Après une victoire 1-0 face à la Norvège, l'Espagne n'a pas convaincu Frédéric Hermel dans l'optique de réaliser un Euro réussi l'été prochain. Pour lui, l'Espagne n'a aucune chance de remporter le championnat d'Europe au vu de la situation actuelle de la sélection.
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00:00 - Très deux, justement l'Espagne de Luis de la Fuente jouera l'Euro l'été prochain.
00:03 - Oui.
00:03 - Victoire 1-0 en Norvège, Gavi buteur, mais c'est pas flamboyant,
00:07 ni impressionnant, mais ça le mérite d'être cohérent. Voilà.
00:11 - C'est-à-dire qu'à un moment, moi je veux bien qu'on dise que l'Espagne a des super joueurs et tout.
00:17 Oui, ce sont de bons joueurs de foot.
00:19 Je veux dire, tout produit par le système de formation espagnol est un joueur correctement formé,
00:29 surtout niveau technique.
00:31 Voilà, après physiquement les mecs ont tous de bonnes préparations, etc.
00:34 Après, si vous me dites que cette équipe va gagner l'Euro,
00:37 je l'espère, ça me ferait plaisir pour mes Espagnols, pour mes copains,
00:40 mais j'y crois pas une seconde.
00:42 - Est-ce que vous pensez que l'Italie elle a gagné l'Euro 2021 ?
00:45 - Non, non, c'est pour ça, non.
00:47 Mais là, je regarde cette génération, on est dans un creux générationnel,
00:51 mais moi je voudrais mettre en avant Luis de la Fuente,
00:54 qui est vraiment la classe moyenne moins des sélectionneurs.
01:01 C'est quelqu'un qui s'est retrouvé là parce que Luis Henrique a fait un mondial horrible,
01:05 il a été nommé, il s'occupait des équipes de jeunes,
01:08 ça n'a jamais été une référence en foot espagnol.
01:11 Voilà, mais ce que j'aime, c'est qu'il aborde les matchs avec l'humilité de celui
01:17 qui est conscient de ne pas être un grand entraîneur
01:19 et qui est conscient de ne pas avoir une génération extraordinaire.
01:22 C'est-à-dire qu'il n'essaie pas de faire jouer ces joueurs-là,
01:26 comme la Grande Espagne, qui a gagné l'Euro en 2008 et en 2012,
01:31 et le mondial en 2010.
01:32 C'est-à-dire qu'on est avec de bons joueurs,
01:37 mais qui font le boulot et on ne leur demande pas...
01:41 Il n'y a pas un dogme derrière, on ne leur demande pas de jouer d'une manière tout le temps,
01:44 de la même manière, avec une idée fixe, etc.
01:47 C'est-à-dire que l'erreur de Luis Henrique, et qui a souvent été commentée en Espagne,
01:50 c'est qu'il n'y avait pas de plan B.
01:51 On joue comme ça et c'est tout.
01:53 Luis de la Fuente, il s'adapte.
01:55 Il s'adapte aux circonstances.
01:57 Et moi, je voudrais simplement reprendre le 11 de demain,
02:00 pour vous dire... Alors certes, il y a des blessés,
02:01 on en reviendra en deuxième période, etc.
02:03 Il n'y a pas Pedri, il n'y a pas la Minamal...
02:05 - Ah, du 11 d'hier ! - Le 11 d'hier, c'est un match décisif !
02:07 C'est en Norvège, une victoire de l'Espagne qualifiée l'Espagne,
02:11 ce qui n'était pas rien.
02:13 Unai Simon, bon gardien.
02:17 Carvajal, latéral droit, c'est quand même la fin de sa carrière.
02:20 Lachanère centrale, c'est deux Français naturalisés,
02:24 avec un, à la porte, qui joue en Arabie saoudite.
02:27 Et quand le normand est changé à l'hémithemps,
02:30 parce qu'il avait pris un jaune la première période,
02:32 son remplaçant, c'est David Garcia, qui est à Osasuna.
02:36 Fran Garcia, qui vient d'arriver au Réal,
02:40 c'est un bon petit joueur, enfin, c'est pas un foudre de guerre.
02:42 Au milieu de terrain, vous avez Gavi,
02:44 qui va sûrement devenir un grand joueur,
02:45 mais pour l'instant, ça ne l'est pas encore.
02:46 Rodry, c'est le top à son poste, ça, on est d'accord.
02:50 Fabian Ruiz, qui est remplaçant Paris Saint-Germain.
02:53 Ferran Torres, qui est remplaçant plus au Barça.
02:57 En tout cas, c'est pas un titulaire incontournable.
03:00 Ansoufati, qui ne jouait plus au Barça, qui est parti à Brighton.
03:04 Et puis, la star maintenant de l'équipe,
03:06 meilleur buteur et capitaine, Morata,
03:11 qui est en train de faire un très bon début de saison à l'Atletico.
03:14 Mais, et je parle aussi de l'expérience de Morata à la Juve,
03:19 c'est un joueur qui ne s'est jamais imposé dans un grand club européen.
03:23 Imposé, c'est-à-dire rester cinq ans en étant incontournable.
03:25 - Oui, il a beaucoup bougé, mais...
03:27 - C'est un très bon buteur, c'est un très bon joueur.
03:29 - En Italie, on aimerait bien l'avoir, Morata.
03:30 - Oui, on est d'accord, mais je veux dire,
03:33 c'est pas un très grand joueur.
03:34 - Fred, tu me dis quoi, là, en fait ?
03:35 L'Espagne a absolument aucune chance de gagner l'Euro.
03:37 - J'ai pas dit ça, j'ai dit que l'Espagne a conscience, avec Dios de la Fuente,
03:40 d'être à un niveau, on va dire,
03:43 d'être dans le ventre mou du football européen, dans la classe moyenne.
03:47 Peut-être qu'il aura une super surprise,
03:49 mais on sait même pas s'il sera là, Luis de la Fuente, à l'Euro.
03:51 Parce que Luis de la Fuente les a qualifiés,
03:53 mais Luis de la Fuente, je vous rappelle que s'il n'avait pas gagné la Ligue des Nations,
03:57 il aurait été viré, et puis qu'il va y avoir des élections.
04:00 D'ici à l'Euro, il y aura des élections à la Fédération espagnole,
04:02 et qui sait s'il n'y a pas un candidat qui dira
04:04 « je viens avec tel grand entraîneur pour être sélectionneur ».
04:07 J'en sais rien.
04:08 Donc, moi ce que j'aime, c'est l'acceptation de la modestie qu'il y a aujourd'hui.
04:13 Et ça...
04:14 - C'est peut-être un point de départ.
04:15 - C'est un point de départ pour avoir une bonne surprise.
04:18 - Yo.
04:18 - Alors, deux remarques, enfin deux questions, je sais pas trop comment le formuler.
04:22 La première, est-ce qu'il y a beaucoup de sélections nationales
04:26 qui peuvent avoir un milieu de terrain, Gavi, Pedri, Rodri ?
04:29 - Ça, on peut en poser la question.
04:33 - Mais la réponse, non.
04:34 - On est quand même sur un milieu de terrain majeur.
04:36 - Rodri, oui.
04:37 - Avec combien d'années devant eux ?
04:39 - Attends, Yohan, après tu verras.
04:40 - Avec combien d'années devant eux ?
04:40 Encore ça aussi qui est intéressant.
04:42 C'est que tu construis là vraiment quelque chose sur la durée avec ces mecs-là.
04:45 - On est d'accord.
04:46 - La deuxième, c'est une question, Pautoress, il devient quoi ?
04:49 - Pautoress...
04:51 - Il joue un peu à Villa, il joue pas mal.
04:53 - Oui, parce qu'il a quitté Villareal, mais...
04:56 Mais ouais, il a Villa maintenant, ouais, mais c'est pas non plus un...
05:00 - Mais il est pas français.
05:02 - Oui, il est pas français.
05:03 - Je suis en défense.
05:04 - Ouais, je suis d'accord.
05:05 - Et Nacho ?
05:06 - Le Norman Pautoress ou la Porte Pautoress, tu choisis lequel ?
05:09 Moi, je suis pas sûr d'aller vers les deux français forcément.
05:11 - Non.
05:12 - Et troisième chose...
05:13 - Je sais pas pourquoi Luiz de la Fente le fait pas jouer.
05:15 - En fait, la troisième chose, c'est que...
05:18 En fait, l'Espagne nous a très mal habitués.
05:21 - On est d'accord.
05:22 - Pendant...
05:23 C'est quoi, c'est six ans ?
05:24 - C'est six ans, c'est une période incroyable.
05:26 - C'est une période incroyable.
05:27 - Avec le temps, c'est une année qu'il t'a dit.
05:28 - Il ne faut surtout pas évaluer l'Espagne
05:31 en pensant ce qu'elle a été pendant six ans, c'était extraordinaire.
05:33 C'est comme si on jugeait le Brésil avec le passé extraordinaire du Brésil.
05:38 En fait, l'Espagne, quand tu prends toutes les réalisations de l'Espagne
05:42 sur toutes les grandes compétitions, ça a été extraordinaire pendant six ans.
05:45 Mais aujourd'hui, c'est en quelque sorte le résumé de ce qu'est l'Espagne
05:49 sur l'échelle du football international depuis toujours, en fait.
05:52 C'est-à-dire...
05:53 - Les amis, les amis, les amis, quand vous vous moquiez de moi
05:58 quand je disais que l'Espagne, c'était un interlude par rapport à la puissance allemande,
06:02 c'est exactement ce que vient de dire Johan.
06:05 En fait, on est en train de juger comme le football espagnol
06:09 à l'aune de ce qu'a été le Barça pendant une période.
06:13 C'est insupportable.
06:14 À l'époque, je disais ça pour me moquer, évidemment, des Espagnols, mais en rigolant.
06:17 Je disais c'est un interlude.
06:19 Et en fait, on est toujours en train...
06:21 C'est comme quand on parle du Brésil 82, il devait gagner le Brésil 82.
06:24 Et le Brésil joue forcément bien et ceci et cela.
06:27 Mais la plupart des nations gagnent des grandes compétitions
06:31 avec des équipes, entre guillemets, moyennes.
06:34 Alors moyenne plus, il y a des choses...
06:35 C'est surtout des équilibres.
06:37 Ce sont aussi des équipes qui peuvent se trouver pendant les tournois.
06:40 C'est quelque chose qu'on oublie tout le temps.
06:42 C'est-à-dire qu'il peut se passer des choses extraordinaires.
06:44 Le débat, depuis que je m'intéresse au football, on me dit
06:46 "Ah oui, mais est-ce qu'ils ont fait des bonnes qualifications ?
06:48 Donc ils vont forcément faire un bon tournoi."
06:50 On a des exemples partout dans chaque pays où tu fais des bonnes qualifications,
06:54 tu te plantes lamentablement en tournoi.
06:56 Et l'Espagne, elle est championne du monde.
06:58 L'Espagne se qualifie depuis 92 pour tous les euros.
07:01 Autre débat qui compte également, je pense à l'Allemagne et à l'Espagne.
07:05 Tu gagnes avec des dosatures de club.
07:08 Ou de deux clubs également.
07:10 Ben si, c'était le cas pour l'Espagne pendant 4 ans.
07:12 2008, 2010, 2012.
07:15 Pour l'Allemagne aussi.
07:16 L'Italie également.
07:16 Le bloc UV en défense.
07:18 C'est vrai que la France est un contre-exemple.
07:20 C'est vrai que là, il y a pas mal de joueurs du Barça,
07:22 mais globalement, il y a quand même une sous-représentation
07:27 du Real, du Barça et de l'Atletico dans cette équipe.
07:30 Ça veut quand même dire quelque chose.
07:31 Moi, je voudrais simplement rappeler par rapport à l'Espagne ce qu'on disait sur ces phases.
07:35 En fait, aujourd'hui, on a encore du mal à qualifier le style de l'Espagne.
07:40 C'est quoi l'Espagne aujourd'hui ?
07:41 Parce qu'avant, c'était la Furia.
07:43 On appelait ça la Furia.
07:44 Avant l'Espagne de la possession style Barça, etc., qui a tout gagné,
07:49 c'était la Furia.
07:51 Là, on ne sait pas trop, en fait.
07:52 C'est pour ça, moi, je trouve que c'est une Espagne pragmatique
07:57 et avec le pragmatisme, parfois, surtout qu'il n'y a quand même pas non plus...
08:01 On n'est pas dans une période où il y a trois, quatre super sélections en Europe.
08:05 - Tu vois, j'en vois au moins deux.
08:09 - Il y en a deux qui sont largement au-dessus des autres.
08:12 - Je le dis à la France.
08:13 - Il n'y en a pas quatre, il n'y en a pas cinq.
08:15 - Ce sera assez ouvert.
08:17 - Pour terminer, ce que je disais, c'est un compliment que je fais à l'Espagne et aux sélectionneurs.
08:22 C'est de s'adapter à ce qu'il y a.
08:24 [SILENCE]