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00:00 Bonjour Eric Cantona, ça va ? Ça va et vous ? Pas mal.
00:05 C'est la première fois qu'il y avait un public, parce qu'on a travaillé de l'autre côté.
00:13 On a passé la semaine ici au théâtre d'Oxéa, à travailler, répéter devant
00:20 techniciens qui met des sièges vides. Le public fait partie intégrante de l'oeuvre.
00:25 C'est important de jouer devant un public quand même au mandolin.
00:30 On a travaillé tous les morceaux, on a travaillé la lumière, on a travaillé le son, les balances.
00:36 On a tout. Que tout soit prêt pour le 26 octobre à Manchester où là on va jouer
00:41 devant un public qui aura fait la démarche d'acheter ses places.
00:48 Ça peut être très intense.
00:52 J'ai choisi Oxéa parce que j'ai une histoire avec Oxéa. Je suis parti il y a 15 ans de chez moi de Marseille.
00:58 700 kilomètres, je suis arrivé ici et ça a été le relais de mon éducation ici.
01:05 Ça m'a apporté énormément de choses dans le football évidemment, mais en tant qu'homme aussi.
01:10 J'ai beaucoup de souvenirs ici. L'histoire est liée à cette ville, Manchester, Marseille où je suis né.
01:19 Oxéa, dans mon imaginaire.
01:25 Dans votre mémoire.
01:27 C'est ces années-là que j'ai passé entre 15 et quasiment 22 ans.
01:32 C'est le foot, mais c'est pas seulement le foot, c'est ça ? C'est votre construction d'homme, vous l'avez dit ?
01:37 Oui, parce que quand à 15 ans on quitte ses parents, ils sont à Marseille, ils sont venus me voir de temps en temps.
01:47 On avait les vacances à Noël, les vacances en été autrement. On était ici, on s'entraînait deux fois par jour.
01:55 Ce que j'en retiens, c'est que c'était important pour eux d'essayer de former les meilleurs footballeurs possibles.
02:03 Mais aussi, ils ont accompagné l'éducation en tant qu'homme aussi.
02:16 Il a apporté énormément de choses dans le football.
02:20 Et en tant qu'homme, c'est ce qu'il nous disait à chacun, on le prenait à chacun avec notre personnalité.
02:30 Et en même temps, ce qu'il était aussi. Ce qu'il était lui.
02:43 On observe aussi les gens, leur comportement. On est plus ou moins touché par telle ou telle personne.
02:50 J'ai eu la chance à différentes époques, dans mes différentes vies, de rencontrer à chaque étape des gens qui m'ont transmis des choses, qui m'ont donné la confiance.
03:02 Ici, à Auxerre, évidemment les éducateurs, les guillemots, tout ça, mais en tant que joueur aussi.
03:08 C'est André Zarmack qui m'a énormément apporté. Parce qu'il était en fin de carrière, il continue de marquer des buts les uns derrière les autres.
03:16 Et moi j'étais un jeune joueur. Alors parmi les anciens, quand ils voient un jeune, c'est soit on essaie de les détruire, soit on essaie de transmettre quelque chose.
03:22 Les petits essaient de détruire, les grands transmettent. Lui c'était un grand.
03:26 J'avais 17 ans quand j'ai joué mon premier match.
03:30 Après dans le cinéma, c'est Jacques Villeré, avec lequel j'ai fait deux films, on devait en faire un troisième.
03:35 Qui m'a accompagné, qui m'a donné la confiance.
03:40 Vous avez profité des aînés.
03:42 Et puis dans la musique, Clarisse qui est devenue ma manageuse, Clarisse Fiergarn.
03:50 Et Yoann Dalgarde, qui est un très grand pianiste, un petit studio à Paris.
03:57 Moi j'arrivais avec mes morceaux, on m'a maquetté chez lui.
04:01 C'est des grands musiciens quand je jouais avec les plus grands.
04:04 Et ils m'ont apporté cette confiance.
04:07 Je me dis que ça fait des décennies qu'ils sont là.
04:22 Ils sont descendus en 92, mais ils continuent de faire de la formation,
04:26 ils continuent d'être un club professionnel dans une ville moyenne, une petite ville, on peut dire.
04:33 Dans le football actuel, où il y a énormément d'argent.
04:40 C'est exceptionnel le parcours de Noxer.
04:45 Et qu'un personnage comme Giroud qui a pris le club, 6ème ou 7ème division,
04:52 si on compte les divisions, qui sont encore là aujourd'hui.
04:57 C'est des êtres exceptionnels.
05:01 C'est juste un être exceptionnel, surtout dans la vie moderne, dans le football moderne.
05:07 Merci beaucoup. Merci Eric Cantona.
05:09 Merci de nous avoir accordé ce temps sur France Bleu au CERF.
05:13 Et on vous souhaite bon vent outre-Manche.
05:15 Merci.
05:16 [Musique]