjour.
01:07 C'est un plaisir, un honneur et vraiment merci de nous accorder votre temps.
01:12 Déjà pour nos téléspectateurs qui nous regardent peut-être d'Abidjan
01:17 ou qui nous regardent de Kinshasa ou de Douala.
01:20 Mais c'est quoi vice-président du métropole?
01:23 Ah, mais écoutez, moi je...
01:25 Quand vous êtes vice-président de la métropole de Rouen,
01:28 les métropoles c'est un ensemble de villes.
01:31 Donc autour de Rouen c'est 71 villes dont Rouen fait partie.
01:35 Et donc on est élu dans sa ville
01:38 et ensuite on est élu pour représenter sa ville à la métropole.
01:41 Donc on est 125 élus de la métropole.
01:43 Et dans ces 125 élus, donc moi je suis vice-président
01:47 donc avec Nicolas Meier-Rossignol qui est lui le président.
01:51 Et je suis vice-président en charge d'un certain nombre de dossiers.
01:54 Donc je m'occupe du développement économique du territoire,
01:57 de l'attractivité, du numérique,
01:59 de l'enseignement supérieur et de la recherche,
02:01 de la vie étudiante
02:04 et enfin de la relation Europe et internationale.
02:08 Ah, c'est un super grand poste ça.
02:10 Si vous entendez un peu l'écho au fond, c'est normal.
02:13 Nous ne sommes pas dans des conditions normales.
02:16 On a déplacé le studio.
02:17 Juste à côté se passe donc ce brunch.
02:21 Le brunch à Rouen qui nous fait l'honneur de nous accueillir.
02:24 Et on profite donc de cette occasion pour pouvoir
02:28 rencontrer un certain nombre de personnalités.
02:30 C'est le cas donc de M. Martiani
02:32 qui nous fait donc cet honneur d'ordinaire.
02:35 Lorsqu'on entend parler, excusez-moi, je vais aller...
02:37 Je vais mettre les pieds dans le plat.
02:38 Lorsqu'on entend parler d'un, comme ils disent ici, d'un arabe,
02:41 on ne s'attend pas à ce qu'il soit dans une fonction si élevée.
02:45 Comment vous allez faire ?
02:46 Il peut être comment vous allez faire.
02:48 En réalité, c'est comme tout.
02:53 Si vous avez envie de réussir, il faut se donner les moyens.
02:56 Et puis il y a beaucoup de chance parce qu'on rencontre des gens...
02:59 Moi, je n'avais pas à la base...
03:02 Je suis ingénieur de formation.
03:03 J'ai travaillé dans l'industrie, dans le transport.
03:06 Mais j'ai toujours eu, depuis que j'ai 16 ans,
03:09 cette envie, cette volonté d'être acteur de la société et d'aider.
03:14 À la fois les gens qui sont autour de moi et le pays dans lequel je vis.
03:19 Et qui a accueilli mes parents, qui m'a permis à moi
03:24 d'avoir une formation des études qui était peu coûteuse
03:31 parce que j'étais boursier.
03:32 Et donc une envie de rendre l'appareil.
03:35 Mais de rendre l'appareil, finalement, à toute cette population.
03:40 Pas seulement les jeunes qui sont d'origine africaine,
03:44 mais vraiment tout le monde.
03:45 C'est-à-dire d'être juste et de se dire
03:47 "Moi, je redonne à l'ensemble de ce beau pays".
03:50 Fil en aiguille, on a travaillé.
03:55 Moi, je me suis intéressé un peu plus à la politique.
03:57 Et donc on a monté un mouvement qui s'appelle le mouvement Éveille Citoyens.
04:01 Un mouvement politique.
04:02 Et là, il se trouve dans le cas des Chiquiers parce que...
04:06 Le grand public, droite, gauche, centre, extrême gauche, extrême droite...
04:11 Exactement, ils ont raison.
04:12 Alors on n'avait pas d'étiquette, c'est-à-dire directement sur un parti.
04:17 Par contre, on était plus de gauche
04:20 et avec une dimension écologique importante.
04:23 Mais finalement, dans cette volonté de partager,
04:25 dans cette volonté de donner la chance à,
04:28 tout en préservant notre planète
04:29 parce qu'on voit bien que c'est l'un des sujets dimensionnants
04:33 pour l'ensemble de la planète.
04:35 C'est comment on continue à avancer,
04:37 mais dans une planète dans laquelle on peut vivre.
04:40 Puisque la planète elle-même, elle ira toujours bien.
04:43 Mais est-ce que nous, on sera dans une planète dans laquelle on peut vivre ?
04:46 Ça, c'est différent.
04:47 Donc on a essayé de travailler ce qu'on appelle maintenant communément
04:51 une dimension sociale et écologique.
04:55 Dimension sociale et écologique.
04:58 On pourra peut-être parler de l'écologie un peu plus tard.
05:02 Mais ce qui, moi, au jour d'aujourd'hui, à cet instant bien précis,
05:06 va m'intéresser, c'est la raison de votre présence ici même.
05:09 Comment ça se fait qu'on vous trouve dans ce brunch ?
05:12 Alors, on me trouve dans ce brunch parce que
05:14 quand j'ai pris la vice-présidence du développement économique,
05:19 j'avais en tête, et c'est ce que,
05:21 ça fait plusieurs années que je pense à ça,
05:23 c'est comment la collaboration, notamment avec l'Afrique,
05:27 elle s'améliore.
05:29 Comment on crée des ponts, comment on développe beaucoup plus
05:32 notre relation avec l'Afrique, bien avant même qu'on ait
05:35 la situation dans laquelle on est aujourd'hui en France.
05:37 Oui, pas qu'en France.
05:39 Non, non, mais en tout cas, on voit que la France
05:42 perd du terrain dans beaucoup de pays africains,
05:46 et en tout cas, commence à avoir une réputation qui n'est pas bonne.
05:50 Bref, on sent bien qu'il y a de la tension.
05:52 J'ai eu la chance d'aller au Sénégal au mois d'avril dernier,
05:56 et d'échanger avec la population, en tout cas pas toute la population,
06:00 mais les gens que j'ai rencontrés.
06:01 Les méchants tiens.
06:02 Exactement.
06:03 Il y a beaucoup d'amitié, mais il y a beaucoup de questions.
06:06 Il y a beaucoup d'attentes vis-à-vis de la France,
06:09 d'attentes de respect, d'attentes de collaboration plus juste.
06:14 Et moi, je pense que tout ça, on peut aussi en parler,
06:19 le souhaiter, mais il faut agir.
06:21 Mais justement, des élus comme vous, vous êtes vecteur,
06:24 étant donné que vous avez non seulement les racines africaines,
06:27 mais une culture française et des fonctions ici même en France.
06:31 C'est ça.
06:32 C'est-à-dire qu'une fois que vous êtes en poste,
06:33 vous ne pouvez plus dire "j'aimerais que ça soit mieux entre l'Afrique".
06:36 Cette fois, il faut agir.
06:39 Et l'objectif pour moi, c'est de pouvoir créer ces ponts.
06:43 Donc, on a monté une étude ici pour essayer de comprendre
06:47 quelles étaient les relations que Rouen avait avec les pays africains.
06:50 Est-ce qu'il y avait des investisseurs, des chefs d'entreprise
06:53 qui travaillaient déjà avec l'Afrique ?
06:55 Comment ça se passait ? Quel est l'historique ?
06:57 Donc, on a mené une étude.
06:58 Oui, parce que je rappelle, excusez-moi de vous interrompre,
07:00 pour ceux qui prennent le temps en marche,
07:02 nous sommes à Rouen et très exactement au CCI,
07:05 la Chambre de Commerce et d'Industrie de la ville de Rouen.
07:08 Voilà, je vous en prie.
07:10 Et donc, l'objectif, c'était de se dire
07:12 où on en est en termes d'échanges économiques avec l'Afrique,
07:16 qu'est-ce que l'on souhaite faire ?
07:17 Et je rajoutais moi là-dedans,
07:19 c'est comment on peut attirer les investisseurs africains à Rouen.
07:25 Ça, ça surprend.
07:27 Je suis obligé de faire une pause.
07:30 L'ordinaire, lorsqu'on est ici,
07:31 je parle de ceux qui vivent en France,
07:33 entre Amuros, en métropole, même dans les Antilles,
07:36 ceci dit, ils ont plutôt l'habitude de dire
07:39 « on va aider l'Afrique »,
07:41 comme si en fait, c'était toujours ce tiers-monde
07:44 qu'il faut absolument apporter l'aide humanitaire.
07:47 Mais c'est rare de se dire que l'Africain
07:51 va venir aider l'ancien pays colombien.
07:55 En fait, l'idée, c'est surtout de dire
07:57 des investisseurs, des gens qui ont envie de créer,
08:00 des gens qui ont envie de développer.
08:01 On en trouve en France, on en trouve en Hollande,
08:06 on a été chassés et se battre pour gagner un investisseur
08:10 et une entreprise qui fabrique des bus électriques,
08:12 qu'on est heureux d'accueillir ici sur le territoire.
08:16 Mais quand on a des origines africaines,
08:20 quand on connaît un petit peu,
08:23 eh bien on sait que ces investisseurs,
08:25 ils sont partout dans le monde et aussi en Afrique.
08:28 Et quand vous avez cette stratégie de créer des ponts
08:32 avec ces pays africains,
08:34 eh bien c'est une forme aussi de respect,
08:36 de leur dire « on sait que vous avez des investisseurs avec vous
08:39 et ce qu'on vous propose, c'est de venir investir ici,
08:42 développer votre business sur vos rois,
08:45 avec un milieu industriel performant,
08:49 un écosystème industriel qui a fait ses preuves,
08:52 on est sur un vrai territoire,
08:53 on n'a pas beaucoup de territoires comme celui-ci en France industrielle,
08:56 eh bien investissez ici, développez ici, produisez ici
09:01 et vous pourrez ensuite importer tout ce que vous voulez.
09:04 Un peu comme la Chine a fait à un moment donné,
09:05 elle accueillait un certain nombre d'entreprises.
09:08 Oui, mais quand elle l'accueillait, elle lui permettait de savoir.
09:10 C'est d'ailleurs ce qui a permis qu'en si peu de temps...
09:13 Je ne sais pas, mais c'est ce que je disais dans une relation gagnant-gagnant.
09:16 Il n'y a pas de problème à ce qu'un investisseur africain
09:21 développe son business ici en France
09:23 et que derrière ça lui permette de le développer en Afrique.
09:25 C'est tout ce que je souhaite,
09:27 c'est que justement ce rapport gagnant-gagnant,
09:29 eh bien qu'il soit vraiment gagnant-gagnant.
09:30 Oui, mais ce sera un langage qui sera presque inaudible
09:34 pour une grande catégorie de la population
09:36 puisqu'aujourd'hui en matière de développement,
09:39 n'est-ce pas, ce que les infrastructures,
09:41 pour ne citer que cet exemple-là,
09:43 c'est plus en Afrique dont il a une besoin.
09:45 Je pense que certaines populations ne comprendraient pas
09:48 que les fonds qui pourraient peut-être faire construire un hôpital,
09:51 une route ou je ne sais pas quel autre investissement
09:55 viennent plutôt servir un pays déjà développé.
09:58 On voit derrière nous,
09:59 si le réalisateur veut bien faire un plan très rapide,
10:03 eh bien là il y a des travaux,
10:04 la ville de Rouen qui est en train de se développer.
10:07 L'africain va aussi voir ça.
10:08 Je ne dis pas qu'il n'y ait pas des villes développées en Afrique.
10:11 Je suis en train de faire une présentation schématique.
10:15 Vous avez aujourd'hui un certain nombre d'investisseurs,
10:18 de chefs d'entreprises africains
10:20 qui ont déjà leurs usines de production, etc.
10:24 et qui souhaitent pour le coup développer un petit peu à l'international.
10:27 Ils sont au Sénégal, ils sont en Côte d'Ivoire,
10:29 ils sont au Cameroun, ils sont au Maroc
10:31 et ils souhaitent développer leurs produits,
10:32 ils souhaitent créer parfois des succursales un petit peu partout.
10:36 Moi je veux être le réceptacle de leur développement.
10:39 C'est-à-dire que vous voulez développer ailleurs qu'en Afrique,
10:42 parce que c'est le propre d'une entreprise qui travaille à l'international,
10:45 eh bien moi je me positionne en facilitateur sur notre territoire.
10:49 Et quand vous vous positionnez comme ça,
10:51 vous ne dites pas "ne faites pas là-bas, faites chez moi,
10:54 et puis tant pis pour les autres".
10:55 Non, c'est vous faites là-bas, vous grandissez là-bas,
10:58 venez grandir ici, si vous mettez une racine ici,
11:01 vous allez en profiter aussi.
11:02 C'est ça l'idée, c'est comment on redéveloppe.
11:04 Parce que moi je vois bien aussi toutes les connaissances
11:09 qu'il peut y avoir ici et qui peuvent être prises et rapatriées.
11:14 Par exemple, j'ai le Sénégal,
11:15 parce que j'ai grandi avec beaucoup de Sénégalais,
11:17 et on a une diaspora sénégalaise importante.
11:20 Et d'ailleurs on va en parler tout à l'heure,
11:22 l'un des organisateurs, Paul Mendy, Sénégalais,
11:25 donc vous irez à mot sur lit tout à l'heure.
11:26 Quand vous êtes dans cette démarche-là,
11:28 et que vous avez quelqu'un comme Paul Mendy,
11:30 qui organise ce brunch,
11:31 et bien vous co-organisez ce brunch.
11:35 Désolé.
11:36 Et d'ailleurs merci, merci à Vox Afrique d'accompagner,
11:39 parce que je pense que très sincèrement,
11:41 cette bataille se joue sur le terrain.
11:43 Et là vous êtes sur le terrain,
11:45 vous êtes dans le concret,
11:46 et avec Paul, moi quand j'ai vu le public,
11:48 quand on a échangé avec le public,
11:50 on a un public qui a envie,
11:52 mais qui a besoin de ce genre d'événements,
11:55 pour pouvoir partager, échanger.
11:57 Ce que vous faites ici en une journée,
11:59 et bien vous pouvez passer 2-3 ans à le faire,
12:01 à avoir toutes ces personnes que vous avez regroupées.
12:03 C'est ça qui est précieux,
12:05 c'est comment on fait du network.
12:06 Oui, très bien.
12:07 Mais en fait, lorsque je disais co-organiser,
12:09 je ne pensais pas du tout à nous,
12:10 mais il y a une charmante dame qui l'accompagne,
12:12 et cette charmante dame, impossible de l'oublier,
12:15 on aura l'occasion de la mettre à l'honneur,
12:18 Ofra Orphée, si tu nous regardes,
12:21 je ne sais pas pourquoi j'ai dit Ofra,
12:22 c'est Orphée, si tu nous regardes,
12:24 on pense naturellement à toi.
12:27 On va clôturer cette émission,
12:31 mais avant de clôturer, à tout seigneur, tout honneur,
12:33 j'aimerais bien quand même un mot
12:34 sur celui que vous connaissez le mieux,
12:36 et ce que vous en attendez de ce brunch.
12:40 Moi ce que j'attends de ce brunch,
12:42 c'est que ce soit la continuité
12:46 d'un développement qui est en train de se sentir sur le territoire.
12:49 On a des étudiants qui sont venus étudier ici,
12:52 africains, qui ont de réelles compétences,
12:56 qui souhaitent rentrer au pays
12:59 et développer leur propre pays,
13:01 et c'est génial.
13:02 Moi j'ai fait mes études avec beaucoup d'étudiants
13:04 et qui sont retournés dans leur pays d'origine,
13:08 et ça c'est très bien.
13:09 On en a d'autres qui sont restés,
13:11 et que les ponts qu'on doit créer
13:14 doivent s'appuyer sur ces forces vives-là.
13:16 Vous parliez tout à l'heure de moi,
13:18 moi je suis né à Casablanca,
13:20 ensuite j'étais une petite année en Côte d'Ivoire,
13:23 et puis ensuite on est venu s'installer.
13:25 Finalement j'ai ouvert mes yeux en France,
13:27 mais je n'ai pas oublié d'où je venais,
13:30 parce que grâce à mes parents,
13:32 tous les ans j'allais au Maroc.
13:34 Et donc j'ai pu garder grâce à ça,
13:36 la comparaison de deux cultures.
13:38 Et ça c'est très important de savoir d'où l'on vient,
13:41 et qu'est-ce qu'on fait là,
13:42 et quel est le chemin de notre famille finalement dans le parcours.
13:46 Bonjour à toutes et tous,
13:48 très content d'être le premier,
13:50 c'est un honneur de pouvoir ouvrir cette journée avec vous.
13:55 Peut-être vous faire une petite rétrospective,
13:59 mais avant ça je voudrais excuser le président Nicolas Meyer-Rancignol,
14:03 qui pour le coup est pris sur d'autres événements.
14:07 Quand on a été élu en juillet 2020,
14:11 ça fait maintenant trois ans qu'on est élu,
14:14 on a donné la responsabilité du développement économique,
14:19 de l'attractivité du territoire,
14:21 donc effectivement il y a tout ce qu'on a dit sur le numérique,
14:24 mais il y avait le sujet de l'Europe et de l'international.
14:27 Et habituellement quand vous êtes un EPCI,
14:32 sur les sujets à l'international,
14:35 ce que vous faites c'est des collaborations avec certaines villes,
14:39 dans certains pays,
14:41 que ce soit d'ailleurs en Afrique, en Asie ou ailleurs,
14:43 où vous faites de l'aide.
14:45 En fait vous intervenez,
14:46 vous avez des villes qui sont gelées avec d'autres villes,
14:48 et on vous demande de l'aide sur des puits,
14:53 sur des fermes photovoltaïques, etc.
14:56 Et vous intervenez.
14:57 Et c'est très bien, pas de souci.
14:59 Sauf que la volonté que nous avions nous,
15:02 c'était de développer surtout des relations économiques
15:06 avec ces différents pays.
15:08 Et donc on a mis en place tout un système
15:12 qui nous permet de pouvoir donner la possibilité
15:16 à des investisseurs étrangers
15:18 de venir investir ici sur notre territoire.
15:21 Pour ceux qui ne le savent pas,
15:22 nous nous sommes un territoire industriel.
15:25 Alors il y a du service,
15:26 mais on est un territoire historiquement industriel.
15:28 Et on est un territoire qui historiquement
15:31 a des relations commerciales avec l'Afrique.
15:34 C'est comme ça quand vous allez sur le port du Rouen.
15:36 Alors pour ceux qui ne le savent pas,
15:37 il y a un port sur Rouen,
15:39 qui fait partie d'ailleurs de cette cryptique
15:41 Le Havre-Rouen-Paris,
15:44 et donc d'ici transiter,
15:47 soit en export, soit en import,
15:49 des produits qui venaient d'Afrique
15:52 ou d'Europe vers l'Afrique.
15:54 Alors évidemment, tout ça c'est moins vrai aujourd'hui
15:58 si ce n'est pour la céréale,
15:59 parce que c'est un port qui s'est spécialisé dans la céréale.
16:02 Et donc il y a des relations.
16:04 Et il y a plus que des relations,
16:05 il y a aussi toute une équipe,
16:08 toute une diaspora qui est sur le territoire.
16:10 Alors j'en connais certaines,
16:11 Paul en fait partie,
16:12 mais vous avez ici dans la salle la Mintalaka,
16:15 qui fait partie de ces forces vives
16:17 qui créent des ponts avec l'Afrique.
16:20 Et notre stratégie,
16:22 ça a été de séparer le monde en plusieurs groupes,
16:25 et donc sur l'Afrique,
16:27 on avait deux dimensions.
16:30 On avait la dimension du Maghreb,
16:32 et l'Afrique sur Sarriène.
16:34 On a lancé un certain nombre d'études
16:36 pour essayer de comprendre.
16:37 L'objectif c'est quoi ?
16:39 C'est que pendant des années,
16:41 la métropole de Rouen n'a pas,
16:43 ou n'avait plus,
16:45 créé de contact avec le territoire africain,
16:48 et d'ailleurs à tort.
16:50 Et on le voit bien,
16:51 tout à l'heure l'intervention de,
16:53 j'ai oublié son nom,
16:54 mais de,
16:55 Olivier c'est ça ?
16:56 D'accord,
16:57 j'ai pas son nom de famille.
16:58 Et qui disait,
17:00 quand vous êtes à l'étranger,
17:02 et bien vous êtes expatriés,
17:03 et que vous êtes européens,
17:04 et quand vous êtes d'origine africaine,
17:06 ou asiatique,
17:07 et que vous venez en France,
17:09 vous êtes, allez là,
17:11 vous êtes pour le coup,
17:13 immigrés.
17:14 Et ça c'est vrai.
17:15 Et ça, ça veut dire,
17:16 que cette sémantique,
17:17 elle a un sens,
17:18 et je suis d'accord,
17:19 et merci de l'avoir dit,
17:20 cette sémantique,
17:21 elle a un sens,
17:22 et c'est en fait,
17:23 c'est ça qu'il faut qu'on arrive
17:24 à renverser.
17:26 C'est à dire que,
17:27 moi,
17:28 quand vous dites ça,
17:29 ce que j'entends,
17:30 moi qui suis enfant d'immigrés,
17:32 donc enfant d'expatriés,
17:34 ça me parle,
17:36 et ça résonne en moi,
17:38 dans la mesure où,
17:40 au final,
17:41 c'est un partage,
17:42 c'est des choix que l'on fait,
17:44 de quitter sa terre natale,
17:46 d'aller ailleurs,
17:48 et très souvent,
17:49 en tout cas ça a été le cas,
17:50 moi pour mon papa,
17:51 c'était de faire ses études en France.
17:54 - Tu vas aller là-bas comme ça,
17:55 vous allez le faire bien aussi.
17:56 - Non, non, non, non,
17:57 c'était de faire ses études en France,
17:59 et de pouvoir donner,
18:01 derrière,
18:02 un avenir meilleur à sa famille.
18:04 Donc ça, ok, ça existe,
18:06 mais aujourd'hui,
18:08 on a le devoir,
18:10 on a le devoir,
18:11 et je le prends vraiment en tant qu'élu de la République française,
18:15 on a le devoir de rééquilibrer les échanges,
18:18 de rééquilibrer le...
18:21 le...
18:22 comment on pourrait appeler ça ?
18:24 le partage qu'il y a entre eux,
18:26 et de pourquoi ?
18:28 Parce qu'il y a une histoire qui nous lie,
18:30 il y a une histoire qui lie à la fois la France,
18:32 et un certain nombre de pays d'Afrique,
18:35 et moi je suis intimement convaincu,
18:39 même si j'ai eu la chance d'aller,
18:41 j'ai un ami avec qui j'ai fait mes études,
18:43 qui est aujourd'hui expatrié au Sénégal,
18:45 à Dakar,
18:46 et j'ai eu la chance de pouvoir l'aider visiter en famille,
18:48 et de découvrir ce pays,
18:50 qui m'a réellement bluffé.
18:53 Il m'a bluffé pour sa jeunesse,
18:56 il m'a vraiment bluffé par sa capacité à vouloir
19:00 rentrer dans le monde économique de manière...
19:03 et dans le monde numérique.
19:04 Alors là, sur le monde numérique,
19:06 j'ai été vraiment impressionné.
19:08 Donc on voit bien là,
19:10 qu'il est de l'intérêt de la France
19:14 de rééquilibrer de manière très urgente.
19:17 Je dis très urgente parce que quand j'ai été sur place,
19:19 j'ai senti,
19:21 j'ai senti qu'il y avait des questions qui étaient posées,
19:24 il y avait un besoin d'être respecté.
19:27 Et moi je peux vous dire qu'avant d'y aller,
19:29 étant d'origine, mes parents sont d'origine marocaine,
19:33 et vous savez malheureusement la difficulté qu'il y a en ce moment
19:37 entre la France et le Maroc,
19:39 c'est que indépendamment de ce qu'on ressent aujourd'hui en France,
19:44 indépendamment des tensions qu'il y a là,
19:46 moi je suis convaincu,
19:48 je me suis vraiment intimement convaincu,
19:50 qu'il faut qu'on tisse beaucoup plus de liens
19:52 entre la France et les pays africains,
19:54 mais des nouveaux liens,
19:56 des liens de respect, des liens de partage,
19:58 d'équité.
19:59 Et c'est vraiment pour ça que quand on est arrivé,
20:02 quand on était élu,
20:04 quand j'ai dit que j'allais chercher des investisseurs africains
20:06 pour qu'ils investissent ici,
20:08 certains m'ont pris pour un fou.
20:10 "Tu veux dire qu'on va investir là-bas ?"
20:13 Non, non, non, non.
20:14 Il y a des fortunes africaines que je souhaite attirer ici
20:17 parce qu'on a un savoir-faire industriel,
20:20 et que cet investissement qui se ferait ici,
20:23 c'est un investissement qui permettrait
20:25 de monter en compétence sur un certain nombre de process industriels
20:28 pour les exporter.
20:30 Parce que là aussi, si on veut pouvoir rééquilibrer
20:33 et donner de la chance aux femmes et aux hommes
20:37 qui naissent et grandissent en Afrique
20:39 de rester et d'enrichir le pays dans lequel ils sont nés,
20:42 il faut leur donner les possibilités.
20:44 Si je vous avais dit que la Chine, il y a 30 ans,
20:47 serait un pays qui serait en capacité
20:50 de décider d'un certain nombre de choses,
20:53 même au niveau géopolitique,
20:55 il y a 30 ans, tout le monde se serait mis à rire.
20:58 Sauf qu'aujourd'hui, c'est le cas.
21:01 Et c'est le cas parce que les Chinois ont une stratégie
21:04 d'accueillir, mais surtout de récupérer le savoir.
21:08 Et moi je pense très sincèrement
21:11 qu'avec un certain nombre de pays africains qui le souhaitent,
21:15 un certain nombre de chefs d'entreprises,
21:17 chefs d'ailleurs femmes ou hommes,
21:19 qui souhaitent investir, c'est un appel que je lance en réalité.
21:22 Si vous connaissez des femmes et des hommes
21:25 qui souhaitent investir ici sur le territoire métropolitain,
21:28 je les accueillerais avec un grand plaisir.
21:31 On leur fera la visite des différents sites industriels,
21:34 des différentes zones portuaires que nous avons.
21:37 Je sais que le port de Rouen à Roppa a beaucoup de connexions
21:41 avec un certain nombre de ports africains.
21:43 Et notre objectif, c'est de créer cet échange gagnant-gagnant
21:47 avec ces investisseurs,
21:49 pour un seul et unique but,
21:51 nous enrichir mutuellement.
21:53 Ce n'est pas de la charité, c'est du business.
21:57 C'est du business avec des amis.
21:59 Et c'est ça que nous souhaitons faire.
22:01 Moi je suis très attristé par l'inimitié qui peut naître.
22:05 Je la comprends, je la comprends.
22:08 C'est le cas par exemple entre le Maroc et la France.
22:11 Tout à fait, tout à fait.
22:12 Je pense qu'Abi me pardonnera si je prends un peu plus de temps
22:15 par rapport à ce focus, mais l'enjeu en vaut la peine.
22:18 Tout à fait, c'est le cas.
22:20 Et ça peine, ça peine beaucoup les Marocains.
22:22 Moi quand je discute avec des Marocains,
22:24 ils me disent "on ne comprend pas la position".
22:27 Et souvent ce que je dis, et je le dis, je l'assume,
22:31 il y a des positions entre gouvernement et il y a les peuples.
22:36 Et moi je reste intimement convaincu que là où il faut se battre,
22:41 c'est sur la relation entre les peuples,
22:44 sur le respect qu'il y a entre les peuples.
22:46 Parce que les gouvernants changent,
22:49 les stratégies géopolitiques, elles évoluent.
22:53 Mais ce qu'il ne faut pas, c'est que la population elle,
22:56 elle soit prisonnière.
22:57 Oui, mais le roi, que Dieu...
23:01 Vous savez quoi la formule consacrée
23:03 lorsqu'on prononce le nom du roi ?
23:05 Ah, vous êtes un mauvais ressortissant marocain.
23:10 Non mais le roi...
23:11 Que Dieu protège sa sainteté en vain de frire.
23:15 Non mais c'est ça, c'est-à-dire que je pense...
23:17 Lui il reste beaucoup plus longtemps.
23:19 En fait là je blaguais, c'est une boutade,
23:21 mais en fait le roi lui il est là beaucoup plus en France.
23:24 Une idée contrairement au chef d'État français
23:26 qui n'a qu'un quinquennat.
23:28 Mais ça permet justement de vérifier l'évolution en France des relations.
23:33 C'est-à-dire que c'est la première fois,
23:35 à ma connaissance, je ne suis pas expert dans les relations franco-marocaines,
23:38 mais c'est la première fois que ça me paraît autant tendu.
23:41 On a connu un séisme qui est assez dramatique sur le Maroc
23:46 et d'ailleurs à ce titre, moi-même j'étais le premier à imaginer qu'elle ait une aide.
23:51 Avoir une aide de la France.
23:53 La France a proposé son aide.
23:55 On ne va pas arrêter là, parce que là ça ferait l'objet de 100 000 autres émissions.
24:00 Revenons quand même à la situation franco-française.
24:02 Vous qui êtes issu de l'immigration et décisionnaire,
24:07 ne serait-ce qu'au niveau territorial,
24:09 comment vous vivez la montée du racisme en ce moment en France ?
24:14 Il a toujours été, mais là on a l'impression d'un regain
24:17 par rapport justement à ce qu'il pointe du doigt
24:21 comme vagues migratoires notamment aux portes de l'Europe.
24:25 Et ça, je vais enchaîner par une autre question, si vous me permettez,
24:28 parce que je pense que vous pouvez englober les deux.
24:30 C'est ce côté un peu un point de mesure.
24:34 On accepte les migrations venant d'Ukraine, sans problème,
24:38 mais les migrations africaines, dans la même condition, sont rejetées.
24:42 Je vais vous dire, c'est inacceptable.
24:44 Je ne vais pas aller entre... Je vous le dis clairement.
24:48 Ce qu'on a vécu sur les vagues...
24:50 Vous êtes ici sur un territoire dit territoire accueillant.
24:53 On a, nous, sur Rouen, décidé d'être un territoire accueillant.
24:58 Vous avez Zohra Hamimi qui est une élue en charge
25:01 de toute la problématique de la migration ou pas.
25:04 D'ailleurs problématique ou pas.
25:05 Donc c'est elle qui est en charge des migrants.
25:07 Parce qu'on sait que de toute façon, c'est un sujet
25:10 qui historiquement en France a toujours existé.
25:12 Et donc on a besoin de quelqu'un qui s'intéresse à la question
25:15 et qui amène de l'objectivité là-dessus.
25:17 Donc à Rouen, on est territoire accueillant.
25:21 Et on se bat pour l'être et on se bat pour demander les moyens
25:25 pour l'être de mieux en mieux et d'accueillir les gens avec la plus grande dignité.
25:29 C'est un peu la réalité des 36 000 communes de France en ce moment.
25:32 Non, parce que quand vous dites que vous êtes territoire accueillant,
25:35 quand vous dites que vous êtes territoire accueillant,
25:37 vous lancez un message qui n'est pas tout à fait lancé par toutes les mairies.
25:40 Oui, excluons le Rassemblement national.
25:43 Eux, ils rejettent. Mais si, ils ont accueilli ceux qui venaient d'Ukraine.
25:46 Sauf que quand vous êtes une ville et que vous êtes territoire accueillant,
25:49 bien avant l'attaque de la Russie sur l'Ukraine,
25:52 et quand on a eu effectivement cette attaque-là,
25:55 où on a là aussi des réfugiés ukrainiens,
25:57 on a vu la différence.
25:58 Moi, je vous le dis très sincèrement, elle n'est pas acceptable.
26:01 C'est-à-dire qu'un homme vaut un homme, une femme vaut une femme.
26:05 Qu'importe où elle vient, c'est un être vivant.
26:08 Donc moi, je vous le dis, ce n'est pas acceptable.
26:10 Et quand vous dites qu'il y a une montée, je ne peux pas moi la nier.
26:13 Elle est là, la montée.
26:14 Mais ce qui est vrai, c'est qu'on a aussi la force et la possibilité de lutter contre.
26:21 Et ça, aujourd'hui, il ne faut pas baisser les bras.
26:23 Moi, je suis aujourd'hui engagé, j'ai des enfants ici,
26:26 je suis engagé pour que mon pays, la France, se ressaisisse
26:33 et que ces discours qui sont inacceptables, inaudibles, cessent.
26:37 Mais ça, c'est un combat.
26:38 C'est un combat dans une situation de crise assez importante.
26:42 Et donc, on a besoin d'amener plus de raison dans ce débat,
26:47 sachant qu'on est dans un contexte.
26:49 Hier encore, un professeur a été assassiné dans un lycée.
26:55 Et tout ça, il y a des gens qui créent l'amalgame.
26:58 Donc, on doit lutter politiquement.
27:00 Il ne faut rien lâcher.
27:01 Pas un centimètre, pas un millimètre aux discours racistes qui peuvent naître.
27:05 Et ça, c'est un combat que moi, je mène, que plein de gens mènent.
27:08 Mais il faut qu'on soit un peu plus présent.
27:11 Un peu plus présent, en tout cas, pour ceux qui n'ont pas suivi l'actualité.
27:15 Il y a un Russe qui demandait l'asile en France.
27:20 Il n'a toujours pas eu l'asile.
27:21 Il a été récemment fiché S.
27:23 Il a été même suivi par la police.
27:25 Et on ne sait pas au moment où nous enregistrons cette émission.
27:29 Je tiens à le préciser au moment où nous enregistrons cette émission.
27:31 Parce qu'entre cet instant et la diffusion, peut-être que l'enquête va évoluer.
27:35 On ne sait pas comment il a pu échapper au contrôle.
27:37 Il est revenu dans son ancien établissement.
27:39 Et il s'en est pris au professeur.
27:41 Il cherchait spécialement cette histoire.
27:44 Et il l'a coupé.
27:46 Enfin bref, il l'a assassiné.
27:48 On va dire comme ça.
27:49 C'est beaucoup plus simple.
27:50 Et blessé deux autres.
27:52 Et en ce moment, en fait, ce n'est pas très loin d'ici.
27:55 C'est une ville qui s'appelle Arras, au nord de la France.
27:58 Pour ceux qui connaissent.
27:59 Et c'est la grande psychose.
28:01 Avec le plan anti-terroriste.
28:05 Si on peut dire ainsi.
28:06 Parce que ça ne sert à rien de donner le nom des codes.
28:08 Pour ceux qui ne connaissent pas.
28:09 Qui est au plus haut niveau maximum.
28:11 Merci, merci M. le vice-président de nous avoir accordé votre temps.
28:15 Ça a été un grand plaisir.
28:16 Et vous êtes chez vous.
28:18 Vous pourrez toujours venir nous voir à votre guise.
28:20 Merci beaucoup.
28:21 Merci.
28:22 Merci beaucoup.
28:23 Et je vous propose de nous retrouver lors d'un prochain numéro de Focus.
28:27 Merci à Emmanuel Garde qui est à La Technique.
28:30 A très bientôt.
28:32 Sous-titrage Société Radio-Canada
28:37 Sous-titrage Société Radio-Canada
28:39 [Musique]

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