Un film avec des images comme jamais vues, c'est dans Drone Games, signé Olivier Abbou pour Prime Video.
Retrouvez-nous sur BetaSeries.com
Retrouvez-nous sur BetaSeries.com
Category
🎥
Court métrageTranscription
00:00 Originos découvre en avant-première nos interviews sur les séries qui font l'actu.
00:07 Bêta Séries, partenaire média du festival de la fiction de La Rochelle 2023.
00:12 Pour cette 25e édition du festival de la fiction de La Rochelle dont Bêta Séries est partenaire,
00:20 nous accueillons Olivier Habou, créateur et réalisateur de Drone Games,
00:23 disponible le 20 octobre sur Prem Vidéos. Bonjour Olivier.
00:26 Bonjour.
00:27 Bon la première question qui vient en tête quand on a vu Drone Games c'est comment,
00:31 comment, pourquoi les drones ? Comment tu as pris connaissance de ce sujet et pour
00:35 qu'est-ce qui t'a attiré à en faire un film ?
00:37 On a commencé à penser à ce projet, à y écrire et à rencontrer le milieu des dronistes en 2015.
00:45 Donc il y a assez longtemps, un moment où en fait les gens connaissaient assez peu les drones et
00:52 on a découvert en fait sur internet des courses de drones dans des forêts et on a rencontré les
01:00 gens qui étaient derrière tout ça, des gens, des français qui vivaient à Paris et on a rencontré
01:08 cette bande, on a découvert vraiment des gens passionnés par le pilotage en FPV, c'est-à-dire
01:13 avec un masque et un pilotage qui n'est pas du tout comme les drones du commerce qui sont très
01:21 très simples à piloter, là c'est véritablement comme un petit avion quoi, tout est une affaire
01:24 de propulsion, de gravité, si on lâche la manette le drone tombe. Donc c'est des gens qui se sont
01:30 mis à faire des courses et à partir de 2015 il a commencé à y avoir des grandes courses de drones
01:36 un peu partout dans le monde mais vraiment énormes dans des stades etc avec des parcours, des
01:41 obstacles et on s'est dit "ouais ça c'est un univers vachement intéressant, c'est presque comme
01:45 une nouvelle formule 1 qui est en train de s'inventer" et là dessus avec Thibaut Languivillard le
01:51 scénariste, Thibaut me dit "mais attends c'est super, il y a une idée de film géniale, une communauté que
01:55 personne ne connaît et surtout c'est un support génial pour faire une sorte de petit point break
02:01 avec des drones en gros" et en effet ici on racontait la vie d'une jeunesse un peu
02:10 anard, un peu en rupture avec la société qui se mettrait à faire des braquages avec des drones
02:15 qu'ils fabriqueraient eux-mêmes. Et l'autre point hyper original du film c'est quand même cette
02:21 réalisation justement donc techniquement comment ça s'est passé ? Est-ce que tout était, enfin tout,
02:25 80% on va dire était filmé avec des drones ou comment ? Alors... Ne serait-ce que le premier
02:32 plan qui traverse la ville c'est incroyable ! Tout ce qui a l'air d'être fait avec des drones avait vraiment été fait avec des drones, il n'y a pas du tout
02:37 d'effets spéciaux dans ce film, vraiment il n'y a pas de VFX, tout est fait avec des drones,
02:42 quand on voit des drones c'est des drones qui filment des drones, tous les plans en FPV c'est-à-dire
02:47 en first person view, en subjectif, c'est des plans avec des caméras qui sont fixées sur les drones
02:52 puisque en fait quand on pilote en simulation avec le masque il y a toujours une petite caméra sur
02:56 le drone et c'est comme ça que l'on peut piloter, que le pilote voit exactement ce qu'il est
03:01 en train de faire, donc vraiment tout est vrai dans le film en fait, c'était vachement
03:07 important pour moi de ne pas utiliser de VFX parce que je pressentais qu'on allait le ressentir
03:14 et donc ça a été oui un travail extrêmement lourd techniquement et de répétition, ça a duré des
03:23 mois et il a fallu constituer une équipe de dronistes, donc on a des champions du monde de
03:30 FPV racing, Sartorius, Duncan par exemple, qui ont été les pilotes principaux mais on a eu parfois
03:38 jusqu'à huit dronistes sur le film et puis une équipe qui a supervisé des techniciens, des
03:44 réparateurs, des gens chargés des batteries, il y avait parfois 20 personnes dans l'équipe drone,
03:49 donc c'était un travail extrêmement important et puis surtout il fallait cette fois pas se mettre,
03:53 c'était pas juste faire du show off, du freestyle, des courses mais c'était se mettre au service
03:58 d'une mise en scène et d'un storyboard extrêmement précis et ça a été un travail très très
04:04 excitant pour tout le monde et pour eux les premiers. Et du coup est-ce que ces racers
04:09 continuent à piloter dans la clandestinité et c'est aussi de les avoir rencontrés qu'est sorti
04:17 le côté anticapitaliste des personnages ou pas du tout ? Non pas spécialement, après ouais c'est
04:25 une communauté, ils se connaissent tous, ils font des trucs ensemble, c'est une petite communauté
04:30 à part entière, après l'esprit non, il y a autant, il y a plein de gens très très différents,
04:34 moi ça m'intéressait vraiment de parler d'une certaine jeunesse, en tout cas d'une jeunesse
04:40 aujourd'hui, le one life, quelque chose quand même qui n'est pas loin de l'effondrement dans tous
04:52 les univers filmés, c'est quand même beaucoup de forêts brûlées, des usines abandonnées, des fast
04:58 food, plein de choses que notre société va laisser derrière elle et c'est pas des décors vraiment
05:05 qui donnent envie mais j'avais envie aussi qu'on raconte quelque chose un peu de l'effondrement
05:09 avec cette société et cette jeunesse en rupture complètement avec cette société là, un discours
05:16 aussi un peu Robin Desbois, mais on récupère une partie de ce qui nous appartient comme ils disent,
05:27 en tout cas ils trouvent un moyen de se payer leur mode de vie sur le dos des grosses compagnies
05:32 on va dire et puis surtout je crois un état d'esprit, une énergie, j'avais vraiment envie
05:40 et j'espère que les jeunes s'y retrouveront, mais vraiment décrire une certaine jeunesse,
05:47 un certain état d'esprit et puis pas mal de questions je pense que les gens de 20 ans se
05:51 posent aujourd'hui. Dans l'image aussi, on va dire c'est un peu votre tapette avec la colorimétrie
05:58 qui est moderne, d'ailleurs c'est assez paradoxal parce que le sujet des dons est hyper moderne
06:03 mais l'ambiance, les voitures aussi, on dirait toujours les voitures des années 70, c'est quoi
06:08 l'idée ? Est-ce que c'est toujours ces références peut-être au cinéma italien, ce genre de choses
06:12 qui revient ? Alors nous, c'est vrai qu'on a customisé des caméras comme les dronistes
06:20 customisent leurs drones, donc il y a eu pendant deux mois un boulot assez considérable qui a été
06:24 fait sur des caméras avec tout un système de dépoli, c'est à dire que l'objectif ne filme
06:28 pas directement le réel mais filme une image sur un morceau de verre qu'on appelle un dépoli et
06:34 on en avait plusieurs avec plusieurs tailles, plusieurs grains et c'est comme ça qu'on a
06:39 obtenu ce grain là, ces aberrations chromatiques, ces aberrations optiques qui sont pas faites en
06:44 post-prod en fait, tout est live et qui ne réagissait jamais de la même manière en fonction
06:49 de où on mettait notre caméra, donc moi j'avais envie d'avoir un style très fort, l'idée principale
06:53 qui a conduit toute la mise en scène c'était de faire un film qui ressemblait à cette bande en
06:57 fait, donc un film assez anard, assez punk, un film de sale gosse un peu et pas forcément
07:05 consistant, pas avec un étalonnage justement qui étale un peu tout, il y a des sautes dans
07:10 l'image, j'avais envie que le film soit extrêmement accidenté visuellement et que
07:16 ça crée une dynamique très très fort pour un spectateur, après Dawell, les looks en fait
07:23 aujourd'hui on est complètement dans le look des années 90 en fait, en termes de... quand on voit
07:29 la mode d'aujourd'hui, donc du coup ça entretient ce côté atemporel, bon bah les voitures il n'y en
07:35 a pas tant que ça, il y a un pick-up donc un pick-up bon bah c'est vrai que ça peut être
07:38 autant 70 que machin qu'aujourd'hui à la campagne, tout était assez atemporel mais
07:45 j'avais aussi envie que le film il bène dans une sorte de rêve éveillé un petit peu, c'est pour
07:49 ça qu'il y a cette voix off au début et que jusqu'à la fin on se demande à quel point le héros ne rêve
07:55 pas sa vie d'une certaine manière parce que sa vie elle est compliquée avec sa famille
07:59 et ouais c'est quelque chose, alors c'est assez subtil dans le film, c'est pas au premier plan
08:05 mais moi c'est quelque chose que j'avais en tête tout le temps. Vous avez travaillé avec des jeunes,
08:10 enfin l'équipe est quand même composée de jeunes acteurs, peu ou moins expérimentés que d'autres
08:16 et donc du coup il y a eu pas mal d'impro, comment était la collaboration, le travail d'équipe ?
08:21 Là c'était pareil, il y avait un scénario assez précis, assez carré, moi j'ai rebossé
08:25 avec une jeune scénariste qui s'appelle Mathilde Cadreau pour être vraiment bien sûr que tu n'es
08:31 pas en train de raconter n'importe quoi justement sur la jeunesse d'aujourd'hui donc c'était hyper
08:34 important pour moi de bosser avec une vraiment une jeune scénariste. A partir de là, le casting a
08:40 pris un certain temps, c'était génial de trouver ces acteurs mais encore fallait-il que ça fonctionne
08:46 entre eux. Il se trouve que ça a pris, qu'ils sont vachement bien entendus, qu'ils sont vraiment
08:51 tous devenus potes donc cette énergie là je pense qu'on la sent aussi, c'est vraiment devenu une
08:56 petite famille. C'était quoi déjà ta question ? C'était juste la collaboration ensuite, donc
09:03 est-ce que les acteurs ont rapporté ? Tout à fait, pendant les répétitions on a beaucoup changé les dialogues,
09:07 ils se sont appropriés, parfois en répète on a eu des impros qui nous ont conduit à amener la scène
09:13 ailleurs puis une fois sur le tournage, moi je faisais jamais deux fois le même plan parce que
09:20 je savais que de toute façon j'allais monter ça dans un bordel organisé donc les acteurs pouvaient
09:27 aussi improviser des trucs d'une prise sur l'autre donc il y avait comme
09:33 deux parties dans le tournage, une partie technique hyper précise avec un storyboard etc qui était
09:39 toute la partie action et drone et puis ensuite une partie avec les personnages, avec la vie de la
09:44 bande et où là c'était beaucoup plus libre, beaucoup plus en freestyle et où justement moi j'avais
09:49 envie d'essayer d'aller choper une énergie en fait donc je leur ai laissé beaucoup beaucoup de
09:54 liberté et nous on se contentait d'aller choper des morceaux à l'intérieur. Je me pose la question
09:59 quand même, est-ce que le rendu est à la hauteur de tes espérances ? Est-ce que tu imaginais vraiment
10:03 ce rendu là ou est-ce qu'il y a des choses que tu regrettes aujourd'hui ? Je crois que c'est
10:07 franchement même mieux que ce que moi j'imaginais. Je travaille toujours avec la
10:14 même équipe, ils sont vraiment formidables autant au costume, au maquillage, direction artistique, la lumière
10:18 etc donc on a pris des parties très fortes, on a monté les curseurs, on les a additionnés. Honnêtement
10:24 je ne savais pas ce que ça allait donner parce que c'était un peu risqué, on s'est dit on y va à fond
10:29 et puis on verra bien donc non je suis content que ça ait pris, c'était pas gagné en réalité
10:35 c'était assez risqué de se lancer là dedans comme ça mais en même temps je trouvais que c'était le
10:40 minimum qu'on pouvait faire pour parler justement de cette bande, de leur état d'esprit, le minimum.
10:46 Moi je crois beaucoup à l'énergie avec laquelle on tourne un film, je pense que c'est une énergie
10:53 qui se retrouve à la fin dans le film lui-même. Je crois que c'est Rivère qui disait un film
10:58 c'est toujours un documentaire sur son propre tournage, quelque chose comme ça et ça c'est
11:04 quelque chose auquel je crois beaucoup. Et pour conclure parce qu'on est quand même au festival
11:08 de la fiction de la Rochelle, quel a été ton dernier coup de coeur sériel récent, on va dire
11:13 dans les cinq ans ? Dans les cinq ans ? Que tu me recommanderais ? Alors attends, tu me prends
11:22 au dépourvu. Je ne veux pas de breaking bad merci. Le truc que j'ai regardé là très récemment,
11:28 que j'ai trouvé absolument génial, c'est Dave. L'île d'Ikéa, extraordinaire, trois saisons,
11:36 très très inventif, incroyablement transgressif. Ce mec est génial, créateur, acteur, rappeur,
11:44 c'est fou et même en mise en scène c'est complètement dingue. Donc Dave, très très
11:50 bon truc pour se marrer. Eh bien merci beaucoup et on attend Drone Games le 20 octobre sur Prime
11:55 Vidéo. Merci. Originals, découvrez en avant-première nos interviews sur les séries qui font l'actu.
12:03 Beta Séries, partenaire média du festival de la fiction de la Rochelle 2023.
12:08 [Musique]