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« Le salon tactique » revient à l'occasion de la Coupe du monde, toutes les veilles et lendemains de matches du XV de France à partir de 20 heures, avec Jean-François Paturaud et Alex Bardot, journalistes à « L'Équipe », et Yannick Bru, notre consultant.

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Transcription
00:00 On va revenir sur ce match, sur cette victoire des All Blacks.
00:02 Yannick, tu le disais, ils n'étaient pas favoris sur le papier
00:04 parce qu'ils avaient perdu le premier match, le match d'ouverture contre la France.
00:08 Ils avaient certes monté, ils étaient montés en intensité,
00:10 en attaque ces dernières semaines, mais ce soir, ils ont été impressionnants, non ?
00:15 Oui, et puis surtout, on a assisté à un match formidable de leur troisième ligne.
00:23 On a vu une domination sans partage,
00:26 mais en tout cas sur la première ligne, sur la zone de rallye, avec plusieurs contests essentiels.
00:31 Sam Kane qui a retrouvé son meilleur niveau au meilleur moment pour la Nouvelle-Zélande.
00:36 C'est vrai que je faisais partie des sceptiques sur la titularisation de Sam Kane,
00:41 mais quel match ! Les grands matchs appartiennent aux grands joueurs.
00:46 Et c'est vrai qu'on a vu une équipe de Nouvelle-Zélande portée par ses leaders
00:52 qui ont souvent été décisifs dans les moments clés,
00:55 avec une équipe d'Irlande qui a fait preuve d'une force de caractère au-dessus de la normale,
01:01 parce qu'elle aurait pu sombrer.
01:02 Beaucoup de coups du sort en s'a défaveurent,
01:05 beaucoup de coups de boutoir de cette équipe néo-zélandaise, et malgré tout elle est revenue.
01:09 Elle a cru à la qualification jusqu'à la dernière minute, et même nous,
01:13 sur la dernière action, s'il y a un avantage, on se dit que ça peut être un môle de plus.
01:18 Et donc une qualification de l'Irlande.
01:23 Franchement, niveau d'expertise de tous les petits gestes à la fin,
01:28 une communication aussi avec l'arbitre sur la zone de ruck,
01:31 pour ne pas faire l'appui de trop.
01:33 C'était vraiment du très, très haut niveau.
01:35 Et merci à la Coupe du Monde de nous donner des rencontres comme ça.
01:39 Alex, on en voit beaucoup des rencontres avec plus de temps de jeu,
01:42 qui a plus de 30 temps de jeu parfois,
01:43 comme on a vu entre un mi-temps au début de match et à la fin de la rencontre.
01:47 Je me suis posé la question sur la première action néo-zélandaise,
01:49 quand il y avait 30 temps de jeu.
01:50 Je me suis dit, est-ce que ce n'est pas un record de la Coupe du Monde ?
01:54 Le record a été battu dans le même match sur la dernière action.
02:00 Je regardais en même temps que Yannick parlait,
02:01 je regardais un peu les stats en direct, les stats d'Octa.
02:04 Vous parliez de la troisième ligne, Sam Ken, il a fait 21 plaquages ce soir.
02:10 Hardy, ça avait 14.
02:12 Scott Barrett, 16.
02:13 Au total, les Néo-zélandais, c'est 194 plaquages.
02:16 Il y en a 27 ratés quand même.
02:20 Mais il y a aussi six turnovers, six ballons récupérés.
02:25 Ce qui m'a vraiment impressionné,
02:27 c'est le fait qu'ils ont été très forts dans le jeu au sol.
02:30 C'est la qualité de la lecture défensive néo-zélandaise.
02:33 On sait que face à toutes ces petites animations irlandaises,
02:38 c'est très difficile de bien lire.
02:41 Ils se sont très rarement trompés.
02:44 Il y a eu souvent des jaillissements sur le joueur qui était servi.
02:48 Ils arrivaient à bien défendre en zone,
02:52 comme ça, quand ils voyaient l'animation qui s'approchait,
02:59 ils se mettaient en zone, ils passaient en zone en lecture,
03:01 ils arrivaient à jaillir, vraiment.
03:03 Et sur la dernière action, c'est assez remarquable,
03:05 sur ce point-là aussi, à la fois la résistance physique, la discipline,
03:08 puis la capacité à continuer à lire, à bien lire, à rester concentré là-dessus.
03:12 Vraiment, quand on sait les dégâts que peuvent faire les animations irlandaises,
03:16 le fait qu'ils aient concédé si peu de break, c'est remarquable.
03:20 On a vu aussi, Alex, la limite du système répétitif irlandais,
03:27 qui est basé sur une domination collective,
03:30 mais qui manquait, on le savait, un petit peu de points d'ancrage en puissance.
03:34 Ils n'ont pas Aldrit, ils n'ont pas Antonio,
03:37 ils n'ont pas Damien Penaud pour, à des moments,
03:40 débloquer des situations autrement que par,
03:45 comme tu l'as dit, leurs animations et leur maîtrise offensive collective.
03:50 Et c'est vrai qu'on a eu l'impression, à la fin,
03:52 parce que les Néo-Zélandais se gagnaient cette seconde supplémentaire
03:57 par leur travail dans les rugs, on en a parlé avant,
03:59 on a eu l'impression que les Néo-Zélandais arrivaient à lire très bien les animations,
04:03 arrivaient à remonter, et qu'en fait, c'était un ballet d'essuie-glace sans fin,
04:10 où inexorablement, on avait l'impression que la défense
04:13 allait prendre, à un moment, le pas sur l'attaque.
04:16 Et très rarement dans ce match, en fait,
04:18 on a vu l'attaque irlandaise se mettre dans des situations d'avancée
04:23 qui lui a permis de nous laisser penser que l'attaque allait être décisive.
04:29 Donc, c'est un travail d'équipe,
04:31 et les Néo-Zélandais ont fait un super travail dans les zones de rugs,
04:34 on l'a dit avant, et un énorme travail défensif.

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